Des Canadiens dans le collimateur de Revenu Canada
OTTAWA - Un comité de la Chambre des communes a lancé une enquête officielle lundi au sujet d’allégations selon lesquelles des centaines de Canadiens ont caché des millions $ dans des banques extraterritoriales pour mettre leur fortune à l’abri du fisc canadien.
« Nous craignons que le gouvernement n'ait pas agi de façon plus agressive à ce sujet », a déclaré le porte-parole libéral des Finances, Scott Brison.
Le porte-parole du Bloc québécois en matière de Finances, Daniel Paillé, a déclaré que les contribuables avaient droit au respect et que le fédéral devait donner davantage qu’une tape sur les doigts aux fraudeurs de la sorte. «S'ils sont reconnus coupables, ces personnes doivent être emprisonnées », dit-il.
Les députés de tous les partis ont appuyé lundi au Comité des finances une motion du Bloc québécois pour la tenue d’une enquête, après que Revenu Canada ait confirmé son intention de faire une vérification auprès de 1000 Canadiens qui seraient détenteurs de comptes bancaires en Suisse qui seraient administrés par la Banque HSBC.
« Il pourrait y avoir plus de Canadiens, il pourrait y en avoir moins», a déclaré le porte-parole de l'Agence du revenu du Canada Philippe Brideau.
Les autorités canadiennes ne font que commencer à passer au peigne fin une liste qu'ils ont récemment reçue de la France grâce à un dénonciateur de la HSBC, qui se demandait si les comptes suisses n’étaient pas utilisés pour échapper à l’impôt.
Selon une enquête menée par CBC et le Globe and Mail, les informations ont aidé les Français à récupérer 500 millions d’euros en arriérés d’impôts.
M. Brideau a déclaré que l’Agence du revenu du Canada avait commencé à vérifier les comptes les plus importants et qu’elle en était encore à « évaluer ses options » en ce qui concerne le partage des données avec les provinces.
La porte-parole néo-démocrate en matière de revenu, Carol Hughes, soutient que l’évasion fiscale atteint maintenant la somme de 88 milliards $, alors même que les conservateurs ont annoncé la suppression de 198 postes à l’Agence du revenu au cours des trois prochaines années.
« Il y a des gens qui évitent de payer l’impôt et au même moment, le gouvernement coupe dans le personnel de l’Agence de revenu. C’est un non-sens », a dénoncé la députée.REF.: