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mercredi 6 novembre 2013

Les antivirus ferment-ils les yeux sur les malwares des Etats ?

Sécurité : Dans une lettre ouverte, une coalition de défenseurs de la vie privée demande aux éditeurs d’antivirus de faire la transparence sur leurs pratiques à l’égard des programmes malveillants développés par les Etats.

Le scandale Prism a révélé la participation des géants du Web à la collecte de données par les services 
de renseignement américains. Mais d’autres acteurs technologiques pourraient-ils eux aussi collaborer avec des Etats, trompant pour cela la confiance de leurs utilisateurs ?
C’est la question que se pose, au sujet des éditeurs d’antivirus, une coalition composée de défenseurs de la vie privée, parmi lesquels le spécialiste de la cryptographie Bruce Schneier. Dansune lettre ouverte, ces derniers demandent ainsi aux fournisseurs de ces solutions de sécurité de faire la transparence sur leurs pratiques passées et présentes.
Un aveu qui rimerait avec suicide commercial
Selon les membres de cette coalition « plusieurs gouvernements prévoient d’accorder ou ont accordé par la loi aux forces de police le droit de s’introduire à distance dans des ordinateurs, tant étrangers que nationaux, ce afin de procéder à une surveillance dans le cadre d’enquête. »
Or pour cela, les forces de l’ordre devront exploiter des vulnérabilités logicielles et installer des programmes malveillants. Ces partisans de la vie privée s’interrogent donc sur le rôle que pourraient jouer les éditeurs d’antivirus dans cette surveillance.
La lettre ouverte demande ainsi aux éditeurs de préciser s'ils ont déjà détecté l'usage de tels logiciels par des gouvernements, s'ils ont déjà été sollicités afin de prévenir toute détection, et si oui quelle a été leur réponse.
Déjà un précédent : Magic Lantern  
En clair, des antivirus ont-ils déjà volontairement fermé les yeux, à la demande ou sous la pression d’Etats. Il est peu probable que des éditeurs américains, compte tenu de l’interdictionqui leur est faite, révèlent de telles pratiques dans le domaine du renseignement.
En revanche, ils pourraient le faire, s’ils le décidaient, en ce qui concerne les écoutes réalisées par les services de police. Pas sûr néanmoins, qu’en termes d’image, ils trouvent un intérêt manifeste à une telle transparence.
La question de la collaboration ou non des antivirus avec des gouvernements ne date pas de l’affaire Prism. D’ailleurs, des fournisseurs d’antivirus américains auraient déjà apporté un tel appui logistique au FBI au sujet du cheval de Troie Magic Lantern. Le nom de McAfee était ainsi cité.
Mais les Etats ont-ils nécessairement l’obligation de travailler de concert avec les antivirus pour assurer le succès de leurs opérations ? Pas forcément. Des exemples concrets comme Stuxnet et Flame, mais aussi des travaux de chercheurs en sécurité comme ceux l'ESEIA en France, démontrent qu’il est tout à fait possible d’échapper, souvent facilement, à toute détection par les antivirus et sans coup de pouce de leur part.


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