Dans son livre Le totalitarisme pervers, le philosophe Alain Deneault s'interroge sur le pouvoir des multinationales, qui surpasse bien souvent celui des États. Il met en lumière l'ampleur de cet empire économique qui échappe à toute forme de contrôle.
« Les multinationales ne sont plus des entreprises, elles sont devenues des pouvoirs », soutient Alain Deneault. « Nous sommes confrontés à des multinationales qui se présentent comme des pouvoirs capables de financer les universités, de financer des programmes sociaux, de faire du lobbying, de négocier des accords sur le climat », précise-t-il.
Il va encore plus loin en affirmant que ces multinationales ont une sorte de « pouvoir sociologique sur le comportement des peuples », qu’elles influencent notre mode de vie.
Pour le philosophe, la source de ce pouvoir inégalé se trouve dans la nature même de ces entreprises qui n’ont pas de frontières : « Un État n’a de prérogative que sur son territoire. Une multinationale existe dans plusieurs États simultanément, de sorte qu’elle développe à travers ces États une sorte de pouvoir transversal qui lui permet de jouer les États les uns contre les autres et de régner sur eux. »
Alain Deneault rappelle que la consommation, le fait d’acheter leurs produits et services ou non, est la seule forme de contrôle que la population peut avoir sur ces multinationales.Comment des pouvoirs, qui agissent dans des secteurs aussi névralgiques que l’agroalimentaire, la pharmaceutique, l’énergie, les transports, les mines, peuvent-ils agir sans contre-pouvoir, sans contrôle public, sans contrôle civique?
La petite histoire des multinationales
Le philosophe raconte que c’est dans le secteur énergétique qu’on a vu apparaître les premières multinationales, à l’époque des deux grandes guerres mondiales. « Les États européens ont compris que, pour gagner une guerre, il leur fallait s’approvisionner », explique-t-il.
Pour assurer leur approvisionnement en pétrole, les puissances européennes ont créé des sociétés dans un cartel au Proche-Orient. « C’est ainsi qu’est né l’Irak », mentionne Alain Deneault. Déjà, à cette époque, plusieurs personnes sentaient qu’il y avait un risque à créer des entités qui avaient un tel pouvoir à l’échelle mondiale sans être encadrées.
Le rôle des paradis fiscaux
Selon Alain Deneault, les paradis fiscaux facilitent grandement le jeu des multinationales.
« Vous et moi, nous ne pouvons pas demander à notre employeur de déposer notre chèque de paie au Belize, mais les entreprises, elles, peuvent inviter leurs clients à régler des factures à la Barbade », précise-t-il.
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A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !