Le Big Data, les objets connectés, 
l’impression 3D, les énergies renouvelables et les MOOC sont les cinq 
technologies qui vont changer le destin de l’Humanité dès ces prochaines
 années. Explications
Nous qui avons la chance d’être nés au XXe ou XXIᵉ siècle dans un 
pays dit développé, pensions, en 1960, que les progrès apportés depuis 
deux siècles avec les révolutions industrielles, que ce soit 
l’électricité, le téléphone, la télévision, la voiture, le moteur et des
 milliers d’autres, étaient à nuls autre pareils et que jamais l’être 
humain ne pourrait connaître dans sa seule existence tous les 
bouleversements connus en huit générations par ses Anciens. Et pourtant 
si.
L’adolescent né avec le XXIᵉ siècle, qui a aujourd’hui 15 ans, n’aura
 plus, autour de son lit de mort un seul objet qui sera semblable à ceux
 qui entouraient son berceau. Et pourquoi cela ? Parce que nous 
changeons d’ère.
Jusqu’à ce jour, les progrès accomplis par l’Homme respectaient une 
progression arithmétique comme chaque année nous comptons les uns après 
les autres les jours des mois qui se succèdent.
Mais depuis plus de 50 ans, l’Humanité a changé de paradigme. Elle ne
 compte plus les jours de son destin en ajoutant arithmétiquement les 
nombres les uns après les autres, 1 – 2 – 3 – 4 – 5 … Son potentiel de 
connaissances évolue dorénavant de manière exponentielle.
Si nous prenons un mois de 31 jours comme échelle de référence de la 
vie d’un être humain né (dans un pays développé) en 1965 et qui, 
statistiquement, deviendra centenaire, cet être humain est aujourd’hui, 
alors qu’il a 50 ans, au 15e jour de son mois de vie.
Si les technologies avaient progressé depuis 50 ans au même rythme 
que par le passé, leurs évolutions auraient donc, dans notre exemple, 
été multipliées par 15 dans ce demi-siècle.
Or, en respectant la loi empirique édictée par Gordon Moore, 
co-créateur d’Intel, en 1965, le progrès des technologies n’a pas été 
multiplié par 15 en 50 ans mais par 16.384 (2¹⁴) !
Nous n’en avons pas conscience mais cette loi empirique a bien été 
respectée depuis 50 ans. Les microprocesseurs qui animent notre monde 
aujourd’hui sont 16.000 fois plus performants que les premiers 
microprocesseurs d’Intel !
Mais si je vous disais qu’il vous faudrait porter le nombre à 
1.073.741.824 (1 milliard 73 millions) (2³⁰) dans la 31e case de la vie 
de notre centenaire, en 2065, vous seriez incrédule.
Et pourtant, cette affirmation se révèlera, avec le temps comme réaliste. Depuis l’énoncé de la 
Loi de Moore,
 en 1965, le premier demi-siècle nous paraîtra rapidement lascif quand 
nous constaterons que l’indice totalisant l’ensemble des progrès 
technologiques doublera tous les 3 ans dans les cinquante ans qui 
arrivent.
Très vite, l’ordinateur quantique qui remplacera l’informatique 
binaire actuelle se nourrissant de bits permettra de relever ce 
défi. Cette loi de Moore que nous pensions réservée à l’informatique 
jusqu’à ce jour va dorénavant s’appliquer à de nombreuses autres 
technologies.
Le Big Data qui collationne toutes les données émises par l’Homme ou les machines va suivre la même progression exponentielle.
Toutes les activités qui s’appuient sur le Savoir et qui ont pour 
finalité d’atteindre un coût marginal zéro comme l’affirme 
magistralement Jérémie Rifkin dans son dernier ouvrage, comme l’a fait 
l’informatique avec Internet dans ces 50 dernières années, respecteront 
cette progression exponentielle dans leur développement.
Aujourd’hui, je ne vais aborder, après avoir cité le Big Data, quatre
 de ces nouvelles technologies qui dès ces prochaines années vont 
changer le destin de l’Humanité : les objets connectés, les imprimantes 
3D, les énergies renouvelables et les MOOC.
Depuis une quinzaine d’années, nous entendions parler des 
RFID et 
régulièrement je les citais dans RT Flash. Mais dans ces dernières 
années, ces puces RFID ont fait un bond extraordinaire en sachant 
s’alimenter avec l’énergie des terminaux avec lesquels elles 
communiquent et en voyant leur prix descendre à quelques cents.
Le développement de ces puces RFID que nous appelons maintenant « 
objets connectés » va être si rapide que chaque être humain devrait être
 entouré de 5000 à 7000 objets connectés avant 2030.
Ces objets connectés serviront strictement à tout, que ce soit dans 
notre vie publique ou dans notre vie privée. Comme l’usage du Web 
aujourd’hui, l’usage de ces objets connectés sera totalement gratuit. 
Mais mieux encore, comme les données émises par chaque être humain ou 
par les objets les entourant seront de plus en plus précieuses pour 
préparer l’Avenir et imaginer les produits du Futur,  les GAFA (Google, 
Apple, Facebook, Amazon) ou leurs remplaçants se battront pour nous 
acheter ces données, ce qui apporte de nécessaires revenus à une 
Humanité qui aura perdu par ailleurs des centaines de millions d’emplois
 détruits par une robotisation à outrance.
Dans le développement sidéral que va connaître notre civilisation 
dans ces prochaines années grâce aux objets connectés je ne vais aborder
 qu’un seul sujet : la santé.
En observant les travaux actuellement réalisés par les laboratoires de Google et en décryptant les prédictions de Raymond C. 
Kurzweil,
 l’un de ses directeurs, il n’est pas déraisonnable d’affirmer que les 
nombreuses morts liées, aujourd’hui, au cancer, aux maladies 
cardio-vasculaires, ou maladies dégénératives et bien d’autres maladies,
 devraient avoir presque totalement disparu à l’échéance d’une 
génération. Pourquoi cela ?
Parce que la médecine curative actuelle (qui traite une maladie 
seulement lorsque celle-ci s’est déclarée) aura été remplacée grâce aux 
objets connectés par une médecine prédictive.
Il suffira que quelques cellules dans un organisme soient atteintes 
par un cancer, alors qu’aujourd’hui il en faut des millions sinon des 
centaines de millions pour les déceler, pour qu’immédiatement le système
 automatisé qui surveille la santé de chacun avec des objets connectés 
vous conseillera (vous obligera ?) d’aller voir immédiatement un 
spécialiste qui, avec des nanostructures, vous détruira aussi facilement
 ces cellules cancéreuses qu’on le fait aujourd’hui pour les bacilles 
avec un antibiotique.
Il en sera de même avec les maladies cardio-vasculaires et bien 
d’autres maladies évoluant aujourd’hui sans bruit pendant des années et 
qui, maintenant, grâce à des « objets connectés » qui très tôt 
détecteront de faibles signaux de souffrance, indétectable avec nos 
outils actuels de surveillance et d’analyse, permettront de prendre, à 
temps, toutes les mesures qui élimineront toutes les évolutions fatales.
 Si ces « objets connectés » avaient existé il y a seulement quelques 
courtes années, notre ami Jean-Michel Billaut, n’aurait pas eu à 
souffrir d’une rupture d’anévrisme poplité.
Certes, l’Homme devra continuer à se battre pour découvrir toutes les
 démarches curatives pour tous ceux qui ayant échappé ou s’étant dérobés
 à la surveillance des « objets connectés » continueront à souffrir de 
cancers, de maladies cardio-vasculaires ou de toute autre maladie.
Mais il faut avoir bien conscience que le sort de l’Humanité passe 
bien à cette médecine prédictive et non par la seule médecine curative 
telle que la pratiquent aujourd’hui les pays les plus riches car, dans 
un demi-siècle, avec les 9 milliards de terriens, l’Humanité n’aurait 
pas la capacité financière de faire face à un tel défi.
Abordons, maintenant, une autre technologie qui elle aussi va changer l’avenir de l’Humanité : 
l’impression 3D.
Cette impression 3D va devoir très prochainement changer de nom tant 
elle va de moins en moins ressembler à notre vieille imprimante papier 
pour, de plus en plus, faire penser à l’image de la création du premier 
Homme dans la Genèse telle que l’a génialement imaginée Michel Ange dans
 son immortelle fresque de la Chapelle Sixtine.
L’impression 3D va connaître le même développement exponentiel que celui du « personal computer » (PC) depuis 40 ans.
Comme pour l’informatique, les technologies des imprimantes 3D vont 
tendre vers un coût marginal zéro. Les « makers » qui se comptent déjà 
en centaines de milliers à la surface de la Terre (les premières années 
du développement exponentiel d’une nouvelle technologie sont quasi 
invisibles pour le commun des mortels !) n’ont pas répété la malheureuse
 erreur des débuts de l’informatique avec des operating systems (OS) 
propriétaires. Ils ont choisi, dès l’origine, de partager 
universellement toutes leurs connaissances au travers de logiciels 
ouverts.
Les progrès de cette technologie révolutionnaire vont être 
foudroyants. On a déjà su reconstituer l’exact visage d’une personne 
horriblement défigurée par un accident et les chercheurs ont déjà su 
fabriquer des objets complexes faisant appel à de nombreux composants 
différents. Ces technologies qui permettront à terme de tout faire en 
partant de rien vont ouvrir des champs encore inconnus à l’imagination 
de l’Homme.
Pourquoi, ces imprimantes 3D vont-elles prendre une importance si grande ?
Tout d’abord parce que leur mode de production totalement automatisé repose sur une méthode additive et non soustractive.
Ainsi, aujourd’hui, pour fabriquer un meuble il faut abattre un 
arbre, en couper les branches, enlever l’écorce et le débiter en 
planches. Il faut ensuite raboter ces planches et les découper pour en 
faire toutes les pièces du meuble. Quant à la fin de la fabrication le 
bilan est dressé, nous constatons que seuls 10 % de l’arbre ont été 
utilisés pour fabriquer le meuble et que quelque 90 % ont été soit 
jetés, soit sous-utilisés.
Avec une Terre qui n’a pas les capacités naturelles d’accueillir 9 
milliards d’êtres humains, avec leurs gaspillages actuels, il est grand 
temps d’imaginer et fabriquer des produits qui n’utiliseront qu’un 
strict minimum de ressources naturelles.
De plus, avec la mondialisation intégrale des process de production 
de ces imprimantes 3D, nous pourrons fabriquer n’importe où dans le 
Monde n’importe quel objet. Il suffira que vous ayez eu la précaution de
 prendre la photo 3D (la photo du Futur) de tout objet vous entourant 
pour qu’immédiatement vous le reproduisiez dans votre Fab-Lab personnel 
et ce pour un coût très proche de zéro.
Ainsi, même si vous cassez une belle assiette ancienne de 
belle-maman, vous pourrez en « fabriquer » une nouvelle avant même que 
votre épouse soit de retour !
Avec ces nouvelles technologies d’impression 3D, il sera devenu 
absurde de fabriquer à l’autre bout du monde, en Chine par exemple, des 
objets dont les prix ne feront que décroître alors qu’il vous faudrait 
des centaines de kilos de CO² pour les faire transporter jusqu’à vous.
Les objets les plus complexes à reproduire se feront dans des Fab-Lab
 départementaux qui ne seront jamais à plus d’une journée de cheval de 
votre domicile comme disaient les révolutionnaires en 1790…
Mais dans votre propre unité urbaine, il y aura des Fab-Lab qui 
pourront fabriquer 90 % des objets vous environnant. Chez vous, si vous 
le voulez,  vous pourrez même avoir des imprimantes 3D qui pourront 
reproduire la moitié des objets meublant votre intérieur.
Avez-vous bien conscience, vous qui me lisez en cette année 2015, que
 des Chinois viennent de fabriquer, en une journée, la première maison 
entièrement fabriquée par une monumentale imprimante 3D et ce pour moins
 de 300 € ?
Parlons maintenant d’une autre technologie qui, elle aussi, va changer le destin du Monde.
Après des millénaires et des millénaires d’adoration, l’Homme va 
enfin utiliser le Soleil pour en capter une partie de l’énergie qu’il 
envoie à notre Terre depuis des milliards d’années pour se fournir 
totalement en énergie. Les meilleurs spécialistes ont calculé qu’
il 
suffirait à l’Homme de capter seulement 10 % de l’énergie envoyée par le
 Soleil pour subvenir à tous ses besoins.
Comme cette énergie reçue du Soleil est gratuite et restera gratuite,
 ceci signifie qu’à terme, à court terme (20 ans) devrais-je même dire 
avec la courbe exponentielle que va suivre son utilisation, l’énergie 
utilisée par l’Homme sera quasi gratuite. Sans bruit, le rendement des 
panneaux photovoltaïques a respecté la Loi de Moore depuis 20 ans et 
devrait encore la respecter pendant ces prochaines décennies.
Avec la 
gestion globale de l’énergie grâce au « smart grid » qui 
révolutionnera autant le monde qu’Internet et le Web en permettant à 
chacun, à chaque instant, de distribuer et de recevoir toute l’énergie 
qu’il aura en surplus ou dont il aura besoin.
Cette énergie à un coût marginal zéro sera un élément fondamental de pacification de l’ensemble de notre Planète.
Avant de conclure, abordons un dernier sujet qui va dorénavant 
dominer tout ce que je viens de traiter et qui va accélérer de façon 
exponentielle les mutations de l’humanité :
 les MOOC (Massive Open 
Online Course) que l’on peut traduire par « Cours en ligne ouvert et 
massif ».
Jusqu’à maintenant, seule une partie de l’Humanité a pu accéder au 
Savoir. Ce qui signifie que tous les autres seraient commandés par les 
robots de demain et ne pourraient en rien les dominer.
Maintenant, alors que les plus grands cours magistraux pourront être 
accessibles gratuitement, grâce aux MOOC, à tous les habitants de notre 
Terre, nous allons assister dès ces prochaines années à une réelle 
explosion de l’intelligence collective et individuelle de l’Humanité.
Les innovations comme les découvertes fondamentales vont éclore par 
milliers et nous allons assister, avec la traduction automatique dans 
toutes les langues, à un foisonnement encore difficilement imaginable 
aujourd’hui de nouveautés qui vont révolutionner tous les secteurs de 
l’activité humaine et toutes nos connaissances.
Ainsi, ce changement de paradigme qui voulait depuis des millénaires 
que l’évolution suive une progression arithmétique, et qui maintenant va
 se transformer en progression exponentielle, va avoir des conséquences 
fondamentales encore insoupçonnées. Ainsi l’Homme, lui-même, va plus 
évoluer dans ce prochain siècle qu’il n’a pu le faire, génération après 
génération, depuis des millions d’années. Cette mutation sera liée au 
fait que les mutations génétiques seront, elles-aussi, soumises à cette 
courbe exponentielle qui soutient mon raisonnement depuis le début de 
cet édito.
C’est dans cette mutation que réside, sans conteste, le plus grand défi auquel l’Homme va devoir faire face depuis son origine.
Les scientifiques voyant arriver ce bouleversement fondamental 
commencent à spéculer sur le fonctionnement du cerveau humain. Ils 
affirment que notre cerveau fonctionne avec des lois respectant la 
physique quantique, ce qui expliquerait que certains génies soient 
capables d’imaginer en quelques instants des situations que tous les 
ordinateurs de ce jour réunis en un seul ensemble ne pourraient même ne 
pas encore approcher.
Il est nécessaire que cette spéculation devienne une réalité car, 
sans cela, dans des temps maintenant très courts, l’intelligence humaine
 pourrait être dépassée par la machine que nous aurions inventée.
Mais il est vrai que l’Imagination et l’Amour sont incommensurables 
et que ces sentiments, qui n’appartiendront pour des millénaires encore 
qu’à l’Homme, n’auront rien à craindre de toute progression 
exponentielle.
Source.: 
RTflash, cet article est aussi sur Übergizmo France avec
 l’aimable autorisation de René TRÉGOUËT, Sénateur Honoraire et 
fondateur du Groupe de Prospective du Sénat de la République Française.