Commission Bastarache Et si tout le monde mentait ?
Mathieu Turbide
Journal de Montréal
Voilà. Les principaux acteurs de la pièce de théâtre ont joué leur rôle et témoigné. On en est au point où on ne sait plus qui ni quoi croire. Sinon cette certitude que, malgré les serments, plusieurs élites de notre société nous mentent en pleine face.
D'un côté un ex-ministre de la Justice et un sous-ministre à la longue et brillante carrière. De l'autre, un premier ministre, deux hommes d'affaires et quelques fonctionnaires.
Deux versions irréconciliables, racontées sous serment, par des gens convaincus et, souvent, convaincants.
Des mensonges, très certainement. Des vérités, peut-être.
Et si tout le monde mentait ? Si Marc Bellemare exagérait les pressions qu'il a subies et ses nombreuses rencontres avec le premier ministre ? S'il voulait au fond se venger de n'avoir pas pu faire passer ses réformes ?
Si Georges Lalande en mettait un peu pour aider son ancien patron Bellemare ?
Si Franco Fava connaissait plus de monde et avait plus d'influence qu'il ne le prétend ? S'il marchandait réellement du financement contre des nominations ?
Si Marcel Leblanc et Charles Rondeau avaient bel et bien compté de l'argent comptant au Michelangelo ?
Si Jean Charest avait vraiment suggéré à Marc Bellemare de nommer les amis de Franco et Charles ?
Si tout ça était vrai, je ne serais pas surpris.
Quelques réflexions...
* Pourquoi Franco Fava et Charles Rondeau admettent-ils avoir participé à un système partisan de nominations, mais nient catégoriquement avoir fait la même chose pour les postes de juges ?
* Pourquoi Jean Charest a-t-il maintes fois répété qu'il ne s'occupait pas des nominations de juges, alors qu'il a bien expliqué, hier, qu'il regardait non seulement les listes, mais qu'il avait établi des critères de sélection, le premier étant d'avoir au moins 50 ans ?
Marc-Yvan Côté et le cash
Hier, le nom de Jacques Champagne a été évoqué. M. Champagne est l'associé de Charles Rondeau. Franco Fava le connaît bien parce que M. Champagne a été l'organisateur en chef de Marc-Yvan Côté.
Marc-Yvan Côté -ex-ministre libéral provincial et ex-organisateur des libéraux fédéraux - a reconnu devant une autre commission, celle du juge Gomery, avoir distribué 120 000 $ en argent comptant aux candidats de l'Est du Québec pour l'élection de 1997.
Qui disait ça, déjà : «Y'en n'a pas d'argent cash, mettez-vous ça dans tête!»
Et la fin de la commission a donné quoi ?
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A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !