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jeudi 23 mai 2013

Harcèlement a la GRC

GRC - Une sergente dit avoir été agressée et traînée dans le crottin
 
Photo Agence QMI / Archives


OTTAWA - Une sergente de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déposé une poursuite de plusieurs millions de dollars contre 13 anciens collègues après avoir été agressée sexuellement, harcelée et intimidée alors qu'elle faisait partie du Carrousel du corps policier, il y a plus de 25 ans.
Caroline O'Farrell, 52 ans, a été soumise à plusieurs traitements dégradants durant son entraînement, puis son travail au sein de la formation équestre de spectacle en 1986 et 1987, selon les documents de la Cour Supérieure de l'Ontario.
Mme O'Farrell réclame plus de 8 millions $ en dommage au ministre de la Justice et Procureur général du Canada ainsi qu'à 13 officiers. Plusieurs des officiers visés par la poursuite sont toujours en poste à la GRC et occupent des positions stratégiques.
L'ex-mari de la plaignante et ses deux enfants sont aussi nommés comme plaignants et réclament des dommages de 300 000 $.
Parce qu'elle était «une fille sur la piste», la requérante a été encerclée par un groupe de collègue, qui l'ont aspergé d'eau glacée puis l'ont traînée face contre terre dans l'urine et le crottin de cheval.
Mme O'Farrell a affirmé avoir demandé à ses superviseurs «est-ce que c'est cela que je dois endurer pour faire partie du carrousel?» après le premier incident du genre.
Elle, qui, petite, rêvait de faire partie de la GRC, s'est fait répondre qu'elle devait changer son comportement.
Le premier incident s'est produit en avril 1986. Le second, trois mois plus tard, lors de son enterrement de vie de jeune fille. Des collègues lui ont retiré sa combinaison de force pour ensuite lui verser de l'eau froide sur le corps.
Par la suite, des collègues l'ont enfermée dans une sellerie. Ils ont alors tenu un procès fictif, costumés en juge, procureur et avocat de la défense, et lui ont demandé de retourner ses sous-vêtements.
Le harcèlement a continué lorsque ses collègues ont lancé un «pool» de suicide, pariant sur le fait qu'elle allait sûrement se tuer.
D'autres incidents sont survenus, comme ses bottes qui ont été remplies de crottin, des railleries répétées et des vidéos de harcèlement.
Mme O'Farrell a fini par être transférée, car ses supérieurs «ne pouvaient plus garantir sa sécurité».
La femme s'est fait indiquer que sa plainte pour mauvais traitement «avait permis de lancer la plus importante enquête interne jamais conduite à Ottawa», ayant mené à la mise au jour de plus d'une centaine de cas d'harcèlement, mais la poursuite affirme que la GRC «n'a pas posé d'actions significatives contre les harceleurs».
Mme O'Farrell a indiqué que sa carrière à la GRC en a souffert et que son mariage a éclaté.
Aucune des allégations n'a été prouvée en cour.