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dimanche 5 octobre 2025

 Maître spirituel Eckhart Tolle : METTEZ FIN À L’ILLUSION QU’EST LE TEMPS.




QUESTION : Il semble presque impossible de se dissocier du mental. Nous y sommes tous plongés. Comment apprendre à un poisson à voler ?




ECKHART TOLLE : La clé, c’est de mettre fin à l’illusion du temps, parce que le temps et le mental sont indissociables. Si vous éliminez le temps du mental, celui-ci s’arrête. Sauf si vous choisissez de vous en servir. 


Quand vous êtes identifié au mental, vous êtes prisonnier du temps et une compulsion vous incite à vivre presque exclusivement en fonction de la mémoire et de l’anticipation. Ceci génère une préoccupation permanente du passé et du futur, une indisponibilité à honorer et à accueillir l’instant présent, ainsi qu’une incapacité à lui permettre d’être. La compulsion naît du fait que le passé vous confère une identité et que le futur comporte une promesse de salut et de satisfaction, sous une forme ou une autre. Passé et futur sont tous deux des illusions.




QUESTION : Mais sans le sens du temps, comment pourrions-nous fonctionner dans ce monde ? Il n y aurait plus d’objectifs à atteindre. Je ne saurais même plus qui je suis, puisque c’est mon passé qui fait ce que je suis aujourd’hui. Je pense que le temps est quelque chose de très précieux et que nous devons apprendre à nous en servir avec sagesse plutôt que de le gaspiller.




Le temps n’est pas précieux du tout puisqu’il est une illusion. Ce que vous percevez comme tel n’est pas le temps lui-même, mais ce point qui est en dehors du temps, soit le présent. Et l’instant présent est certainement précieux. Plus vous êtes axé sur le temps, c’est-à-dire le passé et le futur, plus vous ratez le présent, la chose la plus précieuse qui soit. Et pourquoi l’est-elle ? Parce qu’elle est l’unique chose qui soit. Parce que c’est tout ce qui existe. L’éternel présent est le creuset au sein duquel toute votre vie se déroule, le seul facteur constant. La vie, c’est maintenant. Il n’y a jamais eu un moment où votre vie ne se déroulait pas « maintenant » et il n’y en aura d’ailleurs jamais. Par ailleurs, l’instant présent est l’unique point de référence qui puisse vous transporter au-delà des frontières limitées du mental. II est votre seul point d’accès au royaume intemporel et sans forme de l’Être.




( RIEN N’EXISTE À PART L’INSTANT PRÉSENT )




QUESTION : Le passé et le futur ne sont-ils pas aussi réels, parfois même plus réels que le présent ? Après tout, le passé définit notre identité ainsi que notre perception et notre comportement dans le présent. Et nos objectifs dans le futur déterminent les actions que nous entreprenons dans le présent.




ECKHART TOLLE : Vous n’avez pas encore saisi l’essence de ce que je dis puisque vous essayez de le comprendre mentalement. Le mental ne peut pas comprendre cela. Vous seul le pouvez. Écoutez simplement ce que je vais dire, s’il vous plaît.




Avez-vous jamais eu une expérience, fait, pensé ou senti quelque chose qui ne se situe pas dans le moment présent ? Pensez-vous que cela puisse vous arriver un jour ? Est-il possible que quelque chose soit en dehors de l’instant présent ? La réponse est évidente, n’est-ce pas ? 


Rien ne s’est jamais produit dans le passé : cela s’est produit dans le présent. Rien ne se produira jamais dans le futur : cela se produira dans le présent. 




Ce que vous considérez comme le passé est le souvenir d’un ancien moment présent mis en mémoire dans l’esprit. Lorsque vous vous souvenez du passé, vous ravivez une mémoire. C’est ce que vous faites maintenant. Le futur est un présent imaginé, une projection du mental. Quand le futur arrive, c’est sous la forme du présent. Lorsque vous pensez au futur, vous le faites dans le présent. De toute évidence, le passé et le futur ne constituent pas des réalités en soi. À l’instar de la lune qui n’émet pas sa propre lumière mais peut seulement refléter la lumière du soleil, le passé et le futur ne sont que de pâles reflets de la lumière, du pouvoir et de la réalité qu’est l’éternel présent. Leur réalité est empruntée au présent. 




Le mental ne peut pas comprendre l’essence de ce que je suis en train de dire. Toutefois, dès que vous la saisissez, il se produit un basculement de la conscience, du mental à l’Être, du temps à la présence. Tout d’un coup, tout semble vivant, irradie d’énergie, s’anime de l’Être.




( Le Pouvoir du moment présent P : 46-47-48 )

samedi 4 octobre 2025

 Maître spirituel Eckhart Tolle : ORIGINE DE LA PEUR.




QUESTION : Vous avez dit que la peur faisait partie de notre souffrance émotionnelle sous-jacente fondamentale. Comment survient-elle et pourquoi y en a-t-il tant dans la vie des gens ? Est-ce qu’un certain degré de peur n’est pas une forme de saine autoprotection ? Si je ne craignais pas le feu, peut-être que j’y mettrais la main et que je m’y brûlerais.




ECKHART TOLLE : La raison pour laquelle vous ne mettez pas la main sur le feu, c’est que vous savez que vous vous brûleriez et non pas que vous en avez peur. Vous n’avez pas besoin de la peur pour éviter le danger inutile ; seul un minimum d’intelligence et de bon sens est nécessaire. Pour ce genre de questions pratiques, il est utile d’appliquer les leçons apprises dans le passé. Par contre, si quelqu’un vous menaçait de vous brûler ou d’être violent à votre égard, vous pourriez éprouver quelque chose ressemblant à de la peur. Il s’agit en fait d’un recul instinctif devant le danger et non pas de l’état psychologique de peur dont nous parlons ici. La peur psychologique n’a rien à voir avec la peur ressentie face à un danger concret, réel et immédiat. La peur psychologique se présente sous une multitude de formes : un malaise, une inquiétude, de l’anxiété, de la nervosité, une tension, de l’appréhension, une phobie, etc. Ce type de peur concerne toujours quelque chose qui pourrait survenir et non pas ce qui est en train d’arriver. Vous êtes dans l’ici-maintenant, tandis que votre mental est dans le futur.




Cela crée un hiatus chargé d’anxiété. Et si vous êtes identifié à votre mental et que vous avez perdu contact avec la puissance et la simplicité de l’instant présent, ce hiatus sera votre fidèle compagnon. Vous pouvez toujours composer avec l’instant présent, mais vous ne pouvez pas le faire avec ce qui n’est qu’une protection du mental. Bref, vous ne pouvez pas composer avec le futur. 




En outre, comme je l’ai déjà souligné, tant que vous êtes identifié à votre mental, l’ego mène votre vie. À cause de sa nature fantomatique et en dépit de mécanismes de défense élaborés, l’ego est très vulnérable et inquiet. Il se sent constamment menacé. Ce qui est d’ailleurs le cas, même si, vu de l’extérieur, il donne l’impression d’être sûr de lui. Alors, rappelez-vous qu’une émotion est une réaction du corps à votre mental. Quel message le corps reçoit-il continuellement de l’ego, ce moi faux et artificiel ? Danger, je suis menacé. Et quelle est l’émotion générée par ce message continuel ? La peur, bien entendu. 




La peur semble avoir bien des causes : une perte, un échec, une blessure, etc. Mais en définitive, toute peur revient à la peur qu’a l’ego de la mort, de l’anéantissement. Pour l’ego, la mort est toujours au détour du chemin. Dans cet état d’identification au mental, la peur de la mort se répercute sur chaque aspect de votre vie. Par exemple, même une chose apparemment aussi insignifiante et « normale » que le besoin compulsif d’avoir raison et de vouloir donner tort à l’autre – en défendant la position mentale à laquelle vous vous êtes identifié – est due à la peur de la mort. Si vous vous identifiez à cette position mentale et que vous ayez tort, le sens de votre moi, qui est fondé sur le mental, est sérieusement menacé d’anéantissement. En tant qu’ego, vous ne pouvez alors vous permettre d’avoir tort, puisque cela signifie mourir. Cet enjeu a engendré des guerres et d’innombrables ruptures. 




Lorsque vous vous serez désidentifié de votre mental, avoir tort ou raison n’aura aucun impact sur le sens que vous avez de votre identité. Et le besoin si fortement compulsif et si profondément inconscient d’avoir raison, qui est une forme de violence, ne sera plus là. Vous pourrez énoncer clairement et fermement la façon dont vous vous sentez ou ce que vous pensez, mais sans agressivité ni en étant sur la défensive. Le sens de votre identité proviendra alors d’un espace intérieur plus profond et plus vrai que le mental. Prenez garde à toute manifestation de défensive chez vous. Que défendez-vous alors ? Une identité illusoire, une représentation mentale, une entité fictive ? En conscientisant ce scénario, en en étant le témoin, vous vous désidentifierez de lui. À la lumière de votre conscience, le scénario inconscient disparaîtra alors rapidement. Ce sera la fin des querelles et des jeux de pouvoir, si corrosifs pour les relations. Le pouvoir sur les autres, c’est de la faiblesse déguisée en force. Le véritable pouvoir est à l’intérieur et il est déjà vôtre. 




Ainsi, quiconque est identifié à son mental et, par conséquent, coupé de son pouvoir véritable, de son moi profond enraciné dans l’Être, sera affligé d’une peur constante. Comme le nombre de gens ayant dépassé le mental est encore extrêmement restreint, on peut tenir pour acquis que presque tous ceux que l’on rencontre ou que l’on connaît vivent dans la peur. Seule l’intensité varie. Elle fluctue entre l’anxiété et la terreur à un bout de l’échelle, et entre un vague malaise et un lointain sentiment de menace à l’autre bout. La plupart des gens n’en prennent conscience que lorsqu’elle prend l’une de ses formes les plus aiguës.




( Le Pouvoir du moment présent P : 40-41-42 )

vendredi 3 octobre 2025

Béni soit cet homme et bénie la femme qui le valorise et l'accompagne de la même manière

 Béni soit cet homme et bénie la femme qui le valorise et l'accompagne de la même manière



Il y a aussi des hommes merveilleux qui arrivent dans notre vie qui te tiennent la main et te disent allez je veux marcher avec toi.


Béni l'homme qui arrive sans mauvaises intentions et honnêtement dans la vie d'une femme...


Celui qui lui donne la sécurité et la fait se sentir belle, sexy, intelligente, qui la rend complice de folies, mais surtout la fait se sentir aimée, respectée et désirée...


Béni cet homme qui lui donne plus d'affection que de problèmes, celui qui gagne sa confiance et est capable de l'aider à rétablir ses blessures...


Celui qui n'arrive pas avec des mensonges ni des trahisons, celui qui sait encore être un gentleman et il est clair que le romantisme ne passe pas mode...


Celui qui ne fait pas pleurer et aide à nettoyer ses larmes, celui qui sait que sa relation est une priorité et la protège comme un trésor...


Cet homme mature qui n'a pas besoin de conquérir des centaines de femmes pour déguiser sa faible estime de soi, parce qu'il sait qu'un véritable homme est capable de transformer sa partenaire en femme, en son amie et en son amante...


Celui qui peut être aussi dur que tendre, aussi passionné que ringard, aussi fou que sain d'esprit...


Béni soit cet homme et bénie la femme qui le valorise et l'accompagne de la même manière, parce qu'ils sauront qu'ils ont trouvé leur âme.


Delphine VAN DAUYANG


Page : Juste une Messagère 

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jeudi 2 octobre 2025

 Maître spirituel Eckhart Tolle : Accepter la souffrance, c’est cheminer vers la mort.

 Maître spirituel Eckhart Tolle : Accepter la souffrance, c’est cheminer vers la mort.




Accepter la souffrance, c’est cheminer vers la mort. Faire face à la souffrance profonde, lui donner la permission d’être, lui accorder votre attention, c’est entrer consciemment dans la mort. Quand vous avez connu cette mort, vous prenez conscience que la mort n’existe pas et qu’il n’y a rien à craindre. Seul l’ego meurt. Imaginez qu’un rayon de soleil ait oublié qu’il fait inséparablement partie du soleil et qu’il se fasse des illusions en croyant devoir lutter pour survivre, devoir se façonner une identité autre que le soleil, et qu’il y tienne dur comme fer. Ne pensez-vous pas que la mort de cette illusion serait incroyablement libératrice ? 




Voulez-vous une mort facile ? Préféreriez-vous mourir sans souffrir, sans agoniser ? Alors laissez le passé mourir à chaque instant et laissez la lumière de votre présence faire disparaître le moi lourd et pris dans le piège du temps que vous pensiez être « vous ».




Par: Maître spirituel Eckhart Tolle

( Le Pouvoir du moment présent P : 212 )

Réactivité et rancune.

Réactivité et rancune.




Alors que les récriminations sont souvent accompagnées de ressentiment, elles peuvent aussi être accompagnées d’une émotion plus forte comme la colère ou toute autre forme de contrariété. La charge énergétique de la plainte est ainsi plus forte, cette dernière se transformant en réactivité, qui est une autre façon que l’ego adopte pour se renforcer. Bien des gens attendent toujours que certaines situations se présentent pour pouvoir réagir, se sentir agacés ou dérangés et il ne leur faut pas grand temps pour en trouver. « C’est scandaleux », disent-ils. « Comment oses-tu... » « Je déteste ça. » Ils ont développé une dépendance à la contrariété et à la colère comme d’autres en développent une aux drogues. En réagissant à ceci ou cela, ils affirment et renforcent le sens de leur identité. 




Le ressentiment qui dure s’appelle rancune. Porter de la rancune en soi, c’est être en permanence « contre » et c’est la raison pour laquelle la rancune constitue une partie significative de l’ego chez bien des gens. Les rancunes collectives peuvent survivre pendant des siècles dans la psyché d’une nation ou d’une tribu et alimenter un cycle sans fin de violence. 




La rancune est une forte émotion négative reliée à un événement ayant parfois eu lieu il y a longtemps et que l’on entretient par la pensée compulsive en se répétant l’histoire dans sa tête ou tout haut sous la forme de « ce que quelqu’un m’a fait » ou « ce que quelqu’un nous a fait ». La rancune contaminera d’autres secteurs de votre vie. Par exemple, pendant que vous ressassez et sentez la rancune, l’énergie émotionnelle négative qui lui est rattachée peut déformer votre perception d’un événement se produisant dans le présent ou influencer la façon dont vous parlez ou agissez avec une personne dans le présent. Une forte rancune arrive à contaminer de grands secteurs de votre vie et à vous maintenir sous l’emprise de l’ego.




Il faut de l’honnêteté pour reconnaître que vous abritez encore de la rancune, qu’il y a quelqu’un, un ennemi, dans votre vie à qui vous n’avez pas complètement pardonné. Si c’est le cas, soyez conscient de la rancune aussi bien sur le plan cognitif qu’émotionnel. En d’autres mots, soyez conscient des pensées qui entretiennent cette rancune et sentez l’émotion que le corps génère en réponse à ces pensées. N’essayez pas de vous débarrasser de la rancune. Essayer de se débarrasser ou de pardonner ne fonctionne pas. Le pardon se produit naturellement quand vous voyez que la rancune n’a d’autre raison d’être que de renforcer un faux sens de soi, de maintenir l’ego. Voir, c’est se libérer. Quand Jésus disait « Pardonnez à vos ennemis », il enseignait essentiellement aux gens à défaire une des principales structures de l’ego humain. 




Le passé n’a pas le pouvoir de vous empêcher d’être présent maintenant. Seule la rancune concernant un fait passé a ce pouvoir. Et qu’est la rancune sinon un fardeau de vieilles pensées et de vieilles émotions.




Par: Maître spirituel Eckhart Tolle : 

( Nouvelle Terre P : 54-55 )

Avoir raison, donner tort.

Avoir raison, donner tort.




Se plaindre, réagir et trouver les défauts des autres constituent des stratagèmes qui renforcent le sens des limites et de la division de l’ego, et qui en assurent la survie. Ils renforcent également l’ego en lui donnant une impression de supériorité, dont il se nourrit. Il ne semble pas immédiatement évident de quelle façon les doléances – disons au sujet des embouteillages, des politiciens, des « gens riches et cupides », des « gens paresseux au chômage », de vos collègues ou ex-conjoint, des hommes ou des femmes – peuvent vous procurer un sentiment de supériorité. Voici comment. Lorsque vous vous plaignez, il y a le sous-entendu implicite que vous avez raison et que la personne ou la situation dont vous vous plaignez a tort.




Il n’y a rien qui renforce le plus l’ego que le fait d’avoir raison. Avoir raison, c’est s’identifier à une position mentale, un point de vue, une opinion, un jugement, une histoire. Mais bien entendu, pour que vous ayez raison, quelqu’un doit avoir tort. L’ego adore donc donner tort puisque cela lui donne le droit d’avoir raison. Autrement dit, vous devez donner tort aux autres pour acquérir un sens plus fort d’identité. Avec les doléances et la réactivité, ce ne sont pas seulement les gens qui peuvent être dans le tort, mais aussi les situations : « ceci ne devrait pas arriver ». Le fait d’avoir raison vous met dans une position de supériorité morale imaginaire par rapport à la personne ou à la situation qui est jugée et que l’on trouve imparfaite. C’est ce sentiment de supériorité dont l’ego se repaît pour se renforcer.




Par; Maître spirituel Eckhart Tolle : 

( Nouvelle Terre P : 55-56 )

 LA SIGNIFICATION DU LÂCHER-PRISE.

 LA SIGNIFICATION DU LÂCHER-PRISE.




( ACCEPTATION DE L’INSTANT PRÉSENT )




QUESTION : Vous avez mentionné le terme « lâcher-prise » à quelques reprises. Je n’aime pas cette idée parce que ça me semble un peu fataliste. Si nous acceptons toujours la façon dont les choses sont, nous ne ferons aucun effort pour les améliorer. II me semble que le progrès, aussi bien dans notre vie personnelle que collectivement, c’est justement de ne pas accepter les limites du présent et de s’efforcer de les dépasser pour pouvoir créer quelque chose de meilleur. Si nous ne l’avions pas fait, nous vivrions encore dans des cavernes. Comment conciliez-vous le lâcher-prise avec le changement et l’accomplissement des choses ?




ECKHART TOLLE : Pour certaines personnes, ce terme peut avoir des connotations négatives. Il peut vouloir dire défaite, renoncement, incapacité d’être à la hauteur des défis de la vie, léthargie, etc. Cependant, le véritable détachement est quelque chose d’entièrement différent. Cela ne signifie pas endurer passivement une situation dans laquelle vous vous trouvez sans tenter quoi que ce soit pour l’améliorer. Et cela ne signifie pas non plus que vous devez cesser d’établir des plans pour transformer votre vie ou de poser des gestes positifs. 




Le lâcher-prise est la simple mais profonde sagesse qui nous porte à laisser couler le courant de la vie plutôt que d’y résister. Et le seul moment où vous pouvez sentir ce courant, c’est dans l’instant présent. Par conséquent, lâcher prise, c’est accepter le moment présent inconditionnellement et sans réserve. C’est renoncer à la résistance intérieure qui s’oppose à ce qui est.




Résister intérieurement, c’est dire non à ce qui est, par le jugement de l’esprit et la négativité émotionnelle. Cette résistance s’accentue particulièrement quand les choses vont mal, montrant par là qu’il y a un décalage entre les exigences ou les attentes rigides du mental et ce qui est. Ce décalage est celui de la souffrance. Si vous avez vécu suffisamment longtemps, vous saurez que les choses « vont mal » relativement souvent. Et c’est précisément dans ces moments-là qu’il vous faut mettre en pratique le lâcher-prise si vous voulez éliminer la souffrance et le chagrin de votre vie. Quand vous acceptez ce qui est, vous êtes instantanément libéré de l’identification au mental et vous reprenez par conséquent contact avec l’Être. La résistance, c’est le mental. 




Le lâcher-prise est un phénomène purement intérieur. Cela ne veut pas dire que, sur le plan concret de la dimension extérieure, vous ne passiez pas à l’action pour changer telle ou telle situation. En fait, quand vous lâchez prise, ce n’est pas la situation dans sa globalité que vous devez accepter, mais juste ce minuscule segment appelé instant présent. 




Par exemple, si vous étiez pris dans la boue quelque part, vous ne diriez pas : « OK, je me résigne au fait d’être pris dans la boue. » La résignation n’a rien à voir avec le lâcher-prise. Il n’est pas nécessaire que vous acceptiez une situation indésirable ou désagréable. Il n’est pas nécessaire non plus que vous vous racontiez des histoires en vous disant qu’il n’y a rien de mal à être pris dans la boue. Au contraire, vous reconnaissez alors totalement que vous voulez vous en sortir. Puis, vous ramenez votre attention sur le moment présent sans mentalement l’étiqueter d’une façon ou d’une autre. En somme, vous ne portez aucun jugement sur le présent. Par conséquent, il n’y a ni opposition ni négativité émotionnelle. Vous acceptez le moment tel qu’il est. Puis vous passez à l’action et faites tout ce qui est en votre pouvoir pour vous sortir de la boue. Voici ce que j’appelle une action positive. C’est de loin beaucoup plus efficace qu’une action négative, qui est le fruit de la colère, du désespoir ou de la frustration. Continuez à mettre en pratique le lâcher-prise en vous retenant d’étiqueter le présent, et ce, jusqu’à l’obtention du résultat voulu.




Laissez-moi vous donner une analogie visuelle afin d’illustrer ce que je tente de vous expliquer. Vous marchez le long d’un sentier la nuit, entouré d’un épais brouillard. Toutefois, vous disposez d’une puissante torche électrique qui fend ce brouillard et trace devant vous un passage étroit mais dégagé. Disons que ce brouillard représente vos conditions de vie du passé et de l’avenir et que la torche électrique symbolise la présence consciente, le passage dégagé, le présent. 




Le fait de ne pas lâcher prise endurcit la forme psychologique, la carapace de l’ego, et crée un fort sens de dissociation. Vous percevez le monde autour de vous et les gens en particulier comme une menace. Ceci s’accompagne de la compulsion inconsciente de détruire les autres par le jugement, ainsi que du besoin de rivaliser et de dominer. Même la nature devient votre ennemi et c’est la peur qui gouverne vos perceptions et vos interprétations. La maladie mentale que l’on appelle la paranoïa n’est qu’une forme légèrement plus aiguë de cet état normal, mais dysfonctionnel, de conscience. 




Ce n’est pas seulement votre forme psychologique qui s’endurcit, mais également votre corps physique, qui devient dur et rigide en raison de la résistance. De la tension se crée dans diverses parties du corps, et celui-ci tout entier se contracte. La libre circulation de l’énergie dans le corps, essentielle à un fonctionnement sain, est grandement restreinte. Le massage et certaines formes de physiothérapie peuvent certes aider à restituer cette circulation. Mais, à moins que vous ne fassiez du lâcher-prise une pratique quotidienne, ces choses ne peuvent vous procurer qu’un soulagement temporaire des symptômes puisque la cause, c’est-à-dire le comportement de résistance, n’a pas été résolue.




En vous existe quelque chose qui n’est pas affecté par les circonstances changeantes de votre vie et vous ne pouvez y avoir accès que par le lâcher-prise. Ce quelque chose, c’est votre vie, votre Être même, qui se trouve éternellement dans le royaume intemporel du présent. Découvrir cette vie-là « est la seule chose nécessaire » dont Jésus parlait. 




Si vous estimez que les circonstances de votre vie sont insatisfaisantes ou même intolérables, ce n’est que tout d’abord en lâchant prise que vous pouvez rompre le comportement inconscient de résistance qui perpétue justement ces circonstances. 




Le lâcher-prise est parfaitement compatible avec le passage à l’action, l’instauration de changements ou l’atteinte d’objectifs. Mais dans l’état de lâcher-prise, le « faire » est mû par une qualité autre, une énergie totalement différente qui vous remet en contact avec l’énergie première de l’Être. Et si ce que vous faites en est imprégné, cela devient une célébration joyeuse de l’énergie vitale qui vous ramène encore plus profondément dans le présent. Quand il y a absence de résistance, la qualité de la conscience chez vous et, par conséquent, la qualité de tout ce que vous entreprenez ou créez est grandement augmentée. Les résultats viendront d’eux-mêmes et refléteront cette qualité. On pourrait appeler cela « l’action par le lâcher-prise ». Cela ne ressemble pas au travail tel que nous le connaissons depuis des milliers d’années. À mesure que davantage d’êtres humains connaîtront l’éveil, le mot travail disparaîtra de notre vocabulaire et un nouveau terme sera peut-être créé pour le remplacer. 




C’est la qualité de la conscience chez vous, à cet instant même, qui est le principal agent déterminant du genre d’avenir que vous connaîtrez. Lâcher prise est donc la chose la plus importante que vous puissiez faire pour amener un changement positif. Tout geste que vous posez par la suite n’est que secondaire. Aucune action véritablement positive ne peut provenir d’un état de conscience qui n’est pas fondé sur le lâcher-prise.




QUESTION : Je peux comprendre que si je me trouve dans une situation désagréable ou insatisfaisante et que j’accepte totalement cet instant tel qu’il est, il n y aura pas de souffrance ni de tourment puisque j'aurai dépassé ce niveau. Mais je ne peux encore voir tout à fait d’où provient l’énergie ou la motivation nécessaire pour passer à l’action et changer les choses s’il n’existe pas un certain degré d’insatisfaction.




ECKHART TOLLE : Quand vous êtes dans un état de lâcher-prise, vous voyez clairement ce qui doit être fait et vous passez à l’action. Vous vous concentrez sur une seule chose à la fois pour ensuite bien l’accomplir. Tirez des leçons de la nature : observez de quelle manière tout s’accomplit et comment le miracle de la vie se déroule sans insatisfaction ni tourment. C’est pour cela que Jésus a dit : « Regardez comment les lys poussent : ils ne s’affolent ni ne peinent. » 




Si votre situation globale est insatisfaisante ou déplaisante, reconnaissez d’abord l’instant présent et lâchez prise face à ce qui est. C’est la torche électrique qui fend le brouillard. Votre état de conscience cesse alors d’être contrôlé par les circonstances extérieures. Vous n’êtes plus mû par la réaction et la résistance. Ensuite, envisagez la situation en détail et demandez-vous : « Est-ce que je peux faire quelque chose pour changer la situation ou l’améliorer, ou pour m’en dégager ? » Dans l’affirmative, posez le geste approprié. Ne concentrez pas votre attention sur les mille et une choses que vous ferez ou aurez peut-être à effectuer à un moment donné, mais plutôt sur LA chose que vous pouvez faire maintenant. Ceci ne veut pas dire que vous ne devriez pas planifier. C’est peut-être justement LA chose à faire. Assurez-vous cependant de ne pas commencer à vous « passer mentalement des films », à vous projeter dans le futur : cela vous ferait perdre le contact avec le présent. Peu importe le geste que vous posez, il ne portera peut-être pas fruit immédiatement. Ne résistez pas à ce qui est jusqu’à ce que cela se produise. Si vous ne pouvez poser aucun geste ni vous soustraire à la situation, utilisez celle-ci pour lâcher prise encore plus profondément, pour être encore plus intensément dans le présent, dans l’Être. Quand vous pénétrez dans la dimension intemporelle du présent, le changement arrive souvent d’étrange façon, sans que vous ayez besoin de faire vous-même grand-chose. La vie ellemême se met de la partie. Si des facteurs intérieurs comme la peur, la culpabilité ou l’inertie vous empêchaient jusque-là de passer à l’action, ils se dissiperont à la lumière de votre présence consciente. 




Ne confondez pas le lâcher-prise avec l’attitude je-m’enfoutiste du genre « ça m’est égal ». Si vous y regardez de plus près, vous découvrirez qu’une telle attitude est teintée d’une négativité ayant la forme du ressentiment caché. Ce n’est donc pas du lâcher-prise mais bel et bien une résistance déguisée. Au moment où vous lâchez prise, tournez votre attention vers l’intérieur pour vérifier s’il reste de la résistance en vous. Soyez très vigilant à ce moment-là, sinon un restant de résistance pourrait encore se cacher dans quelque coin sombre sous la forme d’une pensée ou d’une émotion non conscientisée.




Par:  Maître spirituel Eckhart Tolle : 

( Le Pouvoir du moment présent P : 195-196-197-198-199-200 )