La police de Montréal enquête sur un possible cas de
brutalité policière. Un étudiant aurait subi de multiples fractures du
crâne lors de la manifestation anticapitaliste du 1er mai.
L’histoire de Gabriel Duchesneau a fait le tour des médias sociaux, hier.
Un de ses amis a rapporté mercredi sur Facebook que Gabriel
Duchesneau, un étudiant en création littéraire de l’UQAM, était à
l’hôpital en raison de multiples fractures du crâne subies lors d’une
manifestation, le 1er mai dernier.
Frappé à trois reprises
Joint par le Journal à l’Hôpital général de Montréal, Gabriel
Duschesneau a affirmé avoir été « pris en sandwich » par les policiers
antiémeutes, à l’intersection des rues McGill College et de l’Avenue
Président Kennedy, lundi soir.
« J’ai vu plein de manifestants courir et je me suis retourné pour
mettre mon masque à gaz. Je voulais avancer, mais c’était bloqué,
raconte-t-il. J’ai reçu un coup de matraque derrière la tête. J’ai
ensuite perdu l’équilibre et je suis tombé par terre. »
« Selon des témoins, il y avait cinq policiers autour de moi. Ils
m’ont frappé au moins trois fois, à coup de boucliers et de matraques.
Ils m’ordonnaient de me relever, mais je n’y arrivais pas. Quand j’ai
ouvert les yeux, ils étaient partis. »
L’homme de 29 ans affirme qu’un os derrière sa tête a été fracturé à trois endroits.
« C’était déjà fragile, car on m’a opéré à la tête quand j’avais quatre ans à la suite d’un cancer. »
« Je hais la police »
Gabriel Duchesneau a obtenu son congé de l’hôpital jeudi en fin
d’après-midi. Il est sous antibiotiques et doit être constamment
entouré, car les médecins craignent que ses blessures entraînent une
crise d’épilepsie.
« Les policiers ne sont pas supposés frapper les gens à la tête, ou
alors en dernier recours, s’insurge-t-il. Je marchais avec un drapeau
rouge et j’étais pacifique. Je hais la police encore plus qu’avant »,
lance celui qui a déposé une plainte au SPVM.
Le SPVM enquête
Sur Twitter, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a
émis un bref commentaire hier après-midi, indiquant que ce cas était
pris « au sérieux ».
« Nous prenons au sérieux la situation de Gabriel Duchesneau et
enquêtons sur les faits et circonstances diffusés sur les réseaux
sociaux », a écrit le service de police.
Une manifestation a rapidement été organisée sur Facebook en soutien
au jeune homme. « Lors de la manif du 1er mai, Gabriel Duchesneau a été
battu et a maintenant 5 fractures au crâne. Il n’y a rien de plus à
dire. Rendez-vous à la Place Émilie-Gamelin, métro Berri à 13h en date
du 7 mai pour exprimer votre soutien et votre colère comme il vous
semblera juste de le faire », indique l’invitation.
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