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dimanche 27 mai 2012

Fraude au SPVM: Un ex-enquêteur reconnu coupable

Fraude au SPVM - Un ex-enquêteur reconnu coupable
Mario Lambert a été fortement ébranlé au prononcé de la décision du juge Jean-Pierre Dumais de la Cour du Québec. 
© Joel Lemay / Agence QMI

MONTRÉAL - La déclaration de culpabilité de l'enquêteur Mario Lambert sème la consternation à la police de Montréal et dans le milieu judiciaire. La destitution attend maintenant l'enquêteur qui a été reconnu coupable d'avoir utilisé frauduleusement un ordinateur de la police. « J'en reviens pas, j'en reviens pas », a répété continuellement le policier, en s'épongeant le front, après avoir entendu le juge Jean-Pierre Dumais de la Cour du Québec prononcer le mot coupable.
Dans l'assistance, composée de nombreux parents, amis et collègues venus l'appuyer, c'était la consternation alors que l'on pouvait entendre en sourdine, une proche de l'accusée en pleurs, dans le corridor.
« Fais de l'air », a dit un proche de l'accusé à un enquêteur des Affaires internes affecté au dossier et visiblement partagé dans ses sentiments.
Cette affaire divise assurément les policiers de Montréal.
Mario Lambert avait une réputation irréprochable avant d'être arrêté à l'été 2009. Une membre immédiate de sa famille est d'ailleurs toujours policière au SPVM.
Enquêteur aux Crimes majeurs, Mario Lambert a témoigné des dizaines de fois dans des causes de meurtre et autres et était très apprécié des procureurs. « C'est vraiment triste », nous a dit l'un d'eux dans les corridors.
C'est d'ailleurs en raison de la sensibilité de l'affaire que c'est un juge de Québec qui l'a présidée.
Mario Lambert était probablement l'un des enquêteurs les plus branchés auprès des sources. Il pouvait pratiquement prévoir qui serait la prochaine victime de meurtre dans la métropole. Cette promiscuité avec ses sources, c'est probablement ce qui constitue le noeud du problème.
Plaques « plantées »
Toute cette affaire a débuté en avril 2009, lorsqu'un collègue de Mario Lambert a appris de l'une de ses sources qu'une personne liée au crime organisé était capable d'obtenir des informations de la Centrale de renseignement policier du Québec (CRPQ) par le biais d'un enquêteur de la police de Montréal. Les enquêteurs des Affaires internes ont alors entrepris une enquête qui leur a permis de cibler Mario Lambert. Par le biais de sources, ils ont amené ce dernier à vérifier des informations sur les plaques d'immatriculation de trois véhicules. En réalité, deux de ces plaques étaient factices et l'autre appartenait à un véhicule hors service de la ville.
Des caméras installées et pointées vers les ordinateurs ont également capté Mario Lambert en pleine consultation du CRPQ (Centre de renseignement des policiers du Québec).
Il a été arrêté et accusé de trois chefs d'utilisation frauduleuse d'un ordinateur de la police.
Il n'a pas nié les faits, mais s'est défendu en disant notamment que les vérifications étaient liées à des enquêtes qu'il menait et qu'une source lui avait indiqué qu'un membre du crime organisé conduisait un véhicule portant l'une des plaques.
Invraisemblable
Le juge Dumais a conclu que l'accusé n'a reçu aucune compensation financière en échange des renseignements. Par contre, il a taillé en pièces la version de l'accusé, la qualifiant d'invraisemblable et l'a déclaré coupable sur tous les chefs.
« L'accusé savait, malgré les mises en garde, qu'il ne devait pas utiliser les informations du CRPQ à des fins personnelles. C'est plutôt le contraire qu'il a fait. C'est en pleine connaissance de cause qu'il a violé les conditions d'utilisation du CRPQ soit en révélant des informations confidentielles à des tiers non autorisés », écrit le juge dans sa décision.
En appel
La Loi de police prévoit qu'un policier est destitué automatiquement aussitôt qu'il est reconnu coupable d'une accusation criminelle. L'avocat de Mario Lambert, Me Richard Perras, a déjà laissé entendre qu'il en appellera du jugement.
Mario Lambert est suspendu sans solde depuis 2009. Sa défense lui aurait déjà coûté plus de 100 000$, nous a-t-on dit.
La peine maximale pour une telle accusation est de 10 ans, mais toutes les personnes consultées s'entendent pour dire qu'il serait surprenant que l'enquêteur soit incarcéré.
« On ne met pas un policier comme ça en prison. Sa sentence, il l'a déjà eue », nous a-t-on confié dans le corridor. Il est blanchi,mais pas sur papier ,autrement dit !


REF.:

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A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !