Pourquoi légiférer sur l'aide médicale à mourir et non sur l'aide à vivre !
La psilocybine, une molécule semblable au LSD, l’ingrédient actif des champignons magiques, a le potentiel de dénouer un grand nombre de problèmes de santé mentale, lorsqu’elle est utilisée en psychothérapie. Santé Canada l’autorise au cas par cas pour le traitement de la dépression réfractaire et de l’anxiété en fin de vie. L’équipe de Découverte a accompagné une patiente québécoise tout au long d’une séance de thérapie psychédélique.
Florence Moureaux en phase terminale, a fait l'expérience. Elle a fait le voyage au fond d'elle-même au fond de sa psyché. Le set and setting est super important ,au début.
L'idée de la mort devient concrète. Son spécialiste spécialisé en psychédélique. Ça diminue les souffrances et l'idée de la mort. Nicolas Garel . On administre une forte dose de psilocybine. Le cerceau devient plus apte , plus apte à encoder de l'information, à faire des liens pour éliminer la peur. Santé Canada autorise cette drogue au cas par cas; pour 2 cas = l'anxiété (le cas de Florence M. )en fin de vie et la dépression réfractaire (ce qu'avait Robert Foxman).
Ce n'est pas une pilule magique, mais ça amène des changements , durant toute une journée , la séance psychédélique. Certains pleurent beaucoup, ont une libération, on est en extase, et élimine beaucoup de chose pour le patient. La musique est importante et est puissante, ça guide le patient dans cette expérience, l'esprit marche à 100 mph. Il y a tout un mécanisme, la psilocybine se fixe dans le cerveau à la sérotonine, c'est ce qui déclenche les effets psychédéliques.
Si patient parle et vie la tristesse, le psy lui redirige le patient en lui disant de qu'elle a la volonté de créer le changement dans son histoire psychédélique, ce qui balise le patient. Comme changer la douleur vécue en quelques chose de productif que lui, le patient est capable de créer par lui-même ,lorsqu, elle entend la voix de son psy. C'est alors que des zones cerveaux qui ne se parlent pas se parle , se mélange, les deux hémisphères communique enfin, et ses changements se produisent par vagues successives, le cortex visuel se retrouve connecté à toutes les zones du cerveau.
Deuxième effet, ça réduit les ruminations, quand on laisse libre cours à nos pensées. C'est là qu'il faut éliminer les pensées négatives, surtout pour les personnes dépressives.
Troisième effet, on perçoit la réalité sans filtre, car le cerveau est constamment bombardé de pensée et filtrer par le thalamus, et dans certaines maladies mentales ces filtres nous font tout voir négativement. Les psychédéliques, en diminuant l'activité du thalamus, nous font voir la réalité de façon plus lucide.
Le patient peut dire que les jugements , va et viennent parce qu'il est en lâcher prise évidemment.
Quatrième effet , cela augmente la neuroplasticité , c'est-à-dire , la capacité a formé des connexions entre les neurones, c'est comme si les neurones sont prêts à apprendre de nouvelles choses. C'est utile, car les troubles mentaux peuvent mener à une atrophie d'une certaine partie du cerveau. Puis le psy parle au patient à la fin de la séance et dit est-ce possible que ressentir la beauté dans ce corps en même temps que le patient dit et voit que c'est beau ce qu'il voit.
Cinquième effet , nos émotions sont exacerbées, car les psychédéliques font tomber les filtres et les barrières. Et surtout que tout ce qu'on veut réprimer remonte a la surface pour qu'on accepte ce qui est , avec l'aide du thérapeute qui peut s'en occuper avec la patiente. Si la patiente dit avoir peur, le thérapeute agite des billes de bois pour effacer et attirer l'attention du patient vers la réalité en se concentrant sur son thérapeute et tient la main du thérapeute pour ne pas être seul dans l'immensité de ce qu'elle voit.
Lorsqu'elle revient dans toute cette beauté, le thérapeute remet une musique du départ de la séance, une musique triste et la patiente apprivoise et ressent tout et libère tout ce qu'elle a à vivre à ce moment de plénitude. Elle dit à ce moment qu'elle va au-delà de la tristesse. Le thérapeute dit qu'il y a au-delà de la tristesse , l'extase, pour lui montrer la réalité qu'elle devra intégrer en elle. La séance a durée 5 heures. Puis en entrevue, elle dit : " c'est comme si on lui avait injecté de l'espoir." Et sans cette peur , elle peut penser à l'avenir maintenant.
C'est essentiel d'être accompagné durant sa session, c'est challengeant et c'est correct. Il doit y avoir un lien de créer avec le thérapeute. Il n'y a pas de bad trip, il y a un mur, mais ça demeure un accompagnement aidant pour le patient. Une fois la première séance passée, ça devient de plus en plus facile. Il y a des moments de paix indescriptible, avec le lâcher prise , on a la paix.
Le doc Charles Grob psychiatre, Né à Baltimore, il expérimente le LSD (le diéthylamide de l'acide Lysergique ) dans sa jeunesse, et sa déterminer sa carrière en psychiatrie. Mais,c'est le chimiste Albert Hoffmann qui essaya pour la première fois le LSD en 1938 et en 1943 en Suisse avec la cie Sandoz.
Ça a été testé sur des alcooliques, ça donnait des résultats concrets. En grecque ancien, Psychédélique veut dire libérer l'esprit. Puis en 1957, des champignons magiques du Mexique attire l'attention. Et c'est 1960 que tout ça a envahi la société, surtout que certains de l'Université Harvard recommandaient le LSD et la psilocybine pour tous. En 1970 le gouvernement américain bannit ces drogues, et la recherche s'arrête.
C'est en 1990 que les portes se rouvrent, et M. Grob continua ses recherches. Depuis le plus grand congrès scientifique sur les psychédéliques avec 12,000 visiteurs, et 500 spécialistes,à Denver au Colorado. Mais il ne faut pas oublier que c'est notamment la psychothérapie qui améliore les résultats sur toutes ces expériences.
Chez certaines personnes ca va faire apparaître une psychose induite, c a des délires , puis là, on est dans une psychose toxique , qui éventuellement va se résorber , par médicamentation ou par le cours naturel des choses. Tous les psys disent : "On veut amener de l'humanité dans nos soins psychiatriques", et l'intérêt est grandissant ! Donc pourquoi légiférer sur l'aide médicale à mourir et non sur l'aide à vivre !
C'est notre objectif que les psychédéliques soient acceptés en psychiatrie d'ici à cinq ans. Déjà que ça prit 50 ans pour faire accepter le LSD en études cliniques.
Aujourd'hui, il y a très peu de thérapeutes psychédéliques(100 au Canada), plusieurs sont en formations, ça en prendra 1,000 environ.
Lorsque j’ai appris que mon frère avait développé une grave maladie
plus tôt cette année, j’ai voulu savoir quelle en était la cause
métaphysique. Même si les premières causes étaient bien-sur médicales.
C’est personnel, mais j’ai toujours
été convaincu que la maladie se manifestait aussi sur le plan
énergétique ou émotionnel, puis sur le plan physique. Dans un Univers
énergétique, cette théorie est vraie pour la création de tout et de tout
le monde.
Louise Hay, experte des causes métaphysiques de la maladie, affirme
que certaines maladies sont souvent aussi le produit de peurs ou de
traumatismes non résolus.
Selon son livre, «You Can Heal Your Life“ », une maladie serait aussi causé par « Une profonde blessure.
Un ressentiment de longue date. Un secret profond ou un deuil qui nous ronge. »
Louise a elle-même développé une grave maladie et a identifié la
cause spirituelle et émotionnelle qui était due à la maltraitance durant
son enfance sur laquelle elle n’avait jamais travaillé. Ce n’est qu’une
fois qu’elle surmonté le traumatisme et les émotions qui bouillonnaient
en elle qu’elle a pu éradiquer complètement le cancer de son corps.
Il y a d’innombrables histoires comme celles-là, et j’ai moi-même
toujours cherché la cause émotionnelle et énergétique chaque fois qu’une
maladie venait à ma rencontre, mais quand mon frère a été très malade,
j’étais un peu perdu.
J’ai compris que c’était à lui de faire ce voyage, mais en même temps
aucune des causes métaphysiques énoncées par Louise ou d’autres
métaphysiciens ne semblait résonner. Mon frère n’avait jamais connu de
traumatisme dramatique dans sa vie et il ne s’est reconnu dans aucune
des descriptions.
Il a même vu un conseiller holistique qui l’a emmené en voyage
méditatif et a reçu des conseils réguliers d’un psychologue, mais sa
santé mentale et son état d’esprit sont toujours revenus à un état
extrêmement sain et positif.
Annonce
Après des mois de réflexion, j’ai décidé que je devais laisser tomber
et laisser mon frère faire les choses par lui-même. S’il y avait des
émotions non résolues cachées dans le passé, je devais lui permettre de
passer par ce processus.
Cependant, cette opportunité n’est jamais vraiment arrivée, car
quelques mois après avoir été diagnostiqué, il est décédé. Ce fut très
soudain.
Cela m’a fait réfléchir encore plus sur la cause profonde du cancer
et lorsque je me suis endormi un soir, la réponse a flotté dans mon
esprit.
Les âmes qui développent le cancer sont des âmes évoluées et avancées
qui sont des guérisseurs. Le cancer vient leur rappeler leurs capacités
de guérison ou permettre à ceux qui les entourent de guérir grâce à
leur expérience.
Les âmes qui développent le cancer ont accepté de faire beaucoup de
sacrifices pour aider le progrès spirituel de ceux qui les entourent et
ceux de leur groupe d’âmes. Ce faisant, ils font également évoluer leur
propre âme et sont en mesure d’apporter leurs pouvoirs de guérison au
monde.
Annonce
Après avoir entendu ce message, je me demandais si je voulais juste
le croire parce que c’était mon frère et parce que cela me faisait me
sentir mieux, mais quand j’ai commencé à regarder d’autres personnes
dans ma vie qui avaient le cancer et les affects autour d’elles, ça a
commencé à vraiment résonner avec moi.
Le cancer est l’une de ces maladies qui fait ressortir la vraie
nature des gens. Cela force la personne et les personnes impliquées à
faire face à une foule de problèmes tels que la mort, la peur, la
douleur, l’anxiété, le stress mais aussi l’amour.
Je demandais constamment à mon frère de décrire comment il se sentait
et quand la peur était présente, il disait souvent qu’il ressentait
beaucoup plus d’amour. En fait, l’une des rares fois où je l’ai vu
pleurer à travers ce voyage était quand il exprimait sa gratitude pour
tout l’amour qu’il avait reçu après avoir été diagnostiqué.
Son diagnostic a réuni toute ma famille et a servi de catalyseur pour
réconcilier les relations tendues et les rancunes qui remontent à
plusieurs décennies. Il ne fait aucun doute qu’une partie de son but
était en tant que guérisseur.
En dehors de ce que j’ai vu avec mon frère, voici ce que je crois être les causes métaphysiques du cancer …
Annonce
Le cancer survient dans les âmes avancées qui sont venues pour
guérir, c’est à travers leur voyage avec la maladie qu’elles peuvent
fournir de l’énergie de guérison à ceux qui les entourent. Cette
guérison peut survenir au niveau spirituel, émotionnel et même physique,
elle peut aussi se produire directement ou indirectement.
Une maladie peut également se produire lorsqu’un guérisseur doit se
souvenir de ses dons. Souvent, à travers leur voyage avec le cancer, ils
retrouvent leurs capacités de guérison, cela peut se produire à la fois
au niveau conscient et subconscient.
Le cancer n’est pas toujours être lié à un traumatisme individuel, il
peut plutôt indiquer une guérison profonde impliquant un groupe
d’âmes entier .
Quand quelqu’un développe un cancer, il agit comme un processus
d’éveil et de guérison pour les autres membres du même groupe d’âmes. Ce
processus de guérison peut être le produit de plusieurs vies et peut
prendre plusieurs vies.
Bien que le parcours de chacun avec le cancer soit différent et
suscitera différentes émotions pour différentes personnes, je crois que
le cancer est le signe d’une âme avancée avec des capacités de guérison
qui a poursuivi ce voyage pour aider à guérir les autres, ou à qui on
doit rappeler leurs propres capacités de guérison.
Cet article n’ a rien de scientifique c’est uniquement l’avis et la perception des choses qu’a l’auteure Louise L. Hay.
L’intelligence artificielle (IA), à travers l’outil TDAExplore,
permet aujourd’hui d’innover le domaine de la santé. Désireux de
soigner au mieux leurs patients, les professionnels médicaux se doivent
d’embrasser les différents progrès technologiques.
Grâce à l’IA, les scientifiques ont finalement réussi à déceler les impacts des maladies sur le corps humain.
Afin d’obtenir de bons résultats, ces derniers ont pris l’initiative de lier l’IA à la topologie. Ainsi, le déjà excellent TDAExplore est maintenant sous stéroïdes.
TDAExplore : le nec plus ultra de l’imagerie
Si l’IA a permis d’aider les médecins dans le traitement de leurs patients, c’est grâce à un outil d’imagerie, baptisé « TDAExplore ».
Celui-ci analyse comment les cellules se transforment lors de la
maladie. En outre, il est dorénavant possible de connaître le moment des
transformations.
Selon le DrEric Vitriol,
biologiste cellulaire et neuroscientifique au Medical College of
Georgia, il s’agit d’une avancée notable dans le domaine médical :
« Nous pensons que c’est un progrès intéressant dans l’utilisation des ordinateurs pour nous donner de nouvelles informations sur la façon dont les ensembles d’images sont différents les uns des autres. »
Quand TDAExplore est boostée grâce à la topologie
De base, les outils d’apprentissageautomatique
nécessitent des centaines d’images à titre d’entraînement. Par contre,
le nouveau système mis en place fonctionne avec seulement quelques images de haute qualité. Quelques minutes suffisent pour assimiler des informations cruciales.
Bien que les ordinateurs aient contribué à améliorer le secteur
médical, l’IA pousse les choses encore plus loin. Effectivement,
celle-ci assimile largement mieux les données par rapport aux êtres
humains. L’alliance de l’IA à la topologie tombe alors à point nommé.
Cette initiative a été prise par le Dr Vitriol et le Dr Peter Bubenik,
PhD, mathématicien à l’université de Floride et expert en analyse de
données topologiques. Ces derniers ont décidé d’intégrer la microscopie, la topologie et l’IA pour mieux comprendre l’impact des maladies sur les êtres humains.
Concrètement, TDAExplore montre en quoi les images des cellules
diffèrent des images d’entraînement et images normales. Grâce à ces
informations détaillées, les chercheurs pourront opter pour de nouvelles
perspectives de recherche.
« Nous voulons y apporter l’objectivité de
l’ordinateur et nous voulons apporter un plus haut degré de
reconnaissance des formes dans l’analyse des images. »
Dr Eric Vitriol
Cette innovation est la bienvenue dans le cadre du traitement de la Covid-19. Si TDAExplore se montre aussi efficace que nos deux chercheurs, alors le monde aura un fardeau de moins à gérer.
La prosopagnosie est un trouble de la reconnaissance des visages, distinct de la prosopamnésie. C'est une agnosie visuelle spécifique rendant difficile ou impossible l'identification des visages
humains. Le prosopagnosique reconnait les personnes en recourant à des
subterfuges, comme l'identification visuelle par l'allure générale
(démarche, taille, corpulence) ou à des détails (vêtement familier, coiffure, barbe, tache de naissance, lunettes) ou des indices multisensoriels (voix, odeur, poignée de main, etc.)
Le mot est composé du grec πρόσωπον « visage », α (privatif) et γνωσία « reconnaissance ».
Elle se manifeste chez les sujets atteints par une incapacité à
reconnaître et différencier les visages familiers tels que ceux de leurs
proches, amis et parfois même leur propre visage. Les sujets atteints
de cette pathologie sont capables de voir, mais pas de reconnaître. Leur
acuité visuelle est normale, ils sont capables de décrire en détail un visage familier, mais n’y associent pas d’identité.
La première description de la prosopagnosie acquise a été rapportée par un neurologue allemand, Joachim Bodamer(de)
en 1947. Il publie une description détaillée de deux soldats qui sont
incapables de reconnaître des visages familiers après des lésions
cérébrales survenues pendant la guerre. Une forme pédiatrique est
décrite en 1995 par une neurologue anglaise, Helen McConachie1,2.
Le développement des études scientifiques est facilité par l’essor de techniques d'imagerie.
La proportion de la population mondiale atteinte de cette pathologie n'est pas connue. Le seul chiffre disponible concernant la prévalence
de la prosopagnosie est celui d'une étude allemande, qui a estimé sur
la base d'un échantillon dans une université allemande que 2,5% de
sujets étaient atteints3.
Formes
Il existe principalement deux types de prosopagnosie : la prosopagnosie innée et la prosopagnosie acquise.
La prosopagnosie innée, aussi appelée développementale,
correspond vraisemblablement à un défaut de développement du processus
de reconnaissance des visages, sans lésions sous-jacentes. Certains
auteurs comme Kennerknecht et al.
évoquent la possible intervention d’un facteur génétique. Plus
précisément, ces individus sont dans l’incapacité d’associer un visage à
une personne. Déjà dans la petite enfance, ils ne reconnaissent pas
leurs proches, en n’associant pas un visage à un signe distinctif
particulier, propre et unique à une personne.
La seconde forme recensée, la prosopagnosie acquise, avec comme
principal signe une perte de la faculté de reconnaissance des visages,
résulte d'une lésion cérébrale. La cause première d’apparition de ces
lésions, comptant pour 40 % des cas, est un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique (déficit d’approvisionnement sanguin en oxygène et sucre, ou ischémie) dans le territoire cérébral alimenté par l’artère cérébrale postérieure. La deuxième cause de lésion, en fréquence, est le traumatisme crânien (environ 20 %). D’autres causes sont moins fréquentes : hématomes cérébraux (AVC hémorragiques, 11 %), causes infectieuses comme les encéphalites virales (9 %), les tumeurs cérébrales (6 %). Les crises épileptiques
(5 %) peuvent provoquer des lésions favorisant l’apparition de la
pathologie. La maladie peut également être associée à des troubles
mentaux, tels que les troubles de l'identité ou le dédoublement de
personnalité. La prosopagnosie peut aussi prendre une forme dite
progressive, se manifestant par une perte graduelle de la reconnaissance
des visages. Elle est souvent associée à un processus neurodégénératif
et, pour Gainotti (2007), elle est apparentée à une forme de démence sémantique.
Sous-formes de la prosopagnosie
Si
on considère que le traitement précoce des informations permettant
l’analyse des visages est préservé chez certains sujets mais pas chez
d’autres, on est amené à penser qu’il existe différentes formes de
prosopagnosie.
La prosopagnosie aperceptive : elle se caractérise par
une défaillance de l’analyse structurale des visages, empêchant
l’élaboration d’un percept susceptible d’activer une unité de
reconnaissance faciale.
La prosopagnosie associative, dans laquelle l’accès aux
processus de reconnaissance dysfonctionne. Dans ce cas, il y aurait
vraisemblablement une construction correcte de la représentation
structurale, mais celle-ci serait dans l’incapacité d’activer un
registre de traitement nécessaire à l’accès aux informations
sémantiques.
Cadre théorique
Il
existe un cadre théorique permettant l’analyse des différents processus
impliqués dans l’identification des visages. Bruce et Young en 1986,
ont introduit l’un des modèles théoriques les plus influents, dans
lequel ils postulent que le traitement des visages se réalise de manière
sérielle, selon trois étapes :
la première étape se caractérise par une analyse structurale de
l’ensemble du visage, ce qui conduit à la formation d’un « percept »
basé sur les dimensions et les rapports entre les traits faciaux ;
la seconde étape permet un appareillement de ce percept aux unités de reconnaissances faciales ou URF ;
dans un troisième temps, l’individu accède aux informations
sémantiques relatives à l’identité de la personne, dans le cas où
celle-ci est connue.
On estime que les étapes de traitement des images perçues des visages
sont perturbées chez les patients prosopagnosiques. Le
dysfonctionnement pourrait résider soit dans l’étape initiale du
traitement, dès l’analyse structurale du visage, soit dans l’étape plus
tardive, rendant impossible l’accès aux unités de reconnaissance faciale
et/ou aux informations sémantiques. Ces hypothèses ont été analysées
par des études utilisant des tâches de traitement d’appareillement de
visages non familiers et/ou exprimant diverses émotions, présentés sous
différents angles et éclairage. Toutefois, à nouveau les résultats
divergent, tout comme les avis des chercheurs. Certains établissent que
les mécanismes généraux du traitement des visages ne sont pas affectés,
puisque les sujets prosopagnosiques de l’étude semblent être capables
d’estimer l’âge, de distinguer le sexe du faciès, d’en juger
l'expression, et d’appareiller différentes vues d’un même visage.
D’autres chercheurs rapportent le contraire, en montrant que certains
sujets atteints présentent des déficiences dans le traitement général
des visages, ne distinguant ni le sexe ni l’âge ni les émotions.
Localisation cérébrale
Les
données développées dans ce paragraphe sont issues de travaux de la
littérature scientifique. Les études analytiques de patients atteints de
prosopagnosie montrent que plus de la moitié d’entre eux présentent des
lésions cérébrales bilatérales (des deux hémisphères cérébraux). Mais
les avis divergent : certains auteurs parlent de bilatéralité univoque
alors que d’autres estiment qu'une lésion unilatérale suffit pour
qu'apparaisse le trouble. Une des raisons pouvant expliquer le débat est
la symétrie cérébrale. En effet, la mise en place de cette symétrie ne
suit pas de règles précises et dépend généralement de la latéralisation
du sujet.
Qu’il s’agisse de lésions unilatérales ou bilatérales, ce sont
les lobes temporaux et occipitaux qui sont les plus fréquemment touchés,
tandis que les lobes frontaux et pariétaux semblent beaucoup moins
touchés. Par ailleurs, il ressort de la littérature que ce sont les
lésions droites et plus particulièrement situées dans les lobes temporal
et occipital qui provoqueraient l’apparition des troubles. En effet, le
lobe pariétal comprend certaines aires corticales composées de neurones
liés aux processus mnésiques ainsi que de neurones dédiés à la
reconnaissance d’objets associés, tels que les visages. Des lésions des
aires visuelles de V4 (selon la topographie de Brodman) semblent
provoquer la pathologie. Une étude réalisée en 1991 par J. Sergent a
permis de révéler l’intervention de structures cérébrales particulières
dans la pathologie. Grâce à la tomographie par émission de positons
(TEP), la chercheuse française a découvert que les gyrus fusiforme
et lingual droits situés dans le lobe temporal doit, ainsi que la
partie antérieure des lobes temporaux sont activés lors de la
présentation d’un stimulus facial. D’autres études ont permis de
découvrir que le gyrus occipital inférieur serait fréquemment touché en
cas de prosopagnosie.
Ces régions cérébrales hébergent notamment certaines zones
fonctionnelles primordiales qui interviennent dans la reconnaissance des
visages : « fusiforme face area » (FFA, ou aire fusiforme des visages), zone du gyrus fusiforme, « occipital face area » (OFA, ou aire occipitale des visages), zone du gyrus occipital inférieur. Lors d'études par imagerie cérébrale d'activation (IRM fonctionnelle),
la reconnaissance d’un visage semble activer préférentiellement la FFA
et la OFA de l’hémisphère droit. Il semble logique qu'une lésion d’une
de ces deux zones entraîne l’apparition de la prosopagnosie. On
retiendra qu’il est plus fréquent d’observer une prosopagnosie associée à
une lésion de l’hémisphère droit qu’à une lésion unique de l’hémisphère
gauche.
pour les personnes souffrant de PC, l'activation de la zone
centrale - qui contient le thalamus, le pont, le cervelet, la moelle et
la formation réticulée - est normale en présence de stimuli visuels ;
ces mêmes personnes présentent toutefois une diminution de
l'activation de la partie antérieure temporale droite du cortex
cérébral, en particulier pour la zone impliquée dans la reconnaissance
des visages connus, ainsi qu'une connectivité endommagée entre cette
partie antérieure temporale et la zone centrale ;
l'activité de l'amygdale, région impliquée dans la reconnaissance et
l'évaluation des stimuli émotionnels, et ses relations avec la zone
centrale sont intacts6.
Hypothèses explicatives
Il
faut identifier les mécanismes cognitifs à l’origine des
dysfonctionnements observés chez les patients prosopagnosiques.
Plusieurs hypothèses s'opposent, mais l'une d’entre elles est largement
répandue, qui suppose que prosopagnosie découlerait d’un déficit de
traitement holistique. D’autres hypothèses sont apparues relativement
récemment, mettant en cause une possible atteinte de la perception des
distances, ou encore une atteinte des traitements visuels. Le courant de pensée « holistique » né à la fin du XIXe siècle
considère que la perception sensorielle d’une entité globale est
qualitativement différente de la somme des perceptions individuelles de
chacune de ses composantes.
Au travers des publications scientifiques, une tendance s’est
largement répandue pour expliquer la prosopagnosie en termes de déficit
d’intégration de composants locaux en un tout indissocié. En effet, des
auteurs tel Galton (1883) considèrent que les traits du visage ne
seraient pas représentés et perçus de façon indépendante, mais intégrés
dans une représentation perceptive globale. Certaines études en IRMf par
présentation de visages inversés montrent la présence « d’inversions »
pour les visages au niveau de l'aire fusiforme des visages (et dans une moindre mesure au niveau du lobe occipital). Ceci va dans le sens d’un processus de codage holistique dans cette région7(Angélique Mazard et al., 2006)[source insuffisante].
Ces preuves sont cependant indirectes, étant donné que l’inversion
haut-bas du stimulus visuel affecte non seulement l’intégration des
traits faciaux en une représentation holistique, mais également le
codage de traits localisés. Les données actuelles de la littérature font
évoquer la possibilité d’intervention d’autres facteurs explicatifs.
Tests et prise en charge
Il
existe assez peu de tests permettant une évaluation diagnostique de la
pathologie qui permettrait de déterminer le type de prosopagnosie ou
l'étape défaillante dans le traitement de l’information.
Un des tests généralement utilisé est celui des visages célèbres,
dans lequel des visages de personnalités sont présentés aux sujets. Il
existe aussi le test de reconnaissance facial de Benton (BFRT), basé sur
l’appariement de visages identiques présentés sous différents angles.
Un autre test, développé par des chercheurs américains et
anglais, et basé sur une présentation successive de stimuli visuels
(objets, visages, animaux…), a montré que les sujets prosopagnosiques
étaient incapables de reconnaître les visages qui leur avaient été
présentés, alors qu'ils reconnaissaient les objets et animaux de la
série.
La prise en charge de la prosopagnosie est souvent longue et
semble apporter peu de résultats. L’échec des rééducations est
probablement lié pour part à la méconnaissance des mécanismes
responsables du déficit.
Quelques cas
Le neurologue Oliver Sacks parle de sa propre prosopagnosie dans son ouvrage L’Œil de l'esprit (2010). Il cite également le cas de la primatologue Jane Goodall, dont le déficit de reconnaissance faciale concerne autant les humains que les primates qu'elle étudie8. Parmi les personnalités contemporaines, les acteurs Thierry Lhermitte9 et Brad Pitt10, l'essayiste Éric Naulleau11, le journaliste Philippe Vandel, la comédienne Aude GG et l'auteur de bande dessinée Boulet12 reconnaissent être atteints de ce handicap.
Prévenir la prosopagnosie
Les mécanismes impliqués dans le développement de la
prosopagnosie sont encore mal compris. Aucune mesure de prévention n’a
été clairement établie.
Certaines mesures semblent toutefois contribuer à lutter
contre les prosopagnosies progressives en préservant les fonctions
cognitives et en s’opposant au processus neurodégénératifs. Les
recherches ont notamment mis en évidence l’importance de :
À
Pas de Géant a annoncé en 2019 son intention de devenir le « Harvard de
l’autisme » par la création d’un centre d’autisme à la fine pointe de
la technologie.
Deux
ans après avoir annoncé son projet d’un centre d’autisme,
l’organisation À Pas de Géant sollicite au gouvernement québécois une
contribution de 25 millions $, qui lui permettrait de concrétiser sa
vision.
REF.: Léa Carrier
La Presse
Chef
de file dans le domaine de l’autisme et des services éducatifs, À Pas
de Géant a annoncé en 2019 son intention de devenir le « Harvard de
l’autisme » par la création d’un centre d’autisme à la fine pointe de la
technologie. Le projet inclut une école, un centre d’éducation et
d’emploi pour adultes, un centre de ressources et communautaire et un
centre de recherche et d’innovation.
« À
ce moment-là, aucun partenaire financier n’était impliqué et le projet
semblait intéressant, mais très ambitieux », précise la relationniste
Frédérique Lorrain.
Dans
un communiqué de presse diffusé samedi, l’organisation a annoncé le
lancement d’une campagne de financement, dont l’objectif est de lever
24 millions $. « Elle espère maintenant recevoir une contribution de la
part du gouvernement pour que son projet se concrétise », poursuit Mme Lorrain.
Selon l’organisation, ce projet positionnera la province comme un
leader dans le domaine de l’éducation, de la recherche et de la
prestation de services aux personnes autistes.
Évalué
à 50,7 millions $, le projet a déjà obtenu des engagements totalisant
plus de 14 millions d’investisseurs privés, dont la Fondation Marcelle
et Jean Coutu, la Fondation Hewitt, la Fondation Molson et la Banque
Nationale. À cette somme s’ajoutent 1,3 millions $ récoltés par les
parents.
« Fournir
des services éducatifs et communautaires de meilleure qualité, fondés
sur des données probantes, à un plus grand nombre d’enfants et d’adultes
autistes est une nécessité absolue. En lançant cette campagne
aujourd’hui, nous franchissons une autre étape qui nous rapproche de la
concrétisation de notre vision », a indiqué le directeur général de
l’école À Pas de Géant, Thomas Henderson.
L’animateur
Charles Lafortune et sa femme, l’actrice Sophie Prégent, participent au
projet. Leur fils autiste fréquente l’école À Pas de Géant depuis l’âge
de trois ans. « Ce centre repoussera les limites actuelles et aura un
impact majeur sur la communauté de l’autisme. [Il] facilitera tous ces
objectifs et sera accessible à un plus grand nombre de personnes », a
témoigné le couple.
Les
services du centre d’autisme seraient accessibles aux professionnels,
aux employeurs, aux personnes autistes ainsi qu’à tous ceux qui auront
besoin de soutien et d’orientation.
Un gène au cœur de la maladie d'Alzheimer identifié par une équipe québécoise
MONTRÉAL – La forme la plus courante de la maladie
d'Alzheimer pourrait être causée par le dérèglement d'un seul gène du
corps humain, indique des travaux menés par une équipe de scientifiques
québécois.
Baptisé BMI1, le gène pourrait être à l'origine de jusqu'à 95 %
des cas de la forme commune de la maladie, a expliqué le CIUSSS de
l’Est-de l’Île-de-Montréal dans un communiqué.
L'équipe du Dr Gilbert Bernier, chercheur à l'Hôpital
Maisonneuve-Rosemont et professeur agrégé à l'Université de Montréal, a
commencé à s'intéresser au gène BMI1 en 2009, après des travaux mettant
en évidence son rôle dans le vieillissement accéléré et pathologique du
cerveau et des yeux des souris.
Au fil de ses travaux, l'équipe du Dr Bernier a découvert que
l'arrêt de fonctionnement du gène BMI1 chez l'humain est associé au
déclenchement de la forme commune de la maladie d'Alzheimer. Notamment,
l'analyse de cerveaux de personnes décédées de la maladie montrait que
le gène ne fonctionnait plus correctement, tandis que des cerveaux de
personnes décédées des suites d'autres maladies ne présentaient aucun
problème avec BMI1.
Il est toutefois à noter qu'aucun dérèglement du gène n'a été
observé chez les patients atteints de la forme précoce de l'Alzheimer.
Celle-ci, d'origine génétique plutôt qu'épigénétique, frappe
généralement les gens avant 50 ans, voire avant 40 ans.
Poussant plus loin leurs recherches, les scientifiques sont
parvenus à produire des neurones humains en laboratoire. Ils ont ensuite
inactivé le gène BMI1 dans ces neurones. Rapidement, toutes les marques
neuropathologiques associées à la forme commune de l'Alzheimer sont
apparues dans les neurones, confirmant ainsi le lien de cause à effet
entre le dysfonctionnement du gène et l'apparition de la maladie.
Selon les chercheurs, l'arrêt de fonctionnement du gène
entraînerait une surproduction de protéines toxiques pour le cerveau
(bêta-amyloïde et Tau). En parallèle, les neurones deviendraient moins
aptes à éliminer ces toxines.
L'équipe du Dr Bernier espère maintenant parvenir à développer une
méthode permettant de réactiver le gène BMI1 chez les patients. Les
chercheurs ont même fondé une entreprise, StemAxonTM, dans le but de
commercialiser un éventuel traitement contre l'Alzheimer.
Selon la Société Alzheimer du Canada, plus d'un demi-million de
Canadiens vivent actuellement avec une maladie cognitive. L'équipe du Dr
Bernier avance, de son côté, qu'une personne sur deux âgée de plus de
90 ans développera une forme plus ou moins grave de la maladie.
Lorsqu'on vous dit Merci,....il y a un mot a retenir: Anxiété
Il y a juste un mot a retenir,l'Anxiété,ce qui est tout comme les animaux(chien,chat etc)parce que oui un chien c'est comme un autiste,alors les déficients,et surtout les humains;Si vous êtes en contrôle et réduiser votre anxiété ,le reste ira beaucoup mieux.
Et tout ce jout avec l'art de la communication ,savoir écouter et savoir choisir ses mots pour désamorcer la bombe ,qu'est l'égo dans l'homme!
L'histoire vécu remonterait en Octobre 2003,et se concretise en 2021 !
Un Dermato vous enlève un boutte de peau (un bras)et vous dit que c'est cancéreux et ,enlève le petit morceau en question.Un suivi se poursuit,au fil du temps un nouveau dermato prend la relève et continu les traitements gratuit avec l'azote liquide(pour le dessus de la tête,il n'y a rien ailleurs).
Tout va bien,il vous dit de ne pas aller au soleil,mais vous dit pas de mettre de la crème solaire ,.....OK ?
A un moment donné,le traitement a l'azote devient payant, puis par les années suuivant avec votre saute d'humeur concernant ces factures,il vous dit que c'est gratuit ,.....OK ? Sauf , si c'est considéré estétique !
A un moment donné il vous propose ,disont en 2005 un traitement avec crème spéciale et rayonnement ,fait dans sa clinique qui guérira toute la surface (le dessus de la tête), magnifique prix de 1,000$ ,non payer par la RAMQ ,ni les assurances ,lol !
La personne ,refuse et attend plusieuts année,et le dermato vous dit j'ai une crème en tube qui va vous aider pour ce cancer ?.............Bizare OK ?.........le tube coûte 50$,non gratuit , ni par les assurances ni la RAMQ lol ,...............Woké ;-)
La personne paye,le traitement va bien,et a la prochaine visite,il vous dit que vous êtes guérit,vous n'avez plus de cancer !,....en 2020.....OK ;-) Tant mieux pour la personne lol !
Puis ,la personne décide d'allez voir le dermato pour une viste de contrôle,et enlever des bobo ,on pourrait dire estétiques(c'est normal après 60 ans lol ) ,puis ,un petit bobo de peau un peu rouge apparait,il vous dit selon ses test de labo,que c'est cancéreux,il l'enlève des frais de 15$ (c'est pas gratuit, OK )et tout est fini,c'est bénin et non malin lol !;-) Ça se termine de même lol !
Morale: Il y a toujours un traitement peu couteux,sur la voix de service ,comme on dit ;-)
50$, par rapport a 1,000 $ ;-) Faîtes vos conclusions !$!C'est sûre que le Dermato a toujours été en vacance et ses gâter comme Mme Lanctôt la déja dit ,dans le livre La mafia médicale ;-)
Combien d'autres personnes capitalistes répareront vos ordinateurs et diront que vous aviez un virus ? et vous vous appercevez qu'il vous manque une barette de mémoire(l'ordi fonctionne quand même ,car ça fonctionne par paire et sinon une barette dans la slot double) Woké , ;-) c'est qui le cave ;-)
REF.: T30,
Faîtes attention et avoir l'intuition,le doute ,c'est un signe d'intelligence !
Le décès d’un homme autiste aux soins intensifs COVID de l’Hôpital
Notre-Dame dans la nuit du 5 janvier dernier aurait pu être évité,
estiment quatre personnes bien au fait du dossier. Ces sources ont
demandé l’anonymat, par crainte de représailles administratives oude
nature judiciaire de leur employeur, mais aussi parce qu’elles ne sont
pas autorisées à parler pendant l’enquête interne qui est en cours.
Toutes craignent cependant qu’aucune mesure ne soit prise par l’Hôpital,
et c’est pour cette raison qu’elles se sont confiées au Devoir.
La directrice générale de la Société québécoise de la déficience
intellectuelle, Anik Larose, est outrée. « C’est totalement
inadmissible, dit-elle. C’est ce qu’on anticipait et malheureusement,
c’est ce qui est arrivé. » Ces personnes doivent absolument être
accompagnées, selon elle. « Elles peuvent se désorganiser à l’hôpital,
un milieu hautement anxiogène en temps de COVID-19 », signale Anik
Larose.
Atteint de la COVID-19, l’adulte autiste de 52 ans placé sous curatelle
publique est mort seul des suites d’une insuffisance respiratoire
hypoxémique. Personne ne se serait trouvé à ses côtés cette nuit-là,
malgré le fait que son état nécessitait la présence continue d’un
intervenant spécialisé dans l’accompagnement de personnes ayant une
déficience intellectuelle ou d’un préposé de garde. Selon les
témoignages recueillis, le patient n’aurait pas vu l’infirmier aux soins
intensifs pendant plus d’une heure quand il a été retrouvé mort.
« Ça n’a pas de maudit bon sens ! » Danielle Gaudet est présidente du
Comité des usagers du Centre de réadaptation en déficience
intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED) de
Montréal, qui fait partie du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal,
tout comme l’Hôpital Notre-Dame. « Comment se fait-il que cette
personne sous curatelle et qui a un trouble du spectre de l’autisme
n’était pas accompagnée aux soins intensifs ? Et qu’elle a réussi à se
débrancher ? », demande-t-elle.
Le Comité des usagers du CRDITED de Montréal se dit d’autant plus
inquiet que les cas de COVID-19 se multiplient dans les ressources
intermédiaires (RI) et les ressources de type familial (RTF), qui
hébergent des personnes ayant une déficience intellectuelle ou un
trouble du spectre de l’autisme sur le territoire du CIUSSS du
Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. Une vingtaine d’éclosions sont en
cours, un sommet depuis le début de la pandémie, selon les plus récentes
données du CIUSSS.
Depuis le début de la deuxième vague, huit résidents de RI et RTF
sont morts de la COVID-19, indique le CIUSSS. Environ 155 résidents de
RI et RTF ont contracté la maladie pendant la même période. « Quand on
pose des questions sur n’importe lequel sujet à la direction des
DI-TSA-DS [déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et
déficience physique] du CIUSSS, ils ne nous répondent pas, s’insurge
Danielle Gaudet. C’est l’omerta. »
Nathalie Goulet, intervenante familiale à Autisme Montréal, n’est pas
étonnée qu’une telle situation soit survenue. « Ce qui existait avant
la COVID-19 ne fait que s’accentuer », dit-elle. Elle cite en exemple le
cas d’un jeune atteint d’un trouble du spectre de l’autisme dont la
porte de chambre dans un hôpital montréalais était surveillée par un
agent de sécurité, faute d’intervenant adéquat pour s’occuper de lui.
Enquête interne en cours
La Société québécoise de la déficience intellectuelle a interpellé le
ministère de la Santé et des Services sociaux au sujet de
l’accompagnement des gens ayant une déficience intellectuelle à
l’hôpital, avant même d’être mis au fait de la mort de cet homme de
52 ans. « On nous a dit que si les centres hospitaliers font une demande
à leur CIUSSS ou CISSS, ils peuvent avoir un soutien de la part de la
direction de DI-TSA [pour s’occuper de ces patients] », rapporte Anik
Larose.
Que s’est-il passé dans le cas de cet homme de 52 ans ? Un protocole
avait-il été mis en place ? Questionné à ce sujet, le CIUSSS du
Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal a répondu qu’il ne pouvait commenter le
dossier. Une enquête interne est en cours. « Les premières personnes qui
seront mises au courant des détails de cette enquête, ce sont les
membres de la famille, a dit le porte-parole Jean-Nicolas Aubé. Nous
sommes déjà en contact avec eux. »
La directrice du programme DI-TSA-DP du CIUSSS Carla Vandoni rétorque
quant à elle qu’elle répond « à toutes les questions » du Comité des
usagers du CRDITED de Montréal. « Mais pas toujours le jour même »,
précise-t-elle.
Carla Vandoni souligne que les mesures pour contenir les éclosions
dans les RI-RTF vont être « intensifiées ». Des équipes de prévention et
de contrôle des infections offrent déjà un soutien aux ressources,
notamment en ce qui a trait aux équipements de protection individuelle,
indique-t-elle. « On va rajouter du personnel qui vont circuler dans les
milieux pour s’assurer que tout est bien fait », précise Carla Vandoni.
Tous les employés et ex-employés qui se sont confiés au Devoiront
demandé de garder l’anonymat par peur de représailles administratives
ou de nature judiciaire de la part de l’Hôpital Notre-Dame.
COVID-19 : un nouveau syndrome(Le POTS) inquiétant affecte les populations déjà infectées
par
Olivier Schmidt, le
Des médecins ont identifié le syndrome de tachycardie orthostatique
posturale (POTS) comme une séquelle de longue durée après avoir guéri du
COVID-19.
Alors qu’ils semblaient se remettre de leur infection initiale au COVID-19, plusieurs patients semblent toujours souffrir de POTS.
C’est ce que tend à mettre en lumière le rapport alarmant de plusieurs
médecins. Ce trouble se manifeste par différents symptômes : douleurs
abdominales, crampes et fatigue chronique sévère. Alors que les vaccins
doivent arriver dans les prochains jours, ce nouveau phénomène inquiète
le corps médical. Car cette séquelle peut devenir un véritable enfer à
supporter au quotidien.
Plusieurs témoignages inquiétants ont été rapporté par le New York Times. Car la situation des patients concernés ne semble pas s’améliorer avec le temps, malgré plusieurs traitements.
Ce qu’il faut savoir du POTS
Le POTS empêche de rester debout plus de quelques minutes seulement.
Les dommages autonomes empêchent les vaisseaux sanguins des membres
inférieurs de renvoyer correctement le sang vers le cœur et le cerveau
contre la gravité. La fréquence cardiaque peut doubler ou tripler en
position debout. Le manque d’oxygène dans le cerveau et le haut du corps
entraîne de nombreux symptômes observés chez les patients POTS : essoufflement, douleur thoracique, brouillard cérébral.
Si un patient POTS reste en station verticale, il ressent rapidement
une fatigue massive. Ce dernier devient également très sensible à la
lumière et aux sons externes. S’en suivent également des troubles
gastriques importants. Même si cet état ne met pas en danger la vie des patients, il peut avoir un impact lourd pour mener une vie normale.
Le POTS a pu être clairement identifié comme syndrome de longue durée lié au COVID-19. Car les symptômes doivent persister plus de six mois après une infection.
Hors le virus s’est propagé massivement depuis mars dernier. Il est
donc logique le POTS ait attiré l’attention des chercheurs et médecins.
Ce nouveau syndrome vient donc de s’ajouter officiellement à une liste
déjà longue. Aujourd’hui encore, un nombre croissant de patients reste
hospitalisé pour des troubles de mémoire ou de fatigue chronique.
Seuls outils efficaces à ce jour pour lutter durablement contre ce syndrome : amélioration de l’hygiène du sommeil, musculation et thérapie cognitivo-comportementale.
Il est conseillé aux patients d’éviter les changements brusques de
posture. Une consommation accrue de liquides (de préférence sans
caféine) et de sel est généralement utile.
Alors que les experts de la santé tentent toujours d’élargir leur
compréhension du coronavirus, il faudra peut-être des années avant que
nous ne saisissions pleinement l’impact à long terme du COVID-19 sur
certains malades en rémission.
chsld, santé, pas santé.le coeur me lève, maladie, gagne de Malades, pdsb, Covid19,
Covid-19
Montré du doigt pour la mort de 31 résidants du CHSLD Herron, le Groupe Katasa défend sa gestion. Pour sa part, la Dre Nadine Larente raconte comment elle et sa famille sont venues en aide à des aînés laissés à leur sort.
Chronique
Au front, avec la famille
Ce que la Dre Nadine Larente a vu au CHSLD Herron
REF.:Patrick LagacéLa Presse
Vous connaissez l’histoire terrible du délabrement du CHSLD privé Herron, révélée par la Montreal Gazette
le week-end dernier. Je veux vous raconter ce que la première employée
du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal a découvert en arrivant au
CHSLD.
C’était le 29 mars. La Dre Nadine
Larente, directrice des services professionnels du CIUSSS, a reçu un
appel qui l’a intriguée : « La médecin rattachée(C'est qui elle ???) à ce CHSLD m’a dit
qu’elle n’arrivait pas à parler à quelqu’un à Herron. Elle m’a dit : “On
dirait qu’il n’y a personne…” »
Il y a pourtant 130 résidants qui habitent Herron. La Dre Larente n’a fait ni une ni deux : elle a sauté dans sa voiture et s’est rendue sur place.(Mais ou est la Médecin rattaché au CHSLD Herron ?)
Ce qu’elle a découvert à 16 h 30, ce dimanche-là, l’a renversée.
« Il
y avait deux préposés aux bénéficiaires et une infirmière auxiliaire
pour 130 résidants. Bien en deçà des ratios de jour, qui devraient être
de 5 infirmières, de 22 préposés et de quelques infirmières
auxiliaires… »
— La Dre Nadine Larente, directrice des services professionnels du CIUSSS
Le
sous-effectif paraissait : les plateaux du repas du midi avaient été
déposés sur le sol des chambres. Les assiettes étaient pour la plupart
intouchées ; bien des résidants ont des problèmes de mobilité et ne
peuvent pas se pencher pour ramasser un plateau. Et les couches des
résidants n’avaient pas été changées de la journée…
La Dre Nadine
Larente a rapidement pris conscience du chaos ambiant et de l’urgence
de la situation : ces personnes devaient être soignées et nourries.
Elle avait besoin d’aide immédiatement, là, maintenant. Elle a fait un premier appel, s’est tournée vers… sa famille.
« Il
fallait agir maintenant. J’ai appelé mes trois enfants et mon conjoint
pour qu’ils viennent tout de suite m’aider à nourrir les résidants,
c’était urgent… Je leur ai juste dit : “On a besoin d’aide, on ne peut
pas laisser des personnes âgées comme ça, on a besoin d’aide pour les
aider à manger.” »
J’appuie sur « pause », ici.
J’avais
entendu au cours du week-end l’histoire hallucinante d’une employée du
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal qui avait appelé sa famille en
renfort pour aider à nourrir les résidants de Herron, le fameux soir du
29 mars. J’ai fait des appels, j’ai tenté de la retracer. Et, lundi
soir, j’ai enfin pu parler à la Dre Larente, qui était ébranlée par cette saga. Elle a confirmé l’histoire.
« J’ai demandé à mes enfants de passer les cabarets aux résidants et d’aider à les nourrir.
— Vous avez combien d’enfants, Dre Larente ?
— Trois.
— Ils ont quel âge ?
— Ils ont 13, 15 et 17 ans. Ils sont venus avec mon conjoint. »
C’est donc la famille de la Dre Nadine Larente, ce dimanche-là, qui a nourri les résidants de deux des trois étages du CHSLD Herron, à Dorval.
Avant l’arrivée de sa famille, la Dre Larente
a bien sûr fait un autre appel, au CIUSSS, pour sonner l’alerte. Deux
directrices sont arrivées, puis une infirmière volontaire de l’Hôpital
Douglas.
Nadine Larente, qui est passée du côté gestion depuis
quelques années – elle est gériatre –, est rapidement passée à la
médecine, faisant le tour des chambres pour ausculter des résidants.
« L’infirmière de Douglas est arrivée, elle m’a aidée. On est passées en mode soins. »
Elles ont aussi changé des couches.
Une préposée envoyée par le CIUSSS est arrivée pour prêter main-forte.
« Aviez-vous déjà vu une situation semblable ?
— Non, jamais. »
Au
bout du fil, Nadine Larente m’explique qu’en ces temps de pandémie, la
pénurie de personnel habituelle dans les CHSLD s’est aggravée. « J’ai
fait le tour de nombreux CHSLD, et la situation est difficile. Mais les
besoins de base étaient remplis : les gens étaient nourris, lavés,
couchés, recevaient leurs médicaments, leurs couches étaient changées.
Mais à Herron, ce soir-là, les besoins de base n’étaient pas comblés… »
La Dre Larente
a constaté qu’au moins un résidant affichait des symptômes d’infection à
la COVID-19. En parlant avec des employés du CHSLD Herron, elle a
compris que l’essentiel du personnel avait déserté les lieux le
vendredi et le samedi, à cause de la présence du coronavirus.
La Dre Larente
a eu des contacts avec Samantha Chowieri, la propriétaire, qui était
sur place à son arrivée. Mais elle s’est rapidement consacrée aux
soins ; ce sont d’autres employés du CIUSSS qui ont composé avec Mme Chowieri. La Dre Larente
note quand même que le système de médicaments à donner aux résidants
était difficile à comprendre, ce qui a compliqué les choses, ce soir-là.
On
sait maintenant que, depuis un mois, une trentaine de résidants du
CHSLD Herron sont morts, bien plus que les quatre qui, d’ordinaire, y
meurent chaque mois. L’histoire a ému le Québec et mis en relief la
vulnérabilité des CHSLD aux éclosions de coronavirus.
Il y a des
enquêtes sur ce qui a pu déraper à ce point au CHSLD Herron – propriété
du Groupe Katasa, de Gatineau –, il y en a trois : une enquête de la
Santé publique, du coroner et de la police de Montréal.
Mais en entrevue, la Dre Larente
ne voulait pas s’étendre là-dessus : si elle acceptait de me parler,
c’était pour dire à quel point ce soir-là, le 29 mars, des personnes
se sont unies pour aider les personnes âgées de Herron.
Et la Dre Larente
m’a confirmé une autre info que j’avais entendue pendant le
week-end : oui, une personne dépêchée par le CIUSSS le 29 mars a
contracté la COVID-19.
« Et vos enfants ?
— Non, ils sont O.K. Mon conjoint aussi. Je m’en serais tellement voulu… »
Le conjoint de la Dre Larente
est reparti avec les deux plus jeunes vers 21 h. La fille aînée est
restée. « Elle a aidé des résidants à manger, elle a écouté ceux qui
avaient besoin de parler… »
Nadine Larente et sa fille sont parties vers 1 h du matin.
Je
demande à Nadine Larente quel était son état d’esprit quand, dans la
nuit de dimanche à lundi, après ces heures frénétiques au CHSLD Herron,
elle est revenue chez elle.
La réponse tient en un mot : « Bouleversée. »
Elle
termine en me faisant une demande : rappeler que le site JeContribue
(1) recrute des Québécois qui voudraient aider les personnes âgées.
« Nous avons besoin d’aide. »
***
Il y aura des enquêtes sur
ce qui s’est passé au CHSLD Herron, comme il y en aura sur ce qui s’est
passé dans le réseau québécois de la santé et des services sociaux
pendant la pandémie de 2020.
On se concentrera bien sûr sur ce qui aura déraillé, pour éviter que ça ne déraille encore.
Mais il faudra se souvenir, aussi, de l’héroïsme de certaines personnes.
Et, des fois – l’histoire de la Dre Larente en est un exemple extraordinaire –, de celui de leurs familles.
ET LES FAMILLES DES RÉSIDANTS ?
Vous
avez été nombreux à m’écrire pour me demander, dimanche, mais où diable
étaient les familles des résidants du CHSLD privé Herron ?
N’avaient-ils pas constaté le délabrement des lieux ?
Réponse : les visites en CHSLD sont interdites depuis le 14 mars.
Les familles des résidants du CHSLD Herron ne pouvaient donc pas savoir ce qui s’y passait.
CHSLD Herron
« On a fait ce qu’on pouvait »
Audrey Ruel-ManseauLa Presse
La
situation était catastrophique au CHSLD privé Herron de Dorval ; les
propriétaires le disent eux-mêmes. Mais ils refusent de porter l’entière
responsabilité des 31 décès survenus depuis le 13 mars et se défendent
de ne pas collaborer avec le CIUSSS qui assure sa tutelle depuis le
29 mars.
« C’était le chaos
total. On était à gauche, à droite. On a environ 100 employés et, du
jour au lendemain, il en manquait la moitié sur le plancher », raconte
Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire, avec ses sœurs et
son père, du Groupe Katasa, dont fait partie la résidence Herron. « Les
employés n’ont pas déserté. On vivait une crise de pandémie. »
Le
problème de recrutement au CHSLD Herron existait avant la
pandémie – comme dans de nombreux milieux de soins longue durée. La
direction plaide qu’un premier cas positif de COVID-19 le 27 mars a fait
basculer le fragile équilibre ; suivant les conseils d’Info-Santé, ceux
qui croyaient avoir été en contact avec ledit cas se sont mis en
quarantaine.
« Le 28 mars, ma sœur [Samantha Chowieri,
copropriétaire] était sur place et a constaté que les gens ne rentraient
pas travailler. Son chum et elle changeaient eux-mêmes les couches »,
raconte-t-elle, disant qu’elles pensaient à ce moment-là « être capables
de remonter la côte ».
Le lendemain, le 29 mars, Samantha
Chowieri échange des messages textes avec des représentantes du CIUSSS
de l’Ouest-de-l’Île et les informe de son manque criant de personnel et
d’équipements. « Nous n’avons pas d’infirmière pour cette nuit. SVP,
appelez-moi parce que nous ne pouvons pas donner les services de base.
Aucune des agences ne veut venir. »
Ce soir-là, le CHSLD est placé
sous tutelle. Dans un courriel envoyé le lendemain, Samantha Chowieri
demande à Lynne McVey, directrice générale du CIUSSS de
l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, des précisions sur le rôle que la
direction a à jouer et offre son entière collaboration pour la suite. La Presse n’a pas lu le message initial envoyé par le CIUSSS, mais Mme Chowieri semble aussi se justifier.
« J’aimerais
simplement clarifier que je suis la propriétaire et que j’étais sur les
lieux. Nous avons eu une réduction de l’effectif énorme avec le premier
cas diagnostiqué [le vendredi 27 mars] positif cette semaine et le
directeur général ayant démontré des symptômes de COVID-19 [maintenant
en quarantaine]. […] Cette pandémie est une zone grise et de peur pour
tous », peut-on lire.
Vendredi dernier, La Presse a
rapporté que des résidants du CHSLD Herron avaient été retrouvés dans
un état lamentable – affamés, déshydratés, souillés – à l’arrivée des
renforts du CIUSSS. Un médecin parmi les premiers arrivés sur place
après le 29 mars en témoigne encore aujourd’hui (voir autre texte). La
direction dit avoir agi au meilleur de ses capacités.
« On
était en crise, surtout le 28 mars. Le 29, on n’a pas laissé passer
48 heures pour joindre le CIUSSS. On a fait notre possible pour
contrôler la situation. On a dit au CIUSSS que ça n’allait vraiment pas
bien. On a fait ce qu’on pouvait pour dire qu’on avait besoin d’aide
pour assurer les soins et services, pour assurer la sécurité des
résidants. »
— Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire du Groupe Katasa
Au
premier ministre, qui a déclaré lundi qu’avec des « loyers [qui]
variaient de 3000 $ à 10 000 $ par mois […il y avait des médecins la ,comme usagers lol], le CHSLD aurait dû être
capable de payer des bons salaires pour garder son monde », Mme Chowieri
répond que les employés syndiqués « ont eu des augmentations de salaire
dans les dernières années, et le salaire des préposés aux bénéficiaires
et du personnel de soin a été augmenté pour la crise ».
« Ils
étaient payés près de 20 $ de l’heure. Je ne vois pas ce qu’on aurait pu
faire d’autre. Le problème de recrutement était vraiment lié à la
COVID. »
Dire la vérité
Lundi,
le premier ministre François Legault a accusé le Groupe Katasa d’avoir
menti sur les réels problèmes l’ayant forcé à demander l’aide du CIUSSS
de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Vendredi, il a appris que 31 résidants
avaient perdu la vie depuis le 13 mars, dont au moins 5 à cause de la
COVID-19.
« La première chose qu’aurait dû faire la directrice du
CHSLD Herron, c’est de dire la vérité, qu’il y avait eu 31 morts. Je
pense qu’il y a une différence entre dire au CIUSSS : “Il manque de
personnel”, puis de dire au CIUSSS : “Bien, j’ai eu 31 morts en quelques
semaines, là” », a déclaré M. Legault en conférence de presse.
Les propriétaires de la résidence se défendent d’avoir caché quelque information.
« On
avait un seul décès relié à la COVID-19 en date du 29 mars, et deux cas
de COVID positifs. S’il y a eu d’autres décès par la suite, c’est
arrivé sous la tutelle du CIUSSS. »
— Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire du Groupe Katasa
Le
Bureau du coroner fait enquête pour déterminer la cause de chacun des
décès depuis le 13 mars. Le SPVM et la Santé publique mènent aussi une
enquête de leur côté.
« On veut juste que les vrais faits soient
dits. Peut-être, oui, qu’il y a des choses qu’on aurait pu faire mieux,
mais le CIUSSS doit aussi prendre sa part de responsabilité. Ça ne doit
pas tomber juste sur nous », soulève Mme Chowieri.
Échanges acrimonieux
Depuis
le début de la mise sous tutelle, la situation s’est envenimée entre le
CIUSSS et la direction du CHSLD Herron. Le CIUSSS accuse le Groupe
Katasa de ne pas collaborer.
À titre d’exemple, le 4 avril,
Samantha Chowieri a envoyé un courriel au CIUSSS contenant les horaires
jusqu’au 6 avril. Elle avise : « On continue de confirmer les horaires
avec les employés sur une base journalière (et même par quart). Aussitôt
qu’on peut avoir plus de lignes directives et d’informations, on
pourrait améliorer la collaboration. »
Le lendemain, une mise en
demeure est envoyée au Groupe Katasa, dans laquelle les avocats du
CIUSSS lui reprochent d’être « incapable d’informer [le CIUSSS] du
personnel qui sera présent dans les jours à venir, des absences prévues
et des besoins à combler ».
La résidence a été placée sous tutelle
en raison de son personnel insuffisant, mais la tâche de gestion des
horaires lui revient encore.
CHSLD Herron: «De la grosse négligence» ou manque de personnel
Avant
même qu’ils perdent leurs employés en raison de la pandémie, les
propriétaires du CHSLD privé Herron, à Dorval, étaient régulièrement
montrés du doigt pour des lacunes dans les soins fournis. Le réseau de
la santé a continué malgré tout d’y diriger des personnes âgées. Samedi,
Québec a demandé une enquête policière, après avoir appris que
31 personnes y étaient mortes depuis le 13 mars.
« Je
pense qu’a priori, il y a [eu] de la grosse négligence » dans cette
résidence, a soutenu François Legault samedi. La situation est devenue
si préoccupante dans les centres pour aînés que le premier ministre a
décidé d’annuler sa journée de congé et de se présenter en conférence en
presse.
« Je ne suis pas fier de voir ce qui se passe dans nos CHSLD », a-t-il laissé tomber, visiblement ébranlé.
« Je
trouve que ce n’est pas acceptable, la façon dont on traite nos aînés
au Québec », a déclaré François Legault, promettant de corriger le tir.
Je veux donner ma parole
aux Québécois qu’on va poser les actions nécessaires pour qu’à l’avenir
dans nos résidences on s’occupe bien de notre monde.
François Legault, premier ministre du Québec
« Un film d’horreur »
Selon
le fil des événements présenté par François Legault, c’est le 26 mars
qu’un premier résidant du CHSLD Herron a été transféré à l’Hôpital
général juif de Montréal. Il a été déclaré positif à la COVID-19 puis il
est mort.
Le
29 mars, les autorités du centre intégré universitaire de santé et de
services sociaux (CIUSSS) local se sont rendues sur place. Elles ont
constaté de « graves problèmes » et ont découvert qu’une bonne partie du
personnel avait « abandonné » l’établissement. Elles ont envoyé du
personnel pour prendre soin des résidants.
Des soignants et des familles interrogés par La Presse
manquaient de mots pour décrire ce que le personnel du CIUSSS a
découvert. Des patients affamés, déshydratés, qui reposaient dans leurs
couches souillées. « Un film d’horreur », a dit un membre du personnel.
Certains employés de l’endroit étaient partis parce qu’ils étaient
atteints de la COVID-19, d’autres ne voulaient plus continuer à
travailler dans ces conditions.
François Legault
a révélé que le CHSLD privé avait « caché des informations » aux
autorités, ce qui a retardé l’intervention. Il n’y a pas eu de
collaboration de la part des propriétaires, a-t-il ajouté.
« On
trouvait qu’on avait peu de collaboration », a confirmé la PDG du
CIUSSS, Lynne McVey, au sujet des propriétaires. Le CIUSSS a dû envoyer
deux mises en demeure et obtenir une ordonnance légale pour avoir accès
aux dossiers médicaux des résidants et aux coordonnées de leurs proches.
Les secours ont aussi contacté des pharmaciens du quartier pour obtenir
des informations manquantes sur les ordonnances des résidants.
« Je
tiens tout particulièrement à offrir nos sympathies à toutes les
familles. Et je vous promets qu’on va communiquer avec vous pour donner
de l’information », a-t-elle dit, la voix étranglée par l’émotion.
Elle
a tenu à remercier les professionnels de la santé du réseau public qui
ont « levé la main » pour aller rapidement aider dans l’établissement
privé. « Ils ont dit : “Je voudrais aller là pour m’assurer que les
résidants sont OK” », a-t-elle raconté.
Elle
assure que ses équipes n’ont pas trouvé de morts lorsqu’elles sont
entrées dans la résidence. Le bilan de 31 décès depuis le 13 mars inclut
5 personnes atteintes de la COVID-19. Les autres cas font l’objet
d’une enquête.
Le SPVM dépêché sur place
Le
ministère de la Santé et des Services sociaux et le ministère de la
Sécurité publique ont demandé la tenue d’une enquête policière. C’est la
direction du CIUSSS qui a téléphoné au Service de police de la Ville de
Montréal au beau milieu de la nuit pour porter plainte, mais le bureau
du premier ministre s’est aussi impliqué directement dans le dossier,
selon nos informations.
Des
policiers en uniforme montaient la garde devant l’établissement samedi.
Les enquêteurs des crimes majeurs de la police de Montréal ont amorcé
une enquête délicate, vu les cas de COVID-19 recensés au CHSLD. On leur a
fourni des masques et des équipements de protection. Pour appuyer une
éventuelle accusation de négligence criminelle, ils devront prouver que
le nombre de décès ne peut s’expliquer dans des conditions normales pour
un établissement du genre.
Des
inspections seront faites dans les six autres résidences pour aînés
détenues par le Groupe Katasa. Les dirigeants de l’entreprise n’ont
jamais donné suite aux appels de La Presse.
Sous contrat avec le réseau public
Le
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal avait une entente avec la
résidence Herron, où il achetait des places afin d’envoyer des personnes
en attente d’hébergement dans le système public.
L’horrible situation qui vient
au jour à présent démontre que le CIUSSS n’a pas rempli son rôle de
surveillance et qu’il n’a démontré aucune préoccupation quant au
bien-être des usagers envoyés vers ce CHSLD.
Le bureau de l’avocat Jean-Pierre Ménard, spécialiste de la défense des droits des malades
Le
Groupe Katasa a pu continuer à recevoir ces patients même s’il a
souvent été montré du doigt pour la piètre qualité de ses services.
Samedi, de nombreuses familles ont communiqué avec La Presse
pour raconter leurs expériences malheureuses avec les propriétaires.
Beaucoup ont parlé de problèmes de communication, de manque de
personnel, d’erreurs dans la prise des médicaments, de nourriture de
mauvaise qualité. Beaucoup ont aussi confirmé s’être déjà plaints.
« Il
y avait une odeur permanente de merde sur l’étage », s’est souvenu avec
colère un homme dont le père a séjourné au centre. « On a fait
confiance au système, ils nous ont dit d’aller là », a-t-il raconté, en
demandant de ne pas être nommé pour ne pas avoir d’ennuis à son travail.
Balancer les profits et la qualité de vie
Le
CHSLD Herron a fait l’objet d’une enquête du Protecteur du citoyen en
2017 à la suite d’un signalement dénonçant des « problèmes en matière
d’assistance et de soins infirmiers », un « manque de suivis médicaux »,
un « manque de compétence du personnel » et un « manque de continuité
dans les soins vu l’insuffisance du personnel ».
L’enquête
n’a pas mis au jour de lacunes majeures, mais le rapport relevait que
l’équilibre entre le nombre de résidants et le nombre d’employés
« rest[ait] fragile ». Le CHSLD tentait alors d’augmenter le nombre de
résidants – on en comptait 103 à ce moment – et le Protecteur du citoyen
prévenait que « cela pourra [it] entraîner une surcharge de travail
pour le personnel ». François Legault a affirmé que la résidence
comptait maintenant « à peu près 150 personnes ».
« Le
Protecteur du citoyen est conscient qu’un CHSLD privé doit générer des
profits. Cependant, cet objectif ne peut être atteint aux dépens de la
véritable mission du CHSLD, soit de répondre et s’adapter aux besoins de
personnes âgées en perte d’autonomie », peut-on lire dans le rapport.
On y déplore des « difficultés de communication entre la direction du
CHSLD et quelques familles » de résidants, et une procédure des plaintes
non conforme.
Le
CHSLD Herron a aussi reçu la visite des inspecteurs du ministère de la
Santé et des Services sociaux il y a un an, en mars 2019. Leur rapport
déplore l’absence de politique pour lutter contre la maltraitance, le
manque d’information transmise aux résidants, un faible appui au comité
des usagers et des manquements dans les plans d’intervention.
Le
président de l’association Les Usagers de la santé du Québec,
Pierre Blain, est lui-même intervenu dans cet établissement il y a
cinq ans.
« C’était
à la demande du comité des usagers et des infirmières qui nous disaient
qu’il y avait des problèmes avec les soins. La direction n’a jamais
voulu bouger et a mis à la porte pratiquement tout le monde du comité
des usagers. Alors les autorités ne peuvent pas dire qu’elles n’étaient
pas au courant de la situation là-bas ! »
Tous les membres du comité des usagers du CHSLD ont effectivement démissionné au printemps 2017.
Des coroners s’interrogeaient sur les soins
L’an
dernier, deux coroners ont relevé des lacunes dans un autre
établissement appartenant au Groupe Katasa, la Résidence de l’Île à
Gatineau, à la suite de la mort de trois résidants.
Après
la mort « probablement évitable » d’une femme de 82 ans par
insuffisance respiratoire, le coroner Paul G. Dionne relevait qu’elle
n’avait « pas reçu l’attention clinique nécessaire ». Il déplorait que
des employés aient donné des réponses contradictoires pendant l’enquête.
Il relevait « un laisser-aller concernant les soins et la qualité de
vie », avec notamment des liquides sur le plancher, une forte odeur de
peinture dans l’air et de la nourriture qui traînait un peu partout.
Dans
le cas d’une dame de 94 ans morte des complications d’une fracture du
rameau pubien, la coroner Francine Danais suggérait une enquête plus
approfondie sur la qualité des soins reçus. Elle déplorait elle aussi le
fait qu’on lui avait fourni des informations contradictoires pendant
son enquête.
La
même coroner, dans le cas du décès d’un homme de 98 ans qui présentait
des plaies de lit surinfectées, avait recommandé à l’entreprise
d’augmenter le nombre d’employés.
À
la lumière de la situation constatée sur place, la coroner recommandait
du même coup à Québec de « rehausser les critères de certification des
résidences privées pour aînés, en incluant une évaluation des
compétences du personnel et un contrôle de la qualité des soins
infirmiers ».
« On voit ce que ça donne »
Le
Québec compte 40 CHSLD privés non conventionnés comme le CHSLD Herron.
« On a demandé de visiter ces résidences, donc aller s’assurer que tout
est sous contrôle », a annoncé François Legault. Ces établissements
« gèrent leurs propres affaires », mais l’État devra de toute évidence
s’en mêler désormais, selon le premier ministre.
Le président de la FTQ, qui représente les travailleurs de la résidence Herron, était en furie samedi soir.
« Je
vous l’avoue, je suis en crisse ! On l’a dit et on l’a répété : si on
n’investit pas dans nos réseaux de santé, entre autres nos CHSLD, ça va
péter. Et là, on voit ce que ça donne », a lancé Daniel Boyer, en
entrevue avec La Presse.
« Il
y a plusieurs employés qui ont démissionné, soit parce qu’ils étaient
atteints de la COVID-19, soit parce qu’ils ne veulent plus travailler
dans des conditions comme ça. Ça nous inquiète », dit-il.
Il
souligne qu’un préposé aux bénéficiaires dans un établissement privé
gagne habituellement entre 13 $ et 14 $ l’heure, contre 20 $ à 22 $
l’heure dans le système public.
– Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse
Recouverts d'excréments, déshydratés, abandonnés sur la toilette: des résidents du CHSLD Herron ont vécu l'enfer
Les témoignages qui se succèdent depuis mardi révèlent l’ampleur du cauchemar vécu par les résidents
Quarante-sept
résidents sont décédés dans des conditions inhumaines au CHSLD Herron,
dans l’ouest de l’île de Montréal, lors de la première vague de la
pandémie. Ici, un transporteur funéraire venu récupérer un d’entre eux.
AVERTISSEMENT :
Ce que vous allez lire dans ces pages contient des détails troublants
qui pourraient déranger certains lecteurs. Toutefois nous jugeons qu’il
est d’intérêt public de relater le plus fidèlement possible l’horreur
qui s’est déroulée au CHSLD Herron.
Résidents recouverts d’excréments et en hypothermie dans
leurs lits, aînée abandonnée sur la toilette pendant des heures, homme
qui n’avait pas bu d’eau pendant 10 jours : les témoignages sur les
sévices subis au CHSLD Herron pendant la pandémie de COVID-19 donnent
froid dans le dos.
« Ça m’empêche de dormir cette enquête-là », laisse tomber Géhane
Kamel, coroner et avocate chargée de l’enquête publique sur l’hécatombe
de décès du centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD)
Herron, au début de la pandémie.
Et pour cause : les audiences dans le cadre de l’enquête n’ont
cessé de montrer le cauchemar qu’ont vécu les résidents de cette
résidence de l’ouest de Montréal, alors que presque tous les employés de
l’établissement avaient abandonné le navire, laissant des résidents
mourir seuls dans leurs chambres au printemps 2020.
Quarante-sept aînés ont perdu la vie dans des conditions
inhumaines. Toutefois, le bureau du Directeur des poursuites criminelles
et pénales (DPCP) a indiqué qu’aucune accusation ne sera portée contre
les dirigeants de l’établissement fermé à l’automne 2020.
Depuis quatre jours, les témoignages d’horreur s’enchaînent.
Stéphanie Larose, infirmière et chef des services ambulatoires du
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, s’est rendue dans ce milieu de
vie pour « évaluer la qualité des soins » dispensés le 3 avril 2020.
Elle est encore sous le choc. Dès son arrivée, elle a vu des
patients dont les pansements n’avaient pas été changés depuis plusieurs
mois.
D’autres ont aussi vu des résidents dont la langue était craquelée par manque d’hydratation et qui réclamaient de l’eau.
« Un homme avait du vomi séché dans la bouche. Il a pleuré quand on
lui a donné de l’eau parce qu’il pouvait enfin parler », a raconté
Marie-Ève Rompré, infirmière et cheffe de la location au centre
hospitalier de St. Mary.
Abandonnée
L’infirmière Rompré a aussi rencontré plusieurs personnes souffrant
d’hypothermie, dont une femme qu’elle a retrouvée inconsciente dans son
lit.
« Je prends ses signes vitaux, mais là le téléphone sonne... je
réponds et c’est son conjoint qui se met à pleurer [...] parce que ça
fait des semaines qu’il n’est pas capable de parler à quelqu’un et qu’il
ne peut pas venir », se rappelle avec émotion l’infirmière.
« J’ai assis [la dame]. [...] Je lui ai dit “c’est votre mari,
c’est votre mari”. [...] Elle a pris le téléphone et elle lui a dit “ça
va pas très bien ici.” [...] Puis elle a dit qu’elle ne pensait pas
survivre... », a relaté Mme Rompré, soulignant que la résidente est morte quelque temps plus tard.
Les audiences doivent continuer jusqu’au 23 septembre.
Recouverts de plaies
Le manque de soins était tel au CHSLD Herron que plusieurs
résidents restaient avec des pansements inchangés pendant de nombreuses
journées, voire même des semaines.
« [Un résident] avait des pansements après les jambes qui étaient
jaunis. Ça faisait tellement longtemps qu’ils n’avaient pas été changés
que la peau avait repoussé sur les pansements », a raconté Stéphanie
Larose, infirmière et chef des services ambulatoires au CIUSSS de
l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
De son côté, Marie-Ève Rompré, infirmière, a également été témoin d’un autre cas similaire.
Une résidente avait une plaie dont le pansement commençait aussi à être recouvert par sa peau.
« Elle dit “je vais rester ici je vais mourir avec” », s’est rappelée Mme Rompré, en sanglotant.
Martine Daigneault, directrice adjointe du programme de soutien à
l’autonomie des personnes âgées et infirmière de formation, a vu les
mêmes horreurs. « J’ai remarqué des pansements [pas adaptés] sur des
plaies qui avaient suinté. Des croûtes sur les jambes de certains »,
a-t-elle raconté mercredi.
Abandonnée sur la toilette
Stéphanie Larose, infirmière et cheffe des services ambulatoires du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
En faisant le tour des chambres pour aider les résidents, elle
s’est vite rendu compte que ces derniers étaient souvent laissés à
eux-mêmes pendant de longues périodes.
« [Une résidente] me disait “ça arrive souvent que [les préposés]
vont me laisser sur la toilette, pis là j’ai mal à force d’être assise
sur la toilette. [...] et là je me jette à terre parce que c’est moins
dur pour moi d’attendre couchée par terre sur le carrelage de la salle
de bain que d’être assise sur la toilette dure qui me fait mal aux
fesses” », a relaté Mme Larose.
Selon cette dernière, cette résidente lui a même raconté que cela
faisait plusieurs mois qu’elle n’avait pas eu le droit de prendre un
bain, car à chaque fois il y avait un « manque de serviettes ».
Dans l’urine et les excréments
De nombreux résidents ont été retrouvés dans des culottes
d'incontinences, des draps, des vêtements, dans leur lit ou même dans
des fauteuils souillés depuis plusieurs jours par l’urine et leurs
excréments.
La situation était telle, qu’une odeur d’urine flottait dans l’air de la résidence.
« Les planchers sont collants. La senteur... [...] Il y avait une
senteur constante dans l’établissement », soutient Brigitte Auger,
directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées.
Certains résidents sont retrouvés avec des selles séchées sur les
cuisses, d’autres en avaient même jusqu’au cou tellement leurs culottes
d'incontinences avaient débordé.
Sans savon, sans papier de toilette
Des infirmières venues en renfort ont constaté qu’il n’y avait pas de savons dans les salles de bain ou dans l’établissement.
« On n’avait pas accès aux réserves, c’était très difficile pour
tout : le papier brun, le papier de toilette, les couches-culottes »,
explique Brigitte Auger, directrice du programme de soutien à
l’autonomie des personnes âgées.
Une gestionnaire s’est rendue à l’épicerie pour acheter savon et papier.
Certains ont déploré que les appareils pour évaluer la condition
des patients ne fonctionnaient pas et que les tensiomètres [outils pour
mesurer la tension artérielle] semblaient provenir d’une pharmacie.
« Bleu » à cause de l’hypothermie
L’une des histoires qui ont le plus marqué l’infirmière Marie-Ève
Rompré, c’est celle d’un homme de 101 ans qu’elle a retrouvé dans son
lit, en hypothermie, « le visage bleu ».
« J’en ai vu qui grelottaient [à cause] de leur fièvre, avec les
lèvres bleues, mourir comme ça tout seul dans le lit de sueur. C’est
horrible », a raconté la gorge serrée l’infirmière qui avait mis sur
pieds une équipe de 12 infirmières pour venir aider au CHSLD Herron, dès
le 9 avril 2020.
Après avoir vu ces situations, cette gestionnaire n’a pas hésité à
appeler et à envoyer des courriels à des médecins pour leur demander de
l’aide afin qu’ils puissent effectuer des actes médicaux pour des soins
de fin de vie.
L’un des constats les plus frappants rapportés par la plupart des
témoins des quatre premières journées d’audience a été de voir à quel
point une grande partie des résidents du CHSLD Herron étaient
complètement déshydratés et mal nourris.
Selon Marie-Ève Rompré, infirmière depuis plus de 10 ans, certains
patients qu’elle a rencontrés n’avaient pas bu depuis 10 jours.
« Sauf pour prendre leur médicament », explique-t-elle.
Plusieurs résidents ont d’ailleurs été obligés d’être mis sous solutés pour être réhydratés.
Plusieurs des témoins ont également remarqué que les plateaux-repas des résidents n’avaient pas été touchés et étaient froids.