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mercredi 15 avril 2020
CHSLD Herron: «De la grosse négligence» ou manque de personnel
CHSLD Herron: «De la grosse négligence» ou manque de personnel
Avant
même qu’ils perdent leurs employés en raison de la pandémie, les
propriétaires du CHSLD privé Herron, à Dorval, étaient régulièrement
montrés du doigt pour des lacunes dans les soins fournis. Le réseau de
la santé a continué malgré tout d’y diriger des personnes âgées. Samedi,
Québec a demandé une enquête policière, après avoir appris que
31 personnes y étaient mortes depuis le 13 mars.
« Je
pense qu’a priori, il y a [eu] de la grosse négligence » dans cette
résidence, a soutenu François Legault samedi. La situation est devenue
si préoccupante dans les centres pour aînés que le premier ministre a
décidé d’annuler sa journée de congé et de se présenter en conférence en
presse.
« Je ne suis pas fier de voir ce qui se passe dans nos CHSLD », a-t-il laissé tomber, visiblement ébranlé.
« Je
trouve que ce n’est pas acceptable, la façon dont on traite nos aînés
au Québec », a déclaré François Legault, promettant de corriger le tir.
Je veux donner ma parole
aux Québécois qu’on va poser les actions nécessaires pour qu’à l’avenir
dans nos résidences on s’occupe bien de notre monde.
François Legault, premier ministre du Québec
« Un film d’horreur »
Selon
le fil des événements présenté par François Legault, c’est le 26 mars
qu’un premier résidant du CHSLD Herron a été transféré à l’Hôpital
général juif de Montréal. Il a été déclaré positif à la COVID-19 puis il
est mort.
Le
29 mars, les autorités du centre intégré universitaire de santé et de
services sociaux (CIUSSS) local se sont rendues sur place. Elles ont
constaté de « graves problèmes » et ont découvert qu’une bonne partie du
personnel avait « abandonné » l’établissement. Elles ont envoyé du
personnel pour prendre soin des résidants.
Des soignants et des familles interrogés par La Presse
manquaient de mots pour décrire ce que le personnel du CIUSSS a
découvert. Des patients affamés, déshydratés, qui reposaient dans leurs
couches souillées. « Un film d’horreur », a dit un membre du personnel.
Certains employés de l’endroit étaient partis parce qu’ils étaient
atteints de la COVID-19, d’autres ne voulaient plus continuer à
travailler dans ces conditions.
François Legault
a révélé que le CHSLD privé avait « caché des informations » aux
autorités, ce qui a retardé l’intervention. Il n’y a pas eu de
collaboration de la part des propriétaires, a-t-il ajouté.
« On
trouvait qu’on avait peu de collaboration », a confirmé la PDG du
CIUSSS, Lynne McVey, au sujet des propriétaires. Le CIUSSS a dû envoyer
deux mises en demeure et obtenir une ordonnance légale pour avoir accès
aux dossiers médicaux des résidants et aux coordonnées de leurs proches.
Les secours ont aussi contacté des pharmaciens du quartier pour obtenir
des informations manquantes sur les ordonnances des résidants.
« Je
tiens tout particulièrement à offrir nos sympathies à toutes les
familles. Et je vous promets qu’on va communiquer avec vous pour donner
de l’information », a-t-elle dit, la voix étranglée par l’émotion.
Elle
a tenu à remercier les professionnels de la santé du réseau public qui
ont « levé la main » pour aller rapidement aider dans l’établissement
privé. « Ils ont dit : “Je voudrais aller là pour m’assurer que les
résidants sont OK” », a-t-elle raconté.
Elle
assure que ses équipes n’ont pas trouvé de morts lorsqu’elles sont
entrées dans la résidence. Le bilan de 31 décès depuis le 13 mars inclut
5 personnes atteintes de la COVID-19. Les autres cas font l’objet
d’une enquête.
Le SPVM dépêché sur place
Le
ministère de la Santé et des Services sociaux et le ministère de la
Sécurité publique ont demandé la tenue d’une enquête policière. C’est la
direction du CIUSSS qui a téléphoné au Service de police de la Ville de
Montréal au beau milieu de la nuit pour porter plainte, mais le bureau
du premier ministre s’est aussi impliqué directement dans le dossier,
selon nos informations.
Des
policiers en uniforme montaient la garde devant l’établissement samedi.
Les enquêteurs des crimes majeurs de la police de Montréal ont amorcé
une enquête délicate, vu les cas de COVID-19 recensés au CHSLD. On leur a
fourni des masques et des équipements de protection. Pour appuyer une
éventuelle accusation de négligence criminelle, ils devront prouver que
le nombre de décès ne peut s’expliquer dans des conditions normales pour
un établissement du genre.
Des
inspections seront faites dans les six autres résidences pour aînés
détenues par le Groupe Katasa. Les dirigeants de l’entreprise n’ont
jamais donné suite aux appels de La Presse.
Sous contrat avec le réseau public
Le
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal avait une entente avec la
résidence Herron, où il achetait des places afin d’envoyer des personnes
en attente d’hébergement dans le système public.
L’horrible situation qui vient
au jour à présent démontre que le CIUSSS n’a pas rempli son rôle de
surveillance et qu’il n’a démontré aucune préoccupation quant au
bien-être des usagers envoyés vers ce CHSLD.
Le bureau de l’avocat Jean-Pierre Ménard, spécialiste de la défense des droits des malades
Le
Groupe Katasa a pu continuer à recevoir ces patients même s’il a
souvent été montré du doigt pour la piètre qualité de ses services.
Samedi, de nombreuses familles ont communiqué avec La Presse
pour raconter leurs expériences malheureuses avec les propriétaires.
Beaucoup ont parlé de problèmes de communication, de manque de
personnel, d’erreurs dans la prise des médicaments, de nourriture de
mauvaise qualité. Beaucoup ont aussi confirmé s’être déjà plaints.
« Il
y avait une odeur permanente de merde sur l’étage », s’est souvenu avec
colère un homme dont le père a séjourné au centre. « On a fait
confiance au système, ils nous ont dit d’aller là », a-t-il raconté, en
demandant de ne pas être nommé pour ne pas avoir d’ennuis à son travail.
Balancer les profits et la qualité de vie
Le
CHSLD Herron a fait l’objet d’une enquête du Protecteur du citoyen en
2017 à la suite d’un signalement dénonçant des « problèmes en matière
d’assistance et de soins infirmiers », un « manque de suivis médicaux »,
un « manque de compétence du personnel » et un « manque de continuité
dans les soins vu l’insuffisance du personnel ».
L’enquête
n’a pas mis au jour de lacunes majeures, mais le rapport relevait que
l’équilibre entre le nombre de résidants et le nombre d’employés
« rest[ait] fragile ». Le CHSLD tentait alors d’augmenter le nombre de
résidants – on en comptait 103 à ce moment – et le Protecteur du citoyen
prévenait que « cela pourra [it] entraîner une surcharge de travail
pour le personnel ». François Legault a affirmé que la résidence
comptait maintenant « à peu près 150 personnes ».
« Le
Protecteur du citoyen est conscient qu’un CHSLD privé doit générer des
profits. Cependant, cet objectif ne peut être atteint aux dépens de la
véritable mission du CHSLD, soit de répondre et s’adapter aux besoins de
personnes âgées en perte d’autonomie », peut-on lire dans le rapport.
On y déplore des « difficultés de communication entre la direction du
CHSLD et quelques familles » de résidants, et une procédure des plaintes
non conforme.
Le
CHSLD Herron a aussi reçu la visite des inspecteurs du ministère de la
Santé et des Services sociaux il y a un an, en mars 2019. Leur rapport
déplore l’absence de politique pour lutter contre la maltraitance, le
manque d’information transmise aux résidants, un faible appui au comité
des usagers et des manquements dans les plans d’intervention.
Le
président de l’association Les Usagers de la santé du Québec,
Pierre Blain, est lui-même intervenu dans cet établissement il y a
cinq ans.
« C’était
à la demande du comité des usagers et des infirmières qui nous disaient
qu’il y avait des problèmes avec les soins. La direction n’a jamais
voulu bouger et a mis à la porte pratiquement tout le monde du comité
des usagers. Alors les autorités ne peuvent pas dire qu’elles n’étaient
pas au courant de la situation là-bas ! »
Tous les membres du comité des usagers du CHSLD ont effectivement démissionné au printemps 2017.
Des coroners s’interrogeaient sur les soins
L’an
dernier, deux coroners ont relevé des lacunes dans un autre
établissement appartenant au Groupe Katasa, la Résidence de l’Île à
Gatineau, à la suite de la mort de trois résidants.
Après
la mort « probablement évitable » d’une femme de 82 ans par
insuffisance respiratoire, le coroner Paul G. Dionne relevait qu’elle
n’avait « pas reçu l’attention clinique nécessaire ». Il déplorait que
des employés aient donné des réponses contradictoires pendant l’enquête.
Il relevait « un laisser-aller concernant les soins et la qualité de
vie », avec notamment des liquides sur le plancher, une forte odeur de
peinture dans l’air et de la nourriture qui traînait un peu partout.
Dans
le cas d’une dame de 94 ans morte des complications d’une fracture du
rameau pubien, la coroner Francine Danais suggérait une enquête plus
approfondie sur la qualité des soins reçus. Elle déplorait elle aussi le
fait qu’on lui avait fourni des informations contradictoires pendant
son enquête.
La
même coroner, dans le cas du décès d’un homme de 98 ans qui présentait
des plaies de lit surinfectées, avait recommandé à l’entreprise
d’augmenter le nombre d’employés.
À
la lumière de la situation constatée sur place, la coroner recommandait
du même coup à Québec de « rehausser les critères de certification des
résidences privées pour aînés, en incluant une évaluation des
compétences du personnel et un contrôle de la qualité des soins
infirmiers ».
« On voit ce que ça donne »
Le
Québec compte 40 CHSLD privés non conventionnés comme le CHSLD Herron.
« On a demandé de visiter ces résidences, donc aller s’assurer que tout
est sous contrôle », a annoncé François Legault. Ces établissements
« gèrent leurs propres affaires », mais l’État devra de toute évidence
s’en mêler désormais, selon le premier ministre.
Le président de la FTQ, qui représente les travailleurs de la résidence Herron, était en furie samedi soir.
« Je
vous l’avoue, je suis en crisse ! On l’a dit et on l’a répété : si on
n’investit pas dans nos réseaux de santé, entre autres nos CHSLD, ça va
péter. Et là, on voit ce que ça donne », a lancé Daniel Boyer, en
entrevue avec La Presse.
« Il
y a plusieurs employés qui ont démissionné, soit parce qu’ils étaient
atteints de la COVID-19, soit parce qu’ils ne veulent plus travailler
dans des conditions comme ça. Ça nous inquiète », dit-il.
Il
souligne qu’un préposé aux bénéficiaires dans un établissement privé
gagne habituellement entre 13 $ et 14 $ l’heure, contre 20 $ à 22 $
l’heure dans le système public.
– Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse
Recouverts d'excréments, déshydratés, abandonnés sur la toilette: des résidents du CHSLD Herron ont vécu l'enfer
Les témoignages qui se succèdent depuis mardi révèlent l’ampleur du cauchemar vécu par les résidents
Quarante-sept
résidents sont décédés dans des conditions inhumaines au CHSLD Herron,
dans l’ouest de l’île de Montréal, lors de la première vague de la
pandémie. Ici, un transporteur funéraire venu récupérer un d’entre eux.
AVERTISSEMENT :
Ce que vous allez lire dans ces pages contient des détails troublants
qui pourraient déranger certains lecteurs. Toutefois nous jugeons qu’il
est d’intérêt public de relater le plus fidèlement possible l’horreur
qui s’est déroulée au CHSLD Herron.
Résidents recouverts d’excréments et en hypothermie dans
leurs lits, aînée abandonnée sur la toilette pendant des heures, homme
qui n’avait pas bu d’eau pendant 10 jours : les témoignages sur les
sévices subis au CHSLD Herron pendant la pandémie de COVID-19 donnent
froid dans le dos.
« Ça m’empêche de dormir cette enquête-là », laisse tomber Géhane
Kamel, coroner et avocate chargée de l’enquête publique sur l’hécatombe
de décès du centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD)
Herron, au début de la pandémie.
Et pour cause : les audiences dans le cadre de l’enquête n’ont
cessé de montrer le cauchemar qu’ont vécu les résidents de cette
résidence de l’ouest de Montréal, alors que presque tous les employés de
l’établissement avaient abandonné le navire, laissant des résidents
mourir seuls dans leurs chambres au printemps 2020.
Quarante-sept aînés ont perdu la vie dans des conditions
inhumaines. Toutefois, le bureau du Directeur des poursuites criminelles
et pénales (DPCP) a indiqué qu’aucune accusation ne sera portée contre
les dirigeants de l’établissement fermé à l’automne 2020.
Depuis quatre jours, les témoignages d’horreur s’enchaînent.
Stéphanie Larose, infirmière et chef des services ambulatoires du
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, s’est rendue dans ce milieu de
vie pour « évaluer la qualité des soins » dispensés le 3 avril 2020.
Elle est encore sous le choc. Dès son arrivée, elle a vu des
patients dont les pansements n’avaient pas été changés depuis plusieurs
mois.
D’autres ont aussi vu des résidents dont la langue était craquelée par manque d’hydratation et qui réclamaient de l’eau.
« Un homme avait du vomi séché dans la bouche. Il a pleuré quand on
lui a donné de l’eau parce qu’il pouvait enfin parler », a raconté
Marie-Ève Rompré, infirmière et cheffe de la location au centre
hospitalier de St. Mary.
Abandonnée
L’infirmière Rompré a aussi rencontré plusieurs personnes souffrant
d’hypothermie, dont une femme qu’elle a retrouvée inconsciente dans son
lit.
« Je prends ses signes vitaux, mais là le téléphone sonne... je
réponds et c’est son conjoint qui se met à pleurer [...] parce que ça
fait des semaines qu’il n’est pas capable de parler à quelqu’un et qu’il
ne peut pas venir », se rappelle avec émotion l’infirmière.
« J’ai assis [la dame]. [...] Je lui ai dit “c’est votre mari,
c’est votre mari”. [...] Elle a pris le téléphone et elle lui a dit “ça
va pas très bien ici.” [...] Puis elle a dit qu’elle ne pensait pas
survivre... », a relaté Mme Rompré, soulignant que la résidente est morte quelque temps plus tard.
Les audiences doivent continuer jusqu’au 23 septembre.
Recouverts de plaies
Le manque de soins était tel au CHSLD Herron que plusieurs
résidents restaient avec des pansements inchangés pendant de nombreuses
journées, voire même des semaines.
« [Un résident] avait des pansements après les jambes qui étaient
jaunis. Ça faisait tellement longtemps qu’ils n’avaient pas été changés
que la peau avait repoussé sur les pansements », a raconté Stéphanie
Larose, infirmière et chef des services ambulatoires au CIUSSS de
l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
De son côté, Marie-Ève Rompré, infirmière, a également été témoin d’un autre cas similaire.
Une résidente avait une plaie dont le pansement commençait aussi à être recouvert par sa peau.
« Elle dit “je vais rester ici je vais mourir avec” », s’est rappelée Mme Rompré, en sanglotant.
Martine Daigneault, directrice adjointe du programme de soutien à
l’autonomie des personnes âgées et infirmière de formation, a vu les
mêmes horreurs. « J’ai remarqué des pansements [pas adaptés] sur des
plaies qui avaient suinté. Des croûtes sur les jambes de certains »,
a-t-elle raconté mercredi.
Abandonnée sur la toilette
Stéphanie Larose, infirmière et cheffe des services ambulatoires du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
En faisant le tour des chambres pour aider les résidents, elle
s’est vite rendu compte que ces derniers étaient souvent laissés à
eux-mêmes pendant de longues périodes.
« [Une résidente] me disait “ça arrive souvent que [les préposés]
vont me laisser sur la toilette, pis là j’ai mal à force d’être assise
sur la toilette. [...] et là je me jette à terre parce que c’est moins
dur pour moi d’attendre couchée par terre sur le carrelage de la salle
de bain que d’être assise sur la toilette dure qui me fait mal aux
fesses” », a relaté Mme Larose.
Selon cette dernière, cette résidente lui a même raconté que cela
faisait plusieurs mois qu’elle n’avait pas eu le droit de prendre un
bain, car à chaque fois il y avait un « manque de serviettes ».
Dans l’urine et les excréments
De nombreux résidents ont été retrouvés dans des culottes
d'incontinences, des draps, des vêtements, dans leur lit ou même dans
des fauteuils souillés depuis plusieurs jours par l’urine et leurs
excréments.
La situation était telle, qu’une odeur d’urine flottait dans l’air de la résidence.
« Les planchers sont collants. La senteur... [...] Il y avait une
senteur constante dans l’établissement », soutient Brigitte Auger,
directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées.
Certains résidents sont retrouvés avec des selles séchées sur les
cuisses, d’autres en avaient même jusqu’au cou tellement leurs culottes
d'incontinences avaient débordé.
Sans savon, sans papier de toilette
Des infirmières venues en renfort ont constaté qu’il n’y avait pas de savons dans les salles de bain ou dans l’établissement.
« On n’avait pas accès aux réserves, c’était très difficile pour
tout : le papier brun, le papier de toilette, les couches-culottes »,
explique Brigitte Auger, directrice du programme de soutien à
l’autonomie des personnes âgées.
Une gestionnaire s’est rendue à l’épicerie pour acheter savon et papier.
Certains ont déploré que les appareils pour évaluer la condition
des patients ne fonctionnaient pas et que les tensiomètres [outils pour
mesurer la tension artérielle] semblaient provenir d’une pharmacie.
« Bleu » à cause de l’hypothermie
L’une des histoires qui ont le plus marqué l’infirmière Marie-Ève
Rompré, c’est celle d’un homme de 101 ans qu’elle a retrouvé dans son
lit, en hypothermie, « le visage bleu ».
« J’en ai vu qui grelottaient [à cause] de leur fièvre, avec les
lèvres bleues, mourir comme ça tout seul dans le lit de sueur. C’est
horrible », a raconté la gorge serrée l’infirmière qui avait mis sur
pieds une équipe de 12 infirmières pour venir aider au CHSLD Herron, dès
le 9 avril 2020.
Après avoir vu ces situations, cette gestionnaire n’a pas hésité à
appeler et à envoyer des courriels à des médecins pour leur demander de
l’aide afin qu’ils puissent effectuer des actes médicaux pour des soins
de fin de vie.
L’un des constats les plus frappants rapportés par la plupart des
témoins des quatre premières journées d’audience a été de voir à quel
point une grande partie des résidents du CHSLD Herron étaient
complètement déshydratés et mal nourris.
Selon Marie-Ève Rompré, infirmière depuis plus de 10 ans, certains
patients qu’elle a rencontrés n’avaient pas bu depuis 10 jours.
« Sauf pour prendre leur médicament », explique-t-elle.
Plusieurs résidents ont d’ailleurs été obligés d’être mis sous solutés pour être réhydratés.
Plusieurs des témoins ont également remarqué que les plateaux-repas des résidents n’avaient pas été touchés et étaient froids.
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A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !