Il
y aura un avant et un après Snowden. Avant, ceux qui dénonçaient la
montée en puissance de la société de surveillance passaient pour de doux
paranoïaques (alors que les paranos, c'était pas eux, mais la NSA, ce
que Snowden a amplement démontré).
Depuis, tout le monde ou presque est persuadé d'être espionné par la
NSA, ou encore que la DGSE espionnerait toutes les télécommunications,
en France... ce dont je me permets de douter : la NSA ou la DGSE (&
Cie) ont certes les moyens de tenter d'espionner
n'importe qui, mais les documents Snowden ne permettent aucunement de conclure qu'ils espionneraient
tout le monde, a fortiori
tout le temps, façon "
Big Brother".
C'est ce que j'avais tenter d'exposer, en juin dernier, lors d'une conférence à Pas Sage En Seine (
PSES),
De la surveillance de masse à la paranoïa généralisée (
vidéo), que l'association de défense et de promotion des logiciels libres
APRIL m'a récemment fait l'honneur de retranscrire (un travail de titan, <3 :="" p="">
"Non, la NSA, le GCHQ ou la DGSE, Google, Facebook,
Microsoft & Cie ne sont pas Big Brother, et ils n'espionnent pas
tout le monde tout le temps.
Et notre boulot, aujourd'hui, est aussi de comprendre et d'expliquer ce
qu'ils font exactement, plutôt que d'entretenir le #FUD ambiant."
"Fear, Uncertainty and Doubt" (FUD) : Peur, Incertitude et Doute
Alors que la
Library of Congress vient de publier une
étude de droit comparé reprenant l'article du
Monde
qui affirmait que la DGSE collecte systématiquement les méta-données de
toutes les communications téléphoniques et électroniques, en France, il
m'a semblé important, à l'heure des bilans de fin d'année, de reprendre
sur ce blog cette conférence résumant ce que m'ont appris les
factchecks que j'ai fait de plusieurs des "
révélations" du
Monde à ce sujet :
La DGSE a le « droit » d’espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS aussi mais non, rien n'indique qu'elle collecte "
systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France";
La NSA n’espionne pas tant la France que ça
: non, la NSA n'a pas espionné 70M de communications téléphoniques de
Français; il s'agissait de 70M de méta-données captées par la DGSE à
l'étranger, et partagées avec la NSA;
DGSE/Orange : joue-là comme SuperDupont (#oupas) : pourquoi je doute qu'Orange soit le partenaire "
non identifié" de la DGSE et du GCHQ mentionné dans un document Snowden;
Cher Edward Snowden, il ne faut pas croire tout "Le Monde" (réservé aux abonnés d'
Arrêt sur images)
: de fait, il ne s'agit pas d'Orange, mais de QOSMOS, leader mondial
(et français) de l'analyse des protocoles et de l'extraction des
méta-données.
De la surveillance de masse à la paranoïa généralisée
- See
more at:
http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2015/01/03/de-la-surveillance-de-masse-a-la-paranoia-generalisee/#sthash.n0aIr5Ib.dpuf3>
Il
y aura un avant et un après Snowden. Avant, ceux qui dénonçaient la
montée en puissance de la société de surveillance passaient pour de doux
paranoïaques (alors que les paranos, c'était pas eux, mais la NSA, ce
que Snowden a amplement démontré).
Depuis, tout le monde ou presque est persuadé d'être espionné par la
NSA, ou encore que la DGSE espionnerait toutes les télécommunications,
en France... ce dont je me permets de douter : la NSA ou la DGSE (&
Cie) ont certes les moyens de tenter d'espionner
n'importe qui, mais les documents Snowden ne permettent aucunement de conclure qu'ils espionneraient
tout le monde, a fortiori
tout le temps, façon "
Big Brother".
C'est ce que j'avais tenter d'exposer, en juin dernier, lors d'une conférence à Pas Sage En Seine (
PSES),
De la surveillance de masse à la paranoïa généralisée (
vidéo), que l'association de défense et de promotion des logiciels libres
APRIL m'a récemment fait l'honneur de retranscrire (un travail de titan, <3 :="" p="">
"Non, la NSA, le GCHQ ou la DGSE, Google, Facebook,
Microsoft & Cie ne sont pas Big Brother, et ils n'espionnent pas
tout le monde tout le temps.
Et notre boulot, aujourd'hui, est aussi de comprendre et d'expliquer ce
qu'ils font exactement, plutôt que d'entretenir le #FUD ambiant."
"Fear, Uncertainty and Doubt" (FUD) : Peur, Incertitude et Doute
Alors que la
Library of Congress vient de publier une
étude de droit comparé reprenant l'article du
Monde
qui affirmait que la DGSE collecte systématiquement les méta-données de
toutes les communications téléphoniques et électroniques, en France, il
m'a semblé important, à l'heure des bilans de fin d'année, de reprendre
sur ce blog cette conférence résumant ce que m'ont appris les
factchecks que j'ai fait de plusieurs des "
révélations" du
Monde à ce sujet :
La DGSE a le « droit » d’espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS aussi mais non, rien n'indique qu'elle collecte "
systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France";
La NSA n’espionne pas tant la France que ça
: non, la NSA n'a pas espionné 70M de communications téléphoniques de
Français; il s'agissait de 70M de méta-données captées par la DGSE à
l'étranger, et partagées avec la NSA;
DGSE/Orange : joue-là comme SuperDupont (#oupas) : pourquoi je doute qu'Orange soit le partenaire "
non identifié" de la DGSE et du GCHQ mentionné dans un document Snowden;
Cher Edward Snowden, il ne faut pas croire tout "Le Monde" (réservé aux abonnés d'
Arrêt sur images)
: de fait, il ne s'agit pas d'Orange, mais de QOSMOS, leader mondial
(et français) de l'analyse des protocoles et de l'extraction des
méta-données.
De la surveillance de masse à la paranoïa généralisée
- See
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Il y aura un avant et un après Snowden. Avant, ceux qui
dénonçaient la montée en puissance de la société de surveillance
passaient pour de doux paranoïaques (alors que les paranos, c'était
pas eux, mais la NSA, ce que Snowden a amplement démontré).
Depuis, tout le monde ou presque est persuadé d'être espionné
par la NSA, ou encore que la DGSE espionnerait toutes les
télécommunications, en France... ce dont je me permets de douter :
la NSA ou la DGSE (& Cie) ont certes les moyens de tenter
d'espionner
n'importe qui, mais les documents Snowden ne
permettent aucunement de conclure qu'ils espionneraient
tout le
monde, a fortiori
tout le temps, façon "
Big
Brother".
C'est ce que j'avais tenter d'exposer, en juin dernier, lors d'une
conférence à Pas Sage En Seine (
PSES),
De
la surveillance de masse à la paranoïa généralisée (
vidéo),
que l'association de défense et de promotion des logiciels libres
APRIL m'a récemment fait
l'honneur de retranscrire (un travail de titan, <3 :="" p="">
"Non, la NSA, le GCHQ ou la DGSE, Google, Facebook,
Microsoft & Cie ne sont pas Big Brother, et ils n'espionnent pas
tout le monde tout le temps.
Et notre boulot, aujourd'hui, est
aussi de comprendre et d'expliquer ce qu'ils font exactement, plutôt
que d'entretenir le #FUD ambiant."
"Fear,
Uncertainty and Doubt" (FUD)
: Peur, Incertitude et Doute
Alors que la
Library of Congress
vient de publier une
étude
de droit comparé reprenant l'article du
Monde qui
affirmait que la DGSE collecte systématiquement les méta-données
de toutes les communications téléphoniques et électroniques, en
France, il m'a semblé important, à l'heure des bilans de fin
d'année, de reprendre sur ce blog cette conférence résumant ce que
m'ont appris les
factchecks que j'ai fait de plusieurs des
"
révélations" du
Monde à ce sujet :
La
DGSE a le « droit » d’espionner ton Wi-Fi, ton GSM et ton GPS
aussi mais non, rien n'indique qu'elle collecte
"
systématiquement les signaux électromagnétiques émis
par les ordinateurs ou les téléphones en France";
La
NSA n’espionne pas tant la France que ça : non, la
NSA n'a pas espionné 70M de communications téléphoniques de
Français; il s'agissait de 70M de méta-données captées par la
DGSE à l'étranger, et partagées avec la NSA;
DGSE/Orange
: joue-là comme SuperDupont (#oupas) : pourquoi je
doute qu'Orange soit le partenaire "
non identifié"
de la DGSE et du GCHQ mentionné dans un document Snowden;
Cher
Edward Snowden, il ne faut pas croire tout "Le Monde"
(réservé aux abonnés d'
Arrêt sur images) :
de fait, il ne s'agit pas d'Orange, mais de QOSMOS, leader mondial
(et français) de l'analyse des protocoles et de l'extraction des
méta-données.
De la surveillance de masse à la paranoïa
généralisée
Vous pouvez lancer la vidéo de la
conférence et l'écouter comme une émission radio (vous pouvez
aussi en retrouver les slides
là), ou encore lire la version résumée que j'ai faite de la
(longue) retranscription
faite par APRIL :
Avant j'avais deux problèmes : c'était, faire comprendre
aux gens ce que c’était que la société de surveillance, sans
être traité de parano ; et ce n'était pas facile.
Avec les révélations Snowden, mon problème a un petit peu
changé : c'est arriver à faire comprendre ce que c'est que la
société de surveillance à des paranos. C'est-à-dire que le
problème auquel je suis confronté c'est qu'avant, les gens comme
moi, qui s’intéressaient à ces histoires-là, était facilement
brocardées comme paranos. Le problème, aujourd'hui, c'est que tout
le monde est devenu parano. C'est ce que je vais essayer de vous
montrer et ce pourquoi ça me semble dangereux, ou problématique en
tout cas, de passer de la société de la surveillance à la société
de paranoïa.
Pour ceux qui ne me connaissent pas (cf
ma
fiche sur WikiPedia), ça fait une dizaine d'années que je
travaille sur ces questions de technologies de surveillance, de
protection des libertés, de vie privée, etc., aux sujets
desquelles j'ai consacré des centaines d'articles (et d'interview),
plus deux bouquins (
La
vie privée, un problème de vieux cons ?, et
Au
pays de Candy - enquête sur les marchands d'armes de surveillance
numérique).
J'ai aussi bossé avec WikiLeaks sur les
Spy
Files, ces marchands d'armes de surveillance numérique qui se
réunissent tous les trois mois un peu partout dans le monde dans un
salon dont l'entrée est interdite aux journalistes, car réservée
aux marchands d'armes et aux services de renseignement, aux flics et
aux militaires, et plus particulièrement sur Amésys, cette PME
française qui avait conçu un système de surveillance massive de
l'Internet à la demande du beau-frère de Kadhafi (voir
Barbouzeries
au pays de Candy).
En 2007, j'étais journaliste au monde.fr, et il y a eu le
scandale autour du
fichier
Edvige en France. C'était un fichier de renseignements qui
autorisait les services de renseignement à ficher les mœurs
sexuelles, les opinions philosophiques, politiques, des gens à
partir de l’âge de treize ans. Il y a eu des manifestations dans
la rue, des hommes politiques qui sont montés au créneau, qui ont
protesté contre cette société de surveillance, en tout cas cette
volonté de ficher les gens. Lemonde.fr m'a dit «
Écoute
tes trucs, là, la surveillance, les fichiers policiers, etc,
jusqu'à présent ça n'intéressait que les droit-de-l'hommiste, là
visiblement ça commence à intéresser les gens, donc fais-nous un
blog là-dessus ».
Et donc j'ai créé ''
Bug
Brother'', où j'ai essayé de suivre un petit peu l'actualité
de ces technos et où, en même temps, je sais que jusqu'à l’année
dernière il y a des gens, même y compris à la rédaction du Monde
qui disaient «
Ouais mais Manach il est un peu
parano quand même ». Ce à quoi, moi, ça fait des
années je répondais «
Mais ce n'est pas moi le
parano. Le parano ce sont des gens comme les clients d'Amésys qui
veulent surveiller l'intégralité de leur population ».
Amésys c'est cette boîte
française qui a développé un système de surveillance de
l'Internet à la demande d'Abdallah Senoussi, qui était le
beau-frère de Kadhafi, accessoirement un terroriste, recherché par
la justice française. Les paranos, c’est la NSA qui veut
surveiller tout, ou en tout cas être capables de tout surveiller.
Moi je ne suis pas parano : je suis journaliste, j'essaye de
comprendre comment ça fonctionne. Le problème c'est que
maintenant, je suis à peu près persuadé que si on fait un sondage
dans la rue «
Est-ce que vous êtes espionné par la
NSA ? », la majeure partie des gens vont dire oui.
Ce qui est complètement faux : la NSA (entre autres services de
renseignement) a autre chose à faire que d'"
espionner"
l'intégralité de la population... même si elle cherche, de fait
et hélas, à surveiller toutes nos télécommunications.
Pour en revenir aux révélations Snowden, je pense que la façon
dont a été révélée l'existence de
PRISM,
présenté comme un des systèmes les plus utilisés par la NSA a,
paradoxalement, fait beaucoup de mal à la compréhension de comment
fonctionne la NSA, et de comment fonctionnent les systèmes de
surveillance, avec des slides qui montraient que, en fait,
l'essentiel du trafic sur Internet passe par les États-Unis. Et
donc c'est plus simple pour la NSA de surveiller ce qui passe par
leur territoire. Et puis surtout, ça a eu énormément de succès,
parce qu'on avait la date et les logos de Gmail, Facebook & Cie.
Sauf qu'un des gros problèmes des
révélations Snowden, c'est qu'il s'agit d'un gigantesque puzzle
dont Glenn Greenwald ne nous en dévoilait que quelques pièces, par
à-coups, et qu'il est très difficile d'arriver à comprendre ce que
révèle un puzzle quand on en voit que quelques pièces.
En l'espèce, et pour ce qui est de PRISM, on a donc découvert
depuis qu'il ne s'agissait pas d'un système donnant à la NSA un
accès direct aux serveurs de Google, Facebook & Cie, lui
permettant de faire ce qu'elle voulait des données de leurs
abonnés, mais de l'acronyme utilisé par la NSA pour désigner le
fait de demander au FBI d'aller demander à Google, Microsoft ou
Facebook d'accéder aux données de certains de leurs abonnés...
Donc quand on a eu Google, Facebook, Microsoft qui disaient
«
Mais nous on n'était pas au courant ! On n'était
pas au courant qu'on travaillait comme ça avec la NSA ! »,
ben c'était vrai, ils n'étaient pas au courant parce qu'ils
répondaient à des sollicitations du FBI, et qu'ils ne savaient pas
que c'était in fine pour la NSA.
Google puis Microsoft ont demandé à la justice américaine
d'avoir le droit de dire combien de personnes ont été concernées
par l'utilisation de PRISM, et grosso modo, c'est entre 0 et 1000
demandes, concernant
entre
2000 et 12 999 comptes chez Google, et
moins
de 16 999 comptes chez Microsoft, par semestre. Comparez 1 000
ces chiffres avec le nombre d'utilisateurs des services proposés
par Google et Microsoft : ce n'est pas vraiment du "
massif",
au sens où la NSA espionnerait absolument tout le monde. Non, c'est
de la surveillance ciblée.
Ça
fait quelques années que Google avait entamé ce qu'il appelle les
''
transparency
reports'', à savoir le fait de publier, régulièrement, le
nombre de demandes d'accès à des données qu'ils ont reçues de la
part de tels ou tels pays, et le nombre de demandes auxquelles
Google a refusé de leur confier les données. Suite à ça,
Twitter, Facebook, Microsoft ont eux aussi, suite aux révélations
Snowden, commencé à publier leurs propres ''
transparency
reports'', et si on regarde la liste du nombre de total de
requêtes qui ont été faites de 2009 à 2012,
en
France, on en est à moins de 40 000...
Sachant, bien évidemment, qu'il y en a certaines qui portent sur
un seul et même individu, et sur le compte Facebook, Tweeter et
Google de ce même individu. Donc ce n'est probablement pas 40 000
personnes, c'est probablement moins, en l'espace de trois, quatre
ans. Ça c'est pour les demandes d'entraide judiciaire légales, qui
passent par les circuits légaux.
Un autre truc qui m'a fait bizarre, quand Vodafone a sorti son
«
transparency
report », assez impressionnant, où il révélait
qu'il collaborait avec les autorités de 28 pays, dont certains
bénéficiant d'un accès direct à leurs serveurs. J'avais vu sur
Twitter des gens crier aux loup : «
Regardez, la
France est dans la liste des 28 pays, on est espionné par la NSA
!!! ».
Or, quand on regarde dans le rapport, il y a eu trois demandes
qui ont été faites concernant la France à Vodafone ! En
comparaison ce sont des dizaines, voire des centaines de milliers, à
Malte ou en Italie. C'est comme si les gens avaient une sorte de
prescience «
Ah, ouais on est espionné, on veut
être espionné ». Une sorte de fantasme, comme ça, qui
fait que la NSA ça existe. Ce serait quand même injuste quelle ne
m’espionne pas moi !
Ensuite on a eu le
#Fail en Une du
Monde sur la
DGSE, avec ses «
Révélations
sur le Big Brother français » qui expliquaient que
la DGSE intercepte et espionne l'intégralité des communications,
mails, SMS, fax, comptes Twitter en France. Le scoop citait un des
articles de mon blog,
Frenchelon:
la DGSE est en « 1ère division ».
Bernard Barbier, qui était le directeur technique de la DGSE
jusqu'à il y a quelques mois, y révélait, entre autres choses,
que la DGSE surveillait les réseaux grands publics et enregistrait
tous les mots de passe pour, notamment, pouvoir identifier le gentil
étudiant en chimie le jour, qui, le soir, devient un terroriste
djihadiste, mais qui utilise le même mot de passe...
L'article du
Monde mentionnait le mien, mais les
journalistes ne m'avaient pas contacté pour me demander ce que je
pensais de leurs "
révélations". Et moi, le fait
que la DGSE espionne absolument toutes les télécommunications en
temps réel et en tous temps, en France, ça me semblait quand même
un peu bizarre.
Donc j'ai creusé, j'ai interrogé un certain nombre d'acteurs
qui sont au cœur des réseaux, et tous sont arrivés à la
conclusion que si la DGSE est capable d'espionner ce qu'elle veut,
par contre, elle n'est pas en mesure d'espionner absolument tout, en
temps réel, ni de tout archiver ; non seulement elle n'a pas le
droit de le faire, mais en plus ça se verrait.
Parce que vu l'architecture décentralisée des réseaux, en
France, pour arriver à ce qu'on intercepte tout le trafic Internet
il faudrait placer des boîtes noires sur tous les
DSLAMs.
Or, il y a beaucoup de DSLAMs, ça coûterait beaucoup d'argent et
ça finirait forcément par se voir.
Ensuite on a eu le
#fail concernant la NSA. Tout est
parti d'un article du
Spiegel cosigné par Laura Poitras,
la journaliste qui travaille sur les révélations Snowden avec
Greenwald, qui révélait que les services de renseignement
allemands avaient partagé avec la NSA des dizaines de millions de
méta-données qu'elle avait capté à l'étranger.
En guise de preuve, Laura Poitras publiait une capture d'écran
de
Boundless
Informant, un des systèmes de visualisation de données
utilisé par les analystes de la NSA, montrant combien de
métadonnées Internet et téléphoniques avaient été collectées.
Problème. En octobre,
Le Monde fait sa Une sur des
«
Révélations sur l’espionnage de la France par la NSA
américaine », basées sur ce même type de capture
d'écran, révélant que la NSA a espionné 70M de communications
téléphoniques en France.
Peter Koop, un Hollandais dont le blog ''
electrospaces''
est probablement un de ceux qui décrypte le plus et le mieux les
documents Snowden, a remonté la piste et conclue qu'il ne
s'agissait pas de conversations téléphoniques espionnées en
France, mais bien de méta-données interceptées par les services
français, à l'étranger, et partagées avec la NSA...
Finalement, une semaine après,
Le Monde a reconnu, à
mots couverts, qu'il ne s'agissait pas de communications
téléphoniques espionnées par la NSA en France, mais bien des
données espionnées à l'étranger par la DGSE et confiées à la
NSA. mais le mal était fait, très peu de gens ayant entendu parler
de cette mise à jour. Le problème c'est que ça laisse des traces
sur la durée et que ça brouille l'écoute, si je puis me
permettre.
Ensuite, il y au le
#fail sur Orange et le GCHQ, qui est
un peu l'équivalent de la NSA en Grande Bretagne, et qui serait
d'après Snowden encore plus puissante que la NSA, non seulement
parce qu'il y a plein de câbles de télécommunications sous-marins
qui atterrissent en Grande Bretagne et que, apparemment, ils sont
très forts dans l'interception massive de ces câbles-là, mais
également parce que les lois, le cadre juridique réglementaire en
Grande Bretagne fait qu'il est plus simple d'attenter à la vie
privée, de faire des opérations d'espionnage que ça ne l'est aux
États-Unis.
Donc
Le Monde, toujours une Une, révélait «
Comment
Orange et les services secrets coopèrent ». Evoquant
des "
relations incestueuses" entre France Télécom
et la DGSE,
Le Monde avançait également que les services
de renseignement français autorisaient également leurs homologues
britanniques à accéder aux données des clients français
d'Orange...
Les révélations du
Monde se basaient sur un document
Snowden mentionné dans un article du ''
Gardian'' en
octobre dernier, et qui révélait que la DGSE avait mis le GCHQ en
contact avec une entreprise française de télécommunications,
partenaire privilégié de la DGSE. Mais ce que je n'ai pas compris,
c'est pourquoi l'article disait les services britanniques ont accès
aux données des clients français d'Orange. Pourquoi ce serait les
clients français ?
Je me mets à la place du GCHQ. Un des gros avantages d'Orange
c'est qu'il contrôle 20 % des câbles de fibre optique dans le
monde. 20 % c'est énorme ! Le GCHQ, un de ses gros boulots,
c'est d'espionner les fibres optiques. Donc ce qui intéresse
probablement le GCHQ, c'est probablement les câbles sous-marins. Ce
qui intéresse également le GCHQ c'est probablement le fait
qu'Orange a une centaine de filiales à l'étranger, dont un certain
nombre dans des pays du Golfe, dans des pays africains où il y a la
guerre, le Mali, le Niger.
Mais ça, le papier du Monde n’en parle pas. Il ne parle pas
des 20 % de câbles de fibre optique, il ne parle pas des filiales à
l'étranger. Il ne parle uniquement que des clients français
d'Orange. Pourquoi ? Moi je suis journaliste, en termes de
probabilités, ce qui intéresse le GCHQ c'est plus les câbles de
fibre optique et puis le Mali que les communications téléphoniques
à Romorantin.
Qu'est-ce qu'il en a à foutre des communications téléphoniques
à Romorantin ou à Marseille, le GCHQ ? Pourquoi il ferait du
massif en France ? Et pourquoi la DGSE autoriserait un service
de renseignement étranger à faire du massif en France ?
Nonobstant le fait qu'un bon nombre de ministères, dont celui de la
Défense, qui est-ce qu'ils payent pour passer leurs appels
téléphoniques ou pour utiliser Internet ? C'est Orange. Ce
serait bizarre que la DGSE accepte qu'un service de renseignement
étranger espionne des ministères français...
Je suis blogueur au
Monde. Systématiquement, j'en ai
référé à ma hiérarchie, qui n'a pas voulu rendre compte de mes
factchecks sur le journal papier, me laissant les publier
sur mon blog. En attendant, les lecteurs du
Monde papier,
eux, ne savent pas qu'ils ont été induits en erreur, pas plus que
tous les médias qui ont repris, en France et à l'étranger, ces
"
révélations"...
En attendant, un autre truc que j'ai découvert en enquêtant sur
ces histoires, c'est le programme
National
Insider Threat Task Force, créé pour identifier et
neutraliser la "
menace intérieure", et donc
aussi les lanceurs d'alerte. Il faut savoir qu'il n'y a jamais eu
autant de whistleblowers poursuivis par la justice américaine, et
même incarcérés, que sous Obama. L'
Espionage Act de
1914, avait été utilisé trois fois jusqu'à Obama. Depuis
qu'Obama est là je crois qu'on en est à la sixième ou septième
fois.
Il y a une
véritable
chasse aux sorcières qui a été lancée, et ce programme-là
incite les fonctionnaires américains à surveiller leurs collègues,
et si il y en a un qui commence à devenir un peu alcoolique, qui
commence à devenir dépressif, qui vient de divorcer, qui va voir
de la famille à l'étranger, qui arrive tard, qui a des problème
d'argent, il faut impérativement le dénoncer tout de suite aux
fonctionnaires de sécurité du ministère, parce qu'il pourrait
devenir un whistleblower ou un espion.
J'ai ainsi trouvé des manuels de détection des espions sur les
sites du ministère de l'Agriculture et de l’Éducation nationale,
en mode «
101 moyens de reconnaître les espions ».
Vous imaginez en France, des autorités qui demanderaient aux profs
d'espionner leurs collègues et de rapporter tout comportement
déviant à la hiérarchie, parce qu'il pourrait devenir un
espion ?...
Pourquoi je vous parle de ça ? Parce que oui, on est
vraiment passé à quelque chose de l'ordre de la paranoïa.
L'administration américaine est passée en mode paranoïaque,
depuis le 11 septembre 2001, depuis WikiLeaks aussi, ce qui pourrait
aussi expliquer pourquoi ils ont décidé de tout surveiller.
Un autre truc que j'ai découvert, qui a été beaucoup moins
médiatisé que les soixante-dix millions de communications
téléphoniques soi-disant interceptées par la NSA, c'est la
théorie des ''
Three Hops'', qui constitue un très bon
argument pour clouer le bec à tous ceux qui nous répondent, depuis
des années «
Oui mais moi je n'ai rien à me
reprocher, donc je n'ai rien à cacher ».
La NSA, quand elle s'intéresse à une cible, va ainsi
s'intéresser également à tous les gens qui sont en contact avec
elle, plus tous les gens qui sont en contact avec ceux qui sont en
contact avec elle, etc, à trois niveaux. Ce qui fait que le frère
du voisin de la femme du chauffeur d'Angela Merkel peut être
espionné par la NSA, quand bien même il n'a strictement rien à se
reprocher, rien à cacher et qu'il n'a aucun secret d’État.
Donc la question n'est pas de savoir si on a quelque chose à se
reprocher ; la question c'est de savoir est-ce qu'on connaît
quelqu'un qui connaît quelqu'un qui connaît quelqu'un ? Et
comme on sait que sur Facebook, sur Twitter, on est tous à quatre
niveaux de séparation des autres, entre quatre et cinq niveaux de
séparation des autres, oui, virtuellement, les États-Unis se
donnent le droit d'espionner un petit peu tout le monde. (voir
Le
.gif qui révèle la paranoïa de la NSA, et pourquoi elle espionne
aussi vos parents & amis)
Par ailleurs, les États-Unis ont une technique pour arriver à
savoir s'ils ont le droit ou pas de s'intéresser à tel internaute :
la théorie des 51 % de probabilités. S'il y a 51 % de probabilités
que vous soyez Américain, on ne s'intéresse pas à vous. Mais si 51
% de probabilités que vous soyez un étranger, ils s'octroient le
droit d'analyser vos datas, parce que, quand un paquet d'informations
transite sur IP, eh bien il n'y a pas sa nationalité dessus. Donc
ils ont cette théorie des 51 %. Donc là ce que disait l'
ACLU,
c'est que si vous avez 40 contacts, virtuellement ça fait 2,5
millions de personnes qui peuvent être espionnées pour vous, pour
vous surveiller vous.
Un autre truc qui me semble intéressant, quand même, avec cette
histoire de paranoïa généralisée, c'est qu'en fait on n'a pas à
être si paranoïaque que ça non plus. Greenwald, toutes les
semaines, publie un nouveau document Snowden. Donc ça que veut dire
que son ordinateur, l'endroit où les documents Snowden ont été
stockés, n'ont pas été piratés par la CIA, la NSA, le GCHQ, le
FSB, la DGSE, des méchants pirates, que sais-je...
Ça veut dire qu'il est tout à fait possible, même et y compris
pour quelqu'un comme Greenwald qui ne comprenait rien à la sécurité
informatique jusqu'à l'année dernière, d'arriver à sécuriser son
ordinateur et d'arriver à sécuriser ses communications. C'est tout
à fait possible ; il en est la preuve vivante.
Par ailleurs, la majeure partie des gens qui travaillent pour les
services de renseignement sont des fonctionnaires à qui on demande
de faire un boulot, et qui ne sont pas au courant de ce que font les
autres. Les employés de la NSA ont probablement appris beaucoup plus
sur la NSA grâce à Snowden qu'ils n'en savaient en étant à
l'intérieur de la NSA. C'est le principe de cloisonnement dans les
services de renseignement.
Il ne faut pas non plus forcément leur prêter de mauvaises
intentions : la majeure partie des gens à la NSA, à la DGSE, leur
cible c'est Al-Qaïda, c'est ce qui se passe en ce moment en Libye,
c'est ce qui se passe en ce moment en Syrie, c'est ce qui se passe au
Mali, c'est ce qui se passe au Niger, pas ce qui se passe à
Romorantin, à Paris ou à Numa.
Il y a à près deux mille personnes à la direction technique à
la DGSE, vu l'ampleur de la guerre au terrorisme, etc, il y en a
combien d'après vous qui sont en train d'espionner les gens qui sont
ici ? Est-ce que ça fait partie de leurs attributions ?
Non. En plus la DGSE, sa mission c'est d’espionner à l'étranger :
la DGSE est, comme son nom l'indique, un service de renseignement
extérieur. C'est la DGSI, l'ancienne DCRI, en charge du
contre-espionnage intérieur qui, effectivement, peut surveiller des
gens en France.
Accessoirement, et c’est aussi un truc qui m'énerve, c'est
l'expression "
Big Brother" : j'en ai marre
d'entendre "
Big Brother être mis à toutes les sauces
: un jour, c'est Google qui est "
Big Brother", le
lendemain c'est Facebook, le surlendemain les péages et les radars
automobiles, la NSA ou l'assurance maladie... Stop.
A force de mettre "
Big Brother" à toutes les
sauces, l'expression ne veut plus rien dire, et ne permet plus du
tout de comprendre ce pourquoi Google, Facebook, les radars
automatiques ou la NSA peuvent poser problème -nonobstant le fait
que les problèmes qu'ils posent n'ont généralement rien à voir.
Pour en revenir au sujet qui nous préoccupe, la NSA n'est pas une
police de la pensée. Obama n'est pas Hitler, ni Staline. Il faut
arrêter avec ce truc-là. Hitler, Staline sont des gens qui tuaient
les dissidents. Si vous êtes un dissident aux États-Unis, vous
n’êtes pas tué. Certes Laura Poitras vit en exil à Berlin, Jacob
Appelbaum vit en exil à Berlin, il y a un certain nombre de
personnes qui ont des soucis avec des autorités américaines, mais
ce n'est pas comparable avec Big Brother qui était un dictateur.
Ce vers quoi on va c'est beaucoup plus
Minority Report. À
savoir un monde où il y aura tellement de machines interconnectées
et de plus en plus de machines qui vont décider à la place d’êtres
humains et où, à des moments, il y a des machines qui vont vous
dire non. Et en fait
Minority Report ça a déjà commencé.
J'avais fait un papier là-dessus, sur ceux que l'on surnomme les
«
doigts
brûlés » de Calais.
À Calais, 25 % des réfugiés se brûlent les doigts pour effacer
les empreintes digitales, parce que si les flics les chopent et
qu'ils passent leurs empreintes digitales au fichier des empreintes
digitales,
EuroDac,
européen, ils vont être renvoyés en Italie ou en Grèce, là où
ils ont été fichés. Or comme leur objectif c'est d'aller en Grande
Bretagne, ils n'ont pas envie de se retaper le périple depuis la
Grèce ou depuis l’Italie. Donc le seul moyen pour ne pas être
renvoyés là-bas, c'est d'effacer leurs empreintes digitales.
Donc
Minority Report ça a commencé, c'est maintenant,
il y a déjà des gens qui se mutilent pour échapper à des systèmes
de fichage utilisant des ordinateurs, sauf que, comme ce sont des
réfugiés, sans papiers, à Calais, grosso modo la lie de
l’humanité, personne n'en parle.
J'avais participé à une
émission
il n'y a pas très longtemps avec Alain Bauer, qui était le monsieur
insécurité, le monsieur vidéo surveillance sous Nicolas Sarkozy,
et non seulement il a reconnu que la quasi totalité des systèmes de
vidéo surveillance en France ont été installés n’importe
comment. C'était intéressant que ce soit monsieur Alain Bauer qui
me dise ça. Et quand j'ai dit «
Mais de toutes
façons le problème ce n'est pas Big Brother, c'est Minority
Report », lui et le président de l'association des villes
vidéosurveillées m'ont répondu que «
c'est vrai, on va
vers Minority Report »...
Pourquoi j'ai fait cette conférence-là sur la paranoïa ?
Parce que je déplore le fait de voir de plus en plus de mes
contemporains verser dans la paranoïa, alors qu'on n'a vraiment pas
besoin de ça. Pour arriver à mesurer un problème il faut être
conscient de ce problème et donc il faut être droit sur pattes, et
savoir de quoi on parle, et ne pas raconter n’importe quoi. Le pire
est à venir.
Là ce qu'on a vu avec Snowden c'est de la roupie de sansonnet par
rapport à ce qui va se passer dans vingt ans. Parce que la NSA ne va
pas s'arrêter là. La NSA a semble-t-il commencé à faire du massif
sur les câbles sous-marins en 2007-2008, la NSA a commencé à
s'attaquer à la crypto il y a quelques années seulement, ce sera
quoi dans quinze ans, dans vingt ans ? Je n'en sais foutre rien.
Ce que je sais c'est que ce sera très certainement pire que ce qu'on
a aujourd'hui. Et donc si aujourd'hui on habitue les gens au fait
qu'on vivrait dans "
Big Brother", on va leur dire
quoi dans cinq ans, dans vingt ans ?
En plus, ça intériorise complètement la menace, parce que "
Big
Brother" on ne peut rien faire contre lui ! La NSA,
ils sont plus forts que toi ! Ces super Dupont, ils sont
magiques, ils ont tous les pouvoirs, de toutes façons, ouais, je ne
peux rien faire contre la NSA ! Ce n'est pas vrai !
Greenwald, c'était un noob, et il sait faire maintenant. Donc tout
le monde peut le faire. Il faut juste s'en donner les moyens, et
apprendre à se protéger.
Je voudrais finir en évoquant un texte que je n'ai pas encore eu
le temps de finir, mais où j'essaie d'expliquer ce pourquoi la
défense des libertés et de la vie privée est au 21ème siècle ce
que l'écologie fut au 20ème, au sens où la vie privée en soi, on
s'en fout, c'est juste un moyen. C'est comme Internet, on s'en fout,
c'est juste un moyen.
Il n'y a pas de liberté d'expression, il n'y a pas de liberté de
circulation, il n'y a pas de liberté d'opinion s'il n'y a pas de vie
privée. Parce que si on se sent surveillé on va s’autocensurer,
et donc ça va à l'encontre de ce qu'on entend par une démocratie
digne de ce nom. Et donc c’est pour ça qu'il faut défendre les
libertés et la vie privée, c'est parce que c'est la clef qui permet
d’actionner les autres mécanismes. Et je vous remercie.
PS : la conférence datant de juin dernier, je n'y avais pas
évoqué l'article relatif à "
l'accès administratif aux
données de connexion" par les services de renseignement
prévu par la loi de programmation militaire, dont le décret
d'application vient d'être publié. J'y reviendrai, à tête
reposée. En attendant, vous pouvez d'ores et déjà vous faire peur
avec l'
article
du Point, avoir des doutes avec
celui
de Kitetoa, et vous en faire une idée plus posée avec
l'analyse
de NextInpact.
NB : et si vous vous intéressez vraiment à ce que font la NSA et
le GCHQ, je ne saurais que trop vous encourager à visiter
nsa-observer.net, qui
recense la quasi-totalité de leurs programmes et systèmes espions,
voire à y contribuer : la
prochaine
session de travail aura lieu ce mercredi 7 janvier à 19h à la
Quadrature du net ou, à distance, via IRC.
PPS : et sinon, je ne saurais que trop vous conseiller de lire cet
excellent
article d'Amaelle Guiton qui revient sur cette paranoïa ambiante
qui fait dire à certains que les outils de cryptographie auraient
été "
cassés par la NSA et le GCHQ et qu'on ne
pourrait rien faire pour s'en protéger :
"Laisser penser que la cryptographie « grand public
» — celle que des centaines de millions d’internautes utilisent
sans s’en rendre compte — est bonne à jeter revient à expliquer
à un candidat à une promenade dans la savane qu’il ferait aussi
bien d’y aller tout nu et à pied, sous prétexte que ni son
pantalon ni sa méhari ne résisteront à un rhinocéros furieux".
Voir aussi la retranscription
intégrale de ladite conférence et, sur ce blog :
Une
station espion de la NSA, en plein Paris
«
Sur Internet, on est tous pirates, et ça c’est bien »
CONFIDENTIEL
— NE PAS DIFFUSER SUR INTERNET
Surveillance:
pourquoi je suis assez optimiste (à moyen terme en tout cas)
Le
11 septembre 2001 fut un « cadeau fait à la NSA », dixit… le n°3
de la NSA
Source.: - See more at:
http://bugbrother.blog.lemonde.fr/2015/01/03/de-la-surveillance-de-masse-a-la-paranoia-generalisee/#sthash.n0aIr5Ib.dpuf
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