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mardi 16 avril 2024

L'ATTENTION, LES YEUX ET LA COMMUNICATION

 

L'ATTENTION, LES YEUX ET LA COMMUNICATION


La cognition est une spécialisation de la neuropsychologie qui étudie les processus mentaux, comme ceux impliqués dans la détection de stimuli visuels. Les avancées technologiques et la recherche en cognition montrent que notre cerveau détecte et analyse tout ce que nous voyons, et ce, en quelques millisecondes.


Les informations véhiculées par le visage sont celles qui influencent le plus la communication inter-personnelle.


En résumé, le cerveau détecte les expressions faciales avant que la pensée consciente y arrive. Ce traitement rapide de l'information amène le cerveau à prendre des décisions automatiques.


Même si le cerveau détecte rapidement des informations sans que nous nous en rendions compte, il ne manquera pas de nous avertir par le biais de sensations physiques. Il est essentiel de développer notre capacité à prendre conscience de nos sensations internes au cours d'une communication, car elles constituent des « comptes rendus émotionnels » en temps réel sur ce que notre cerveau synthétise dans l'instant présent.


Certains mouvements oculaires stéréotypés sont parfaitement détectables consciemment. Bien qu'ils soient rapides, il est possible de les déceler, parce qu'ils se produisent pendant 100 millisecondes ou plus.


Anti-saccade: l'évitement du regard


(on appelle «anti-saccade oculaire» ce mouvement des yeux court, rapide et involontaire qui tente de fuir une cible, par exemple le regard de l'interlocuteur). Il s'agit d'une stratégie qui vise à cacher les informations que ses yeux envoient. Toute-fois, cette tentative est inutile car, dans les faits, l'anxiété a déjà été transmise et détectée il y a un moment, soit bien avant que l'anti-saccade ait eu lieu. Le fait de détourner le regard sans aucune raison, sans la présence de distracteurs dans l'environnement qui auraient été détectés par l'attention périphérique, confirme que l'anxiété est bien la cause de ce mouvement.


On ne peut donc pas détourner le regard très longtemps. S'ensuit alors un deuxième mouvement: la saccade.

Saccade simple: tentative de cacher la première

L'anti-saccade oculaire et la saccade sont deux tentatives d'évitement par le cerveau.

Dans la première, on détourne le regard afin de tenter de masquer l'anxiété qui pourrait s'y lire. La seconde survient quand le cerveau essaie de revenir au regard de l'interlocuteur afin de ne pas laisser paraître la tentative de cacher l'anxiété.

Lorsque les anti-saccades et les saccades sont fréquentes dans une communication, on parle d'un «regard fuyant». Il traduit l'anxiété générale, l'insécurité et affecte significativement la relation entre les interlocuteurs en minant la confiance et en envoyant un message à l'antipode du leadership. 


Les clignements d'yeux


- Ils sont directement reliés aux processus mentaux. La littérature montre qu'ils sont principalement influencés par la dopamine, neurotransmetteur associé à l'apprentissage et aux renforcements. Lorsque le cerveau s'affaire à créer des liens ou à consolider des apprentissages, la dopamine est une composante déterminante. De manière générale, une augmentation des clignements d'yeux est provoquée par un accroissement de la dopamine.


Il est possible de découvrir comment la personne en face de soi utilise son attention et sur quelle cible elle la dirige en observant ses clignements d'yeux. Lorsqu'elle est au repos et qu'elle n'est pas stimulée par de l'information externe, elle cligne des yeux de 15 à 17 fois par minute. Lorsque le cerveau s'affaire à gérer l'information captée par l'attention, il doit la classer et en favoriser le traitement de manière efficace. Plus la quantité d'informations captées est grande, plus le cerveau exécute des tâches mentales exigeantes, plus le nombre de clignements d'yeux sera élevé 50,51. Si une personne est stimulée par les propos de son interlocuteur ou qu'elle-même doit parler, le nombre de ses clignements d'yeux par minute augmente. En revanche, le fait de réfléchir, de rêvasser ou d'être perdu dans ses pensées entraîne une diminution importante de ce nombre, ce qui se présente souvent comme une fixité du regard.

Des études indiquent que l'augmentation du nombre de clignements d'yeux est non seulement fonction du traitement de l'information externe, mais également de l'activation émotionnelle que ces informations suscitent .


J'ai observé dans ma pratique que les clignements d'yeux semblent influencés par l'écoute efficace, laquelle est le résultat d'une attention explicite, c'est-à-dire caractérisée par le regard et l'attention consciente dirigés vers les yeux de l'inter-locuteur. Inversement, la cessation momentanée ou la diminution significative du nombre de clignements d'yeux est en lien avec un regard généralement orienté vers l'interlocuteur, mais révélant une attention consciente dirigée vers ses propres pensées, c'est-à-dire une attention implicite qui diminuera les clignements d'yeux de manière significative.


Une diminution significative des clignements d'yeux est le signe de moins d'encodage (moins d'écoute) et d'une difficulté à se retenir de parler .

Les clignements d'yeux, influencés par la dopamine, sont directement impliqués dans les fonctions exécutives responsables de l'adaptation, qui est nécessaire dans une écoute. La dopamine est importante dans l'écoute parce qu'elle permet de mieux distinguer l'information pertinente de celle qui l'est moins, et de comprendre ce qui a de l'importance et ce qui en a moins. La dopamine sert aussi à déterminer les moments où il est temps de parler et ceux où il faut écouter.

• En somme, elle

est cruciale pour permettre l'adaptation, donc l'ajustement au dialogue à chaque instant, à chaque tour de parole.

Ces dernières années, la fonction sérotonine (5-HT) a été considérée comme un élément essentiel de l'initiation comportementale et du contrôle des impulsions 61,62,63,64. La sérotonine et la dopamine ont des rôles conjoints dans la capacité de contrôler les impulsions (par exemple parler au mauvais moment, briser l'écoute) et de s'adapter au cours d'une communication ; les deux neurotransmetteurs permettent d'inhiber les actions non pertinentes et de supprimer les informations qui ne le sont pas non plus.


REF.: Extrait du livre: Guillaume Dulude, Je suis un chercheur d'or.

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A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !