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vendredi 2 novembre 2012

Radio-Canada intente des procédures contre une coroner


Ça arrive rarement. C’est plutôt le contraire qui se produit. Généralement, nous sommes poursuivis par des gens ou des entreprises qui n’aiment pas nos enquêtes. Cette fois-ci, c’est nous qui avons entrepris des procédures judiciaires. La personne visée est la coroner Renée Roussel, qui enquête sur les circonstances entourant la mort de Noémi et d’Audrey Bélanger dans l’île de Phi Phi, dans le sud de la Thaïlande en juin dernier.
La journaliste Johanne Faucher et le réalisateur Georges Amar se sont rendus dans cette île cet été pour faire enquête sur la mort des deux sœurs Bélanger. À mesure que leur enquête progressait, les contradictions s’accumulaient.
La thèse de la consommation d’une boisson contenant du DEET ayant causé la mort des deux sœurs était celle retenue d’abord par le médecin thaïlandais ayant pratiqué l’autopsie. Mais cette thèse est contestée au Canada.
L’autre hypothèse qui fait l’objet de recherches est celle de la vaporisation dans la chambre des sœurs Bélanger d’un pesticide contre les punaises de lit. Cela expliquerait la mort d’autres touristes dans cette région de la Thaïlande au cours des dernières années.
Nous avons multiplié les démarches afin d’obtenir le maximum d’informations autour de ce drame, mais le rapport de la police thaïlandaise reste confidentiel, semble-t-il, à la demande de l’ambassade du Canada.
Pour en avoir le cœur net, ma collègue Johanne Faucher a fait des prélèvements dans la chambre située au-dessus de celle des sœurs Bélanger. Un chimiste lui avait expliqué avant son départ comment procéder à de tels prélèvements.
En revenant, nous avons demandé à un laboratoire indépendant de les analyser. Quelle n’a pas été notre surprise d’apprendre que la coroner Renée Roussel avait fait saisir par la police nos prélèvements en affirmant qu’ils pourraient être utiles dans son enquête!
Pourtant, dès le départ, nous avions convenu avec le laboratoire que les résultats d’analyse de nos prélèvements pourraient être transmis à la coroner. Par la suite, lors d’une rencontre hors caméra avec elle, nous lui avons confirmé que nous étions prêts à partager nos résultats avec elle.
Radio-Canada a donc décidé de déposer une requête pour contester cette saisie. En attendant, nous sommes condamnés à attendre la fin des procédures judiciaires pour compléter notre enquête journalistique.
Ma mafia au Canada
J’ai un peu négligé ce blogue ces derniers temps pour cause de « débordement » journalistique. Les événements se bousculent, si bien que j’ai peine à trouver le temps de l’écrire. J’aimerais quand même revenir sur notre reportage de la semaine dernière sur la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise.
Certains nous ont écrit en disant qu’il était faux de dire que le Canada n’avait pas les outils législatifs nécessaires pour contrer la mafia. C’est vrai que nous avons depuis 1997 une loi antigang. Mais selon les experts que nous avons consultés, cette loi est fort différente de celle que les Italiens ont adoptée. Au Canada, pour être jugé en vertu des dispositions antigang, il faut poser un geste criminel au sens du Code criminel. Être membre d’une bande criminalisée n’est pas un crime en soi.
La loi antiassociation mafieuse italienne est beaucoup plus large que la loi antigang canadienne. Son application s’appuie sur une riche jurisprudence, ce qui n’est pas le cas au Canada. Ces experts canadiens et italiens nous ont expliqué d’une part que la loi italienne est spécifique à la mafia, contrairement à la loi canadienne.
En plus, l’application de la loi italienne réfère à la notion très large de l’intimidation. Elle permet donc d’arrêter beaucoup plus facilement des criminels associés à la mafia.
Si bien que les autorités canadiennes refusent parfois d’extrader des gens soupçonnés d’appartenir à la mafia, en affirmant ne pas reconnaître la loi antiassociation mafieuse italienne.
C’est pour cette raison qu’une dizaine de personnes d’origine italienne et bénéficiant d’un statut au Canada, contre qui les autorités italiennes ont lancé des mandats d’arrestation, vivent paisiblement à Toronto sans être inquiétés par la police canadienne.

Carnet Alain Grevel
par:   

mardi 30 octobre 2012

Le vinaigre a 2.00$ Vs Nettoyants commerciaux

Pas si efficaces

Clémence Lamarche, chargée de projet senior au magazine Protégez-Vous, a testé 33 nettoyants tout usage en juillet. Ce mois-ci, son concurrent américain Consumer Reports a remis ça. Avec des résultats impressionnants.

Un test poussé le confirme: la bonne vieille recette de grand-mère qui mélange autant d’eau que de vinaigre pour le nettoyage est aussi efficace que la majorité des nettoyants tout usage sur le marché et coûte beaucoup moins cher.
Le magazine américain Consumer Reports vient de frapper un grand coup avec son test de produits nettoyants tout usage qui a donné d’impressionnants résultats.
Tâches de savon, moutarde, shortening, ketchup, qualité du lavage des miroirs; la bible américaine de la consommation y a mis toute la gomme pour vérifier si les nettoyants tout usage que l’on trouve sur le marché étaient aussi versatiles qu’ils le prétendent.
Mauvais résultats
Résultat, un seul des produits est recommandé: le bon vieux Pine Sol liquide, qui a obtenu la note respectable de 74%. Pour les 18 autres, le score oscille entre 57% et... 28%.
Parmi ceux-ci, on trouve des produits bien connus et également disponibles au Québec, comme Lysol avec javellisant (33%), Ajax triple action (42%), Fantastik antibactérien (45%) et M. Net avec Febreze (53%).
Consumer Reports a par la suite effectué les mêmes tests avec un mélange égal d’eau et de vinaigre, qui a dépassé ceux de 18 des 19 produits.
Pour ceux qui en doutaient encore, la chose est entendue: la recette de grand-mère est un bon choix pour payer beaucoup moins cher pour un résultat équivalent. Un litre d’un mélange d’eau et de vinaigre blanc peut coûter aussi peu que 2 $. Il ne reste qu’à verser la mixture dans un contenant en vaporisateur.
«Mais le tout laisse une forte odeur de vinaigre et donne de mauvais résultats sur l’acier inoxydable», précise le magazine.
L’organisme américain conclut que Pine Sol est le seul véritable nettoyant tout usage. Les autres ont tous au moins une faiblesse. Par exemple, Lysol s’en tire bien pour les taches de gras, mais est une catastrophe pour le lavage des miroirs.
Test québécois
«Il est très difficile de dénicher un produit qui fait tout et c’est particulièrement vrai dans la salle de bains, où les taches de calcaire peuvent nécessiter un produit spécialisé», dit Clémence Lamarche, chargée de projet senior au magazine Protégez-Vous.
L’ingénieure a testé 33 nettoyants dans un dossier publié en juillet dernier. Les produits s’en tirent généralement mieux que les mêmes mis au banc d’essai par le magazine américain.
«Nous n’avons pas testé les mêmes taches, explique Mme Lamarche. Nous nous sommes concentrés sur les taches de gras, de calcaire [qui font des taches sur les murs de la douche] et de crayon. Et nous n’avons pas testé le Pine Sol liquide puisque notre test se concentrait sur les produits en vaporisateur.»
Parmi les produits testés par Protégez-Vous, c’est M. Net antibactérien multisurfaces qui s’en est le mieux tiré.
«Il parvient à laver efficacement les traces de graisse et de crayon sans laisser de résidus. Il ne nettoie toutefois pas les traces de calcaire», écrit le magazine.


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