Le magnat mexicain Carlos Slim, confirmé mercredi par la revue Forbes comme l'homme le plus riche du monde, a cette année encore considérablement augmenté sa fortune. Sa recette: investir et encore investir. Son plaisir: collectionner les oeuvres d'art.À 71 ans, le milliardaire d'origine libanaise creuse l'écart avec ses suivants immédiats. Avec une fortune estimée à 74 milliards de dollars, il laisse loin derrière les américains Bill Gates (56 milliards), fondateur de Microsoft et l'investisseur Warren Buffett (47 milliards).
Pour le propriétaire des géants de la téléphonie Telmex (fixe) et Telcel (mobile) à qui il est aujourd'hui reproché des pratiques monopolistiques, le mot clé est d'investir sans s'arrêter à la vague de violence liée aux narcotrafiquants qui secoue son pays.
«Celui qui n'investit pas, pour des raisons diverses, par peur, par prudence ou pour tout autre motif, celui-là va reculer. Celui qui n'investira pas par exemple dans les télécommunications va dire ensuite que nous sommes dominant et monopolistiques, etc. Eh bien, mais il faut investir», a dit Slim en janvier dernier, en présentant ses nouveaux projets à hauteur de 8.3 milliards de dollars d'investissements dans 19 pays, essentiellement l'Amérique latine.
Le magnat est également le propriétaire du conglomérat Carso qui inclut des centres commerciaux, des entreprises de construction, des mines, l'exploitation pétrolière, entre autres secteurs.
Fils d'un immigrant libanais arrivé seul au Mexique au début du XXe siècle à l'âge de 14 ans, Slim se distingue par une style de vie austère et très centré sur la cellule familiale.
Sa fortune, Slim la consacre en grande partie à l'art. Le 1er mars, il a inauguré en grande pompe à Mexico, le musée Soumaya, du nom de son épouse décédée en décédée en 1999, et qui comprend un fond de 60 000 oeuvres, avec un ensemble de sculptures de Rodin la plus importante hors de France. Le bâtiment asymétrique à l'ouest de Mexico, avec ses 17 000 hexagones reflétant la lumière, comprend aussi aussi des peinture du Greco, de Murillo, de Rubens, des Monet, des Renoir et des Degas. Son entrée est entièrement gratuite.
Dans une famille qui se consacrait déjà aux affaires, Slim a bâti sa fortune dans les années 90, en gagnant l'appel d'offre de la privatisation de Telefonos de Mexico. La part actuelle de Slim dans ce secteur est de 85% de la téléphonie fixe et plus de 70% de la partie mobile.
Slim est apparu pour la première fois dans le classement de Forbes en 2000, à la 17e position avec 13,9 milliards de dollars, dès l'année suivante il était 4e (23,8 milliards) et finalement il est devenu en 2010 le premier du classement des milliardaires. Le premier aussi depuis 16 ans à ne pas être citoyen des États-Unis.
Au cours des dernières semaines, Slim est engagé dans une épreuve de force avec d'autre milliardaires mexicains, Emilia Azcarraga, propriétaire de la principale chaîne de télévision hispanophone au monde, Televisa, et Ricardo Salina, patron de TV Azteca, la deuxième télévision du Mexique.
Aussi bien Azcarraga que Salinas ont des entreprises de téléphonie mobile et fixe et tentent de pénétrer ce secteur. Mais une guerre des tarifs des interconnexions est engagée avec Telmex.
Cette semaine, une vingtaine de compagnies téléphoniques se sont alliées aux deux hommes pour dénoncer les pratique monopolistiques de Slim.
De son côté, Slim prétend entrer dans le marché de la télévision payante, dominé par Televisa, pour offrir le «triple-play», incluant la téléphonie, l'internet et la télévision.
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