Construction: un rapport secret dévoile des illégalités
Trafic d’influence
Il est également question de trafic d’influence et de blanchiment d’argent entre l’industrie de la construction et les partis politiques, comme l’a précisé un ex-conseiller politique dans son témoignage contenu dans le rapport obtenu par Radio-Canada.
«Mettons que l'ingénieur de la firme chargée de la surveillance [des travaux] doit autoriser un extra de 100 000$ [...] Il trouve le moyen d'aller chercher le double auprès du MTQ. Il y a donc un 100 000 $ blanchi à se partager: la firme [de génie-conseil] pourra l'utiliser pour contribuer à des caisses électorales et l'entrepreneur pour payer ses travailleurs au noir», a indiqué l’ex-conseiller politique. Il a ajouté que les partis politiques sont bien au courant des versements effectués à leur caisse électorale par des entreprises, qui ont ainsi un accès aux décideurs.
Ce rapport ne fait aucune mention d’aucune entreprise, ni d’aucun individu en cause, son mandat état de nature préventive.
Réagissant à ce rapport, Pauline Marois a dit craindre que des gens visés par des enquêtes commencent à «cacher» ou «détruire» des preuves. «Il y a urgence d’agir», a affirmé la chef du PQ à Radio-Canada.
Ces révélations surviennent alors que le gouvernement Charest a été pris à partie en raison des complications administratives concernant l’Unité permanente anticorruption (UPAC). En effet, l’obligation de passer un examen requis pour la fonction publique nuirait à l’intégration des enquêteurs de l’unité anticollusion dans l’UPAC.
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MONTRÉAL – Dépassement de coûts par des entrepreneurs, favoritisme des ingénieurs envers ceux-ci, financement illégal des partis politiques par l’industrie des travaux routiers, telles sont les révélations contenues dans un rapport secret de l’Unité anticollusion du Québec, obtenu par Radio-Canada.
Ce rapport, rédigé après un an et demi d’enquête sur le terrain, fait état de pratiques illégales ou immorales de la part de plusieurs intervenants de l’industrie de la construction, comme des firmes de génie-conseil, des employés du ministère des Transports du Québec (MTQ) et des entrepreneurs.
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Les entreprises s’en mettent aussi plein les poches avec des «extras», des services supplémentaires. Elles embauchent même des spécialistes rémunérés en fonction des gonflements de coûts qu’ils réussissent à réclamer et faire accepter au MTQ.
Une situation d’autant plus troublante que le MTQ conteste mollement les réclamations des entrepreneurs, et règle souvent le dossier à l’amiable, sans «aucune enquête approfondie sur le bien-fondé des réclamations».