5 choses à savoir sur l’intuition
trucs, psychologie
On pense parfois: «J’aurais dû écouter ma petite voix
intérieure, elle me l’avait bien dit». D’autres jours, on se dit que
l’intuition, c’est un truc ésotérique, vaguement new age.
Et puis, en y repensant, on réalise qu’on ne sait pas trop de quoi il s’agit.
C’est quoi, au juste, l’intuition? Devrait-on prêter attention à sa petite voix?
Peut-elle nous tromper?
Petite randonnée aux frontières de l’intuition.
Et puis, en y repensant, on réalise qu’on ne sait pas trop de quoi il s’agit.
C’est quoi, au juste, l’intuition? Devrait-on prêter attention à sa petite voix?
Peut-elle nous tromper?
Petite randonnée aux frontières de l’intuition.
1) Qu’est-ce que l’intuition? C’est la faculté
de saisir en un éclair ce qu’il en est d’une situation. Cela se fait de
façon pratiquement inconsciente, souvent grâce à la somme de nos
connaissances et de nos apprentissages. Vous rencontrez quelqu’un et
vous ressentez immédiatement quelque chose à propos de cette personne et
du type de relation que vous aurez avec elle. Vous vous apprêtez à
partir en voyage, juste avant le départ, il vous traverse l’esprit que
le comportement du locateur de Airbnb est bizarre.
2) Où se situe l’intuition? L’intuition serait
située dans l’«inconscient d’adaptation», nous dit Malcolm Gladwell
dans son livre Intuition. L’inconscient d’adaptation est une espèce de
mode de pilotage automatique qui permet d’agir sans analyser précisément
tout ce qu’on fait au cours d’une journée. Ce mode de pilotage est très
utile parce que s’il fallait vivre en toute conscience chacune de ses
actions, on serait tous épuisés avant midi. Se faire un café ou se
rendre au travail deviendrait complexe.
3) Rien n’est simple. Comme humains, on aurait
évolué en créant des raccourcis mentaux, des espèces de jugements
instantanés, qui ont pour but de nous rendre efficaces. Grâce aux
connaissances intériorisées ou implicites, on va plus vite. Le
problème est que ce processus est imparfait. Des erreurs peuvent se
glisser, ce qui cause des illusions, parfois même des illusions
d’optique. Je marche sur la rue, j’aperçois au loin une forme blanche,
je n’ai pas mes lunettes, je pense: «Veux-tu ben me dire ce qu’une poule
fait ici?» Il s’agit en fait d’un sac de plastique blanc et vide,
ballotté par le vent. Habituellement, nos erreurs intuitives sont
provoquées par deux choses: nos peurs et nos préjugés. Évidemment, le
fait de ne pas porter ses lunettes peut également y contribuer.
4) Tout est compliqué. Comment faire la
différence entre les intuitions justes et les erreurs intuitives causées
par des associations erronées? Pas évident. Si je rencontre une
personne aux yeux bleus et que j’ai vécu une mauvaise expérience avec
quelqu’un qui avait les yeux bleus, il est probable que mon premier
réflexe sera négatif. Si je ne réalise pas que mon sentiment provient
d’une expérience passée, je vais prendre cet «avertissement» pour une
intuition. «C’est un rapprochement commode et automatique qui, en somme,
ne repose sur rien de réel dans la situation présente», rappelle le
psychologue David Myers. La même chose se produit par rapport à ce qui
m’est inconnu, étranger: tout de suite, je réagis en voulant me protéger
de ce que je ne connais pas, donc en imaginant un danger. De fausses
intuitions peuvent s’installer.
5) Des aller-retour. On aurait donc un
inconscient d’adaptation, ou «esprit caché», qui est rapide,
automatique, chargé d’émotions. On aurait aussi une conscience qui
explique, analyse, délibère, soupèse. L’idéal – si idéal il y a – serait
d’être à l’écoute de ce qu’on ressent de façon instantanée, puis de
revenir sur la situation, de l’analyser en détail, donc de la
conscientiser. Ensuite, il faudrait se distraire, penser à autre
chose, laisser passer du temps. Avec la somme des différents paliers du
conscient et de l’inconscient d’adaptation, on devrait arriver à savoir
si l’intuition première qu’on a eue a du bon sens ou si elle se fonde
sur des préjugés et de vieilles peurs qui n’ont plus leur raison d’être.