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mardi 28 février 2012

Un service de renseignement privé, mais qui fournit des services de renseignement confidentiels à de grandes entreprises ?

Wikileaks publie les courriels d'un think tank américain avec l'aide d'AntiSec


image:http://assets.branchez-vous.net/admin/images/branchezvous/wikileaksglobaintelligence.jpg
Plus de 5 millions de courriels confidentiels de la firme de renseignements privés Stratfor ont été volés par le groupe de hackers AntiSec. Wikileaks débute la publication de ces messages aujourd'hui dans un dossier intitulé The Global Intelligence Files.
Le groupuscule de pirates proche d'Anonymous a attaqué Stratfor en décembre 2011 et a mis la main sur 200 Go de courriels et 75 000 numéros de cartes de crédit. Alors que les numéros ont été simplement donnés sur le web, Wikileaks s'est chargé de dévoiler au compte-goutte le contenu des courriels téléchargés par AntiSec (Operation Anti-Security).
Dans cette opération, Wikileaks désire dévoiler « le fonctionnement interne d'une entreprise qui annonce être un service de renseignement privé, mais qui fournit des services de renseignement confidentiels à de grandes entreprises. » Des informations confidentielles à propos des attaques du gouvernement des États-Unis contre Julian Assange et WikiLeaks, ainsi que les efforts de Stratfor pour renverser WikiLeaks. Plus de 4 000 emails font mention de WikiLeaks ou de Julian Assange. Les emails révèlent également le système de « porte tambour » en place dans les sociétés de renseignement privées aux États-Unis. Les gouvernements et sources diplomatiques du monde entier offrent à Stratfor un accès anticipé à la politique et aux événements mondiaux en échange d’argent. Les « Global Intelligence Files » révèlent la façon dont Stratfor a recruté un réseau mondial d’informateurs, payés via des comptes bancaires en Suisse et des cartes de crédit pré-payées. Stratfor dispose à la fois d’informateurs déclarés et secrets, incluant notamment des employés gouvernementaux, du personnel travaillant dans les ambassades ainsi que des journalistes du monde entier.Selon George Friedman, PDG, à Reva Bhalla, analyste chez Stratfor, le 6 décembre 2011, à propos de la façon de tirer parti d’un informateur Israélien fournissant des informations sur l’état de santé d’Hugo Chavez, président du Venezuela: « Vous devez réussir à le contrôler. Ce contrôle pourra être d’ordre financier, sexuel ou psychologique… Cela est destiné à lancer notre discussion sur la prochaine étape vous concernant. » !

Dans un communiqué disponible sur leur site web, on avance également que « les emails dévoilent le réseau d'informateurs de Stratfor, sa structure de financement, les techniques de blanchiment d'argent et les méthodes psychologiques employées (...) ».
Les courriels couvrent une large période, soit de juillet 2004 à décembre 2011. Parmi les clients de Stratfor touchés, on retrouve Dow Chemical Corporation à Bhopal (Inde), Lokheed Martin, Northrop Grumman, Raytheon, ainsi qu’à des agences gouvernementales, telles que le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis (DHS), les « Marines » et l’Agence du renseignement pour la défense (DIA).

Stratfor est une société privée de renseignement basée au Texas. À travers une analyse géopolitique du monde, elle offre à ses abonnés « une compréhension des affaires internationales », peut-on lire sur le site de la compagnie. Stratfor a condamné la « violation déplorable, malheureuse et illégale de la confidentialité » dont elle a été victime, via communiqué lundi.

 L’utilisation des employés des entreprises ou États ciblés, à des fins de renseignements, par Stratfor, s’est rapidement transformée en un système de génération de profits d’une légalité douteuse. D’après les emails, en 2009, Shea Morenz, alors Directeur Général de Goldman Sachs, et George Friedman, PDG de Stratfor, ont eu l’idée d’« utiliser les renseignements » que Stratfor récupérait de son réseau d’employés des entreprises ou États ciblés, pour créer un fonds d’investissement stratégique captif. Dans un document confidentiel d’août 2011, marqué « DO NOT SHARE OR DISCUSS », George Friedman explique : « Le but de StratCap est d’utiliser les renseignements et les analyses de Stratfor pour faire du trading dans toute une gamme d’instruments géopolitiques, incluant les obligations gouvernementales, les devises, etc… ». Les emails montrent qu’en 2011, Morenz, de Goldman Sachs, a investi « substantiellement » plus de 4 millions de dollars et a rejoint le conseil d’administration de Stratfor. Au cours de l’année 2011, une structure complexe d’actions offshore a été montée, s’étendant jusqu’en Afrique du Sud, destinée à faire en sorte que StratCap semble légalement indépendant. Mais, en privé, Friedman a annoncé au personnel de Stratfor : « Ne voyez pas StratCap comme une organisation indépendante. Cela vous sera utile de le penser comme une autre facette de Stratfor, et Shea comme un autre directeur de Stratfor… Nous nous occupons déjà des portefeuilles et des échanges fictifs. » StratCap devrait être lancé en 2012.
 WikiLeaks a également obtenu la liste des informateurs de Stratfor et — dans beaucoup de cas — des archives de ses transactions bancaires, incluant un paiement mensuel de 1200 $ à un informateur nommé « Geronimo », géré chez Stratfor par l’ex-agent fédéral Fred Burdon.WikiLeaks a construit un partenariat d’investigation avec plus de 25 médias ou groupes d’activistes, afin d’informer le public à propos de cet important corpus de documents. Ces organisations ont eu accès à une base de données d’investigation sophistiquée, développée par Wikileaks, et ont, avec Wikileaks, analysé ces emails. D’importantes informations découvertes grâce à ce système seront révélées dans les médias dans les prochaines semaines, au fil de la publication des documents sources.




REF.: Sources : The Guardian, AFP, Wikileaks

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A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !