Mme Taylor-Gregory, 69 ans, se remet péniblement de l’attentat sauvage dont elle a été victime en 2005.
«Ces jeunes-là n'ont pas d'âme. Ils n'ont pas appris le Bien et le Mal. Avant de m'attaquer, ils riaient. Celui qui avait 13 ans m'a dit : 'Bonjour, madame !' Et son ami m'a poignardée trois fois...»
Au lendemain de la mort d'une femme sauvagement battue par trois adolescents à Montréal-Nord, une autre victime de la violence des jeunes a raconté, hier, avoir été très ébranlée par ce drame humain.
Martha Taylor-Gregory aura très bientôt 69 ans. Et quatre ans après avoir été attaquée, elle aussi, à Montréal-Nord par quatre adolescents, elle n'arrive toujours pas à oublier.
«Je serais morte comme cette pauvre femme, si j'avais bougé après être tombée. Mais ils ont dû croire que j'étais déjà morte. C'est ce qui m'a sauvée», dit-elle, les larmes aux yeux.
Un discret petit crucifix pendu à son cou, Martha Taylor-Gregory se déplace difficilement, appuyée à une marchette.
Ce jour-là du 5 janvier 2005, «je déglaçais les vitres de l'automobile de mon fils, parti en vacances, quand j'ai remarqué ces jeunes dans une camionnette.»
«C'est le plus jeune qui était au volant. Il est descendu et m'a saluée.»
«Le petit m'a dit bonjour encore; je lui ai répondu encore, en riant. Aussitôt un plus grand m'a pris au cou et m'a poignardée une fois, deux fois, trois fois!»
«Ma marchette est tombée. Ils m'ont jetée à terre et ils m'ont donné un coup de pied au visage. Puis ils ont volé l'auto et sont partis en me passant à ça de la tête.»
C'est toute cette histoire qui a rejailli, raconte Mme Taylor-Gregory, quand elle a appris à la télé l'attaque contre une nouvelle victime. Elle a aussitôt éteint le poste.
REF.: Canoe