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mercredi 8 juillet 2015

La réalité augmentée avec l'affichage laser tactile


L'affichage laser, c'est bien ; tactile c'est encore mieux

Business : La réalité augmentée pourrait utiliser des lasers tactiles pour interagir avec l'utilisateur. Nous ne sommes pas dans la science fiction, mais dans le laboratoire d'Aerial Burton, une entreprise japonaise.

Les lunettes de réalité augmenté HoloLens ne sont pas encore commercialisées que déjà ses hologrammes, aussi performant soient ils, paraissent bien fade au regard de ce qui nous arrive du Japon. Dans quelques temps nous pourrions manipuler des hologrammes haptiques, qui réagissent au toucher.
Il y a quelques mois, la société nipponne Aerial Burton avait dévoilé un système d'affichage capable de projeter des images 3D dans les airs. Et l’innovation réside dans l’inutilité d’un écran pour réaliser cette petite prouesse. L’ingénieux procédé utilise des lasers qui ionisent quelques molécules dans l'air. Avec pour conséquence de les illuminer. Et bien Aerial Burton vient de passer à l’étape suivante : ces images sont désormais…tactiles.





Vidéo de présentation de la technologie de laser tactile. (Source : Aerial Burton)
Oui, le sabre laser de Star Wars n’est plus vraiment loin. Mais contrairement à l’arme favorite des Jedi, ces images tactiles ne doivent pas blesser les utilisateurs. Aerial Burton a donc augmenté la vitesse d’impulsion des lasers, passant de la nanoseconde à la femtoseconde, soit 1/1 000 000 000 000 000 de seconde pour vous donner une idée (ou pas). En multipliant par un million la fréquence de pulsation du laser, les salves de plasma contiennent moins d’énergie, et peuvent donc être manipulées sans risque de brulure.

Toucher des lasers, sans risque

Et comme les salves de plasma deviennent plus brillantes quand elles entrent en contact avec un doigt, cela sert d’indicateur à Aerial Burton pour programmer le système afin d’envoyer une nouvelle image quand le laser percute un élément physique. Au contact du laser, un journaliste de Digital Trends précise que l’utilisateur sent les ondes de choc minuscules générés par les salves de plasma, comme une impulsion électrique.

Schema de fonctionnement de la technologie d'Aerial Burton. Un scanner 3D diffuse le laser, et une caméra permet l'interaction avec l'utilisateur. (Source : Aerial Burton)
Aerial Burton a commencé à développer sa recherche sur les projections laser pour afficher des messages dans les airs en cas d’urgence, comme un Tsunami. En devenant tactile, les lasers pourraient aller bien au delà et entrer dans le champs de l’affichage interactif. La société présente une vidéo où sont présenté des cas de case à cocher ‘aérienne’, ou encore d’écriture dans les airs.


lundi 6 juillet 2015

Le disease mongering ou comment inventer des maladies pour les pharmaceutiques

"L’envers de la pilule" par Jean-Claude St-Onge. Le façonnage des maladies: principal moteur du commerce pharmaceutique

L’émission "Indicatif présent" de Radio Canada a réalisé en novembre 2004 une interview avec Jean-Claude St-Onge, auteur du livre 1672201482.jpgL'envers de la pilule. Les dessous de l'industrie pharmaceutique, paru en 2004 aux éditions Ecosociété. Le lien vers l’interview est à la fin de cette page.
Et voici une présentation du livre, avec des exemples de disease mongering. Ce procédé très lucratif consiste à inventer des maladies, par exemple en médicalisant des aspects physiologiques tels la ménopause. Ou en présentant des traits de personnalité tels la timidité comme des pathologies handicapantes. Quel parent résistera à une publicité disant que la timidité - érigée en "phobie sociale" ou "anxiété sociale" - risque de gâcher la vie de son enfant, alors que "des solutions existent" ?


Jean-Claude Saint-Onge professeur de philosophie au collège Lionel-Groulx est l'auteur de L'envers de la pilule. Les dessous de l'industrie pharmaceutique.

La part du budget de la santé consacré aux médicaments augmente de façon incroyable. Elle représente le double de l'ensemble des dépenses de santé.

«Les compagnies pharmaceutiques font beaucoup de publicité pour vendre le plus de médicaments possible. Elles médicalisent les évènements normaux de la vie d'un individu», explique le professeur. «Par exemple, on a redéfini la timidité comme phobie sociale, et on soigne maintenant la timidité chez les jeunes avec des antidépresseurs. De sorte qu'au Canada, la consommation d'antidépresseurs chez les 6 à 12 ans a augmenté de 142 % en 4 ans.»

L'industrie pharmaceutique est fleurissante depuis les années 1990. «Il y a énormément de concurrence à l'intérieur de l'industrie pharmaceutique. On essaie donc de maximiser les profits en mettant constamment en marché de nouveaux médicaments pour chaque petits nouveaux malaises», résume Jean-Claude Saint-Onge.
Les succès de l’industrie pharmaceutique ne doivent pas nous fermer les yeux sur des pratiques devenues injustifiables. Que faut-il penser quand nous apprenons qu’un fabricant:
  • supprime volontairement les données sur les effets indésirables de son produit ou embellit les résultats d’une étude; - continue de commercialiser un produit qu’il sait à l’origine de nombreux décès;
  • tente de bâillonner des chercheurs dont les découvertes mettent en question l’efficacité et la sécurité de son médicament; - verse le prix fort à des médecins et des pharmaciens pour faire la promotion d’un produit;
  • et engrange, bien sûr, chaque année des milliards de profits sans payer sa juste part d’impôts?

La situation est d’autant plus inquiétante que le retrait de produits potentiellement dangereux est en hausse depuis les années 1980 et 1990 et que la part des budgets consacrée au remboursement de médicaments est en train d’entamer sérieusement la portion qui reste pour payer médecins et infirmières. À petites doses, on finit par digérer ces faits. Mais, mis bout à bout, la pilule devient difficile à avaler.

Dans L’envers de la pilule, nouvelle édition revue et augmentée, J.-Claude St-Onge dresse un portrait aussi clair qu’inquiétant de l’industrie pharmaceutique et de notre rapport au médicament.

De sa plume cynique et alerte, il présente des analyses plus affolantes les unes que les autres: de l’invention de pathologies aux essais cliniques en passant par les vitamines, le Vioxx, le Prozac et autres... Il nous guide au sein de l’empire du médicament et de ses fabricants où la surconsommation et la rentabilité sont reines. 

À l’heure où le Québec laisse de plus en plus de place au privé dans notre système de santé, J.-Claude St-Onge montre avec éloquence que les moyens financiers pour soigner la population ne sont pas entre les bonnes mains...

«Une recherche très fouillée qui aide à comprendre comment des cas comme celui du Vioxx peuvent encore se produire au XXIe siècle.»
- Julie Gobeil, Bulletin de Santé publique

«La plume de Jean-Claude St-Onge est lapidaire. L’essayiste jette […] les bases d’une réflexion urgente et nécessaire»
- Ulysse Bergeron, Le Devoir



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