Nue et menottée pendant des heures au poste de police
MAGOG – Arrêtée après une querelle de couple qui a dégénéré dans une chambre de motel le 7 septembre 2004, puis transportée au poste de police de Magog, une femme a passé quatre heures nue et menottée au barreau de sa cellule.
Nathalie (prénom fictif) grelotte dans sa cellule, elle réclame en vain une couverture afin de se réchauffer, mais les policiers ignorent sa demande.
Après de longues minutes d'attente, la femme de 33 ans simule une pendaison à l'aide de son soutien-gorge. Rapidement, trois policiers du poste de Magog, deux hommes et une femme, se ruent sur elle et la déshabillent. La détenue se débat, mais les agents lui enlèvent ses vêtements et ses sous-vêtements.
Complètement nue, Nathalie est menottée à un barreau de sa cellule. Elle passera quatre longues heures dans cette position inconfortable et humiliante.
Six ans et demi plus tard, en voyant à TVA Nouvelles la vidéo d'une autre femme déshabillée par les policiers de Sherbrooke, Nathalie décide de contacter l'avocat Alain Arsenault.
Me Arsenault, qui n’a pas pu la représenter puisque trop de temps est passé et que la cause est prescrite depuis 2007 a expliqué qu’elle garde des séquelles de ce qui est arrivé.
«Elle ressent aujourd'hui une immense honte de s'être retrouvée nue dans un poste de police durant quatre heures. C'est une atteinte à sa dignité épouvantable», a-t-il affirmé.
Il s’est demandé pourquoi un tel traitement avait été infligé à Nathalie. «C'est quoi l'idée d'humilier pendant quatre heures quelqu'un? Tous les policiers, les hommes [du poste de police] pouvaient passer, regarder la caméra vidéo et la voir complètement nue. C'est quoi l'idée? Ça leur donne quoi?»
L'avocat spécialisé en brutalité policière a estimé qu'il y aurait eu matière à engager des poursuites et une plainte en déontologie.
Un peu plus de quatre heures après s'être fait déshabiller de force en cellule, Nathalie s'est vue remettre ses vêtements. Elle a par la suite pu quitter le poste de police sous promesse de comparaître à une date ultérieure.
La tentative de suicide ne semblait plus préoccupante aux yeux des policiers.
«S'ils croyaient vraiment que c'était sérieux sa tentative de se pendre, pourquoi les policiers l'ont libérée le lendemain matin à 8 heures, après quatre heures de cellule à nu en disant: “Allez-vous-en chez vous”», a dit Alain Arsenault.
Nathalie a reçu la cassette vidéo de sa détention dans le cadre de son procès. Elle a été acquittée des accusations d'entrave à la justice et de voie de fait qui pesaient contre elle, mais elle a été reconnue coupable d'avoir troublé la paix publique. Elle s'en est toutefois tirée avec une absolution inconditionnelle donc sans casier judiciaire.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire
A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !