Rechercher sur ce blogue

jeudi 9 décembre 2010

Pauvreté: Pauvres même avec un boulot ?

Pauvreté - Pauvres même avec un boulot
Sylvie Rochette voit de plus en plus de travailleurs parmi sa clientèle défavorisée.
© Dany Doucet

L'inflation a dépassé les augmentations de salaire, ces dernières années, si bien que les banques alimentaires reçoivent de plus en plus de travailleurs incapables de joindre les deux bouts.

Il ne faut plus nécessairement être sans emploi pour demander la charité, à Montréal.

Parfois, ils sont même les deux parents d'une petite famille de deux ou trois enfants à travailler à petits salaires et à ne plus boucler leurs fins de mois.

«C'est une clientèle en hausse de 25 %, du monde qu'on ne voyait pas avant», observe Sylvie Rochette, directrice générale du Regroupement des Magasins-Partage de l'île de Montréal.

Cet organisme distribuera l'équivalent de 6 000 paniers d'épicerie, dans ses 18 points d'accueil, à compter de la mi-décembre.

Pour avoir droit d'y faire son épicerie de Noël, moyennant 10 % du coût, chaque personne doit s'inscrire au préalable, ainsi l'organisme a une bonne idée quant à qui elle a affaire.

Un problème profond

Les travailleurs qui ne joignent plus les deux bouts sont symptomatiques d'un grave problème de société, selon Mme Rochette.

C'est tellement vrai qu'une anthropologue a pris contact avec l'organisme pour étudier le sujet.

«C'est signe que la courbe des salaires ne suit pas celle de l'indice des prix et que les travailleurs à petits salaires s'appauvrissent», explique Mme Rochette.

«Juste pour l'épicerie, dit-elle, nous avons connu une hausse des prix de 33 % depuis deux ans.»

Même des ingénieurs

Claude Boisvert, qui administre le Magasin- Partage du quartier Mercier Ouest, soutient ces temps-ci plusieurs travailleurs, hommes et femmes, et même des professionnels en recherche d'emploi.

«J'ai deux ingénieurs dans ma clientèle, relate- t-il. Les gens qui ont perdu leur emploi ne trouvent pas toujours des gros salaires et doivent se contenter d'emplois à temps partiel ou de plus petits boulots, mais ils ont toujours les mêmes engagements financiers», explique-t-il.

«Donc où coupent-ils ? La seule dépense compressible, dans bien des cas, c'est l'alimentation... »

Finie la crise ?

«On entend souvent dire que la crise économique est finie, mais sur le terrain, nous, ce n'est pas ce qu'on voit», reprend Mme Rochette.

«Ilyadeplusenplusdegensquiontperdu leur emploi et ont dû le remplacer par un autre moins payant, ou à temps partiel.»

«D'ailleurs, dit-elle, les statistiques sur le taux de chômage sont trompeuses parce qu'elles ne reflètent pas la qualité des emplois. On coupe des emplois en deux et on dit qu'il y a un emploi de plus !»

* On peut faire un don pour la campagne de Noël des Magasins-Partage directement sur le site Internet www.rmpim.org

REF.:

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !