Un groupe de travail regroupant les services de polices européens a défini une liste d’objectifs en matière d’équipements et de capacités high-tech. La voiture connectée fait particulièrement rêver les forces de l’ordre.
Il n’y a pas que les services secrets qui veulent profiter du boom des nouvelles technologies. Les polices aussi cherchent à perfectionner leurs méthodes de travail et d’investigation. La voiture et son système d’information embarqué les intéressent particulièrement, comme le montre le programme 2014-2020 de l’ENLETS (European Network of Law Enforcement), une plateforme d’échange entre les services de police des différents états membres de l’Union européenne. Ce document a été rendu public il y a quelques jours par statewatch.org, une association britannique qui défend les droits des citoyens.
Ainsi, parmi les cinq projets high-tech que ce groupe de travail souhaite développer en priorité, figure « l’arrêt à distance des véhicules ». Ce projet a été proposé à l’origine par la police britannique. Il part de la constatation qu’il est difficile de prendre en chasse des criminels en fuite, en raison du danger que cela représente pour la population. La solution imaginée par les policiers serait donc de faire en sorte que les véhicules européens soient, à terme, dotés par défaut d’une technologie permettant aux forces de l’ordre de stopper un véhicule à distance. Comment ? Rien n’est encore défini, mais il est très probable que cela se fera - si cela se fera - grâce à l’informatique embarquée qui équipe de plus en plus nos voitures.
© ENLETS
Ces systèmes peuvent assister ou contrôler les fonctions mécaniques d’un véhicule (freinage, injection, conduite...). Ils peuvent également intégrer des fonctions de communication, que ce soit dans un but récréatif (téléchargement de musique ou d’applis) ou de maintenance (prise de contrôle par un technicien pour une mise à jour du firmware, par exemple). En théorie, toutes les briques technologiques sont déjà là pour créer une « télécommande » d’arrêt d’urgence.
Les policiers européens sont également attirés par les techniques d’espionnage et de surveillance, qui concerne trois autres projets prioritaires. Ainsi, ils souhaitent développer « l’espionnage open source », c’est-à-dire basé sur les sources ouvertes et accessibles à tout le monde (réseaux sociaux, web, mobile, etc.). Ils souhaitent également se perfectionner dans l’espionnage électronique (« signal intelligence ») et dans la surveillance vidéo.