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vendredi 12 octobre 2018

Percée majeure contre 4 cancers




Percée majeure contre 4 cancers



maladie, cancer
Le Dr Claude Perreault et l’étudiante au doctorat Krystel Vincent travaillent d’arrache-pied à l’Université de Montréal pour trouver un vaccin thérapeutique qui permettrait de combattre avec succès le cancer grâce au système immunitaire.

Des chercheurs montréalais ont fait une avancée importante dans la lutte contre le cancer. Ils espèrent même développer un vaccin dans les années à venir.
«C’est le challenge ultime», lance le Dr Claude Perreault de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC), qui est dans une course mondiale pour être le premier à créer un tel vaccin. Dans ses recherches, il fait notamment face à la réputée université Harvard, aux États-Unis.
Depuis 10 ans, à l’Université de Montréal, il cherche à combattre le cancer en stimulant le système immunitaire d’un malade, de la même façon que notre corps lutte contre la grippe, par exemple.
Récemment, l’une de ses étudiantes a su déchiffrer dans l’ADN humain la façon d’activer les anticorps pour qu’ils reconnaissent et luttent plus efficacement contre des cellules cancéreuses, ce qui constituait un mystère depuis longtemps.
«Les lymphocytes T sont les anticorps produits par le thymus, qui s’attaquent aux cellules étrangères dans tout notre système. Puis, on peut éduquer les lymphocytes T à s’en prendre aux cellules cancéreuses et les injecter dans le corps», dit l’immunologue.
Sur les humains
Ses tests sur les souris sont si concluants qu’il s’apprête à commencer très bientôt des essais cliniques sur des patients à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Ses recherches ont aussi attiré une attention internationale depuis la publication d’un article dans la revue Nature Communications l’an dernier.
Son équipe et lui ont également été invités à un symposium en Suisse en mai pour présenter leurs résultats devant d’autres universitaires et des compagnies pharmaceutiques qui s’y intéressent. «On passera alors à la vitesse supérieure», souligne-t-il.
D’ici 5 à 10 ans
Le Dr Perreault reste prudent, mais croit que d’ici cinq à dix ans, un vaccin thérapeutique à injecter aux personnes atteintes d’un cancer pourrait bien devenir réalité.
Le vaccin s’appliquerait aux patients atteints d’un cancer et non à prévenir la maladie. Pour l’instant, il cible d’abord «les quatre plus grands tueurs», soit les cancers du sein, des ovaires, des poumons et du côlon.
«Je ne m’inquiète pas pour l’avenir, mais plutôt pour le présent et pour tous ceux qu’on n’arrive toujours pas à guérir en ce moment», dit-il à propos de sa quête pour un remède qui pourrait soigner des millions de personnes.
Claude Perreault a eu l’idée de se pencher sur la façon dont notre système immunitaire peut s’attaquer à une tumeur cancéreuse, en voyant le taux de succès des greffes de moelle osseuse pour combattre des leucémies, remplaçant ainsi le système immunitaire d’un malade.
Il explique que des biopsies sur des tumeurs cancéreuses ont montré que les lymphocytes T y étaient plus nombreux, preuve qu’il y a déjà une première réponse immunitaire. Il reste maintenant à la décupler.
Il leur a fallu des mois de recherches, non seulement en immunothérapie, mais aussi en chimie et en informatique pour déceler la clé du mystère.

En rémission, elle cherche un remède

Atteinte d’un cancer des ganglions à 19 ans et après l’échec de plusieurs traitements, Krystel Vincent a bien failli perdre tout espoir. Mais une greffe de moelle osseuse l’a guérie, lui permettant à son tour de chercher un remède au cancer.
«Je dois redonner une partie de ma guérison, car je sais que je suis en vie aujourd’hui grâce à la greffe», confie la femme de 31 ans, en rémission depuis 12 ans.
Mme Vincent complète actuellement un doctorat en immunobiologie. Elle travaille depuis six ans dans le laboratoire du Dr Claude Perreault, à scruter de minuscules cellules au microscope à la recherche de celles qui sauront détruire les tumeurs cancéreuses.
Lorsque le cancer l’a frappée il y a 12 ans, Krystel Vincent s’apprêtait à commencer l’université. Une fois guérie, elle savait que c’est la recherche qui l’intéressait maintenant plus que tout.
«Ça m’a vraiment interpellée. Déjà, les avancées qui ont été faites, c’est incroyable», soutient Mme Vincent, qui n’aurait jamais pu rêver d’avoir une petite fille sans la greffe qui lui a sauvé la vie à l’hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Travail d’équipe
Au jour le jour, ses tâches dans le laboratoire visent à confirmer les découvertes faites au moyen de l’informatique par sa collègue Céline Laumont.
«L’ADN humain est trop vaste pour le regarder à l’œil nu. Il faut fouiller grâce à des logiciels informatiques où l’on peut trouver des cellules susceptibles de combattre un cancer», dit-elle.
«Ensuite, ma partie est de tester ce que l’on trouve, voir en pratique ce que peuvent faire les cellules identifiées», poursuit Mme Vincent, qui teste du même coup les cellules sur des animaux de laboratoire.
Récompense
Si les longues heures passées à fouiller en laboratoire peuvent être difficiles, voire frustrantes, elles valent aussi leur pesant d’or quand elles aboutissent à des découvertes comme celles de son équipe.
«La journée où on tient quelque chose, c’est ça notre récompense [...] Si on peut faire une différence dans la vie de quelques personnes, on se sent utile», explique la jeune chercheuse.
«L’immunothérapie connaît un essor incroyable en recherche et l’on voit que c’est très concret ce qui s’en vient», dit-elle avec le sourire, sachant que des millions de personnes pourraient un jour bénéficier d’un vaccin contre le cancer.

Comment ça fonctionne

Le Dr Claude Perreault et son équipe de l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) croient déténir la clé d’un futur vaccin contre le cancer, qui stimulerait le système immunitaire à lutter contre les tumeurs cancéreuses. Si la théorie n’a pas encore été validée avec succès sur des humains, elle pourrait néanmoins devenir réalité d’ici cinq à 10 ans.
Fragment d’ADN
1 Le vaccin contiendrait une copie d'un fragment d’ADN, permettant d'assembler des protéines qui produiront des cellules étrangères reconnues par nos anticorps. Ces cellules stimuleront ainsi le système immunitaire qui s’activera contre les cellules cancéreuses. Le vaccin serait injecté sous la peau, de façon standard. Le fragment d'ADN serait encapsulé dans des liposomes (ci-dessous en jaune), des membranes artificielles utilisées pour transporter des médicaments dans le corps.
Grâce au thymus
2 Les liposomes contenus dans le vaccin seraient ensuite captés par les cellules du système immunitaire de la peau et des ganglions. Ces cellules présenteront les cellules cancéreuses du vaccin aux anticorps, appelés les lymphocytes T (ci-dessous en bleu). Les lymphocytes T sont produits par notre thymus (ci-dessous en jaune), un petit organe méconnu, situé à la base du cou, sous le sternum. Cette glande gère notre système immunitaire et distribue dans tout le corps les lymphocytes T. Par contre, le thymus est l’organe qui vieillit le plus rapidement, ce qui explique pourquoi notre système immunitaire faiblit avec l’âge.
Tuer la tumeur
3 Une fois les lymphocytes T stimulés par les cellules contenues dans le vaccin, ils vont proliférer et se distribuer dans tout l'organisme pour s'attaquer au cancer. Leur tâche est de se coller aux cellules cancéreuses (ci-dessus en rouge) et de les tuer.

en bref

  • Pour l’instant, les recherches démontrent que le système immunitaire, ainsi stimulé, peut être plus efficace que la chimiothérapie et la radiothérapie pour combattre un cancer.
  • Le vaccin serait thérapeutique, c’est-à-dire destiné auxmalades, plutôt que préventif comme le sont la majorité des vaccins existants.
  • Il serait d’abord développé pour les quatre cancers les plus mortels, soit le cancer du sein, des ovaires, du poumon et du côlon.
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jeudi 11 octobre 2018

5 choses à savoir sur l’intuition

5 choses à savoir sur l’intuition




trucs, psychologie

On pense parfois: «J’aurais dû écouter ma petite voix intérieure, elle me l’avait bien dit». D’autres jours, on se dit que l’intuition, c’est un truc ésotérique, vaguement new age.
 Et puis, en y repensant, on réalise qu’on ne sait pas trop de quoi il s’agit. 
C’est quoi, au juste, l’intuition? Devrait-on prêter attention à sa petite voix? 
Peut-elle nous tromper?
 Petite randonnée aux frontières de l’intuition.
1) Qu’est-ce que l’intuition? C’est la faculté de saisir en un éclair ce qu’il en est d’une situation. Cela se fait de façon pratiquement inconsciente, souvent grâce à la somme de nos connaissances et de nos apprentissages. Vous rencontrez quelqu’un et vous ressentez immédiatement quelque chose à propos de cette personne et du type de relation que vous aurez avec elle. Vous vous apprêtez à partir en voyage, juste avant le départ, il vous traverse l’esprit que le ­comportement du locateur de Airbnb est bizarre.
2) Où se situe l’intuition? ­L’intuition serait située dans ­l’«inconscient d’adaptation», nous dit Malcolm Gladwell dans son ­livre Intuition. L’inconscient d’adaptation est une espèce de mode de pilotage automatique qui permet d’agir sans analyser précisément tout ce qu’on fait au cours d’une journée. Ce mode de pilotage est très utile parce que s’il fallait vivre en toute conscience chacune de ses actions, on serait tous ­épuisés avant midi. Se faire un café ou se rendre au travail ­deviendrait complexe.
3) Rien n’est simple. Comme ­humains, on aurait évolué en créant des raccourcis mentaux, des espèces de jugements ­instantanés, qui ont pour but de nous rendre efficaces. Grâce aux connaissances intériorisées ou ­implicites, on va plus vite. Le ­problème est que ce processus est imparfait. Des erreurs peuvent se glisser, ce qui cause des illusions, parfois même des illusions d’optique. Je marche sur la rue, j’aperçois au loin une forme blanche, je n’ai pas mes lunettes, je pense: «Veux-tu ben me dire ce qu’une poule fait ici?» Il s’agit en fait d’un sac de plastique blanc et vide, ballotté par le vent. Habituellement, nos erreurs intuitives sont provoquées par deux choses: nos peurs et nos préjugés. Évidemment, le fait de ne pas porter ses lunettes peut également y contribuer.
4) Tout est compliqué. Comment faire la différence entre les intuitions justes et les erreurs intuitives causées par des associations erronées? Pas évident. Si je rencontre une personne aux yeux bleus et que j’ai vécu une mauvaise expérience avec quelqu’un qui avait les yeux bleus, il est ­probable que mon premier réflexe sera négatif. Si je ne réalise pas que mon sentiment provient d’une expérience passée, je vais prendre cet «avertissement» pour une intuition. «C’est un rapprochement commode et automatique qui, en somme, ne repose sur rien de réel dans la situation présente», ­rappelle le psychologue David Myers. La même chose se produit par rapport à ce qui m’est inconnu, étranger: tout de suite, je réagis en voulant me protéger de ce que je ne connais pas, donc en imaginant un danger. De fausses intuitions peuvent s’installer.
5) Des aller-retour. On aurait donc un inconscient d’adaptation, ou «esprit caché», qui est ­rapide, automatique, chargé d’émotions. On aurait aussi une conscience qui explique, analyse, délibère, soupèse. L’idéal – si idéal il y a – serait d’être à l’écoute de ce qu’on ressent de façon instantanée, puis de revenir sur la situation, de l’analyser en détail, donc de la conscientiser. Ensuite, il ­faudrait se distraire, penser à ­autre chose, laisser passer du temps. Avec la somme des différents paliers du conscient et de l’inconscient d’adaptation, on devrait arriver à savoir si l’intuition première qu’on a eue a du bon sens ou si elle se fonde sur des préjugés et de vieilles peurs qui n’ont plus leur raison d’être.

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Des déchets radioactifs à Chalk River suscite des inquiétudes



Le site de stockage des déchets radioactifs proposé à Chalk River suscite des inquiétudes 

L'installation d'élimination près de la surface proposée serait opérationnelle d'ici 2020 près de Chalk River. 

Ottawa Morning de CBC Radio · CBC News · Publié: 10 avr. 2017 11:31 HE | Dernière mise à jour: le 10 avril 2017 

 

pollution, environnement, radioactif


Canadian Nuclear Laboratories propose de construire une "installation de stockage en surface" pour le stockage des déchets radioactifs provenant des installations de Chalk River. (Laboratoires Nucléaires Canadiens) Un projet de construction d'un centre de stockage des déchets radioactifs provenant des laboratoires de Chalk River, près de la rivière des Outaouais, ne plaise pas aux défenseurs de l'environnement, mais la société derrière le projet veut assurer aux personnes qui vivent le long de la rivière que la décharge sera sécurisée.
 Les Laboratoires nucléaires canadiens ont proposé de construire un monticule de cinq étages, à environ un kilomètre de la rivière, afin de stocker principalement les déchets de faible activité provenant de l'installation nucléaire de Chalk River, située à environ 180 km à l'ouest d'Ottawa. "L'installation de stockage définitif près de la surface" serait opérationnelle d'ici 2020 et absorberait jusqu'à 1 million de mètres cubes de déchets d'ici 2070, date à laquelle elle serait fermée. "Je comprends que nous devons absolument nous occuper des déchets accumulés sur ce site. Mais nous avons bien sûr certaines inquiétudes", a déclaré Meredith Brown, gardien de la rivière Outaouais, à l'animateur Hallie Cotnam, à l'émission Ottawa Morning. "Il s'agit d'un projet qui finira par abandonner les déchets nucléaires de faible et moyenne activité juste au bord de la rivière des Outaouais, alors nous sommes bien sûr préoccupés par les impacts à long terme sur le fleuve." Meredith Brown s'inquiète des répercussions que l'installation de stockage des déchets nucléaires pourrait avoir sur la rivière des Outaouais. (Kate Porter / CBC)
 Brown s'inquiète du lixiviat 
- de l'eau potentiellement contaminée provenant du site 
- qui s'infiltre dans la rivière. 
Mais Kurt Kehler, vice-président du déclassement et de la gestion des déchets chez Canadian Nuclear Laboratories, tient à assurer aux résidents et aux écologistes inquiets qu'il existe un plan pour cela. "Le lixiviat se produit pendant le remplissage. 
Ainsi, par les précipitations - la pluie et la neige -, bien évidemment, avant qu'il ne soit recouvert, il sera jeté dans les déchets et sera lessivé. Et nous recueillons tout ce lixiviat et le traitons", a déclaré Kehler dans Ottawa Morning. "Notre expérience sur d'autres sites a été d'environ dix ans après que vous ayez terminé la casquette, toute l'humidité a été évacuée, et vous en avez traité le traitement, et vous n'aurez plus de lixiviat à ce moment-là." 

Préoccupations concernant les niveaux de déchets
 Bien que le projet prévoie de stocker principalement des déchets radioactifs de faible activité, 1% des déchets stockés seront des déchets de moyenne activité, ce qui soulève des drapeaux rouges pour Brown. "Nous sommes vraiment préoccupés par les déchets de moyenne activité, car ce qu'ils proposent pour cela - c'est vraiment une décharge. 
C'est une décharge pour déchets dangereux. Ces décharges sont conçues pour durer environ 500 ans, et les déchets de moyenne activité durera des milliers d'années ", a-t-elle déclaré. Mais Kehler dit qu'une petite quantité ne contient que "le bord le plus bas des déchets de moyenne activité" et que la surveillance sera effectuée pendant "des centaines et des centaines d'années" après le recouvrement et la fermeture du tertre. Une fois que le contrat des LNC sera en vigueur au bout de 10 ans, le site et ses actifs seront sous la responsabilité du gouvernement fédéral, à savoir Énergie atomique Canada limitée et de la Commission canadienne de sûreté nucléaire. "Les gens utilisent couramment le mot dump. Ce n'est pas un dump. C'est un établissement très technique. Il est conçu pour durer 500 ans, et la science est là", a déclaré Kehler.

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mardi 9 octobre 2018

Hausse des gestes violents dans des résidences pour autistes et déficients intellectuels



Hausse des gestes violents dans des résidences pour autistes et déficients intellectuels

Publié le mercredi 19 septembre 2018 à 16 h 52
 Mis à jour le 20 septembre 2018 à 1 h 22


déficience mentale, CSST
 Un contenu vidéo, précédé d'une ou plusieurs publicités, est disponible pour cet article

Le reportage de Davide Gentile.
Les incidents violents sont de plus en plus fréquents dans les résidences à assistance continue du Québec. Des syndicats et des groupes de défense des autistes s'inquiètent de la sécurité des employés et des résidents. 

Un texte de Davide Gentile  
Ces maisons de quartiers résidentiels abritent chacune 3 à 10 personnes considérées comme des cas lourds d'autisme ou de déficience intellectuelle(ndlr provenant souvent de Louis-H. Lafontaine ).
Tant les groupes de défense des autistes que les syndicats des travailleurs estiment que ces résidences ne correspondent tout simplement pas aux besoins d'une clientèle qui a changé en 20 ans.  L'affection de Marie-Josée Dutil pour son fils est manifeste. Âgé de 27 ans, il vit dans une résidence à assistance continue de Québec depuis 11 ans. La mère et son fils sont assis sur le divan. Marie-Josée Dutil en compagnie de son fils Maxence.

Mme Dutil est présidente du comité des usagers du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec. Elle n'est pas satisfaite du milieu où évolue son fils. « Ça ne convient pas du tout à des personnes autistes », lance-t-elle sans détour. Son fils Maxence a subi une opération au coude après un événement survenu dans une résidence à assistance continue.  « Il y a trop de résidents, et ça génère de l'anxiété chez les autistes », affirme pour sa part Marie-Josée Lapointe, présidente d'Autisme Québec. Son fils Charles a lui aussi été blessé dans une résidence à assistance continue. Marie-Josée Lapointe. Marie-Josée Lapointe, présidente d'Autisme Québec
« C'est un autre usager qui était en crise. Charles était à la mauvaise place au mauvais moment. » Mme Lapointe cherche depuis à obtenir une autre place pour Charles, âgé de 22 ans. « Coups de poing, claques au visage, c'est au quotidien! »  Le nombre de crises et leur sévérité semblent augmenter, selon plusieurs personnes du milieu.  Par exemple, en février, un autiste a lourdement endommagé une résidence du nord de Montréal dans une crise qui aurait duré une trentaine de minutes.
Les images obtenues par Radio-Canada montrent que le sous-sol a été ravagé.  « Je n'ai jamais autant entendu parler de violence dans les RAC [résidences à assistance continue] », affirme Maxime Daignault, représentant syndical pour l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux.     
Que ce soit des claques au visage, que ce soit se faire cracher dessus, se faire tirer les cheveux, ce sont des choses qui sont vécues au quotidien.    
Nancy Carrier, de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux  Nancy Carrier. Nancy Carrier, de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux

À part les représentants syndicaux, toutes nos sources ont préféré ne pas dévoiler leur identité. C'est le cas d'une employée qui travaille dans les résidences de l'est de Montréal. « J'ai été agressée cinq fois depuis 2015 », dit-elle.  Radio-Canada a pu consulter un document qui atteste de la véracité d'un des événements qu'elle a vécus. Trois femmes ont été prises à partie par un résident. « Il tenait deux femmes par la tête et les cognait ensemble. La troisième femme, qui a voulu intervenir, a été projetée sur le mur. » Celle qui témoigne a été en congé de maladie pendant plusieurs semaines.

Hausse importante des congés de maladie  De 2012 à 2016, les congés de maladie ont bondi de 49 % dans ces résidences. Les montants déboursés pour indemniser les travailleurs blessés ont aussi bondi de 49 %, selon l'Association sectorielle paritaire.  La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) évalue maintenant que les résidences à assistance continue présentent un niveau de risque « extrême ». Pour la période allant de 2006 à 2016, 24 % des jours d'absence dans ce secteur découlent de violence et de voies de fait.  La CNESST a préféré ne pas accorder d'entrevue sur le sujet, mais a répondu à nos questions par courriel. Une quinzaine de visites par année étaient faites dans les résidences à assistance continue. « La CNESST travaille à structurer son intervention dans ce secteur. Ces chiffres seront appelés à évoluer », écrit-on. 

Le CIUSSS Centre-Sud de l'île de Montréal compte 26 de ces résidences, dont la résidence Pelletier, lourdement endommagée en février. L'établissement précise par courriel avoir mis sur pied en décembre 2017 un plan de santé et sécurité spécifique aux RAC. L'établissement constate toutefois une « augmentation du nombre de déclarations d'événements accidentels. » Mais le porte-parole, Jean-Nicolas Aubé, précise que le nombre de dossiers de santé et sécurité au travail a diminué de moitié. Des résidences en mauvais état  L'augmentation du nombre de gestes violents se répercute sur l'état des résidences. À plusieurs endroits, on peine à réparer les murs tellement les événements sont nombreux. 

C'est le cas de la résidence Jauniaux, à Saint-Jean-sur-Richelieu. De l'extérieur, on constate qu'une fenêtre est bouchée par du contreplaqué. Mais Radio-Canada a obtenu des images étonnantes de l'intérieur du bâtiment. Plusieurs murs sont presque entièrement recouverts de contreplaqué. Un mur en contreplaqué. D'importants dommages ont été causés à la résidence Jauniaux
Même le dessus de la toilette et la moitié des murs de la salle de bain sont recouverts de contreplaqué. Le réservoir de la toilette est recouvert de contreplaqué, ainsi que le mur derrière. Une toilette de la résidence Jauniaux.

  Les tables et les chaises sont vissées au sol, pour éviter qu'on les utilise comme projectiles. Les pieds de la table et des chaises sont vissés au sol. Les tables et les chaises sont vissées au sol à la résidence Jauniaux.  « La résidence Jauniaux s'est dégradée au fil des années. Mais ce n'est pas la seule », constate Ian Robert, qui représente les employés du service de réadaptation du Sud-Ouest, qui sont affiliés au SCFP.  En fin de journée mercredi, le CISSS de la Montérégie-Ouest a réagi au reportage de Radio-Canada.
 La chef du service des communications, Geneviève Boileau, a expliqué que certains usagers des RAC ont de graves problèmes de comportement et qu'ils peuvent causer rapidement des bris importants. « Le contre-plaqué est donc une solution temporaire, non-optimale. La solution visée, c'est notamment des panneaux en fibre de verre. »  Nous avons montré ces images à Marie-Josée Dutil, la mère de Maxence. Elle ne semblait pas du tout surprise : « Ce n'est vraiment pas normal. Mais ce sont des images que j'ai vues dans d'autres résidences ».

Marie-Josée Dutil, présidente du comité des usagers du Centre de réadaptation en déficience intellectuelle de Québec
Selon Mme Dutil, le problème est que les résidences ont été conçues pour des déficients intellectuels, alors qu'aujourd'hui, la majorité des résidents sont des autistes.    
 L'autiste n'a pas les mêmes besoins que la personne qui a une déficience intellectuelle. Ça lui prend un plus petit milieu, moins bruyant.   

 Marie-Josée Lapointe, présidente d'Autisme Québec 
Marie-Josée Dutil affirme que des employés et des parents de toutes les régions du Québec lui parlent du problème. « Les gens se taisent simplement parce qu'ils sont eux-mêmes en détresse, parce qu'ils ne trouvent pas de solution. »  Questionné à propos de l'utilisation de contre-plaqué pour faire des réparations, le cabinet de la ministre responsable Lucie Charlebois écrit : « Aucune orientation ministérielle ne va en ce sens.
 Nous questionnerons le CISSS de la Montérégie-Ouest à cet effet. » L'attachée de presse Bianca Boutin précise que « des investisements de 8.5 millions de dollars ont été annoncés afin de développer des milieux résidentiels adaptés ».

 À lire aussi :     
Autisme : un enfant sur 66 reçoit un diagnostic de TSA au Canada    
L’autisme expliqué aux non-autistes    
Québec présente son plan d'action sur le trouble du spectre de l'autisme   
 L'abc du diagnostic du trouble du spectre de l'autisme    
Autisme et troubles du développement : des services insuffisants

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lundi 8 octobre 2018

10 ans plus tard, Google a toujours la capacité effrayante de contrôler à distance un téléphone

10 ans plus tard, Google a toujours la capacité effrayante de contrôler à distance un téléphone




android, google, kill switch

Analyse : Commentaire : Sans en avertir les utilisateurs, Google a activé de lui-même une fonction sur les smartphones sous Android P. C'est pourquoi nous nous interrogerons toujours sur l'obsolescence programmée.

Dix ans, c'est long. Assez long pour oublier que Google - et Apple d'ailleurs - a la possibilité de contrôler certaines parties de votre téléphone via Internet. Et peut-être de modifier tranquillement des paramètres sans votre permission.
Mais Google a commis une erreur très publique la semaine dernière, et cela fait encore une fois planer le doute.
La semaine dernière, les utilisateurs d’Android ont commencé à signaler que la fonction d’économiseur de batterie de leur téléphone s’était mystérieusement activée, que leurs batteries nécessitent ou non d'être économisée. Les terminaux à charge complète ont commencé à se brider, interrompant les mises à jour en arrière-plan, semble-t-il en raison d'un bug d'Android P, comme l'a rapporté Android Police.

Une expérimentation de Google un peu visible

Seulement, ce n'était pas un bug. Selon l’un des comptes officiels de Google sur Reddit, c'est l'entreprise elle-même qui en est la cause. Selon le communiqué, Google menait "une expérience interne visant à tester les fonctionnalités d’économie de batterie qui ont été déployées par erreur auprès d’un plus grand nombre d’utilisateurs que prévu."
Si vous n'avez pas suivi de près Google au cours de la dernière décennie, vous pourriez être surpris de découvrir qu'une entreprise dispose d'un tel contrôle. Il est particulièrement surprenant d’envisager que des téléphones qui ne sont pas fabriqués par Google - l'Essential Phone, le Nokia 7 Plus et le OnePlus 6, d'après Android Police - ont également été affectés par cette expérience.
Mais si vous suivez Android depuis le commencement (et je veux dire le tout premier téléphone Android, le T-Mobile G1 / HTC Dream, lancé en octobre 2008), vous vous rappelez peut-être qu'Android a été doté d'au moins un kill switch depuis le début. La société n'y a eu recours qu'à deux occasions, autant qu'on peut s'en souvenir, en 2010 et 2011, pour supprimer complètement des applications jugées malveillantes.
En 2008, des blogueurs en téléphonie ont découvert le coupe-circuit Android, tout en se désespérant de la présence d'un dispositif similaire dans l'iPhone. On ignore si Apple en a déjà eu l'usage, mais Steve Jobs a estimé que c'était un mal nécessaire : "Nous serions irresponsables de ne pas avoir un tel levier" avait déclaré le cofondateur d'Apple au Wall Street Journal.

Kill swtich d'Android et iOS

En soi, l'activation non-sollicitée de la fonction Battery Saver de Google n'est pas un problème majeur. Apple a récemment été surpris à dégrader les performances d'anciens iPhone pour compenser le vieillissement de leurs batteries. À titre de comparaison, Google s'est cantonné à modifier un paramètre gênant pour quoi, une journée ?
Et il n’y a aucune raison d'imaginer que l’une ou l’autre de ces entreprises agirait intentionnellement de manière malveillante en dégradant, par exemple, la batterie d’un téléphone pour pousser les consommateurs à en acheter un nouveau.
Il est dans leur intérêt de préserver la satisfaction de leurs propriétaires, et de nombreux chercheurs et utilisateurs avertis n'hésiteront pas à dénoncer leurs pratiques en cas d'agissement suspect. Mais ce genre de chose fournit certainement des munitions supplémentaires aux théoriciens du complot.
Pour la première fois depuis des années, les erreurs de ces sociétés nous rappellent qu'un tel abus de confiance est potentiellement à portée de clic et vous vous demandez quelles autres sortes de changements ils peuvent piloter à distance et quels garde-fous sont en place pour empêcher les employés d'abuser de ce pouvoir.
Google n'a pas répondu aux demandes de commentaires.

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