Un million $ en bonis pour les hauts fonctionnaires de Montréal
 
    Les contribuables montréalais ont donné un très beau 
cadeau de Noël l’an dernier aux hauts fonctionnaires de la Ville, qui se
 sont partagés près de 1 M$ en bonis de rendement. Une somme qui fait 
rager les syndicats municipaux.
 
  
 
    Au total, les 181 hauts dirigeants de la métropole se sont 
partagé pas moins de 926 184 $ en bonis en 2015, en plus d’une 
rémunération totale de 26,6 M$. C’est le plus important montant de bonis
 remis depuis au moins 2013, selon des données obtenues via une demande 
d’accès à l’information.
 
  
 
    C’est un bond de 16 % par rapport aux 800 000 $ remis l’année 
précédente. Pourtant, il n’y a que 10 cadres qui se sont ajoutés à la 
masse salariale pendant la même période.
 
  
 
    «C’est inacceptable et aberrant. La direction ne cesse de couper 
chez ses employés, et ensuite se félicite en se donnant de gros bonus. 
Quand tu es en mode économie, tu es en mode économie partout», s’insurge
 le président du syndicat des cols blancs de Montréal, Alain Fugère.
 
  
 
    Autant lui que la branche québécoise du Syndicat canadien de la 
fonction publique (SCFP), qui chapeaute le syndicat des cols bleus, 
dénoncent le fait que le maire Denis Coderre a récemment annulé 
l’indexation de 1 % du fonds de pension des retraités municipaux, tout 
en permettant de tels bonis aux cadres.
 
  
 
    «La Ville de Montréal souffre d’obésité morbide dans sa structure
 de direction, et il se perd un montant d’argent fou (...) parce que 
chaque arrondissement doit avoir sa propre direction. Les bonis sont la 
cerise en trop sur un très mauvais sundae», se révolte le porte-parole 
du SCFP-Québec, Marc Ranger.
 
  
 
    Jusqu’à 20 000 $ de bonis
 
  
 
    En plus de détenir le plus important salaire de la Ville (321 300
 $), c’est le directeur général Alain Marcoux, qui a reçu le plus grand 
boni de rendement (19 221 $) en 2015.
 
  
 
    Il est l’un des 10 cadres qui ont réussi à gonfler leur salaire de plus de 10 000 $ grâce aux montants forfaitaires.
 
  
 
    «Son bonus représente presque la moitié de mon salaire comme 
agent de stationnement, avant que je sois libéré par le syndicat. C’est 
20 000 $ tout simplement pour avoir fait son travail», martèle M. 
Fugère.
 
  
 
    Plus de transparence
 
  
 
    Pour sa part, l’experte en politique municipale Danielle Pilette 
ne s’étonne pas du montant de bonis payés aux cadres. Selon elle, 
ceux-ci sont récompensés quand ils sont capables de réduire la taille de
 leurs services respectifs.
 
  
 
    Elle est toutefois d’avis que la structure de la Ville est 
toujours beaucoup trop grosse et que les règles qui entourent la remise 
de bonis devraient être plus claires.
 
  
 
    «La rémunération des employés municipaux à Montréal est de loin 
parmi les meilleures au Québec. Les Montréalais veulent comprendre 
pourquoi on récompense des employés qui sont déjà très bien payés», 
explique la professeure à l’UQAM.
 
  
 – Avec la collaboration de Sarah-Maude Lefebvre
Des primes justifiées, selon la Ville
 
     La Ville de Montréal croit que les bonis remis aux cadres ont 
leur raison d’être, et jure avoir davantage coupé dans la rémunération 
de la direction que dans celle des employés syndiqués l’an dernier.
 
   
 
     En décembre 2015, la Ville a resserré son processus d’octroi de 
bonis aux cadres et depuis, chaque montant (versé en boni) «sert à 
reconnaître la contribution supplémentaire au-delà de la description de 
tâches de l’employé», indique par courriel la porte-parole Linda Boutin.
 
   
 
     En même temps, les cadres ont vu leur nombre d’heures 
travaillées passer de 35 à 37,5 par semaine sans augmentation de 
salaire, et ont dû augmenter les cotisations à leur régime de retraite 
et leurs assurances collectives. Au total, leur rémunération horaire a 
été grugée jusqu’à 14 %, calcule la Ville.
 
   
 
     «À titre comparatif, l’effort demandé aux syndiqués représente entre 5 et 6 % de réduction», ajoute Mme Boutin.
 
   
 
     Un «comité de calibrage», formé notamment du directeur général 
et de ses adjoints, revoit annuellement les bonis remis aux cadres.
 
   
 
     L’opposition choquée
 
   
 
     Pour sa part, la chef de Projet Montréal croit que le maire 
Coderre a menti aux Montréalais lorsqu’il a promis en 2014 de réduire la
 taille et la masse salariale de la fonction publique.
 
   
 
     Elle dénonce également le fait que l’administration donne des 
primes, tandis que les arrondissements sont obligés de couper dans les 
services aux citoyens.
 
   
 
     «Les arrondissements sont rendus à couper dans les heures 
d’ouverture des bibliothèques, des patinoires et des centres 
communautaires. Mais d’un autre côté, on remet de plus en plus de bonis à
 la haute direction. C’est inacceptable», s’est insurgée Valérie Plante.
 
   
 
     Pour sa part, le cabinet du maire a indiqué que «notre 
préoccupation constante est de remettre de l’ordre dans les finances de 
la Ville par un contrôle rigoureux des dépenses».
 
   
Rémunération des cadres en 2015
 
   Alain Marcoux  
  
     Directeur général 
   
     Salaire : 321 300 $ 
   
     Bonus : 19 221 $ 
    
Sylvain Perras
 
   
Sylvain Perras
     Directeur du Service des technologies de l'information 
   
     Salaire : 190 000 $ 
   
     Bonus : 14 201 $ 
    
Rachel Laperriere
 
   
Rachel Laperriere
     Directrice d'arrondissement de Montréal-Nord 
   
     Salaire : 170 800 $ 
   
     Bonus : 11 801 $ 
    
Alain Dufort
 
   
Alain Dufort
     Directeur général adjoint 
   
     Salaire : 208 402 $ 
   
     Bonus : 11 428 $ 
    
Benoit Dagenais
 
   
Benoit Dagenais
     Directeur général adjoint 
   
     Salaire : 213 095 $ 
   
     Bonus : 10 957 $ 
    
Jacques Marleau
 
   
Jacques Marleau
     Directeur du Service des finances et trésorier adjoint 
   
     Salaire : 208 080 $ 
   
     Bonus : 10 892 $ 
   
NOTA:
 C'est la pointe de l'iceberg, car en milieu Santé c'est pire !!!
Pour garder des cadres en milieu disons hostile(relation de travail toxique) et quelques années avant leurs retraites ,ils ont tous des bonus,surtout si le centre hospitalier(Pavillon) va fermer ,dans le cadre du systême en retructuration du Ciusss !$!
 
 

