| ||
QUÉBEC - Le collecteur de fonds libéral Charles Rondeau aurait eu un accès privilégié au cabinet du premier ministre Jean Charest, en 2003-2004, c’est-à-dire au moment où Marc Bellemare était ministre de la Justice, a appris le Journal de Québec.
Marc Bellemare affirme avoir fait l’objet de pression indue de la part du grand argentier du Parti libéral du Québec, Charles Rondeau, pour la nomination du juge en chef adjoint, Michel Simard.
D’après les documents obtenus par le Journal, M. Rondeau se serait rendu à plus de 20 reprises au cabinet du premier ministre à Québec, à quelques pas de l’Assemblée nationale, de la fin août 2003 à la mi-mars 2004.
Des visites les jours de nominations
Dans la majorité des cas, c’était Chantal Landry, la responsable des nominations au cabinet de Jean Charest, qu’il venait voir, des rencontres qui duraient souvent plusieurs heures. La presque totalité des visites de Charles Rondeau au cabinet du premier ministre correspondent aux journées où le conseil des ministres a procédé à des nominations.
Dans son témoignage devant la commission Bastarache, l’ex-ministre de la Justice a indiqué que le collecteur de fonds en question lui aurait fait des pressions pour qu’il nomme Michel Simard juge en chef adjoint à la Cour du Québec.
Lors d’une rencontre avec son chef le 2 septembre 2003, Marc Bellemare aurait fait part de cette situation à Jean Charest, qui lui aurait dit de faire ce que lui demandait M. Rondeau. Le lendemain, à savoir le 3 septembre 2003, M. Rondeau s’est rendu au bureau du premier ministre pour y voir Chantal Landry.
Le collecteur de fonds libéral s’est également rendu au bureau de Jean Charest le 5 novembre 2003, le jour où a été nommé Michel Simard au poste de juge en chef adjoint à la Cour du Québec.