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Un policier de Saint-Eustache devra purger une suspension de cinq jours sans salaire après avoir arrêté avec «abus de force» une mère qui s’était stationnée dans un endroit interdit pendant quelques minutes alors qu’elle venait cueillir son fils après l’école.
Les faits remontent au 21 octobre 2008. Isabelle Cadieux attendait son fils à l’école Arc-en-ciel lorsqu’un parent l’a informé qu’un policier était en train de lui donner une contravention puisqu’elle était stationnée dans un espace interdit.
Le policier, Sean Valenta, lui a demandé de déplacer sa voiture. Avant même qu’elle ait le temps de s’exécuter, l’agent s’est dirigé vers elle. «Il a agrippé la plaignante par son manteau. Il a jeté le parapluie de celle-ci au sol et lui a appuyé le devant du corps contre un véhicule», peut-on lire dans la décision rendue.
Selon le jugement, il ne s’agissait que d’un «délit mineur» et il ne justifiait pas le traitement auquel elle a eu droit. Le comportement du policier est considéré comme «grave» et «son attitude disproportionnée».
De plus, «l’absence d’écoute du policier et son désir d’imposer la loi du plus fort constituent des facteurs aggravants».
Sanction
Puisque «la faute du policier est plus technique que volontairement abusive» et étant donné «l’absence d’antécédents» en matière déontologique du policier, le Comité de déontologie policière a décidé de couper la poire en deux et d’imposer une suspension d’une «durée mitoyenne» par rapport aux demandes des deux parties.
«À cet égard, une citoyenne qui expérimente une rencontre avec la force policière dans une mise en scène semblable vit le pire cauchemar», ajoute-t-on, dans la décision.
Pour ces raisons, une suspension de trois jours a été imposée à M. Valenta puisqu’il «ne s’est pas comporté de manière à préserver la confiance et la considération que requiert sa fonction».
Une autre suspension de deux jours à purger à la suite de la première a été imposée pour avoir recouru «à une force plus grande que celle nécessaire».