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mardi 19 juillet 2022

Démission au CIUSSS: quand la passion ne suffit plus

 

 

Démission au CIUSSS: quand la passion ne suffit plus

 
Marc-Antoine Côté
Le Quotidien
 
Mélanie Maltais avait « le plus beau métier du monde », mais ça ne suffisait plus. Après 16 ans de loyaux services en soins à domicile au CLSC de Chicoutimi, elle a choisi sa famille, mardi, claquant la porte du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, où les conditions de travail étaient devenues pour elle insupportables.

Le métier d’auxiliaire en santé et services sociaux (ASSS) en est un très difficile et peu valorisé, en convient la maman. C’était pour elle une « vocation » et c’est toujours avec bonheur qu’elle s’occupait de sa clientèle, notamment composée de gens malades, handicapés ou en fin de vie.

Ce n’est pas les « salles de bain trop petites », les « espaces insalubres », la « fumée de cigarette » ou les « comportements agressifs » de clients qui l’ont poussée au pied du mur, mais bien les conditions imposées par son employeur, qui se sont drastiquement détériorées depuis trois ans.

Un changement d’horaire obligé, il y a quelques jours, s’est avéré la goutte de trop. Finies les journées de 8h à 16h ; ses quarts de travail débuteraient désormais à 13h30 et s’achèveraient à 21h30 — ce qui est toujours considéré comme un horaire « de jour » par le CIUSSS, à 15 minutes près. La décision était finale, sans appel, pour elle et quatre autres de ses collègues.

« Personne ne s’attendait à ça, ç’a été comme une brique qui nous est tombée sur la tête. […] Sans notre consentement, sans notre autorisation, sans rien », explique celle qui s’est ensuite vu refuser un congé sans solde.

En 16 ans, pas une fois ne lui a-t-on accordé une semaine de vacances pendant la période de congé estivale de son fils, déplore Mélanie Maltais. Si elle arrivait à passer par-dessus cet inconvénient, ainsi que par-dessus toutes les journées fériées travaillées, elle ne pouvait se résoudre à accepter un horaire qui bouleverserait ainsi sa vie familiale.

Surtout qu’aucun changement ne pointait à l’horizon, elle qui est « dernière depuis une éternité », parmi les employés occupant un poste régulier.

« Quand j’ai eu mon poste il y a huit ans, j’ai été la dernière à en avoir un de jour. Ils n’ont plus jamais rouvert de poste, justement pour ne pas avoir à donner de fériés, de vacances, de ci, de ça. […] Des ASSS, il n’y en a plus, ça fait des années qu’on n’a pas de remplaçantes. »

C’est ce qui fait que les employés comme Mélanie Maltais voient leur charge de travail augmenter constamment, jusqu’à devoir diminuer le temps imparti à chaque client.

 

« Ce qui me faisait rester, c’était mes clients. Je suis tellement attachée à eux. J’aime vraiment ce que je fais, mais ça ne me ressemblait plus dans mes valeurs », explique celle qui a dû refaire son CV, après 23 ans dans ce métier.

L’employeur de Mélanie Maltais n’a d’ailleurs pas tenté de la retenir outre mesure. Car si elle était « irremplaçable » durant toutes ces années de services, ce n’est pas l’impression qu’elle a eue en remettant sa lettre de démission en mains propres à sa gestionnaire, mardi.

« On n’a jamais essayé de me retenir. »
Mélanie Maltais

« On n’a jamais essayé de me retenir. La première fois que je leur ai dit comment je me sentais, que j’étais démolie psychologiquement, que je ne dormais plus la nuit, parce qu’il fallait que je me vire de bord, on m’a dit que ça ne leur appartenait pas, que je pouvais partir si je voulais. »

La mère d’un adolescent de 17 ans dit que sa détresse psychologique est partagée par plusieurs collègues, alors que nombre d’entre eux lui ont démontré du soutien dans les dernières heures.

Souhaitant que son message soit entendu, Mélanie Maltais a partagé sa lettre de démission sur les médias sociaux, l’ayant même affichée aux babillards de son ancien lieu de travail, où son geste a suscité des pleurs comme des applaudissements.

Ce poste au CIUSSS est le mieux rémunéré dans son métier. Mais il n’en valait pas la chandelle, insiste-t-elle, précisant du même souffle que le climat de travail y était devenu malsain.

« Tellement que [mardi] et [lundi], on avait des formations sur comment gérer la chicane entre nous. […] On sait pourquoi il y en a ; c’est qu’on est tellement malheureux, tellement démolis psychologiquement, mal traités, pas valorisés, que plus personne ne s’endure. Il y a tout le temps eu des tensions malsaines entre les employés, mais c’est eux qui créent ça. »

 

***Actuellement  ,les Ciusss avec le nouveau pdg,sont en transitions vers une réorganisation,de la Liste de Rappel et des Ressources Humaines,le service de la paye ,lui pense qu'il est infaillible avec ses nombreux ratté$,déja que les CHSLD ont des gestionnaires imputables lol !

 

REF.:  https://www.lequotidien.com/2022/06/01/demission-au-ciusss-quand-la-passion-ne-suffit-plus-7db93315ff8565d1211f6969c40d1deb