Etats-Unis : 5,8 milliards de dollars d'amendes pour 6 grandes banques mondiales
Pour la première fois depuis des décennies,
des banques américaines sont forcées de reconnaître leur culpabilité
devant la justice pénale. Mercredi, JP Morgan et Citigroup ont admis que
des traders qu’elles employaient s’étaient entendus pour manipuler le
marché des devises à leur avantage... et au détriment de leurs clients.
Les traders
, qui auraient dû être concurrents, se surnommaient eux-mêmes « le
cartel », la « mafia » et « les mousquetaires». Les banques admettent
n’avoir pas empêché leurs pratiques, malgré les avertissements de
lanceurs d’alerte et les plaintes de certains clients. JP Morgan et
Citigroup ne sont pas les seules dans ce cas : mercredi, ce sont pas
moins de six banques (JPMorgan, Citigroup, Bank of America, RBS,
Barclays et UBS) qui ont passé un accord amiable avec le ministre de la
Justice américain, la Réserve fédérale et des régulateurs new-yorkais.
Elles vont payer plus de 5,8 milliards de dollars d’amendes au total,
qui s’ajoutent aux 3,4 milliards déjà versées pour la même affaire l’an dernier aux autorités britanniques, suisses et américaines.
Lourdes répercussions
Les
amendes ont beau être très importantes, elles ne sont pas le plus
intéressant dans cette affaire. La grande nouveauté est que des banques
américaines soient contraintes de plaider coupable. Certains
établissements étrangers l’ont déjà fait avant elles -on se souvient
notamment de BNP Paribas l’an dernier
. Mais les juges américains n’y avaient encore jamais forcé les banques
américaines, de peur certainement de fragiliser des champions nationaux
et de détruire des emplois aux Etats-Unis. Le cas « Arthur Andersen » a
longtemps refroidi leurs ardeurs : le cabinet de conseil avait dû
supprimer 28.000 postes après avoir reconnu sa responsabilité dans
l’affaire Enron.
Les aveux de culpabilité
de mercredi constituent une grande victoire pour les pourfendeurs de
Wall Street, qui pensent que les amendes ne suffisent pas à changer les
comportements. Plaider coupable peut avoir de lourdes répercussions :
cela oblige les banques à faire acte de contrition, ce qui constitue un
aveu très embarrassant vis à vis de leurs gros clients. Certains d’entre
eux peuvent être contraints, pour des raisons éthiques ou
réglementaires, de cesser leur collaboration avec la banque. Un risque
particulièrement fort en gestion d’actifs.
Plus
grave encore, le plaider coupable peut provoquer la perte de licences
professionnelles, menaçant des pans entiers d’activités. Il n’y a guère
de risque en Amérique, où les banques sont de grands pourvoyeurs
d’emplois. Mais dans de nombreux pays, les licences bancaires sont
conditionnées à l’absence de condamnations pénales. Le « plaider
coupable » pourrait donc ouvrir une période d’incertitude pour ces
banques, qui devront s’entendre avec des dizaines de régulateurs pour
continuer à opérer localement.
Le feuilleton n’est pas fini
Les
autorités américaines sont loin d’en avoir fini avec cette affaire. A
en croire un rapport publié par Citigroup, les banques risquent de payer
plus de 40 milliards de dollars (32 milliards d’euros) pour solder ce
scandale financier. Deutsche Bank, qui a miraculeusement échappé aux
sanctions pour l’instant, est la plus menacée à long terme : elle
pourrait acquitter 6,5 milliards de dollars d’amendes au total, devant
Barclays (4,8 milliards), indique Citigroup. Si les banques échappent
aux poursuites pénales grâce aux accords amiables, elles ne protègent
pas leurs salariés d’une éventuelle condamnation en justice. Des traders
du forex sont actuellement poursuivis aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Les peines de prison restent toutefois extrêmement rares...
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A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !