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jeudi 19 janvier 2017

Les salaires des patrons : pourquoi ont-ils explosé ?


Le gouvernement s'interroge : comment brider les rémunérations astronomiques des patrons ? Suggestion : peut-être en commençant par analyser leurs causes et leurs justifications.

Les couacs entre Manuel Valls et Emmanuel Macron sont mis en sourdine : le Premier ministre et son ministre de l’Economie sont désormais officiellement d’accord pour combattre, par la loi, les rémunérations excessives des dirigeants d’entreprises. A écouter Emmanuel Macron, il ne s’agirait pas de plafonner ces rémunérations (par exemple à 100 fois le Smic, comme le suggéraient 40 personnalités dans "Libération" de jeudi) mais de s’assurer que les conseils d’administrations respectent les directives des assemblées générales des entreprises.
En intervenant contre les rémunérations folles pratiquées dans le secteur privé, l'Etat est-il dans son rôle ? Quand le marché est défaillant, il est raisonnable qu'il intervienne. Or c'est le cas : les rémunérations abracadabrantes paraissent injustifiées sur le plan économique. Les arguments avancés pour justifier leur explosion sont de divers ordres, mais aucune n’est vraiment convaincante ou légitime. Passage en revue.

1"Les très hautes rémunérations reflètent  le travail, le risque, les responsabilités"

C’est l’argument le plus simple pour expliquer les niveaux de vie stratosphériques des grands patrons, mais ce n’est pas le plus sérieux. Les patrons du CAC 40 gagnent 100 fois plus que les patrons des PME mais ne travaillent pas 100 fois plus qu’eux. Ils prennent souvent bien moins de risques personnels que ces derniers (notamment parce qu’ils sont bien entourés pour chacune de leur décision).
Reste la question des responsabilités, liée à la taille de leur groupe. Mais s’il fallait payer les gens en fonction de l'importance du groupe, ce sont tous les cadres et tous les salariés-clé qui devraient connaitre de telles rémunérations extrêmes. Or, pour des postes comparables, en dehors des plus hautes fonctions, l’écart des salaires entre les grandes entreprises et PME n’est jamais de 1 à 100…

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2"Elles encouragent la productivité du patron"

L’idée : plus vous le paierez, plus le patron se démènera pour l’entreprise. Mais aucune étude n’a jamais fait état d’une corrélation entre la rémunération et les efforts des chefs d’entreprises. Un patron est, le plus souvent, au maximum de ses capacités, de son temps et de sa diligence, qu’il soit rémunéré à 100000 euros par an dans une PME ou à 4 millions d’euros dans un grand groupe. Et il est très peu probable que l’ardeur des patrons serait moindre s’ils gagnaient tous dix fois moins.
Rappelons qu’au début du XXe siècle, le banquier J.P. Morgan préconisait un écart salarial au sein des entreprises de 1 à 20 (l’écart est aujourd’hui, pour les entreprises du CAC 40, est plutôt de 1 à 200). Les patrons de l'époque travaillaient pourtant tout aussi dur.

3"Elles  récompensent la performance"

Les rémunérations des grands patrons refléteraient les résultats de l’entreprise. Une étude de la banque Keefe, Bruyette et Wood démontre en deux graphiques qu'il n'en est rien : la rémunération des patrons des banques américaine dépend de la taille de la banque et non de sa performance.
Rémunération et performance des banques : pas de corrélation
1. Rémunération et performance des banques : pas de corrélation

Rémunération et taille des banques : une corrélation
2.Rémunération et taille des banques : une corrélation
Les performances des entreprises n’ont clairement rien à voir avec la rémunération des patrons. Ne jamais oublier que Noël Forgeard a quitté EADS, dont les résultats plongeaient, avec 8,5 millions d’euros d’indemnités.

4"Elles reflètent la rareté des très bons dirigeants"

Un peu comme les footballeurs, les rémunérations seraient très élevées car les très bons patrons seraient très rares. Simple loi de l’offre et de la demande, donc.
L’idée qui sous-tend cette explication, c’est que l’argent dépensé pour obtenir le meilleur patron possible n’est jamais gaspillé, tant les décisions patronales ont des effets importants sur la marche de l’entreprise. Un surcroît de compétence, même infime, peut avoir des retombées énormes. Est-ce si sûr ?
Il y a une dizaine d’année, les économistes Xavier Gabaix et Augustin Landier avaient tenté de mesurer l’impact du talent des chefs d’entreprise sur la valeur de celles-ci. Résultat de leurs calculs : si vous mettez à la tête de la première entreprise le patron de la 250e entreprise, cela se traduira par une perte de valeur de 0,014%. Ce qui n’est pas négligeable à l’échelle de groupes valant des dizaines de milliards de dollars.
Mais sur l'idée qu'il y aurait "sur le marché" très peu d'excellents patrons, on peut avoir des doutes, pour trois raisons.
  • On n’est pas en présence d’une "pénurie de vocations" pour les postes suprêmes : dans les grandes entreprises, la plupart des cadres supérieurs visent toujours de plus grandes responsabilités.
  • Dans la plupart des cas, les grandes entreprises forment elles-mêmes leurs PDG, sans s’intéresser au prétendu "marché des patrons". Les transferts de patrons, d’un grand groupe international à l’autre, sont rares. Quand ils ont lieu, c’est jamais vraiment pour des questions de salaire. Si les grands patrons français étaient si désirables, on se les arracherait, mais ce n’est pas le cas : ce produit-là s'exporte assez peu.
  • Enfin, il est très difficile de juger de la plus ou moins grande valeur d'un patron, qui travaille entouré de collaborateurs. La comparaison avec le footballeur, dont les résultats sont, eux, parfaitement mesurables, n'est pas pertinente. 

5"Elles permettent de s'assurer que les intérêts des actionnaires seront prioritaires"

Une cinquième explication, rarement mise en avant, est que les principaux actionnaires des grands groupes auraient accepté de fixer des rémunérations très élevées,  liées à la performance boursière, afin que le patron "pense" comme eux.
Autrefois, le patron se percevait comme un salarié comme les autres, primus inter pares, certes mieux payé, mais au service de l’entreprise et des hommes qui la font tourner.
Dans les années 1990, sous la pression des actionnaires et dans le contexte de la dérégulation financière généralisée, le PDG est devenu comptable de la "création de valeur", c’est-à-dire de l’augmentation du cours boursier de l’entreprise. Pour que cet objectif lui tienne vraiment à cœur, il a été rémunéré sous forme actionnariale (stock-options, par exemple) et ses intérêts sont devenus convergents avec ceux des actionnaires. Mais dans la pratique, personne n'a encore démontré que les patrons les mieux payés étaient ceux qui avaient créé le plus de valeur.

6"Elles ont été nourries par la transparence"

Normalement, sur un marché, la transparence des prix a pour effet de les faire baisser, car l’acheteur peut comparer et opter pour le rapport qualité-prix le plus favorable. Dans le cas du prix du patron, il semble que ce soit l’inverse qui se soit produit.
Le cabinet d'analyse Proxinvest a mis en lumière cet effet pervers baptisé "échelle de perroquet". La transparence croissante des rémunérations des dirigeants a poussé ces derniers à se comparer mutuellement, ce qui a conduit à un alignement vers le haut.
Les patrons qui se seraient contentés d’une rémunération raisonnable, c’est-à-dire supérieure à celle des autres salariés, se sont sentis obligés de s’octroyer une rémunération astronomique en phase avec celles de leurs pairs voire avec celles de leurs concurrents étrangers.

7"Elles sont causées par un 'effet cartel'"

Lorsqu'un prix s’envole sur un marché sans lien avec sa valeur, c’est souvent que ce marché ne fonctionne pas bien, car ceux qui proposent ce produit se mettent d’accord entre eux. C’est l’effet "cartel", qui fausse les règles du jeu mais permet de faire fortune.
Existe-t-il un "cartel des patrons" ? Ils sont nombreux, certes, mais ce sont les mêmes que l’on retrouve dans les conseils d’administrations des grandes sociétés. Au point que quand l’AG de Renault bloque une augmentation du salaire de Carlos Ghosn, le conseil se sent assez fort pour ne pas se sentir lié par la décision des actionnaires. Des "comités de rémunérations", composés de personnalités indépendantes, ont bien été créés, mais ce sont des clubs composés de gens du même monde... Chacun se tient par la barbichette. Une législation ne serait pas inutile pour casser ces structures de connivence.

8"Elles se sont envolées avec le recul de la fiscalité"

Lorsque la fiscalité sur la tranche marginale de l’impôt sur le revenu est très élevée (exemple : 90%, comme c’était le cas aux Etats-Unis sous Roosevelt), augmenter un patron n’était pas très intéressant pour l’entreprise. Si vous lui donniez 100.000 dollars de plus, l’Etat en prenait 90.000…
Selon le gestionnaire de capitaux Jean Gatty, qui a rédigé dans "Commentaires" un article sur la question il y a quelques années, la taxation agissait comme un "frein à main". Une fois levé, la hausse des rémunérations a commencé et elle a vite pris la vitesse.
Si cette huitième explication est pertinente, il existe une parade : le retour à une taxation décente. C'est plus simple et sans doute plus efficace qu'un plafond imposé à toutes les entreprises...

Source.:

mardi 15 janvier 2013

Corruption 101 ?

Les rouages de la corruption

Pots-de-vin aux fonctionnaires, pizzo à la mafia, collusion entre soumissionnaires, financement illégal des partis politiques… Avec les audiences de la commission Charbonneau sur l’industrie de la construction, le Québec découvre, mi-cynique, mi-éberlué, à quel point la corruption pourrit ses institutions. Comment a-t-on pu en arriver là?
Pour avoir un petit cours «Corruption 101», Jobboom a rencontré Jonathan Goyette, professeur adjoint au Département d’économique de l’Université de Sherbrooke. Membre du Groupe de recherche en économie et développement international, il s’intéresse aux conséquences de la corruption sur la croissance économique des pays en développement. Après avoir passé quelques années en Côte d’Ivoire, où il a pu observer la petite et la grande corruption au quotidien, il se penche ces jours-ci sur les récits de corruption et de trafic d’influence qui s’étalent au grand jour dans la Belle Province.
JOBBM   D’où vient la corruption? 
Jonathan Goyette La corruption survient là où il y a des failles dans l’administration de l’appareil gouvernemental. Il peut s’agir de lois ou de règles qui sont confuses ou de documents peu clairs. Des individus intelligents et malhonnêtes perçoivent ces failles et les utilisent à leur avantage.
 Au Québec, quelles sont ces failles? 
JG Selon les faits relevés à la commission Charbonneau, les règles entourant l’octroi de contrats publics manquaient de clarté. La présidente de la commission a aussi noté un manque de communication entre les différents organes qui devaient gérer les contrats.
Par ailleurs, si l’octroi des contrats est seulement basé sur le prix (en fonction du plus bas soumissionnaire), comme c’est le cas à l’heure actuelle, il y a une porte ouverte à la manigance : les prix peuvent être manipulés. Il peut y avoir de la collusion entre les entrepreneurs, si ce n’est de la corruption pure et simple, avec des pots-de-vin versés aux employés municipaux afin de connaître les prix des autres soumissionnaires. Je crois qu’un système d’octroi qui ne serait pas seulement basé sur les prix, mais aussi sur les compétences, pourrait limiter les abus comme ceux que nous avons vus.
 Quelle différence voyez-vous entre la corruption ici et celle dans les pays en voie de développement?
JG Au Québec, on observe ce que j’appelle la grande corruption : des individus (fonctionnaires et entrepreneurs) ont manipulé l’octroi de contrats pour pouvoir blanchir de l’argent et utiliser cet argent pour financer des partis politiques. On va voir autant, sinon plus de grande corruption dans un pays en voie de développement, mais la différence, c’est surtout sur le plan de la petite corruption, soit les petits bakchichet autres «pourboires» qui sont exigés par des employés de l’État. Dans certains pays, c’est à se demander si une bureaucratie complexe n’est pas mise en place justement pour faire en sorte que ceux qui font la queue offrent des pots-de-vin pour accélérer le service. Prenons le nombre de jours pour obtenir un permis de construction pour un entrepôt, par exemple. Il est de 1 030 jours en Haïti, comparativement à 73 jours en moyenne au Canada. Celui qui a assez d’argent va payer les bureaucrates pour obtenir un service accéléré.
Dans les pays en voie de développement, on observe aussi que, même si les salaires sont très bas dans la fonction publique, les emplois y sont très convoités. C’est un secret de Polichinelle : on sait qu’il y a un moyen de faire de l’argent avec les pots-de-vin une fois en poste. Ça fait partie de la culture.
Ici, la corruption vise plutôt l’obtention de contrats lucratifs avec le gouvernement. Les contrats ne sont pas donnés aux entreprises les plus efficientes ou capables de réaliser les projets à moindre coût pour les contribuables. On les octroie aux entreprises capables de payer les plus gros pots-de-vin aux fonctionnaires ou aux collecteurs de fonds des partis. Une fois que le système est instauré, il y a un groupe restreint d’entrepreneurs qui surveillent leur terrain et qui fixent les prix : il faut être «dans le club». Les entrepreneurs indépendants et honnêtes sont exclus.
 Et quelles sont les conséquences de la corruption?
JG Dans les pays en développement, la conséquence la plus importante est une baisse de l’investissement et de la croissance économique, car la corruption décourage les investisseurs de monter des projets. Dans ces endroits, où on observe des problèmes de crédit importants, c’est déjà difficile de débloquer un cash flow pour financer un projet. En plus, une taxe arbitraire sous forme de pot-de-vin risque de vous tomber dessus en cours de réalisation. Résultat : beaucoup de projets viables ne voient pas le jour, faute de promoteurs avec les reins assez solides. Chez nous, on pourrait croire que la corruption décourage les entrepreneurs indépendants de monter des projets de qualité, sachant qu’ils seront exclus.
La corruption cause aussi une délégitimation de la démocratie et de l’économie de marché dans l’opinion publique. En 2010, selon Transparency International (un organisme qui surveille la corruption dans le monde), environ 62 % des Canadiens croyaient que la corruption avait augmenté au Canada dans les 3 dernières années. Et lorsqu’on leur demandait de nommer les organisations les plus corrompues au Canada, c’était les partis politiques qui ressortaient le plus. Le phénomène n’est pas présent qu’au Québec, il est partout au pays.
Enfin, l’une des conséquences dont on ne parle presque jamais, c’est le détournement de talents. Des gens intelligents passent leur temps à chercher comment extraire des rentes et des avantages du système public à travers la corruption. Que se passerait-il s’ils s’ingéniaient plutôt à développer des idées créatrices de richesse et d’emplois?
 À qui profite la corruption? 
JG Dans les pays en développement, elle profite aux individus qui empochent les pots-de-vin et qui peuvent mettre l’argent en banque à l’extérieur du pays. Au Québec, ça profite à des groupes. Il y a le groupe d’entrepreneurs qui se partagent les contrats, ensuite il y a l’organisation mafieuse qui récolte une rente de tout ça et enfin, il y a les politiciens qui en profitent en augmentant leur financement électoral et ainsi leurs chances d’être élus ou réélus.
 Quelles sont, selon vous, les pistes de solutions?
JG Il y a différentes avenues. Dans les pays en développement, verser un meilleur salaire aux fonctionnaires peut donner de bons résultats, car les conséquences de se faire pincer – perdre son emploi et renoncer à un salaire élevé – deviennent plus importantes. Mais pour ça, il faut qu’il y ait plus de mécanismes pour débusquer la corruption. Car si on augmente le salaire d’un employé, mais qu’il court peu de risques d’être pris, il va continuer à accepter des pots-de-vin. Singapour est un bon exemple à cet égard. Les fonctionnaires y gagnent les salaires les plus élevés au monde. Mais il y a aussi des règles strictes et des amendes très élevées, voire des peines de prison, pour les écarts de conduite. Ces deux facteurs ont permis d’attirer beaucoup d’investissements et de hausser le niveau de vie pour une bonne partie de la population.
 Et quelles seraient les solutions spécifiques au Québec? 
JG En ce moment, les médias accordent beaucoup d’importance à la corruption, mais dans quelques mois, lorsque la commission Charbonneau sera terminée, que va-t-il se passer? Il va sûrement y avoir des améliorations sur le plan bureaucratique, mais les fraudeurs sont assez rusés : dès qu’il va y avoir de nouveaux systèmes, certains vont trouver de nouveaux moyens pour les contourner.
Les solutions durables passent par la création d’organes de surveillance totalement indépendants et détachés de l’appareil politique. On pourrait même envisager que la direction de ces organes obéisse à une rotation fixe, afin d’éviter toute «contamination» par le parti au pouvoir. En ce sens, la création de l’Unité permanente anticorruption est une bonne nouvelle. Mais il faut s’assurer qu’il y ait des ressources efficaces pour ceux qui veulent dénoncer. Par exemple, il devrait y avoir un protecteur du citoyen auprès duquel les entrepreneurs pourraient formuler des plaintes de manière anonyme contre le harcèlement. De même, un travailleur qui serait témoin de corruption de la part de son employeur devrait pouvoir se tourner vers des ressources solides. On parle de crime organisé. Il faut que les délateurs soient protégés.


samedi 19 mai 2012

Le Fédéral gaspille votre argent ? Des Édifices à moitié vide Coût: 11,5 millions $

Édifices à moitié vide - Coût: 11,5 millions $
L’analyste du marché Barry Nabatian. 
©Tony Caldwell / Archives / Agence QMI

OTTAWA – Des immeubles fédéraux à moitié vides coûtent 11,5 millions $ par année aux contribuables, selon des documents obtenus par l’Agence QMI en vertu de la Loi sur l’accès à l’information.
Il y a près d’un million de pieds carrés de bureaux fédéraux vides à Ottawa. Selon les documents, il y a 18 édifices de Travaux publics et Services gouvernementaux qui ont un taux d’inoccupation de plus de 50 % dans la région d'Ottawa-Gatineau, et plusieurs d'entre eux sont vacants depuis des années et mêmes des décennies, ce qui coûte aux contribuables des millions $ pour le chauffage, l’eau et l’éclairage, la sécurité ou les taxes foncières.
En raison de la mise à pied de 4 800 employés fédéraux d’ici 2015, l’espace vacant devrait doubler. En outre, quatre nouveaux édifices fédéraux présentement en construction à Gatineau accueilleront des fonctionnaires fédéraux en 2013.
«Je pense que toute personne raisonnable pourrait se demander pourquoi le gouvernement jette par la fenêtre des millions $ pour l’entretien de bâtiments vacants», a déclaré le directeur pour l’Ontario de la Fédération canadienne des contribuables, Gregory Thomas. «Je pense que Travaux publics doit une explication aux contribuables.»
Selon l’analyste du marché Barry Nabatian, qui travaille pour Shore-Tanner and Associates, il existe un réel problème de gestion.
«Ils n’administrent cela vraiment pas correctement. Aucune société immobilière, aucune entreprise de gestion du secteur privé ne permettrait que cela se produise».
«Des espaces vacants pendant quelques mois, cela est parfois inévitable, mais année après année, c’est incroyable», a ajouté M. Nabatian.
Selon lui, la seule solution viable consiste en un partenariat public-privé pour louer les espaces gouvernementaux vacants.
Il fait valoir que le gouvernement fédéral devrait accueillir de petites firmes de consultation et des entreprises de haute technologie en démarrage, afin de louer l'espace vacant avec des contrats à court terme, qui pourraient prendre fin lorsque le gouvernement aurait besoin à nouveau de cet espace.
«Dans l'intervalle, les bâtiments seraient occupés, le gouvernement obtiendrait des recettes et augmenterait aussi la sécurité», a déclaré M. Nabatian.
Le porte-parole à Travaux publics et Services gouvernementaux, Sébastien Bois, a toutefois fait valoir que les édifices fédéraux, y compris l'espace inutilisé, ont contribué à l'économie locale, avec le versement de 74,63 millions $ en taxes versés directement dans les coffres de la ville d’Ottawa en 2011.




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