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mercredi 18 janvier 2012

Occupy Wall Street Un premier documentaire,le miroir de la société


Occupy Wall Street - Un premier documentaire
Un des protestataires qui se moque de Fox News.  
© Marie-Joëlle Parent

NEW YORK – Quatre mois après le début d'Occupy Wall Street (OWS), un documentaire dresse un portrait peu reluisant de la police de New York et des médias généralistes. Entretien avec le réalisateur new-yorkais Kevin Breslin.
Kevin Breslin a passé des centaines d'heures dans les coulisses du mouvement Occupy Wall Street, des premiers jours jusqu'à l'éviction de Zuccotti Park, le 15 novembre dernier.
Son documentaire #WhileWeWatch commence à faire le tour des festivals, dont celui de Sundance. Breslin a décidé de braquer sa caméra sur les journalistes citoyens au sein du mouvement. Ce sont eux les vedettes de son film. Grâce aux réseaux sociaux, ils ont réussi à faire des émules un peu partout dans le monde. «J'ai été témoin d'une révolution médiatique aux États-Unis», dit-il.
Le réalisateur avoue qu'il a eu du mal au début à trouver le fil conducteur de son documentaire. Les revendications des protestataires allaient dans tous les sens et ils n'avaient pas de leader. «Puis, j'ai réalisé qu'OWS racontait sa propre histoire en direct grâce à Twitter, Facebook, YouTube et Livestream. Ils n'avaient plus besoin des grands médias. C'est incroyable de voir comment ils se sont organisés pour propager leur message dans un parc sans électricité et même par mauvais temps.»
Il raconte que les premiers 25 000$ de dons ont été utilisés pour l'achat d'équipements vidéo, d'ordinateurs portables et une connexion internet sans fil.
Ignorés au début par les médias, «les protestataires ont commencé à raconter leur propre histoire. C'était aussi une riposte à la couverture négative des médias nationaux américains», explique-t-il, faisant référence entre autres au New York Post et à Fox News.
Il existait, et j'en ai été témoin, une palpable rivalité à Zuccotti Park entre les journalistes citoyens d'OWS et les journalistes des grands réseaux. La méfiance régnait. Les journalistes des pays étrangers étaient par contre mieux accueillis par les manifestants.
«Malheureusement, la plupart des journalistes ont centré leurs reportages sur les quelques fous qui dérangeaient le parc. Ils ont été un peu trop rapides à juger. Je pense que ça a nourri l'envie des protestataires de devenir leur propre média», poursuit Breslin, dont le père est un vétéran journaliste new-yorkais.
Le village de tentes maintenant démantelé, les protestataires ont disparu des premières pages des journaux. Occupy Wall Street n'est plus un lieu physique, mais le mouvement est encore très présent dans le vocabulaire collectif.
L'Occupied Wall Street Journal est toujours vivant, OWS a un bureau permanent dans le secteur financier et un site internet. Par contre, les dons diminuent. Ils ont récolté 28 000$ ce mois-ci, comparativement au 330 000$ du mois d'octobre. Il reste près de 300 000$ dans leurs coffres, a rapporté le New York Times.
Le film montre plusieurs scènes de brutalité policière, certaines difficiles à regarder. Breslin a été victime comme d'autres du fameux «blackout» policier la nuit où le parc a été vidé par le NYPD. «Deux de mes cameramen se sont fait expulser de la zone, il n'y avait plus d'accès», raconte-t-il.
«Je ne suis pas fier de ce que j'ai vu. Oui, il y avait quelques agitateurs, mais le mouvement est toujours demeuré pacifique. Dans certains cas, la police n'a pas respecté nos droits fondamentaux. C'est une triste nouvelle pour la liberté de presse». Surtout dans une ville comme New York, où elle est née.
Des centaines de militants anticapitalistes ont manifesté mardi devant le Congrès à Washington pour dénoncer la «corruption» politique, au jour de la reprise des travaux parlementaires, a constaté l'AFP.
Les manifestants venus de tous les États-Unis, qui entendaient mener une «journée d'action contre une institution politique corrompue», ont occupé toute la journée la grande pelouse détrempée par la pluie devant le Capitole, où siègent les deux chambres du Congrès, gardé par des dizaines de policiers.
Plusieurs centaines d'entre eux sont entrés dans l'après-midi, sans incidents, dans des bâtiments adjacents abritant des bureaux de parlementaires, chantant à l'extérieur ou à l'intérieur leur slogan «Nous sommes les 99%» et tentant en vain la plupart du temps de rencontrer des élus.

REF.:

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