Pour la première fois en neuf ans, les Montréalais devront essuyer une hausse de taxes municipales en 2010. L’augmentation s’élèvera à 5,3% en moyenne pour les immeubles résidentiels, et à 6% pour les immeubles non-résidentiels.
En plus de puiser davantage dans les poches des Montréalais, l’administration Tremblay a décidé de sabrer le tiers de ses investissements en infrastructures pour parvenir à présenter un budget qui sera tout de même déficitaire de 71 millions $.
Par rapport à 2009, les propriétaires d’une maison de 278 000 $, soit la valeur moyenne des résidences à Montréal, devront verser 154$ de plus par année dans les coffres de la Ville.
Par comparaison, dans les villes de Québec et Ottawa, les résidents ont eu droit à une hausse plus modeste de 3%.
Une nouvelle taxe sur les stationnements non-résidentiels attend aussi les Montréalais, dans un secteur encadré par le fleuve et les rues Atwater, Papineau et Des Pins. Elle s’élèvera jusqu’à environ 60$ par stationnement intérieur et 40 $ par place extérieure.
«Un effort supplémentaire»
«Je suis bien conscient que je demande un effort supplémentaire aux Montréalais et aux Montréalaises», a reconnu le maire Gérald Tremblay lors de la présentation du budget 2010 de la ville, mercredi matin.
Cet effort permettra à la Ville de percevoir 180,8 millions $ de plus qu'en 2009 en revenus de taxation.
«Si une part de l’augmentation est attribuable à la crise économique (…), une autre part vient des responsabilités que doit assumer Montréal comme métropole», a-t-il justifié.
Les cotisations de la Ville aux caisses de retraite des employés, en augmentation de près de 28%, ont forcé l’administration Tremblay à trouver de nouvelles sources de revenus.
La contribution à la Société de transport de Montréal (STM), en augmentation de 57,6 millions $ par rapport à 2009, a aussi pesé dans la balance, tout comme l’augmentation des versements annuels de Montréal aux villes reconstituées, qui ont bondit de 19,2% en 2010.
Moins d’investissements
Quant à la baisse des investissements en infrastructures, qui chuteront de 33%, le maire prétend qu’il s’agit d’un «recul stratégique» pour mieux réévaluer la manière dont la ville attribue les contrats.
On ne sait pas encore quels projets seront touchés.
La Ville confirme aussi qu’elle suspend sa taxe sur l’eau, ce qui la privera de 20 millions $ de revenus.
Au total, Montréal dépensera 4,3 milliards $ en 2010, 5,6% de plus que l’année dernière.
Fait à noter, 49 millions $ des 71 millions $ du déficit de l’exercice financier seront épongés par le recours à des réserves de la Ville.
Ce manque à gagner ne prend toutefois pas en compte le déficit annuel de la STM, évalué à 40 millions $, que Gérald Tremblay espère toujours régler en recevant plus d’argent de la part des villes de banlieue pour l’utilisation des équipements de transport métropolitains.
Où vont vos taxes?