Rechercher sur ce blogue

mercredi 4 janvier 2012

La vie d'une famille juive hassidique à Montréal

«Il y a trois moments où une femme peut être le centre de l’attention: sa naissance, son mariage et sa mort… Moi, j’ai pu en vivre un quatrième», explique Malka Zipora au sujet du lancement inusité de son livre, un recueil de nouvelles sur la vie de sa famille juive hassidique à Montréal.
C’est la première fois qu’une femme juive hassidique se livre ainsi dans un ouvrage destiné à un public non juif. Elle ouvre ainsi la porte d’un monde fermé et peu connu de l’extérieur.
On y découvre une vie calquée sur les lois de la Torah et à contre-courant de la modernité.
«J’étais très insécure de sortir ce livre, j’avais peur de recevoir des critiques et qu’on se mette à me confronter sur ma communauté. Maintenant que c’est fait, je suis délivrée», explique celle que l’on surnomme «la dame-qui-sait-écrire» chez les hassidiques montréalais.
Vie dévouée aux enfants
Malka Zipora (pseudonyme) est née en Israël de parents ayant survécu à l’Holocauste.
Mariée à 20 ans, elle a élevé ses douze enfants, aujourd’hui âgés entre 8 et 30 ans, dans le même appartement d’Outremont.
Grand-mère 17 fois, elle avoue ne pas toujours se souvenir des prénoms de chacun.
«C’est tout ce que je voulais dans la vie, avoir une grande famille, c’est la chose la plus précieuse au monde», ajoute, comblée, Malka Zipora.
L’auteure explique que c’est en réaction à un monde de plus en plus moderne que les juifs hassidiques vivent ainsi en retrait de la vie extérieure.
Ils évitent ainsi d’écouter la radio, la télévision et de lire les journaux provenant du monde extérieur, parce que les images qu’ils présentent peuvent être choquantes.
«Dans notre mentalité, les générations antérieures étaient beaucoup plus proches de Dieu, c’est pourquoi nous vivons de façon très traditionnelle. Nous évitons de nous exposer aux technologies», explique Malka Zipora, qui n’a regardé la télévision qu’une seule fois dans sa vie.
Bon voisinage
À propos des préjugés concernant sa communauté, Malka Zipora affirme qu’il y a beaucoup de malentendus.
«C’est sûr que nous avons des normes différentes et que nous avons des familles nombreuses et bruyantes, mais en général j’ai de très bons contacts avec les gens de l’extérieur » ajoute, sereine, Malka Zipora.
Son recueil Lekhaim! (À la vie!), publié aux Éditions du passage, se veut un hymne aux petits bonheurs de la vie quotidienne, thème universel, qui va au-delà des barrières culturelles.

Extraits
Petite, j´avais l´habitude de rêver au lit, imaginant ma vie future. Je serais une maman avec une centaine d´enfants, tous magnifiques, doués, intelligents, toujours propres et bien élevés. Dans cette existence faite sur mesure, je pourrais m'accorder tout ce que je désirais. Mon enfance se passa ainsi à rêvasser, parce que les rêves étaient tout ce que mes parents pouvaient m´offrir. D´origine hongroise, ils avaient survécu à l´holocauste nazi et avaient dû lutter durant des années, de pays en pays, pour pouvoir enfin s´établir et nous donner l´essentiel.
***
Le désir et la satisfaction sont étroitement liés. J'ai pu l'observer souvent chez les enfants : lorsqu'ils pleurent, gémissent, tapent des pieds pour obtenir quelque chose, cette chose perd aussitôt de sa valeur dès que les parents cèdent. Nos sages connaissaient bien ce caprice de la nature humaine. Ne disaient-ils pas : "Mayim genuvim yimtaku", c'est-à-dire "les eaux détournées ont un goût plus agréable". Sauf que, dans mon cas, il y avait des poissons dans l'eau. je fais allusion à l'époque où Surie, am fille de dix ans, désirait... mourait d'envie... en fat, avait désespérément "besoin" d'un poisson rouge. [...] Pour parvenir à ses fins, Surie avait un obstacle de taille à franchir : moi. Instinctivement, elle mit en pratique son grand pouvoir de persuasion. [...]
Malka Zipora


Ma Cote: un 9/10

REF.:

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

A l'envers c'est a l'endroit ,.........vous vous en appercevrez a un moment donné !