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mardi 2 janvier 2024

Explication: Le petit chat est mort ? de Molière, l'École des femmes, acte V, scène III

 Explication: Le petit chat est mort ? de Molière, l'École des femmes, acte V, scène III

l'École des femmes

Louis Jouvet dans l'École des femmes

Comédie en 5 actes et en vers de Molière (1662).


Le vieil Arnolphe(LM) a recueilli une jeune fille pauvre, Agnès(HS), et l’a mise à l’écart de la société, non pas pour des raisons généreuses, mais pour en faire une épouse que l’isolement en compagnie de gardiens aura préservée des vices et des contacts avec d’autres hommes.


Explication: Le petit chat est mort ? de Molière, l'École des femmes, acte V, scène III

Quand il rend visite à Agnès(HS) et lui demande ce qui s’est passé, elle lui répond : « Le petit chat est mort  »(d'actualité: le 15 Décembre 2023), ce qui semble révéler sa naïveté et son ignorance des affaires du monde. Mais un jeune homme, Horace, est arrivé à se faire connaître d’Agnès(HS). Arnolphe(LM) l’apprend par Horace(CF) lui-même, qui ne sait pas que le vieil homme est le responsable de l’enfermement de la jeune fille dont il est épris. Arnolphe fait tout éloigner Horace(CF) et, apprenant qu’un enlèvement est en préparation, il fait bastonner le jeune homme par ses domestiques. Il espère accélérer les évènements et annonce à Agnès qu’elle va se marier.


Celle-ci croit qu’on lui propose d’épouser Horace(CF), mais c’est Arnolphe(LM) qui s’annonce comme le mari du contrat à signer le jour même. Il lui fait la lecture de très contraignantes Maximes de la femme mariée qu’il a écrites à son intention ! Elle refuse et résiste, malgré les menaces d’Arnolphe qui parle de la cloîtrer dans un couvent.


Le vieux jaloux ne triomphera pas. Le père d’Agnès, qui avait perdu sa fille, la retrouve et la donne au jeune homme à qui elle était destinée : c’était précisément Horace. L’amour l’emporte et Arnolphe est laissé à sa solitude.


Le caractère osé ou ambigu de certaines répliques (« Elle était fort en peine et vint me demander / Avec une innocence à nulle autre pareille / Si les enfants qu’on fait se faisaient par l’oreille ») ainsi que l’audace du message scandalisèrent une partie du public. Mais Molière avait atteint là un haut degré de perfection, en donnant des vibrations nouvelles au vieux thème du conflit entre les barbons et les jeunes gens.


Aux reproches de Donneau de Visé et de Boursault sur son ignorance des règles, ses grossièretés, son impiété même, Molière riposta par la Critique de l'École des femmes et par l'Impromptu de Versailles (1663).


***Etude des personnages dans L’école des femmes de Molière

2 min. à lire #Analyse#Personnages — L'école des femmes - Molière

La comédie en cinq actes et en vers “L’école des femmes” de molière a remporté un vif succès dès sa première représentation, en 1662, au théâtre du Palais Royal. Les 1737 alexandrins de la pièces mettent en scène Arnolphe de La Souche, un homme d’un certain âge, qui a pour ambition de se marier. Le point noir est sa crainte maladive et envahissante de la tromperie féminine.


Il décide alors, d’épouser Agnès, sa protégée, qui est la représentation de l’ignorance et de l’innocence. Il se confit à son ami Chrysalde qui ne voit pas les deux destins vivre en harmonie dans l’avenir. Arnolphe rencontre Horace, le fils d’Oronte, un ami de longue date. Ce dernier est secrètement amoureux de Agnès. Il se laisse à des confidences et il apprend à Arnolphe que la jeune fille n’apprécie pas M. de La Souche.


Arnolphe

Ce personnage du cocu maladif est un rôle comique récurrent dans l’oeuvre de Molière. Il est personnage classique de la farce italienne et du comique à la française. Le vieil homme amoureux qui se fait rouler dans les farces d’une jeune femme amoureuse d’un homme de son âge. La nouveauté dans cet comédie est de constater que ce personnage porte en lui autant de comique que de tragique.


Il cherche en effet à élever sa condition sociale et il veut épouser une femme pour la dominer totalement. Une farce tragique où le seul rôle qu’il trouve est celui de pantin. Alors qu’il est le premier à vouloir épouser une femme innocente pour la modeler à sa manière. Il espère ainsi échapper aux néfastes conséquences de l’infidélité.


Agnès

Elle est le personnage féminin de la pièce qui désire l’amour mais qui refuse d’être manipuler. Elle met en place un stratagème pour déjouer les supercheries de Arnolphe. Elle a été élevée par Arnolphe au couvent.


Elle est déterminée à aimer Horace et elle refuse de se laisser prendre dans le filet de Arnolphe. Elle s’impose par son intelligence et sa capacité à gouverner les émotions de son vieux prétendant. Agnès représente la jeunesse et la hardiesse d’esprit dont doivent faire preuve les jeunes filles pour atteindre leur but.


Horace

Il est l’amant d’Agnès. Il veut se marier avec elle mais il choisit mal son confident en la personne de Arnolphe. Il n’est pas soutenu par son père qui désire le voir marié avec la fille d’Enrique de retour des Amériques.


Alain et Georgette

Ils sont respectivement le valet et la servante d’Arnolphe. Ils sont entièrement dévoués à leur maître. A la demande de leur seigneur, ils repousseront systématiquement les demandes d’Horace pour rencontrer Agnès. Il utiliseront le bâton si le jeune homme se montre trop insistant.


Chrysalde

Il est l’ami et le confident d’Arnolphe. Il représente la sagesse et la clarté d’esprit qu’un homme mûr est sensé posséder. Il raisonne sans détours les ambitions de Arnolphe croyant que son ami est entrain de se ridiculiser.


Enriqué

Il est le beau-frère de Chrysalde. Il est aussi l’ami d’Oronte. On apprendra à l’acte V qu’il est le père d’Agnès.


Oronte

Il est le père d’Horace et l’ami de Arnolphe. Il désire que son fils épouse la fille d’Enrique mais quand il apprend que Enrique est le père d’Agnès, il ne peut plus s’opposer au mariage d’Horace et de la jeune fille.


Pourquoi lire ce commentaire composé ?

Cette critique et présentation de L'école des femmes est également une dissertation de Molière. Dans cette fiche de lecture de L'école des femmes vous pourrez tout savoir sur l'histoire du récit, détaillé chapitre par chapitre. C'est également une lecture analytique complète de Molière qui est étudié au collège, lycée et bac de français. Cette lecture linéaire de L'école des femmes permettra au lecteur d'être préparé pour l'examen et de tout savoir sur l'intrigue de Molière. Pour conclure, ce commentaire littéraire ne donne plus d'excuse pour ne pas maîtriser l'analyse du récit.


Nota:

Sur l'oreille: Si les enfants qu'on fait se faisaient par l'oreille. Dès lors, Chrysalde n'ose plus contredire son ami. En ce début de pièce, Arnolphe ne semble pas particulièrement amoureux d'Agnès, il craint surtout le cocufiage comme une blessure de l'amour propre, mais cela va évoluer tout au long de la pièce.C’est par la représentation des défauts que Molière compte corriger les mœurs des hommes. Ainsi, Arnolphe, qui veut posséder entièrement une jeune fille, comme un objet, est l’un des premiers personnages monomaniaques de Molière, comme Harpagon l’avare, Alceste le misanthrope, Argan le malade imaginaire.Arnolphe conte ainsi comment la candide Agnès lui demande si les femmes enfantent par l’oreille, à l’image de la Vierge répondant de la sorte à la voix de Dieu, par elle entendue, lui énonçant son vœu de la voir mère du sauveur. De la tradition biblique à la comédie de Molière, en passant par Gargantua qui naquit par « l’oreille gauche », l’idée d’une conception auriculaire, évoquant l’innocence et la chasteté des femmes, se déploie. Une mutation comique s’opère chez Rabelais et Molière, le phallus s’exhibant et faisant rire de son absence. Mais l’histoire de la conception auriculaire ne s’arrête pas là et l’écrivaine lesbienne radicale Monique Wittig la réinvestit à son tour. Cette fois, le comique se meut en mot d’esprit. Prenons la définition que Wittig donne dans son Brouillon pour un dictionnaire des amantes au mot « oreille » : « Cet organe autrefois négligé fait l’objet de beaucoup d’attention à l’âge de gloire, étant donné le rôle qu’il joue dans la reproduction des amantes. C’est tout à fait par hasard qu’à l’une des anciennes grandes Assemblées, une amante parmi celles qui s’appellent les gouines rouges par pure modestie a lancé le célèbre “par l’oreille” pour répondre à la question, “comment vont se reproduire les peuples d’amantes ?” C’est ainsi que les petites amantes naissent aujourd’hui d’oreille en oreille. L’invention d’une société non-mixte, où le signifiant homme est forclos, repose sur ce « par l’oreille ». L’oreille étant le lieu du savoir érotisé, et, pour cette raison, mais pas seulement, une zone érogène revalorisée. L'idée que Jésus a été "conçu par l'oreille" est attestée dans la littérature religieuse (1). Elle est souvent détournée sur le mode comique. C'est le cas chez D'Assoucy (1650) (2). C'était déjà le cas chez Rabelais (3).La signification grivoise de l'oreille apparaît également dans Les Précieuses Ridicules ("de toutes nos oreilles") et Les Femmes savantes ("de toutes vos oreilles").le Saint Esprit descendra du Ciel et, entrant par votre oreille dedans votre coeur, remplira vos chastes flancs de cet enfant incomparable. Vous vous étonnerez de sentir votre ventre s'enfler peu à peu. Mystère qui vous causera d'abord quelque appréhension...(Les Couches sacrées de la Vierge, poème héroïque de Sannazar, mis en prose françoise par le sieur Colletet. Revu de nouveau et corrigé sur le latin par le R. P. Philippe Labbe, 1645, p. 16. Source : G. Hall, Mélanges J. Scherer, 1986, p. 334)

Voir la référence: http://moliere.huma-num.fr/base.php?Par_l%27oreille


-Dans la pièce ,On apprend aussi qu'Arnolphe a changé de nom depuis peu : pour se donner un air noble, il se fait appeler Monsieur de la Souche. Chrysalde cite alors un roturier qui se fait appeler “Monsieur de L’Isle” : Molière se moque certainement de Thomas Corneille (le frère de Pierre Corneille) qui écrit aussi des pièces de théâtre, et qui vient de prendre le nom de Thomas Corneille de L’Isle...Ce changement de nom, c’est aussi une information importante parce qu’il prépare évidemment des quiproquos à venir : tout le monde ne sait pas encore qu’Arnolphe se fait appeler Monsieur de la Souche.

-AGNÈS dit a Arnolphe qui est de retour de voyage:Je me fais des Cornettes.Vos chemises de nuit, et vos Coiffes sont faites.Ici, Molière fait un clin d'œil au spectateur : les coiffes font référence aux cornes : une manière plaisante de désigner le cocu au XVIIe siècle.


-Horace dit:C’est, je crois, de la Zousse ou Souche qu’on le nomme : [...]Et l’on m’en a parlé comme d’un ridicule.Le connaissez-vous point ? [...] C’est un fou, n’est-ce pas ?C’est à ce moment-là très précisément que le spectateur réalise le quiproquo sur lequel repose toute la pièce : Horace confie son histoire d’amour justement à celui qui retient la demoiselle prisonnière. Le comique vient donc aussi des mimiques d’Arnolphe qui est obligé de supporter ces confidences.


REF.: https://www.lepetitlecteur.fr/ecole-des-femmes/personnages/

https://www.larousse.fr/encyclopedie/oeuvre/l_École_des_femmes/117597