Comment se protéger des faux codes QR qui peuvent mener vers des virus
Êtes-vous sur le point de scanner un code QR qui veut vous
rediriger vers une fausse application, un site malveillant ou pire un
virus? Retrouvez des trucs pour ne pas tomber dans les pièges que
tendent des pirates informatiques.
Les codes QR sont de plus en plus utilisés par des sites, des entreprises et même par les gouvernements.
Que ce soit un billet de spectacle, un portefeuille de cryptomonnaie, un lien vers un site ou bien la fameuse preuve vaccinale du gouvernement du Québec, les codes QR sont utilisés à toutes les sauces.
Bien que pratiques et simples à utiliser, ils peuvent être utilisés à mauvais escient par des pirates informatiques.
Il est extrêmement simple d’en créer, alors que le navigateur Google
Chrome par exemple nous permet de le faire en 2 sec à l’aide d’un clic
droit sur une page. C’est sans compter tous les sites qui permettent
d’en créer en deux temps trois mouvements.
Cette grande simplicité comporte des risques. L’entreprise d’antivirus Kaspersky a publié un billet de blogue sur le sujet et nous partage ses trucs pour ne pas se faire avoir.
Il est extrêmement simple de créer un code QR, même à partir de Chrome par exemple.
Les actions que peuvent faire un code QR et les risques potentiels
Le principal problème d’un code QR est que c’est visuellement flou.
Ce n’est pas aussi clair que de voir un hyperlien douteux sur un site.
Ça reste un carré s’apparentant à un code-barre. Qui sait où il va nous
envoyer ou quelle action il va déclencher.
Car oui, un code QR peut lancer plusieurs actions, tel que:
Ouvrir une page web
Ajouter un contact
Lancer un appel
Ouvrir la rédaction d’un courriel
Envoyer un message texte
Partager notre localisation
Télécharger une application
Ajouter un événement à notre calendrier
Ajouter un réseau WiFi dans nos paramètres
Vous pouvez déjà vous imaginer les dangers potentiels n'est-ce pas?
On peut donc être redirigé vers un site ou une application
malveillante, collecter notre localisation, ou encore nous inscrire à un
calendrier qui, lui-même, nous bombarde de notifications malicieuses.
Comment se protéger des faux codes QR et ceux malicieux
Heureusement, il existe des petits trucs simples pour éviter de scanner un code QR frauduleux et malicieux.
D’une part, le site, courriel ou autres plateformes qui affichent le
code QR sont-ils crédibles? Tout comme les liens d’hameçonnage dans un
courriel, texto ou autres, il faut être vigilant sur la provenance du
code QR.
Ensuite, la principale chose à regarder est de savoir où le code QR
veut nous rediriger. Cette information est affichée par notre
application qui lit le fameux code.
Est-ce un hyperlien qui s’aligne avec le sujet que l’on regarde? Un
code QR pour le site d’une pizzeria par exemple nous envoie-t-il
vraiment sur leur site? Même chose pour une application.
Si l’hyperlien de redirection est raccourci ou ne s’aligne pas avec
le sujet où il est affiché, ceci devrait nous mettre la puce à l’oreille
que quelque chose cloche.
Il est super important de regarder où le code QR souhaite nous rediriger.
S’il s’agit d’un code QR sur une affiche physique, ça peut sembler
stupide, mais assurez-vous que quelqu’un n’a pas apposé un autocollant
par-dessus!
Enfin, Kaspersky offre notamment une application gratuite, Kaspersky’s QR Scanner, pour iOS et Android qui peut nous aider à démasquer les codes QR malicieux.
Terrorisme: un Anglais de 15 ans condamné à perpétuité
Par; Africa Studio
International
Un
écolier britannique devra purger une peine de prison pour incitation au
massacre à l'endroit de policiers lors d'un défilé organisé dans le
cadre des commémorations de la Première Guerre mondiale, en Australie.
En
avril 2015, la police a mis au jour une effrayante correspondance par
Internet entre un Anglais de 15 ans et Sevdet Besim, djihadiste
australien âgé de 18 ans. Les deux adolescents avaient fait connaissance
par l'entremise du recruteur du groupe Etat islamique Khaled
al-Kambodi.
Étalée sur quelques 3.000 messages électroniques la correspondance
des garçons expose minutieusement le plan détaillé de leur futur acte
terroriste, qualifié par la police de "choquant par son envergure et sa
cruauté".
L'écolier
britannique était le concepteur du crime tandis que le djihadiste
australien était censé l'exécuter. Sevdet Besim avait pour mission de
commettre une attaque sanglante contre des policiers lors de la parade
de Melbourne (sud d'Australie, ndlr) consacrée aux commémorations de la
Première Guerre mondiale.
D'après le schéma bien conçu des jeunes comploteurs, au moins un
agent des forces de l'ordre devait être renversé par une voiture et
décapité à l'aide d'une machette.
L'adolescent anglais avait également incité son ami à "s'entraîner à couper des têtes" en attaquant "des cibles isolées".
La police a précisé que les preuves de ce crime prémédité et déjoué
portaient à croire que des membres de l'EI en tiraient les ficelles.
Le Britannique de 15 ans devra purger sa peine en Angleterre!
Le marketing d’affiliation c’est légal,alors allez s'y ;-)
Matt Keezer a lancé PornHub en 2007 sous Interhub dans lequel Mansef était également partenaire.[23] Mansef était géré comme une entreprise familiale avec plusieurs chefs d'entreprise liés les uns aux autres ; Manos, Youssef et Keezer ont ensuite voulu vendre les entreprises, cherchant à se lancer dans d'autres entreprises.Les jeunes hommes peuvent déjà compter à l’époque sur le succès de leur
site XXX Brazzers. Ils multiplient les acquisitions et la création de
nouveaux sites ; le groupe prend une expansion rapide à Montréal.
Et la commence le calvaire:
2009
Les services secrets américains saisissent 6,4 millions de
dollars US dans les comptes de Mansef aux États-Unis. Les autorités
allèguent que 9 millions ont été virés dans des comptes de l’entreprise
en provenance d’Israël et d’autres pays qui sont sur une liste noire
bancaire. Mansef, qui a toujours nié les malversations, s’est entendue
en 2011 pour régler l’affaire contre une somme de 2,2 millions, selon XBIZ.
2010
Fabian
Thylmann, un programmeur informatique et homme d’affaires allemand,
achète les actifs de Mansef et d’Interhub (un autre groupe XXX
montréalais). Il les intègre à sa société, Manwin, déjà propriétaire de
sites pornos comme XTube et MyDirtyHobby. Sous la férule de cet
Européen, le siège social officiel de Manwin s’installe au Luxembourg.
Le groupe multiplie les acquisitions et obtient plusieurs centaines de
millions en financement de firmes de Wall Street, à des taux d’intérêt
dépassant 14 %. Les effectifs grossissent à Montréal.
2012
Fabian
Thylmann est arrêté en décembre à son domicile en Belgique et extradé
vers l’Allemagne pour évasion fiscale. Les autorités allemandes
l’accusent d’avoir omis de payer des impôts sur les revenus de
100 millions US par année que générait à l’époque Manwin, selon le
quotidien The Independent. Il a été formellement inculpé seulement l’an dernier à Cologne, rapportent plusieurs médias allemands.
2013
Plusieurs
mois après son arrestation, Fabian Thylmann quitte Manwin et vend
l’entreprise, une décision qu’il qualifie de « l’une des plus difficiles
à prendre » de sa vie dans une lettre adressée aux employés. Deux
membres de son équipe de direction, Feras Antoon et David Tassillo,
comptent parmi les nouveaux propriétaires. Peu après cette transaction,
Manwin change de nom pour devenir MindGeek. Le site web de l’entreprise
ne fait aucune référence à l’industrie pour adultes.
2015
MindGeek
se retrouve impliqué dans deux poursuites judiciaires pour violation
des droits d’auteur aux États-Unis. L’entreprise est d’une part accusée
par Hush Hush Entertainement d’avoir utilisé sans autorisation des
vidéos XXX sur son site PornHub. D’autre part, MindGeek accuse WGCZ,
propriétaire du site Xvideos.com – le plus populaire au monde, devant
PornHub –, d’avoir utilisé illégalement des contenus lui appartenant.
Les deux causes auraient été réglées à l’amiable au cours des dernières
semaines, selon XBIZ.
2016
Après
une longue enquête, l’Autorité des marchés financiers (AMF) dépose des
accusations contre David Baazov, président du groupe montréalais Amaya.
Deux dirigeants de MindGeek – le copropriétaire Feras Antoon et son
frère Mark Antoon, vice-président – se retrouvent du même coup dans la
ligne de mire de l’AMF. Dans le cadre de son enquête pour délit
d’initiés, l’organisme a bloqué des comptes bancaires et de courtage des
frères Antoon. Feras Antoon aurait réalisé des profits de 83 429 $ avec
les transactions en cause, selon l’AMF. L’Autorité a depuis
partiellement levé l’ordonnance de blocage sur leurs comptes bancaires.
Une offre trompeuse de concours, de films, de
concerts virtuels et d’événements sportifs gratuits... Partout dans le
monde, des internautes tombent dans les pièges d’un réseau d'entreprises
liées au même homme: le richissime Montréalais Philip Keezer. Les Décrypteurs lèvent le voile sur cet empire qui sévit depuis plus d’une décennie, générant des dizaines de millions de dollars annuellement.
Un grand barbu tout sourire s’adresse à la caméra lors
d’une diffusion en direct sur Facebook. Nous sommes en août 2019.
Derrière lui, on peut voir les bureaux modernes et épurés d’AdCenter,
une entreprise de marketing web ayant pignon sur la rue Peel, à
Montréal.
Je
sais que nous avons beaucoup d’affiliés en Indonésie, au Bangladesh,
partout dans le monde, dit-il. De nous tous ici au bureau, nous vous
souhaitons la santé, le succès et de faire des tonnes d’argent avec
AdCenter, lance celui qui était à l’époque porte-parole de l’entreprise.
L’accueil est fait, il passe aux choses sérieuses. Il
s’assoit dans un fauteuil et commence à lire une liste des films les
plus populaires au box-office à l’époque. Il cite Rapides et dangereux présentent: Hobbs et Shaw, Histoires effrayantes à raconter dans le noir et Le roi lion, entre autres.
J’espère que vous pourrez faire des ventes avec ces films!
On pourrait penser qu’il donne à son auditoire, les
affiliés d’AdCenter – en quelque sorte des sous-traitants œuvrant pour
l’entreprise –, la mission de promouvoir ces films pour que les gens
aillent les voir au cinéma. Mais non : il les informe plutôt des
tendances de l’heure qu’ils pourront utiliser comme appât pour leurrer
des internautes vers des sites web payants... qui n’hébergent pas du
tout ces films.
Si vous avez déjà cherché à visionner gratuitement un film en streaming
ou encore à regarder un événement sportif ou à lire un livre sans
payer, il y a de bonnes chances que vous soyez tombé sur l’un des pièges
tendus par les affiliés d’AdCenter. Sous le prétexte d’offrir
gratuitement le contenu recherché, ces derniers créent des sites web qui
envoient les internautes vers des sites de streaming, ou
diffusion en continu, où on leur demandera leurs informations bancaires.
Et les affiliés utilisent tous les moyens pour attirer les clics de
leurs cibles, notamment en manipulant l’algorithme de Google pour que
les sites trompeurs qu’ils mettent en ligne apparaissent dans les
résultats de recherche.
Les sites payants ne contiennent pas le contenu promis.
En fait, ils n’offrent que des films de série B et d’autres œuvres
libres de droits. Mais à l’aide de leurs publicités trompeuses, les
affiliés d’AdCenter font croire aux internautes qu’ils peuvent y
visionner le nouveau Rapides et dangereux ou Le roi lion en s’inscrivant pour un essai gratuit. Un essai gratuit
qui requiert leurs informations de carte de crédit et qui peut
rapidement se transformer en abonnement qui coûte plus de 60 $ par mois.
AdCenter est une entreprise de marketing d’affiliation,
une pratique légitime et répandue que vous croisez tous les jours sur le
web. Le concept est simple : lorsqu’une influenceuse promeut un produit
sur Instagram en offrant un code promotionnel pour l’acheter, par
exemple, il s’agit d’un contrat d’affiliation. L'influenceuse – une
affiliée – reçoit une rémunération sur chaque produit qui se vend grâce à
sa promotion.
Les entreprises de marketing d’affiliation centralisent
cette pratique : elles signent des contrats avec des annonceurs, puis
des internautes qu’elles recrutent – des affiliés – assurent la
promotion des produits de leurs clients sur des blogues ou sur les
réseaux sociaux, et empochent une commission sur les ventes réalisées.
Pour les affiliés les plus performants, le marketing d’affiliation peut
même être assez payant pour devenir un emploi à temps plein.
AdCenter n’est toutefois pas une entreprise typique du
milieu. Elle a un seul client : une entreprise barbadienne peu connue
nommée Hyuna International, qui dispose de plus d’un millier de sites
web quasi identiques, offrant pour la plupart un service tout-en-un de streaming de films, de livres, de musique et de jeux vidéo.
Notre enquête révèle qu’AdCenter et Hyuna International
sont liées au même homme, qui est pour ainsi dire son propre client : un
Montréalais nommé Philip Keezer,relier au Paradise Papers et du blanchiment d'argent a la Barbade !$!
Plutôt, ils polluent le web avec toutes sortes de
stratagèmes mensongers qui réussissent à convaincre des milliers
d’internautes de sortir leur carte de crédit pour s’abonner à des
produits qui n’offrent pas la marchandise promise. Si AdCenter condamne
officiellement ces comportements, notre enquête démontre qu’elle en est
au courant et même qu’elle les encourage implicitement.
Nous avons tenté l’expérience. Pour trois films récents – Borat2, Soul et Wonder Woman1984 –
nous avons rapidement trouvé des dizaines de publicités trompeuses
créées par des affiliés d’AdCenter qui nous promettaient de pouvoir les
écouter gratuitement en ligne et qui nous invitaient à nous inscrire à
des sites mis en ligne par Hyuna International. Idem pour des événements
de sport professionnel comme du hockey de la LNH ou du football de la
NFL.
Et ce n’est que la pointe de l’iceberg.Ces leurres sont partout sur le web : sur Facebook, Instagram et
YouTube, dans les sections de commentaires de blogues, dans les
résultats de recherche Google.Selon notre enquête, Philip Keezer est lié à l’ensemble des compagnies
constituant ce réseau, dont Hyuna International, AdCenter, Action Media,
AdSurge et PaymentsMB. Nous les avons toutes contactées dans le cadre
de notre enquête. La seule compagnie qui nous a répondu est Action
Media, alias AdCenter. Un avocat nous a répondu que nos allégations sont
fausses, trompeuses et carrément diffamatoires. Action Media n’a toutefois pas commenté les allégations quant à ses activités, mais affirme qu’elle les nie vigoureusement. Philip Keezer n’a pas répondu à nos demandes répétées d’entrevue.
Au fil des ans, les entreprises de l’empire de Philip Keezer se sont
multipliées et certaines ont changé de nom – Big Rebel, Let’s Play
Ventures, JoMedia, JoVentures, AdCenter, Action Media, AdSurge,
Playster, Hyuna International – mais le stratagème est resté le même,
confirment en entrevue une quinzaine de personnes liées aux entreprises
de M. Keezer, dont d'anciens employés et des affiliés.Ce n’est pas uniquement avec des films, des romans et du sport que les
affiliés d’AdCenter amènent les internautes vers les sites de Hyuna
International. Tout événement populaire diffusé en direct, dont des
cérémonies comme les Golden Globes et les Oscars, est susceptible d’être
un appât de choix.
Malgré tout, ce que l’on retrouve tôt ou tard en effectuant ce type de
recherche, ce sont des pages web créées par des affiliés d’AdCenter qui
imitent habilement celles de sites offrant du contenu multimédia, ayant
comme unique but de duper les gens et les rediriger vers les sites de
Hyuna. Nombre d’entre elles contiennent de faux lecteurs vidéo qui
donnent à l’internaute l’impression qu’il a réussi à trouver le contenu
qu’il cherche.Une fois toutes ces étapes franchies, l’internaute peut enfin accéder au
site web, qui offre bel et bien des films, de la musique et des livres,
mais pas le contenu promis. En fait, le site est rempli de films de
série B et d'œuvres libres de droits. Et s’il oublie de se désabonner
dans les cinq prochains jours, on lui facturera 49,95 $ US par mois.
Aucun avis ne lui sera envoyé par courriel.
La recherche de contenu en streaming n’est qu’un des multiples chemins menant vers les sites à abonnement de Hyuna. Sur Facebook, de faux événements (Nouvelle fenêtre)
offrant de soi-disant visites virtuelles gratuites de musées ou de
sites touristiques – intéressant souvent des dizaines de milliers
d’utilisateurs – y mènent aussi.
Nos recherches ont pu démontrer que tous ces événements étaient organisés par des affiliés d’AdCenter et menaient à des sites de Hyuna International.
De plus, d’innombrables faux comptes Facebook de
personnalités connues de partout dans le monde organisent depuis des
mois des concours bidon dirigeant les internautes vers la même page
d’inscription sur des sites de la compagnie barbadienne, promettant des
prix en échange d'une inscription pour un essai gratuit.
Bianca Longpré, Olivier Primeau, Charles Tisseyre,
Jean-Luc Mongrain et Éric Duhaime ne sont que quelques-unes des
personnalités québécoises ayant vu leurs identités être usurpées pour
faire la promotion des sites de Hyuna depuis le début de l’année.
En mars, CBC rapportait que des artistes autochtones
habitant en Ontario et au Québec, Tara Kiwenzie et Tammy Beauvais,
avaient elles aussi été victimes d’usurpation d’identité (Nouvelle fenêtre) sur les réseaux sociaux.
De faux concours impliquant des célébrités américaines, dont l’animatrice Ellen DeGeneres (Nouvelle fenêtre) et le basketteur vedette LeBron James (Nouvelle fenêtre),
ont également été organisés par des affiliés. Bref, plusieurs des
arnaques que l’on voit partout sur le web et qui défraient les
manchettes depuis quelque temps ont le même point d'origine : AdCenter.
Les affiliés, la clé du succès
AdCenter vend une vie de rêve à ses quelque 5000 affiliés.
Sur son site web, elle avance que ces derniers pourraient
gagner 10 000 $ par mois – un montant réaliste, selon des affiliés à
qui nous avons parlé, preuves à l’appui.
Sur les réseaux sociaux, des affiliés d’AdCenter au
Bangladesh, en Indonésie et au Pakistan publient des photos de leur
train de vie : motocyclette, ordinateurs haut de gamme, piles d’argent,
etc.
Nos sources indiquent cependant qu’AdCenter n’assure pas une veille
active des sites d’affiliés : elle intervient donc seulement après avoir
reçu un signalement.
Nous avons trouvé plus de 1100 sites web quasi
identiques, tous enregistrés par Hyuna International, à l’aide de
l’outil DomainTools. Le trafic qu’ils attirent est énorme.
Ceux que nous avons pu répertorier auraient généré au
total une moyenne de 32,4 millions de pages vues par mois en 2020, selon
des estimations fournies par la firme d’analyse SimilarWeb. C’est près
de 10 % des 331 millions de pages vues générées par la populaire
plateforme de vidéo sur demande Disney+ au mois de mars 2021, toujours
selon les estimations de SimilarWeb.
Ces sites web sont liés à 318 sociétés, la plupart enregistrées en
Grande-Bretagne et à Chypre. La vaste majorité de ces sociétés déclarent
n’avoir aucun employé et avaient une valeur, sur papier, d’entre 1 £ et
100 £ (entre 1,72 $CA et 172 $CA) au moment de leur incorporation.
Notons qu’une autre compagnie liée à M. Keezer, PaymentsMB, traite
l’ensemble des paiements effectués sur les sites de Hyuna International.
Ces deux entreprises, ainsi qu’AdCenter, forment donc un véritable
écosystème hermétique, qui accompagne les internautes du début à la fin
du processus.
Philip Keezer semble cultiver le mystère. Les photos du
quadragénaire se font rares sur les réseaux sociaux, et très peu est
écrit à son sujet. Son frère aîné, Matt Keezer, lui, est un homme
d’affaires relativement connu. Il est l’un des cofondateurs du site
Pornhub et de l’entreprise Flighthub.
L’association de Philip Keezer à Hyuna International a seulement été rendue publique en 2016 avec la sortie des Paradise Papers, une fuite de documents provenant de paradis fiscaux obtenue par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et partagée avec le Consortium international des journalistes d'enquête et Radio-Canada.
Les documents d'incorporation de Hyuna International que
nous avons consultés ainsi que des témoignages de membres du personnel
confirment ces liens. Selon ces documents, une entreprise nommée
JoMedia BBD a été incorporée à la Barbade en avril 2011, et Philip
Keezer est devenu son président en novembre de la même année. En
septembre 2014, JoMedia BBD a changé de nom pour devenir Hyuna
International, et M. Keezer apparaît dans les documents à titre de
président de l’entreprise jusqu’en juin 2016.
JoMedia est également le nom d’une entreprise
montréalaise fondée et détenue majoritairement par M. Keezer. Celle-ci
est toujours désignée comme étant l'actionnaire principal d'AdCenter,
selon le Registraire des entreprises du Québec, et les documents
d’incorporation de Hyuna International indiquent que JoMedia BBD est la
filiale barbadienne de JoMedia.
Un autre Montréalais a agi à titre de PDG de Hyuna
de 2016 à 2019, révèlent ces mêmes documents. Toutefois, selon nos
informations, l’entreprise est toujours liée à M. Keezer.
En 2018, son nom figurait sur la liste des donateurs
ayant acheté un billet de 1500 $ à un gala pour le Parti libéral du
Canada, un événement fréquenté par des familles extrêmement influentes,
comme les Desmarais et les Bronfman.
En 2014, Hyuna International était à l’origine d’un mystérieux don non sollicité de 300 $ (Nouvelle fenêtre)
envoyé à l’Équipe Denis Coderre. À l’époque, le parti, qui disait
ignorer pourquoi une entreprise barbadienne lui aurait donné de
l’argent, avait refusé le don. Questionné par The Gazette (Nouvelle fenêtre), Hyuna n’avait alors pas voulu dévoiler l’identité de son propriétaire.
Selon nos informations, Philip Keezer détient quelques
propriétés au Québec. Jusqu’en 2018, il était propriétaire d’une demeure
de 4,4 M$ à Westmount. Une fiducie dont il est le représentant s’est
récemment départie d’une somptueuse résidence patrimoniale à Senneville,
mise en vente pour 9,5 M$, et M. Keezer possède également une imposante
maison d’été à Saint-André d’Argenteuil.
En 2017, une propriété surnommée « le Downton Abbey de Westmount » (Nouvelle fenêtre) a été achetée pour 13,5 M$ CA par une fiducie privée. Il s’agissait du plus gros montant à avoir été dépensé pour une résidence (Nouvelle fenêtre) au Québec en 2017 et, à l’époque, de la demeure la plus chère (Nouvelle fenêtre)
à avoir jamais été vendue à Westmount. L’acte de vente montre que les
représentants de cette fiducie sont deux membres de la famille
rapprochée de Philip Keezer, et la fiducie partage une adresse et un
numéro de téléphone avec les entreprises de ce dernier. Selon
DomainTools, le site web de la fiducie – utilisé comme serveur
courriel – a été enregistré avec le même numéro de téléphone que celui
utilisé pour enregistrer le site d’AdCenter.
Le Bureau de la concurrence bien placé pour enquêter, selon des experts
Plusieurs
des experts que nous avons contactés estiment qu’étant donné l’ampleur
de l’arnaque, le Bureau de la concurrence du Canada serait bien placé
pour enquêter sur les pratiques du réseau.Mais évidemment ne fait rien !;-)
Ils évoquent notamment les indications fausses ou
trompeuses données aux consommateurs par les affiliés et les sites web
de Hyuna, qui pourraient contrevenir à la Loi canadienne sur la
concurrence.
Joint par notre équipe, l’organisme indépendant n’a pas voulu spécifiquement commenter le dossier Hyuna International/AdCenter.
Sa porte-parole Marie-Christine Vézina affirme toutefois
que les entreprises ayant recours au marketing d’affiliation ne peuvent
pas se dédouaner d’avoir donné des indications fausses ou trompeuses
pour vendre un produit en jetant le blâme sur leurs affiliés.
Mais le recours à un système d’affiliés(le Bug se situ la !) peut permettre à une entreprise de se
dissocier de leur comportement. Elle peut plaider l’ignorance des
techniques malhonnêtes de ses affiliés tout en profitant de leur
travail.
Au moins trois autres entreprises de marketing d’affiliation ayant pignon sur rue à Montréal se focalisent sur le marché du streaming et pourraient être considérées comme des compétitrices d’AdCenter.
Selon certaines de nos sources, Montréal serait en fait la capitale mondiale de ce type de stratagème.
Mais, Matt Keezer n'a pas fini avec les déboires de Pornhub: Son Empire va bientôt tomber ?$?
Pornhub n’a pas fini de faire jaser. Après un article dévastateur du quotidien New York Times
et une pétition réclamant sa fermeture, 40 femmes en Californie
poursuivent la société mère du site pornographique, la Montréalaise
MindGeek, pour 40 M$ US au sujet de vidéos diffusées sans leur
consentement.
Ces vidéos sont liées au scandale d’exploitation sexuelle de GirlsDoPorn.
Les femmes allèguent que Pornhub a profité sciemment des vidéos de
GirlsDoPorn sur sa plateforme et n’a pas assuré de modération concernant
les images circulant de façon importante sur ses différents canaux. Les
vidéos sont ainsi demeurées en ligne malgré leurs demandes afin
qu’elles soient retirées.
Selon Vice, la poursuite de 40 M$ US (environ 50,9 M$ CAN)
vise à dédommager chaque plaignante d’une somme de 1 M$ US (environ
1,27 M$ CAN).