Quand vient le temps de faire sa déclaration de revenus, on hésite toujours un peu à réclamer des déductions d’impôts
reliées à des dépenses. On ne devrait pourtant pas se gêner. Voici
quelques exemples de frais insolites remboursés par le gouvernement.
1. Maquillage, épilation, extensions de cils et bronzage
Comme
le dit l’adage, il faut souffrir pour être belle, mais pas
nécessairement se ruiner. Pourquoi? Parce que certains peuvent refiler
leurs factures beauté au gouvernement.
Il
suffit que votre employeur l’exige. Ainsi, si vous êtes mannequin et
qu’une marque ou une agence demande que vos cils soient plus fournis,
votre teint plus doré ou vos dents plus blanches, vous pouvez réclamer
les frais encourus.
«Étant donné que la plupart des mannequins sont des travailleurs autonomes, ils devront remplir les formulaires “T2125, État des résultats des activités d’une entreprise ou d’une profession libérale“ et “TP-80
Revenus et dépenses d’entreprise ou de profession“, afin de pouvoir
réclamer ce genre de frais», précise Josée Cabral, spécialiste de
l’impôt supérieur chez H&R Block.
2. Abonnements aux journaux et magazines
Dépenser
pour demeurer connecté sur les enjeux actuels et cultiver sa culture
générale via les médias, c’est toujours une bonne idée. Encore plus,
quand Québec peut vous donner un coup de main pour le faire.
Un
journaliste pigiste, autrement dit travailleur autonome, peut par
exemple déduire ses dépenses en journaux comme des frais liés à sa
profession. Les salariés peuvent aussi, affirme Mme Cabral, à condition
«que ça soit explicitement marqué dans ses conditions de travail».
«Afin de pouvoir réclamer ce genre de frais, l’employeur devra remplir les formulaires “T2200, Déclaration des conditions de travail“ et “TP-64.3
Conditions générales d’emploi“, indiquant que le journaliste est tenu
d’acheter des journaux et qu’il n’a pas été remboursé pour ces frais.»
3. Préservatifs, lubrifiant, et jouets sexuels
Qui
aurait cru qu’on pouvait faire rembourser ses capotes par le
gouvernement? Pourtant les travailleurs du monde du X, sociétés de
production incluses, et tous ceux qui peuvent justifier qu’ils en ont
besoin dans le cadre de leurs fonctions professionnelles y ont droit.
«L’Agence
de revenu du Canada indique que les articles sont déductibles d’impôt, y
compris la TPS/TVQ payée sur cet achat, comme dépense commerciale si
c’est un coût raisonnable vous permettant de gagner un revenu. Donc,
même les préservatifs pourraient être déductibles d’impôt, car il s’agit
d’une dépense nécessaire pour la société de production», assure Josée
Cabral.
4. Frais de déménagement
Vous
déménagez pour vous rapprocher de votre université, ou pour le travail?
Vos frais de transport et d’entreposage, de déplacement, de subsistance
temporaire, de résiliation du bail et d’entretien sont déductibles.
Vous pouvez ainsi toucher jusqu’à 15 000$, a affirmé la planificatrice
financière, Anabelle Dumais, en entrevue avec ICI Première.
Une condition supplémentaire pour être admissible : votre nouveau lieu de résidence doit être à au moins 40 km de votre nouveau lieu de travail, ou de votre nouvelle institution scolaire si vous êtes étudiant.
De
plus, si vous devez débourser des frais de subsistance temporaires
comme la location d’un appartement, sachez qu’ils sont aussi
déductibles. Même chose pour les propriétaires qui doivent payer des
frais de maintien pour leur précédente résidence invendue.
Les
personnes handicapées qui déménagent dans un domicile leur permettant
de fonctionner de manière plus autonome ont aussi droit à un maximum de
2000$.
5. Frais d’avocat
Vous
avez eu recours à un avocat pour établir vos droits à une pension
alimentaire, à une pension de retraite ou concernant un salaire impayé,
vous avez le droit à une déduction autant au fédéral qu’au provincial.
Si
vous êtes travailleur autonome, vous pouvez également déduire des frais
juridiques s’ils ont été engagés aux fins de votre entreprise.
Plus de détails sur la déduction des frais juridiques ici.
La limite du «raisonnable»
Détrompez-vous,
les déductions fiscales ne sont pas illimitées. Le gouvernement nous
impose de réclamer des «dépenses raisonnables». Mais ce qui est
raisonnable pour Revenu Québec l’est-il vraiment pour vous?
Tous les experts en finances s’entendent pour dire qu’il faut faire appel à «son gros bon sens».
«Il
est difficile de quantifier le montant maximal que les gens peuvent
réclamer. En général, vous pouvez déduire toute dépense raisonnable que
vous avez engagée pour gagner un revenu, explique Mme Cabral de H&R
Block, en précisant qu’il faut départager sur chaque facture ce qui a
servi à un usage professionnel et à un usage personnel. Aussi, il est
important de faire la différence entre les travailleurs autonomes et les
salariés : les conditions et façons de faire ne sont pas les mêmes.»
Apprenez-en plus sur la section «Déductions» de Revenu Québec.
Le gendarme financier britannique victime d'une fuite de données
Technologie : Le gendarme
financier britannique a été victime d'une fuite de données.
1 600 citoyens ont vu des données personnelles rendues publiques.
Par
Charlie Osborne
|
Modifié le
Libellés
vol d'identité, vol de donnés, hackers,
La Financial Conduct Authority (FCA), le gendarme financier
britannique, a admis ce mardi avoir laissé fuité des données contenant
des informations confidentielles appartenant à environ 1 600 citoyens
britanniques. L'organisme de surveillance financière a déclaré que
l'exposition des informations s'était produite à la suite de la
publication de données en réponse à une demande de la loi sur la liberté
d'information britannique.
Les demandes concernant cette loi peuvent être effectuées
outre-Manche pour des dossiers détenus par les autorités publiques. La
demande au cœur de la fuite de données a été faite entre le
2 janvier 2018 et le 17 juillet 2019. Lorsque ces dossiers ont été
publiés et mis à disposition sur le site web de la FCA sous la forme
d'un document, les informations confidentielles des plaignants, au
nombre d'environ 1 600 pendant cette période, ont également été rendues
publiques.
« Certaines informations confidentielles sous-jacentes peuvent avoir
été accessibles », indique l'Autorité, qui reconnaît que « la
publication de ces informations était une erreur ». Les noms, les
descriptions des plaintes, les adresses, les numéros de téléphone et
d'autres informations ont été rendues publiques, totalement ou en
partie. Aucune information financière, aucun passeport ou autre document
d'identité n'a en revanche fait l'objet de fuite, comme l'a indiqué
l'Autorité.
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La FCA présente ses excuses
Celle-ci a expliqué avoir désormais retiré les dossiers et est en
train de contacter directement les victimes de ces fuites pour leur
présenter ses excuses. Le bureau du commissaire à l'information du
Royaume-Uni (ICO) a été informé de l'incident, dans lequel la faute de
fonctionnaires de l'autorité de contrôle peut être soulevée. D'autant
plus que l'autorité de contrôle avait précédemment infligé une amende de
16,4 millions de livres sterling à la chaîne de supermarchés
britannique Tesco pour laxisme des normes de sécurité à la suite d'une
cyberattaque contre les clients.
Pour rappel, l'OIC est chargée de mener des enquêtes sur les plaintes
portant sur le RGPD et d'infliger des amendes. Plus de
160 000 notifications de violation de données lui ont été transmises au
cours des 18 derniers mois. « Nous avons pris des mesures immédiates
pour que cela ne se reproduise plus », a déclaré la FCA.
« Nous avons entrepris un examen complet afin de déterminer l'étendue
des informations qui auraient pu être accessibles. Notre principale
préoccupation est d'assurer la protection et la sauvegarde des personnes
qui peuvent être identifiées à partir de ces données », a également
fait savoir l'Autorité.
Les microphones et les caméras se cachent partout. Vous voudrez peut-être enfiler une armure de confidentialité. L'année dernière, Ben Zhao a décidé d'acheter un haut-parleur Echo compatible Alexa pour sa maison de Chicago. M. Zhao voulait juste un assistant numérique pour jouer de la musique, mais sa femme, Heather Zheng, n'était pas enthousiasmée. "Elle a paniqué", a-t-il dit.
Mme Zheng a caractérisé sa réaction différemment. Elle s'est d'abord opposée à ce que l'appareil soit chez eux, a-t-elle déclaré. Puis, lorsque M. Zhao a placé l'Echo dans un espace de travail qu'ils partageaient, elle a clairement expliqué sa position: «J'ai dit:« Je ne veux pas cela au bureau. Veuillez le débrancher. Je sais que le microphone est constamment activé. »»
M. Zhao et Mme Zheng sont professeurs d'informatique à l'Université de Chicago, et ils ont décidé de canaliser leur désaccord vers quelque chose de productif. Avec l'aide d'un professeur adjoint, Pedro Lopes, ils ont conçu une pièce d'armure numérique: un "bracelet de silence" qui empêchera l'Echo ou tout autre microphone à proximité d'écouter les conversations du porteur.
Le bracelet est comme une anti-smartwatch, à la fois dans son esthétique cyberpunk et dans son objectif de vaincre la technologie. Grand brassard blanc quelque peu disgracieux avec transducteurs hérissés, le bracelet dispose de 24 haut-parleurs qui émettent des signaux ultrasoniques lorsque le porteur l'allume. Le son est imperceptible pour la plupart des oreilles, à l'exception peut-être des jeunes et des chiens, mais les microphones à proximité détecteront le son haute fréquence au lieu d'autres bruits.
"Il est si facile d'enregistrer ces jours-ci", a déclaré M. Lopes. «C'est une défense utile. Lorsque vous avez quelque chose de privé à dire, vous pouvez l'activer en temps réel. Quand ils lisent l'enregistrement, le son va disparaître. »
Au cours d'une interview téléphonique, M. Lopes a allumé le bracelet, ce qui a provoqué un bruit blanc statique pour l'auditeur de l'autre côté. Société de surveillance polie
Comme les maisons américaines sont régulièrement équipées d'appareils d'enregistrement, l'État de surveillance a pris un air de domestique. Google et Amazon ont vendu des millions de caméras de sécurité Nest et Ring, tandis qu’on estime qu’un adulte américain sur cinq possède désormais un haut-parleur intelligent. Frapper à la porte de quelqu'un ou discuter dans la cuisine de quelqu'un comporte désormais la possibilité distincte d'être enregistré.
Tout cela pose de nouvelles questions d’étiquette pour savoir si et comment avertir les clients que leurs visages et leurs mots pourraient se retrouver sur les serveurs d’une entreprise de technologie, ou même entre des mains d’étrangers.
De par leur conception, les haut-parleurs intelligents ont des microphones qui sont toujours allumés, écoutant les soi-disant mots de réveil comme «Alexa», «Hey, Siri» ou «O.K., Google». Ce n'est qu'après avoir entendu ce signal qu'ils sont censés commencer l'enregistrement. Mais les entrepreneurs embauchés par les fabricants d'appareils pour examiner les enregistrements pour des raisons de qualité rapportent des clips auditifs qui ont probablement été capturés involontairement, y compris des offres de drogue et du sexe. Deux chercheurs de l'Université du Nord-Est, David Choffnes et Daniel Dubois, ont récemment diffusé 120 heures de télévision pour un public de haut-parleurs intelligents pour voir ce qui active les appareils. Ils ont constaté que les machines se sont réveillées des dizaines de fois et ont commencé à enregistrer après avoir entendu des phrases similaires à leurs mots de réveil.
«Les gens craignent que ces appareils vous écoutent et vous enregistrent constamment. Ils ne le sont pas », a déclaré M. Choffnes. "Mais ils se réveillent et vous enregistrent à des moments où ils ne devraient pas."
Rick Osterloh, responsable du matériel informatique de Google, a récemment déclaré que les propriétaires devraient révéler la présence d'enceintes intelligentes à leurs invités. "Je le ferais et le ferais quand quelqu'un entre chez moi, et c'est probablement quelque chose que les produits eux-mêmes devraient essayer d'indiquer", a-t-il déclaré à la BBC l'année dernière.
Les tapis de bienvenue pourraient un jour être remplacés par des tapis d'avertissement. Ou peut-être que les entreprises technologiques concevront leurs produits pour se présenter lorsqu'elles entendent une nouvelle voix ou voient un nouveau visage. Bien sûr, cela pourrait également conduire à des situations inconfortables, comme avoir l'Alexa dans votre chevet Echo Dot se présente soudainement à votre stand d'une nuit. «Plus longtemps boudé comme des huards»
Le "bracelet du silence" n'est pas le premier appareil inventé par les chercheurs pour bourrer les oreilles des assistants numériques. En 2018, deux designers ont créé Project Alias, un appendice qui peut être placé sur un haut-parleur intelligent pour l'assourdir. Mais Mme Zheng soutient qu'un brouilleur devrait être portable pour protéger les gens lorsqu'ils se déplacent dans des environnements différents, étant donné que vous ne savez pas toujours où se cache un microphone.
À ce stade, le bracelet n'est qu'un prototype. Les chercheurs affirment qu'ils pourraient le fabriquer pour aussi peu que 20 $ et qu'une poignée d'investisseurs leur ont posé des questions sur sa commercialisation.
"Avec l'Internet des objets, la bataille est perdue", a déclaré M. Zhao, faisant référence à un manque de contrôle sur les données capturées par les appareils intelligents, qu'elles tombent entre les mains d'entreprises technologiques ou de pirates informatiques.
"L'avenir est d'avoir tous ces appareils autour de vous, mais vous devrez supposer qu'ils sont potentiellement compromis", a-t-il ajouté. "Votre cercle de confiance devra être beaucoup plus petit, parfois jusqu'à votre corps réel."
Parmi les autres précurseurs du bracelet, citons un «manteau brouilleur» conçu par un cabinet d'architecture autrichien en 2014 pour bloquer les ondes radio qui pourraient collecter des informations à partir du téléphone ou des cartes de crédit d'une personne. En 2012, l'artiste Adam Harvey a créé des vêtements argentés furtifs qui masquaient la signature thermique des gens pour les protéger des yeux des drones, ainsi qu'une ligne de maquillage et de coiffures, appelée CV Dazzle, pour contrecarrer les caméras de reconnaissance faciale. En 2016, Scott Urban, un fabricant de lunettes à Chicago, a développé une ligne de montures réfléchissantes qui retournent la lumière visible et infrarouge. Lorsqu'une caméra de surveillance filme une personne portant les montures de 164 $, la lumière réfléchie brouille le visage. M. Urban les a appelés Reflectacles.
Il travaille maintenant à temps plein sur des lunettes de protection de la vie privée, y compris une nouvelle version avec des lentilles qui absorbent la lumière infrarouge pour dissuader les caméras à balayage d'iris et de reconnaissance faciale. Ses clients incluent des passionnés de confidentialité, des militants politiques et des compteurs de cartes dont les visages ont été placés sur les listes de surveillance des casinos.
«Les gens dans leur intimité ne sont plus rejetés comme des huards», a déclaré M. Urban. "C'est devenu une préoccupation pour les personnes de tous âges, de perspectives politiques et de milieux différents."
Il a ajouté: «Les nouvelles technologies érodent continuellement notre vie privée et notre anonymat. Les gens recherchent une option de non-participation, ce que j'essaie de fournir. "
Woodrow Hartzog, professeur de droit et d'informatique à la Northeastern University, ne pense pas que l'armure de confidentialité soit la solution à nos problèmes modernes.
"Cela crée une course aux armements et les consommateurs perdront dans cette course", a-t-il déclaré. «Chacune de ces choses est une demi-mesure ou un bouchon. Il y aura toujours un moyen de le contourner. »
Plutôt que de construire des défenses individuelles, estime M. Hartzog, nous avons besoin que les décideurs adoptent des lois qui protègent plus efficacement notre vie privée et nous donnent le contrôle de nos données.
"Jusque-là, nous jouons au chat et à la souris", a-t-il déclaré. "Et cela se termine toujours mal pour la souris." Correction: 14 février 2020
Une version antérieure de cet article a mal identifié Pedro Lopes de l'Université de Chicago. Il est professeur adjoint, pas étudiant diplômé.
À
l’heure où la technologie 5G commence son déploiement, les
discussions autour de son successeur s'ouvrent déjà un peu partout dans
le monde.
Après le Japon et la Corée, c’est au tour de la Chine d’annoncer son intention d’investir dans le futur standard de communication sans‑fil, la 6G.
La Chine annonce pour la 6G un débit 8 000 fois plus rapide que la 5G
Selon leHidustan Times,
le Ministère chinois de la Science et de la Technologie se prépare avec
un plan pour les prochaines années. Le pays annonce déjà des vitesses
de téléchargement atteignant 1 000 Go/seconde, soit 8 000 fois plus
rapide que ce que peut faire la 5G (!).
La parole au Dr Mahyar Shirvanimoghaddam de l’université de Sydney
Tout cela n’est pour l’instant que théorique, et selon le Dr Mahyar
Shirvanimoghaddam de l’université de Sydney, pour réaliser ce rêve, de
gros progrès sont encore à faire dans « la science des matériaux,
l’architecture informatique, la conception de processeurs et
l’utilisation d’énergie. Nous devons penser à des moyens tenables pour
fournir ces appareils sans risquer de brûler la Terre ».
Et d’ajouter que la 6G permettrait aux gens « d’utiliser des appareils directement avec leur cerveau . Rien que ça… La 6G grand public devrait débarquer en 2029 ou 2030 selon les dernières prévisions.
Les détails de 10,6 millions de clients des hôtels MGM publiés en ligne
Sécurité : Ce qui se passe à
Vegas ne reste pas toujours à Vegas. MGM Resorts confirme qu'un
incident de sécurité a eu lieu l'été dernier et a informé les clients
touchés l'année dernière. Mais les données ont été publiées en ligne.
vol identité, vol de donnés, hackers Chintock, hackers, faille,
Les détails personnels de plus de 10,6 millions d'utilisateurs qui ont
séjourné dans les hôtels MGM Resorts ont été publiés sur un forum de
piratage cette semaine.
Outre les détails concernants les touristes et les voyageurs réguliers,
les fichiers divulgués contiennent également des informations
personnelles et de contact pour des célébrités, des PDG de du monde de
la technologie, des journalistes, des représentants du gouvernement et
des employés de certaines des plus grandes sociétés de technologie au
monde.
ZDNet a vérifié l'authenticité des données aujourd'hui, en collaboration avec le chercheur en sécurité à l’origine de Under the Breach, un service de surveillance des fuites de données qui sera bientôt lancé.
Un porte-parole de MGM Resorts a confirmé l'incident par e-mail.
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Les données exposées
Selon
notre analyse, la fuite de données MGM qui a été partagé aujourd'hui
contient des informations personnelles concernant 10 683 188 anciens
clients de l'hôtel.
Les fichiers divulgués contiennent des détails tels que les noms
complets, les adresses personnelles, les numéros de téléphone, les
e-mails et les dates de naissance.
ZDNet
a contacté les anciens clients et a confirmé leur séjour à l'hôtel,
ainsi que leurs dates de passage et l'exactitude des données incluses
dans les fichiers divulgués.
Nous avons obtenu la confirmation des de voyageurs, de
journalistes assistant aux conférences techniques, de PDG assistant aux
réunions d'affaires et de représentants du gouvernement se rendant dans
les succursales de Las Vegas.
MGM Resorts déclare avoir informé ses clients l'année dernière
Une fois les données verifiées, ZDNet a également contacté MGM Resorts.
Une heure après avoir contacté l'entreprise, nous étions en
conférence téléphonique avec l'équipe de sécurité de la chaîne
hôtelière. En quelques heures, l'équipe de MGM Resorts a pu vérifier les
données et les faire remonter à un incident de sécurité passé.
Un porte-parole de MGM a déclaré à ZDNet que les données
partagées en ligne cette semaine provenaient d'un incident de sécurité
survenu l'année dernière.
"L'été dernier, nous avons découvert un accès non autorisé à un serveur
cloud qui contenait une quantité limitée d'informations de anciens
clients de MGM Resorts", a déclaré MGM à ZDNet.
"Nous sommes convaincus qu'aucune donnée financière, de carte de
paiement ou de mot de passe n'a été divulguée dans cette affaire."
La chaîne hôtelière a déclaré avoir informé rapidement tous les clients
de l'hôtel concernés conformément aux lois applicables de l'État.
Bien que nous n'ayons pas été en mesure de retrouver personnellement l'une de ces notifications, certains utilisateurs semblent avoir indiqué en ligne en avoir recue une en août de l'année dernière.
De plus, MGM Resorts nous a dit avoir retenu deux cabinets de
cybersécurité pour mener une enquête interne sur l'exposition des
serveurs l'année dernière.
"Chez MGM Resorts, nous prenons très au sérieux notre responsabilité de
protéger les données des clients, et nous avons renforcé et amélioré la
sécurité de notre réseau pour éviter que cela ne se reproduise", a
déclaré la société.
Un danger potentiel de SIM swapping et de spear-phishing
Cependant, alors que l'incident de sécurité de MGM etait passé sous le
radar l'année dernière, la publication de ce fichier de données sur un
forum de piratage très populaire cette semaine l'a portée à l'attention
de nombreux pirates.
Under the breach, la société qui a repéré cette fuite et informé
la presse, a souligné la nature très sensible de cette fuite de données.
Les données divulguées sont un trésor comprenant les coordonnées
de nombreux utilisateurs de haut niveau, travaillant pour de grandes
entreprises technologiques et des gouvernements du monde entier. Ces
utilisateurs risquent désormais de recevoir des e-mails de spear
phishing et d’être visés par des attaques de Sim Swapping, a déclaré
Under the Breach à ZDNet.
Le PDG de Twitter, Jack Dorsey, la pop star Justin Bieber, et les
responsables du DHS et de la TSA sont quelques-uns des grands noms de
Under the Breach repérés dans les fichiers divulgués.
MGM Resorts a déclaré à ZDNet que les données étaient anciennes.
Nous pouvons confirmer cette déclaration, car parmi tous les clients de
l'hôtel que nous avons appelés aujourd'hui, aucun n'est resté à l'hôtel
après 2017. Certains des numéros de téléphone que nous avons appelés ont
été déconnectés, mais beaucoup étaient également valides et la bonne
personne a répondu au téléphone.
La taille et la gravité de cet incident de sécurité de MGM
Resorts reste dérisoires par rapport à la fuite massive de données qui a touché les hôtels Marriott en 2017,
lorsque les détails de centaines de millions d'utilisateurs ont été
volés par des pirates informatiques soutenus par l'État chinois.
Alors que les autorités enquêtent sur des systèmes de reconnaissance faciale, La Presse
a appris que Bell voulait vendre cette technologie aux entreprises. Si
le géant des télécommunications va de l’avant, ses clients d’affaires
pourraient utiliser son outil haute performance pour identifier et
surveiller des milliers de visages à la minute – dans des hôtels,
épiceries, boutiques, banques, stades ou lieux de travail.
Marie-Claude Malboeuf La Presse
Un outil pour « surveiller les individus »
Malgré
la controverse croissante entourant cette technologie, Bell veut vendre
aux entreprises un système de reconnaissance faciale capable de
vérifier « instantanément » l’identité des gens, de détecter leurs
comportements et de les « suivre en continu ».
La Presse
a appris que le géant des télécommunications avait suggéré à ses
clients d’affaires de l’utiliser pour surveiller et cibler les personnes
qui entrent dans leurs hôtels, épiceries, boutiques, banques, stades ou
lieux de travail.
Sa
technologie « haute performance » capte les visages à l’aide de caméras
et les compare à « une large banque de données archivées », peut-on
lire sur une page du site web de Bell. Cette page en anglais semble non
indexée et ne nous a pas été accessible à partir d’un moteur de
recherche.
Bell
a refusé de nous accorder une entrevue, mais a répondu par courriel
qu’elle « ne propose pas de services de reconnaissance faciale en ce
moment ». Sa page web a été construite à des fins promotionnelles, pour
« déterminer le niveau d’intérêt potentiel de ce service et s’il
pourrait être un produit viable », a écrit la porte-parole
Caroline Audet.
Bell
est présente en télécommunications, en télévision, en radio et en
affichage, et a encaissé 3,25 milliards de profits sur des revenus de
24 milliards en 2018. Si les nombreuses entreprises qu’elle dessert
achetaient massivement son système de reconnaissance faciale, des
milliers de Canadiens pourraient bientôt être surveillés et reconnus
dans toutes sortes de lieux – sans forcément s’en rendre compte ni en
avoir réellement le choix.
« Même
avec un éclairage de bas niveau et avec des données vidéo de faible
qualité, l’analyse vidéo de Bell est capable de compter et de suivre en
continu les personnes et les objets », précise son site. Le système
d’intelligence artificielle envoie des « alertes instantanées » aux
responsables de la sécurité et permet de « prendre des décisions plus
rapides et intelligentes ».
Repérer les clients riches
La
semaine dernière, les commissaires à la protection de la vie privée du
Canada ont fait état de leurs « préoccupations croissantes quant à
l’utilisation de la reconnaissance faciale » et déclenché une enquête
nationale sur l’une de ces technologies, Clearview AI, utilisée par des
centaines de corps policiers, dont certains canadiens.
D’après
une note en petits caractères, masquée par le signe « + » au pied de sa
page web, Bell cherche de son côté à revendre l’outil d’une immense
société japonaise, NEC, qui a entre autres mis au point un système
appelé NeoFace, dès 2002. Il sera employé aux Jeux olympiques de Tokyo
l’été prochain, et permet d’analyser des milliers de visages par minute
pour faire de la surveillance ou du marketing, selon le site web de NEC.
Sur
son propre site, Bell suggère par exemple aux banques d’utiliser la
reconnaissance faciale pour détecter aussi la présence de « déposants
fortunés » et de « clients VIP » afin de leur offrir des avantages. La
même chose est possible dans les hôtels et les boutiques.
À
l’autre extrême, toujours selon son site, l’outil promu par Bell
« détecte les comportements suspects », « surveille les individus »,
repère les gens inscrits sur une liste noire et envoie des « alertes
instantanées » aux responsables de la sécurité. Les indésirables peuvent
ainsi se voir bloquer l’accès à un commerce ou à un guichet automatique
« pour éviter les vols et les pertes ».
Autres
possibilités : « garde[r] en mémoire le nombre, le mouvement et le
comportement des personnes sur plusieurs sites », automatiser l’accès
aux stades (sans billets), mieux répartir le personnel selon
l’achalandage et les files d’attente, etc.
1/6
Sur son
site, NEC vante le fait que la reconnaissance faciale puisse se faire
« sans interagir avec l’individu en train d’être identifié ».
Ce
sont deux Torontois férus de technologie, Sydney Eatz et Richard Trus,
qui ont déniché la page web de Bell et l’ont transmise à La Presse.
Ils se surnomment « la police de l’internet », parce qu’ils ont dénoncé
plusieurs dérives à des médias torontois depuis deux ans. Sydney Eatz a
aussi déposé un mémoire sur Google devant un comité de la Chambre des
communes.
« Facebook
a dû payer 550 millions de dollars US pour régler hors cours un recours
collectif, après avoir utilisé la reconnaissance faciale aux dépens de
la vie privée, a-t-elle dit à La Presse en entrevue. Ça démontre que faire de la reconnaissance faciale sans obtenir le consentement des gens a un coût. »
Pire que la police
Le projet de Bell inquiète les défenseurs et les experts de la vie privée joints par La Presse.
« Jusqu’à
récemment, l’identification biométrique était limitée à la police dans
le cadre d’enquêtes criminelles, mais maintenant, c’est en train d’être
généralisé un peu partout », dit Dominique Peschard, porte-parole de la
Ligue des droits et libertés.
En
plus de jumeler les visages, le système promu par Bell suggère des
décisions aux employés des entreprises qui en feraient usage. « Mais ces
algorithmes sont secrets et on ne sait pas comment ils fonctionnent,
souligne M. Peschard. La personne ne sait donc pas selon quel critère
elle a été jugée, pourquoi telle décision a été prise. »
Les
commissaires à la vie privée du Canada commencent enfin à se rendre
compte des dangers de ces technologies et à lancer des consultations,
dit-il.
En attendant, c’est le “free
for all”, les entreprises profitent du vide. Ça prend un moratoire
jusqu’à ce qu’on ait adapté nos lois pour se protéger contre les abus
potentiels.
Dominique Peschard, porte-parole de la Ligue de protection des droits et libertés
Pour
Dominic Martin, spécialiste de l’éthique de l’intelligence artificielle
et de la gestion de l’éthique en entreprise, « il faut fixer les
conditions d’utilisation et instaurer des moyens de contrôle, parce que
la reconnaissance faciale a le potentiel de mener à des écarts éthiques
importants ». Il faut résoudre plusieurs questions de toute urgence,
précise le professeur de l’Université du Québec à Montréal. Jusqu’où
va-t-on aller dans l’enregistrement des moindres faits et gestes d’un
individu ? Avec quoi va-t-on recouper ces images ? Et à qui on va vendre
le tout ?
Autre
écueil : lors de tests, des outils de reconnaissance faciale ont fait
plus d’erreurs lorsqu’ils analysaient les images de personnes à la peau
foncée. Ce qui augmente le risque de les confondre avec un suspect
fiché – comme un voleur à l’étalage –, avec la discrimination et les
ennuis que cela suppose (1).
L’outil
proposé par Bell s’est classé parmi les plus performants lors de tests
organisés par l’industrie. Mais à Londres, où la police l’utilise depuis
2016 pour filmer les rues et repérer les gens inscrits sur une liste
noire, seulement 19 % des 42 personnes signalées par l’algorithme
correspondaient vraiment à leur « sosie » fiché, selon une étude de
l’Université d’Essex, commandée par le gouvernement britannique et
publiée en 2019.
Plus libres que la police
« Si
on ne fixe pas de limites, les entreprises pourraient devenir des
enquêteurs automatiques, se faire justice à elles-mêmes ou faire
d’immenses parties de pêche. Elles auront les coudées plus franches que
la police, prévient Pierre Trudel, professeur de droit de l’information
et du cyberespace à l’Université de Montréal. Au Canada, la police ne
peut filmer vos allées et venues sans avoir demandé une autorisation
judiciaire ni filmer tout le monde au cas où elle trouverait quelque
chose. »
Le potentiel d’intrusion est
considérable. Le législateur doit courir pour faire du rattrapage, car
il y a un défaut affligeant d’encadrement.
Pierre Trudel, professeur de droit de l’information et du cyberespace à l’Université de Montréal
La
Commission d’accès à l’information du Québec (CAI) dit prendre le
déploiement de la reconnaissance faciale « très au sérieux ». « On suit
la situation de très près et ça fait des années qu’on suggère
d’actualiser la loi pour que la biométrie soit plus balisée », a dit en
entrevue la porte-parole de l’organisme, Isabelle Gosselin.
Quiconque
achèterait la technologie proposée par Bell devrait obligatoirement
s’inscrire au Registre des déclarations des banques de mesures
biométriques de la CAI, précise-t-elle, car la Loi sur les technologies
de l’information l’exige.
Les
fournisseurs doivent pour leur part respecter les lois sur la
protection des renseignements personnels – en obtenant par exemple le
consentement des cibles et en agissant « par nécessité ». « Et on ose
tenir pour acquis qu’ils le font », avance Mme Gosselin.
(1)
Les personnes d’origine afro-américaine ou asiatique ont entre 10 et
100 fois plus de risques d’être reconnues erronément par les algorithmes
de reconnaissance faciale que les Caucasiens, selon un rapport
d’évaluation du National Institute of Standards and Technology, basé sur
des tests réalisés sur 189 logiciels. Le taux d’erreur est encore plus
élevé lorsqu’il s’agit d’Afro-Américaines.
De l’inconnu et des craintes
Comment
se déploie de manière très concrète la reconnaissance faciale dans les
entreprises canadiennes ? Le point en six questions.
Les entreprises doivent-elles obtenir notre consentement pour nous identifier avec des caméras ?
Oui, répond Isabelle Gosselin, porte-parole de la Commission québécoise d’accès à l’information.
Mais
la possibilité de refuser son consentement est souvent « ténue ou
pratiquement inexistante », nuance Dominic Martin, spécialiste de
l’éthique de l’intelligence artificielle et de la gestion de l’éthique
en entreprise.
« Quand
il y a des caméras dans l’environnement, on ne peut pas les éteindre.
Il faudrait carrément cesser de fréquenter certains lieux ou quitter son
emploi pour ne pas faire l’objet d’une surveillance accrue », souligne
le professeur qui enseigne à l’Université du Québec à Montréal.
Combien d'entreprises utilisent la reconnaissance faciale au pays ?
Dans
les autres provinces, on l’ignore. Environ 16 % des magasins Canadian
Tire qui y sont établis s’en servent déjà pour lutter contre le vol à
l’étalage, selon un reportage publié en février 2019 par CTV News. Et
une chaîne d’alimentation présente en Ontario et en Colombie-Britannique
a déclaré en novembre qu’elle ferait payer ses clients avec leur visage
pour accélérer leur passage à la caisse.
Au
Québec, la loi oblige à déclarer toute banque de données biométriques à
la Commission d’accès à l’information, et neuf entreprises ont indiqué
faire de la reconnaissance faciale, révèle l’organisme. La plus connue,
Master Card, dit employer cette technologie pour identifier la
clientèle. Les autres entreprises l’utilisent pour gérer les accès aux
bureaux, les présences ou le traitement de la paie.
Qu'arrive-t-il des données biométriques obtenues ?
Mystère,
puisque ni Québec ni Ottawa n’ont encore adopté de loi sur le sujet,
malgré les pressions croissantes, indique Pierre Trudel, professeur de
droit à l’Université de Montréal.
« Proposera-t-on
ces images à quelqu’un souhaitant nous traquer pour d’autres raisons ?
Les raisons possibles sont infinies, et c’est ça qui devient un gros
enjeu », dit le chercheur, qui s’intéresse entre autres à la loi sur les
télécommunications et aux objets connectés.
« On
ne veut pas qu’un système comme celui-là finisse par servir à des fins
d’assurances. On ne veut pas entendre : “Non, on ne vous assurera pas,
parce que d’après nos données, on vous voit aller dans les bars tous les
soirs et rentrer tard…” »
Comment se défendre en cas d'abus ?
Pour
l’instant, il faudrait invoquer le Code civil du Québec et la Charte
québécoise des droits et libertés, qui interdisent de violer la vie
privée sans motif sérieux, explique le professeur Trudel. Mais les
tribunaux n’ont pas encore établi comment ils s’appliquent aux systèmes
de reconnaissance faciale.
« S’ils
servent à assurer la sécurité dans un évènement public, on pourrait
peut-être argumenter que le motif est raisonnable. Mais si c’est pour
savoir si vous êtes un bon client à l’hôtel, on est plutôt dans le
marketing… »
Il
est souvent possible de filmer pour éviter les vols, à condition que la
surveillance soit annoncée. Mais les caméras n’étaient
traditionnellement pas branchées à un système de reconnaissance
faciale – capable d’entraîner l’exclusion d’un délinquant de toute une
chaîne de magasins, sans pardon possible.
« La
question qui se pose, c’est : est-ce un mécanisme disproportionné
compte tenu de la finalité ? demande M. Trudel. Il va falloir que l’État
intervienne. Le marché joue à l’encontre des droits fondamentaux. »
Que sait-on au sujet de l'outil japonais que Bell a vanté à ses clients ?
Il
n’a pas fait la manchette, mais le système NeoFace, conçu par
l’entreprise japonaise NEC, est partout. Le réseau Star Alliance, auquel
appartient Air Canada, vient de signer un contrat pour le faire
installer et la police de Calgary a indiqué qu’elle l’utilisait déjà,
tout comme des navires de croisière de Disney ou des hôtels en Asie.
Aux
États-Unis, des gouvernements, des universités et des entreprises
l’emploient. Et il permettra d’assurer la sécurité aux Jeux olympiques
de Tokyo.
Est-ce rassurant quant à son déploiement possible au pays ?
Pas
forcément. « Bell doit bien saisir que si elle vend cette solution-là à
des clients, ils vont pouvoir l’utiliser de toutes sortes de façons
après », prévient le professeur d’éthique des affaires Dominic Martin.
Le
géant des télécommunications s’associe à des tiers pour offrir des
services spécialisés, parce que son « objectif premier est la
connectivité réseau », selon un courriel que sa porte-parole Caroline
Audet a envoyé à La Presse.
Le
professeur Martin s’interroge néanmoins : « À la place de Bell, je me
demanderais jusqu’à quel point ça cadre dans mon modèle d’affaires,
sachant que de gros joueurs comme Google et Facebook ont officiellement
mis la pédale de frein à cause des possibles débordements éthiques de
cette technologie-là. »
"Le SRAS-CoV,venait d'une chauve-souris Chinoise !"
Le SRAS-CoV,venait d’une chauve-souris Chinoise ! Et pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois
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« Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois »
Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois
L’épidémie de coronavirus est partie d’un marché à Wuhan en Chine.
C’était aussi le cas pour le terrible SRAS en 2003, car les «wet
markets» asiatiques réunissent toutes les conditions pour le passage
d’un virus de l’animal à l’Homme.
Staff Photographer / ReutersLe marché de Qingping à Guangzhou, en
Chine, l’un des nombreux « wet markets » asiatiques où l’on peut acheter
des animaux vivants, afin de les préparer pour le dîner plus tard.
C’est dans un de ces marchés qu’aurait émergé le nouveau coronavirus.
L’épidémie s’accélère de jour en jour. Le nouveau coronavirus qui a
émergé dans un marché en Chine fin 2019 a contaminé plus de 400
personnes et fait plusieurs morts, a-t-on appris ce mercredi 22 janvier.
Certains pays, dont les États-Unis, ont identifié des cas sur leur
territoire.
Il ne faut pour autant pas céder à la panique, car le virus semble
pour l’instant avoir un faible taux de contamination et de mortalité.
Mais les institutions de santé publique sont évidemment en état d’alerte
afin d’endiguer ce nouveau coronavirus, baptisé 2019-nCov, car elles
craignent un risque de mutation.
Surtout, l’OMS souhaite éviter à tout pris un scénario similaire à
2003 où un autre coronavirus, le SRAS-CoV, avait contaminé 8000
personnes dans 37 pays, en tuant 774. Le tout en l’espace de neuf mois.
Le SRAS-CoV était lui aussi parti de Chine. Et il avait sûrement lui
aussi contaminé ses premiers humains dans un marché. On soupçonne
également que le premier lieu de contamination de certaines grippes
aviaires soit un marché chinois. Et cela n’a rien d’un hasard: ces
lieux, appelés «wet market», cochent toutes les cases permettant à une
épidémie de démarrer.
Un hôte intermédiaire
Pour bien comprendre, il faut déjà savoir que les coronavirus sont à
l’origine des virus qui se trouvent chez les animaux. En général, il y a
une espèce, que l’on appelle «réservoir», qui est contaminée par le
virus. «La plupart du temps, ce sont des chauves-souris asymptomatiques,
elles sont porteuses du virus, mais pas malades», explique au HuffPost Éric D’Ortenzio, coordinateur scientifique pour l’Inserm, spécialiste des maladies infectieuses émergentes.
Le problème, c’est donc quand ce virus arrive à «sauter» vers une
autre espèce, pour laquelle il est nuisible. «Mais souvent, le virus ne
saute pas directement du réservoir à l’Homme, il faut un hôte
intermédiaire, un autre animal», précise le docteur. «Parfois, il y a
une mutation du virus entre la chauve-souris et l’hôte intermédiaire qui
fait qu’il devient transmissible à l’Homme».
Pour le SRAS-CoV, c’était la «civette palmiste», un petit mammifère
sauvage dont les Chinois raffolent. Pour faire simple, ce que l’on
pense, c’est que le virus est passé d’une chauve-souris à une civette où
il a muté, puis à l’Homme. Et ce contact aurait eu lieu dans un «wet
market». AFPLe marché de Wuhan, un «wet market» d’où est partie
l’épidémie du nouveau coronavirus.
Ces marchés chinois et asiatiques ont une particularité: on y vend
très souvent des animaux vivants, y compris des animaux sauvages. C’est
une coutume dans beaucoup de pays d’Asie, rappelle Bloomberg,
qui permet de s’assurer de la qualité de l’animal et de sa fraîcheur.
«On a tous les éléments réunis dans ces marchés, car il y a un brassage
d’animaux et un contact entre animaux et personnes», précise Éric
D’Ortenzio.
Si les «wet markets» chinois ont vu l’émergence de plusieurs virus,
ce ne sont pas les seuls à fonctionner ainsi en Asie, loin de là. Une étude
de 2012 au Laos montrait que sur les dizaines de marchés de ce type,
des milliers d’animaux, parfois sauvages et même protégés, étaient
vendus. Souvent avec des conditions sanitaires déplorables: seuls 4
d’entre eux disposaient d’eau courante.
Le marché de Wuhan au centre de l’épidémie
Pour l’épidémie actuelle, c’est le marché de Wuhan en Chine qui est
le principal accusé. «Les premiers malades ont visité ce marché de
poissons, mais qui vend aussi d’autres animaux», explique-t-il. Selon
CNN, ce marché vendait des animaux vivants et morts. Y compris des
civettes palmistes, dont la vente est pourtant interdite en Chine depuis
l’épidémie du SRAS en 2003, au vu des images obtenues par la chaîne
d’information. L’OMS recommande d’ailleurs,
en raison de la découverte de 2019-nCov, d’éviter ce type de marchés
pour les personnes à risque et, pour les autres, d’éviter de toucher le
nez, les yeux ou la bouche d’animaux et de bien se laver les mains après
avoir été dans un «wet market».
«Pour l’instant, on ne sait pas quel est le réservoir ni l’hôte
intermédiaire de ce coronavirus», rappelle Éric D’Ortenzio. Le marché de
Wuhan a été fermé au public le
1er janvier et des analyses sur des animaux vendus sur place sont en
cours pour essayer de trouver l’hôte intermédiaire de ce nouveau
coronavirus, qui pourrait donc avoir été un animal stocké dans le
marché. Mais il faudra encore attendre un peu pour avoir des réponses
définitives.