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jeudi 19 janvier 2017

Des million $ en bonus pour des cadres et gestionnaires a Montréal

Un million $ en bonis pour les hauts fonctionnaires de Montréal



Les contribuables montréalais ont donné un très beau cadeau de Noël l’an dernier aux hauts fonctionnaires de la Ville, qui se sont partagés près de 1 M$ en bonis de rendement. Une somme qui fait rager les syndicats municipaux.
Au total, les 181 hauts dirigeants de la métropole se sont partagé pas moins de 926 184 $ en bonis en 2015, en plus d’une rémunération totale de 26,6 M$. C’est le plus important montant de bonis remis depuis au moins 2013, selon des données obtenues via une demande d’accès à l’information.
C’est un bond de 16 % par rapport aux 800 000 $ remis l’année précédente. Pourtant, il n’y a que 10 cadres qui se sont ajoutés à la masse salariale pendant la même période.
«C’est inacceptable et aberrant. La direction ne cesse de couper chez ses employés, et ensuite se félicite en se donnant de gros bonus. Quand tu es en mode économie, tu es en mode économie partout», s’insurge le président du syndicat des cols blancs de Montréal, Alain Fugère.
Autant lui que la branche québécoise du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui chapeaute le syndicat des cols bleus, dénoncent le fait que le maire Denis Coderre a récemment annulé l’indexation de 1 % du fonds de pension des retraités municipaux, tout en permettant de tels bonis aux cadres.
«La Ville de Montréal souffre d’obésité morbide dans sa structure de direction, et il se perd un montant d’argent fou (...) parce que chaque arrondissement doit avoir sa propre direction. Les bonis sont la cerise en trop sur un très mauvais sundae», se révolte le porte-parole du SCFP-Québec, Marc Ranger.
Jusqu’à 20 000 $ de bonis
En plus de détenir le plus important salaire de la Ville (321 300 $), c’est le directeur général Alain Marcoux, qui a reçu le plus grand boni de rendement (19 221 $) en 2015.
Il est l’un des 10 cadres qui ont réussi à gonfler leur salaire de plus de 10 000 $ grâce aux montants forfaitaires.
«Son bonus représente presque la moitié de mon salaire comme agent de stationnement, avant que je sois libéré par le syndicat. C’est 20 000 $ tout simplement pour avoir fait son travail», martèle M. Fugère.
Plus de transparence
Pour sa part, l’experte en politique municipale Danielle Pilette ne s’étonne pas du montant de bonis payés aux cadres. Selon elle, ceux-ci sont récompensés quand ils sont capables de réduire la taille de leurs services respectifs.
Elle est toutefois d’avis que la structure de la Ville est toujours beaucoup trop grosse et que les règles qui entourent la remise de bonis devraient être plus claires.
«La rémunération des employés municipaux à Montréal est de loin parmi les meilleures au Québec. Les Montréalais veulent comprendre pourquoi on récompense des employés qui sont déjà très bien payés», explique la professeure à l’UQAM.
– Avec la collaboration de Sarah-Maude Lefebvre

Des primes justifiées, selon la Ville

La Ville de Montréal croit que les bonis remis aux cadres ont leur raison d’être, et jure avoir davantage coupé dans la rémunération de la direction que dans celle des employés syndiqués l’an dernier.
En décembre 2015, la Ville a resserré son processus d’octroi de bonis aux cadres et depuis, chaque montant (versé en boni) «sert à reconnaître la contribution supplémentaire au-delà de la description de tâches de l’employé», indique par courriel la porte-parole Linda Boutin.
En même temps, les cadres ont vu leur nombre d’heures travaillées passer de 35 à 37,5 par semaine sans augmentation de salaire, et ont dû augmenter les cotisations à leur régime de retraite et leurs assurances collectives. Au total, leur rémunération horaire a été grugée jusqu’à 14 %, calcule la Ville.
«À titre comparatif, l’effort demandé aux syndiqués représente entre 5 et 6 % de réduction», ajoute Mme Boutin.
Un «comité de calibrage», formé notamment du directeur général et de ses adjoints, revoit annuellement les bonis remis aux cadres.
L’opposition choquée
Pour sa part, la chef de Projet Montréal croit que le maire Coderre a menti aux Montréalais lorsqu’il a promis en 2014 de réduire la taille et la masse salariale de la fonction publique.
Elle dénonce également le fait que l’administration donne des primes, tandis que les arrondissements sont obligés de couper dans les services aux citoyens.
«Les arrondissements sont rendus à couper dans les heures d’ouverture des bibliothèques, des patinoires et des centres communautaires. Mais d’un autre côté, on remet de plus en plus de bonis à la haute direction. C’est inacceptable», s’est insurgée Valérie Plante.
Pour sa part, le cabinet du maire a indiqué que «notre préoccupation constante est de remettre de l’ordre dans les finances de la Ville par un contrôle rigoureux des dépenses».

Rémunération des cadres en 2015

Alain Marcoux 
Un million $ en bonis pour les hauts fonctionnaires de Montréal
Photo CHRISTOPHER NARDI
Directeur général
 
Salaire : 321 300 $
 
Bonus : 19 221 $
Sylvain Perras 
Directeur du Service des technologies de l'information
 
Salaire : 190 000 $
 
Bonus : 14 201 $
Rachel Laperriere 
Directrice d'arrondissement de Montréal-Nord
 
Salaire : 170 800 $
 
Bonus : 11 801 $
Alain Dufort 
Directeur général adjoint
 
Salaire : 208 402 $
 
Bonus : 11 428 $
Benoit Dagenais 
Directeur général adjoint
 
Salaire : 213 095 $
 
Bonus : 10 957 $
Jacques Marleau  
Directeur du Service des finances et trésorier adjoint
 
Salaire : 208 080 $
 
Bonus : 10 892 $

NOTA: 
 C'est la pointe de l'iceberg, car en milieu Santé c'est pire !!!
Pour garder des cadres en milieu disons hostile(relation de travail toxique) et quelques années avant leurs retraites ,ils ont tous des bonus,surtout si le centre hospitalier(Pavillon) va fermer ,dans le cadre du systême en retructuration du Ciusss !$!
 
 Source.:

Les salaires des patrons : pourquoi ont-ils explosé ?


Le gouvernement s'interroge : comment brider les rémunérations astronomiques des patrons ? Suggestion : peut-être en commençant par analyser leurs causes et leurs justifications.

Les couacs entre Manuel Valls et Emmanuel Macron sont mis en sourdine : le Premier ministre et son ministre de l’Economie sont désormais officiellement d’accord pour combattre, par la loi, les rémunérations excessives des dirigeants d’entreprises. A écouter Emmanuel Macron, il ne s’agirait pas de plafonner ces rémunérations (par exemple à 100 fois le Smic, comme le suggéraient 40 personnalités dans "Libération" de jeudi) mais de s’assurer que les conseils d’administrations respectent les directives des assemblées générales des entreprises.
En intervenant contre les rémunérations folles pratiquées dans le secteur privé, l'Etat est-il dans son rôle ? Quand le marché est défaillant, il est raisonnable qu'il intervienne. Or c'est le cas : les rémunérations abracadabrantes paraissent injustifiées sur le plan économique. Les arguments avancés pour justifier leur explosion sont de divers ordres, mais aucune n’est vraiment convaincante ou légitime. Passage en revue.

1"Les très hautes rémunérations reflètent  le travail, le risque, les responsabilités"

C’est l’argument le plus simple pour expliquer les niveaux de vie stratosphériques des grands patrons, mais ce n’est pas le plus sérieux. Les patrons du CAC 40 gagnent 100 fois plus que les patrons des PME mais ne travaillent pas 100 fois plus qu’eux. Ils prennent souvent bien moins de risques personnels que ces derniers (notamment parce qu’ils sont bien entourés pour chacune de leur décision).
Reste la question des responsabilités, liée à la taille de leur groupe. Mais s’il fallait payer les gens en fonction de l'importance du groupe, ce sont tous les cadres et tous les salariés-clé qui devraient connaitre de telles rémunérations extrêmes. Or, pour des postes comparables, en dehors des plus hautes fonctions, l’écart des salaires entre les grandes entreprises et PME n’est jamais de 1 à 100…

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2"Elles encouragent la productivité du patron"

L’idée : plus vous le paierez, plus le patron se démènera pour l’entreprise. Mais aucune étude n’a jamais fait état d’une corrélation entre la rémunération et les efforts des chefs d’entreprises. Un patron est, le plus souvent, au maximum de ses capacités, de son temps et de sa diligence, qu’il soit rémunéré à 100000 euros par an dans une PME ou à 4 millions d’euros dans un grand groupe. Et il est très peu probable que l’ardeur des patrons serait moindre s’ils gagnaient tous dix fois moins.
Rappelons qu’au début du XXe siècle, le banquier J.P. Morgan préconisait un écart salarial au sein des entreprises de 1 à 20 (l’écart est aujourd’hui, pour les entreprises du CAC 40, est plutôt de 1 à 200). Les patrons de l'époque travaillaient pourtant tout aussi dur.

3"Elles  récompensent la performance"

Les rémunérations des grands patrons refléteraient les résultats de l’entreprise. Une étude de la banque Keefe, Bruyette et Wood démontre en deux graphiques qu'il n'en est rien : la rémunération des patrons des banques américaine dépend de la taille de la banque et non de sa performance.
Rémunération et performance des banques : pas de corrélation
1. Rémunération et performance des banques : pas de corrélation

Rémunération et taille des banques : une corrélation
2.Rémunération et taille des banques : une corrélation
Les performances des entreprises n’ont clairement rien à voir avec la rémunération des patrons. Ne jamais oublier que Noël Forgeard a quitté EADS, dont les résultats plongeaient, avec 8,5 millions d’euros d’indemnités.

4"Elles reflètent la rareté des très bons dirigeants"

Un peu comme les footballeurs, les rémunérations seraient très élevées car les très bons patrons seraient très rares. Simple loi de l’offre et de la demande, donc.
L’idée qui sous-tend cette explication, c’est que l’argent dépensé pour obtenir le meilleur patron possible n’est jamais gaspillé, tant les décisions patronales ont des effets importants sur la marche de l’entreprise. Un surcroît de compétence, même infime, peut avoir des retombées énormes. Est-ce si sûr ?
Il y a une dizaine d’année, les économistes Xavier Gabaix et Augustin Landier avaient tenté de mesurer l’impact du talent des chefs d’entreprise sur la valeur de celles-ci. Résultat de leurs calculs : si vous mettez à la tête de la première entreprise le patron de la 250e entreprise, cela se traduira par une perte de valeur de 0,014%. Ce qui n’est pas négligeable à l’échelle de groupes valant des dizaines de milliards de dollars.
Mais sur l'idée qu'il y aurait "sur le marché" très peu d'excellents patrons, on peut avoir des doutes, pour trois raisons.
  • On n’est pas en présence d’une "pénurie de vocations" pour les postes suprêmes : dans les grandes entreprises, la plupart des cadres supérieurs visent toujours de plus grandes responsabilités.
  • Dans la plupart des cas, les grandes entreprises forment elles-mêmes leurs PDG, sans s’intéresser au prétendu "marché des patrons". Les transferts de patrons, d’un grand groupe international à l’autre, sont rares. Quand ils ont lieu, c’est jamais vraiment pour des questions de salaire. Si les grands patrons français étaient si désirables, on se les arracherait, mais ce n’est pas le cas : ce produit-là s'exporte assez peu.
  • Enfin, il est très difficile de juger de la plus ou moins grande valeur d'un patron, qui travaille entouré de collaborateurs. La comparaison avec le footballeur, dont les résultats sont, eux, parfaitement mesurables, n'est pas pertinente. 

5"Elles permettent de s'assurer que les intérêts des actionnaires seront prioritaires"

Une cinquième explication, rarement mise en avant, est que les principaux actionnaires des grands groupes auraient accepté de fixer des rémunérations très élevées,  liées à la performance boursière, afin que le patron "pense" comme eux.
Autrefois, le patron se percevait comme un salarié comme les autres, primus inter pares, certes mieux payé, mais au service de l’entreprise et des hommes qui la font tourner.
Dans les années 1990, sous la pression des actionnaires et dans le contexte de la dérégulation financière généralisée, le PDG est devenu comptable de la "création de valeur", c’est-à-dire de l’augmentation du cours boursier de l’entreprise. Pour que cet objectif lui tienne vraiment à cœur, il a été rémunéré sous forme actionnariale (stock-options, par exemple) et ses intérêts sont devenus convergents avec ceux des actionnaires. Mais dans la pratique, personne n'a encore démontré que les patrons les mieux payés étaient ceux qui avaient créé le plus de valeur.

6"Elles ont été nourries par la transparence"

Normalement, sur un marché, la transparence des prix a pour effet de les faire baisser, car l’acheteur peut comparer et opter pour le rapport qualité-prix le plus favorable. Dans le cas du prix du patron, il semble que ce soit l’inverse qui se soit produit.
Le cabinet d'analyse Proxinvest a mis en lumière cet effet pervers baptisé "échelle de perroquet". La transparence croissante des rémunérations des dirigeants a poussé ces derniers à se comparer mutuellement, ce qui a conduit à un alignement vers le haut.
Les patrons qui se seraient contentés d’une rémunération raisonnable, c’est-à-dire supérieure à celle des autres salariés, se sont sentis obligés de s’octroyer une rémunération astronomique en phase avec celles de leurs pairs voire avec celles de leurs concurrents étrangers.

7"Elles sont causées par un 'effet cartel'"

Lorsqu'un prix s’envole sur un marché sans lien avec sa valeur, c’est souvent que ce marché ne fonctionne pas bien, car ceux qui proposent ce produit se mettent d’accord entre eux. C’est l’effet "cartel", qui fausse les règles du jeu mais permet de faire fortune.
Existe-t-il un "cartel des patrons" ? Ils sont nombreux, certes, mais ce sont les mêmes que l’on retrouve dans les conseils d’administrations des grandes sociétés. Au point que quand l’AG de Renault bloque une augmentation du salaire de Carlos Ghosn, le conseil se sent assez fort pour ne pas se sentir lié par la décision des actionnaires. Des "comités de rémunérations", composés de personnalités indépendantes, ont bien été créés, mais ce sont des clubs composés de gens du même monde... Chacun se tient par la barbichette. Une législation ne serait pas inutile pour casser ces structures de connivence.

8"Elles se sont envolées avec le recul de la fiscalité"

Lorsque la fiscalité sur la tranche marginale de l’impôt sur le revenu est très élevée (exemple : 90%, comme c’était le cas aux Etats-Unis sous Roosevelt), augmenter un patron n’était pas très intéressant pour l’entreprise. Si vous lui donniez 100.000 dollars de plus, l’Etat en prenait 90.000…
Selon le gestionnaire de capitaux Jean Gatty, qui a rédigé dans "Commentaires" un article sur la question il y a quelques années, la taxation agissait comme un "frein à main". Une fois levé, la hausse des rémunérations a commencé et elle a vite pris la vitesse.
Si cette huitième explication est pertinente, il existe une parade : le retour à une taxation décente. C'est plus simple et sans doute plus efficace qu'un plafond imposé à toutes les entreprises...

Source.: