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Manifestation contre les bavures policières
MONTRÉAL - «Police partout, justice nulle part!» Les quelque 120 personnes réunies samedi dans les rues de Montréal pour une marche en mémoire des victimes de bavures policières ont fait savoir haut et fort qu’ils n’acceptaient pas le «régime d’impunité» des policiers.
La manifestation, organisée pour une deuxième année consécutive par la Coalition Justice pour les victimes de la brutalité policière, rassemblait non seulement des citoyens sympathiques à la cause, mais aussi des proches et amis de ceux qui ont trouvé la mort.
«Dans ma vie quotidienne, le drame de la perte de mon fils en 2005 ne me quitte jamais. J’ai des boules dans l’estomac. C’est très dur. C’est difficile», a raconté Mohamed, le père d’Anas Bennis, tué en 2005 par un agent du Service de police de Montréal (SPVM).
Se tenant bien droite parmi les manifestants, la mère de Freddy Villanueva, Lilian Maribel Madrid Antunes, témoignait du bouleversement qui a balayé sa vie depuis la perte de son fils en août 2008.
«C’est un combat perpétuel, a expliqué la mère éprouvée. Tous les jours je me bats. Je prends des pilules pour dormir depuis tout ce temps, des médicaments pour la dépression aussi.»
L’importance de la vérité
La marche a débuté sur la rue Gilford, devant le quartier général du syndicat de la Fraternité des policiers et policières de Montréal.
Le cortège animé s’est ensuite déplacé sur la rue Saint-Denis pour atteindre le lieu où l’itinérant Mario Hamel et le travailleur Patrick Limoge ont été abattu en juin dernier. Sur fond de musique hip hop on pouvait entendre les slogans : «Justice, dignité, vérité», «Abus policiers, ça suffit!» ou encore «Comment pouvez-vous dormir tranquille?»
Malgré la hargne des manifestants, aucun incident n’a nécessité l’intervention de la police. La marche a pris fin au Square Berri. La coalition estime que 60 personnes ont péri sous les balles des policiers uniquement à Montréal, depuis 1987.