Le Wi-Fi obtient sa plus grande mise à niveau en 20 ans
Le Wi-Fi 6 GHz arrive bientôt
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Dans quelques mois, il y aura beaucoup plus de Wi-Fi pour faire le tour. La Federal Communications Commission a voté aujourd'hui pour ouvrir une parcelle de spectre dans la bande 6 GHz pour une utilisation sans licence - le même feu vert réglementaire qui permet à votre routeur de diffuser sur les bandes 2,4 GHz et 5 GHz. Cela signifie qu'il y a maintenant plus d'ondes ouvertes - beaucoup plus - que les routeurs peuvent utiliser pour diffuser des signaux Wi-Fi. Une fois que le nouveau spectre sera officiellement ouvert aux entreprises plus tard cette année, cela devrait se traduire par des connexions plus rapides et plus fiables à partir de la prochaine génération d'appareils.
C'est le plus grand ajout de spectre depuis que la FCC a ouvert la voie au Wi-Fi en 1989, c'est donc une affaire énorme. Le nouveau spectre quadruple fondamentalement la quantité d'espace disponible pour les routeurs et autres appareils, ce qui signifie beaucoup plus de bande passante et beaucoup moins d'interférences pour tout appareil qui peut en profiter.
"Il s'agit de la décision la plus monumentale concernant le spectre Wi-Fi de son histoire, au cours des 20 dernières années", Kevin Robinson, responsable marketing de la Wi-Fi Alliance, un groupe soutenu par l'industrie qui supervise la mise en œuvre de Wi -Fi, a déclaré avant le vote.
Les appareils devraient commencer à prendre en charge le Wi-Fi 6 GHz d'ici la fin de 2020, de sorte que sa mise en œuvre n'est pas loin. À son arrivée, attendez-vous à le voir sous la marque «Wi-Fi 6E».
Voici ce que nous savons jusqu'à présent à quoi nous attendre. Comment cela va-t-il réparer mon mauvais Wi-Fi?
Si vous avez déjà eu des problèmes de connexion à votre réseau Wi-Fi, il y a de fortes chances que le problème soit la congestion du spectre. Chaque fois que vous avez trop d'appareils essayant de vous connecter sur la même bande de fréquences, certains appareils commenceront à tomber. Donc, si vous voyez une longue liste de réseaux Wi-Fi à proximité dans votre région, cela peut expliquer pourquoi votre connexion devient plus lente et moins fiable. Il y a tout simplement trop de signaux concurrents pour que votre ordinateur puisse passer. "L'espoir est que les gains de performances à 6 GHz dureront, même s'ils sont plus largement utilisés"
Le Wi-Fi 6 GHz peut grandement contribuer à résoudre ce problème. Il offre non seulement une nouvelle bande d'ondes pour les routeurs à utiliser, mais une bande spacieuse qui ne nécessite pas de signaux qui se chevauchent comme sur certains canaux Wi-Fi actuels. Le nouveau spectre a suffisamment de place pour que jusqu'à sept flux Wi-Fi de capacité maximale soient tous diffusés simultanément et n'interfèrent pas les uns avec les autres - le tout sans utiliser l'un des spectres précédemment disponibles.
Pour être un peu plus précis, la FCC ouvre 1 200 MHz de spectre dans la bande des 6 GHz. Au cours des deux dernières décennies, le Wi-Fi a fonctionné avec environ 400 MHz de spectre, et tous les canaux disponibles ont dû être divisés dans cet espace limité. Les canaux sur la bande 6 GHz devraient avoir une taille de 160 MHz chacun. Seuls deux canaux de cette taille pouvaient entrer dans l'espace aérien actuellement disponible. Qu'est-ce que le Wi-Fi 6 GHz?
Le Wi-Fi fonctionne en diffusant sur des ondes qui sont ouvertes à tous. Aujourd'hui, il fonctionne sur deux bandes: 2,4 GHz et 5 GHz. Maintenant, nous ajoutons une troisième bande, 6 GHz. "Quadrupler l'espace disponible pour le Wi-Fi traditionnel"
Les chiffres font la différence (2,4 GHz voyagent plus loin, mais 6 GHz fournissent des données plus rapidement), mais ce qui compte vraiment, ce ne sont pas les fréquences spécifiques utilisées, mais la taille d'une bande d'ondes disponibles. Et c'est pourquoi la fréquence 6 GHz est particulièrement intéressante: cette nouvelle bande quadruple l'espace total disponible pour le Wi-Fi traditionnel.
À un niveau immédiat, cela signifie que si vous êtes la première personne dans votre immeuble à obtenir un routeur à 6 GHz, vous allez vivre grand en ce qui concerne la connectivité, car personne ne sera en concurrence avec vous. Mais même une fois que les routeurs à 6 GHz deviendront plus courants dans plusieurs années, l'espoir est que le spectre plus spacieux permettra aux signaux de rester plus rapides et plus forts que ceux que nous utilisons aujourd'hui. "Nous ne serons pas dans la même position que nous sommes aujourd'hui dans cinq ans", a déclaré Robinson. Cela rendra-t-il le Wi-Fi plus rapide? Sorte de
Techniquement, le Wi-Fi 6 GHz a la même vitesse de pointe théorique que le Wi-Fi 5 GHz: 9,6 Gbit / s, le maximum offert par la norme Wi-Fi 6, la version actuelle du Wi-Fi.
Vous n'obtiendrez toujours pas cette vitesse dans la vraie vie, mais les nouvelles ondes devraient aider à augmenter votre vitesse. En effet, le spectre limité disponible à 5 GHz signifie que les signaux Wi-Fi ne sont souvent pas aussi importants qu'ils pourraient l'être. À 6 GHz, il est supposé que les routeurs diffuseront à la taille de canal maximale autorisée actuelle, ce qui signifie une connexion plus rapide.
Les connexions Wi-Fi aux smartphones pourraient atteindre 1 à 2 Gbit / s sur ces nouveaux réseaux, a déclaré Robinson. Ce sont les types de vitesses attendues de la 5G à ondes millimétriques, qui a jusqu'à présent une disponibilité très limitée. Bien sûr, vos vitesses seront toujours limitées par ce que propose votre fournisseur d'accès à Internet à domicile, mais c'est un énorme bond en avant potentiel.
en relation Wi-Fi 6: est-ce vraiment beaucoup plus rapide? Quand puis-je m'attendre à des appareils Wi-Fi 6 dans les magasins?
La première vague d'appareils utilisant le Wi-Fi 6 GHz est attendue au dernier trimestre 2020, selon Robinson.
Un long couloir blanc, avec une enfilade de portes coulissantes,
munies d’un verrou pour chaque chambre. L’image frappe. Et rappelle une
prison.
C’est ici, dans l’unité H2 de l’Institut national de psychiatrie
légale Philippe-Pinel de Montréal, que huit adultes ayant un trouble du
spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle séjourneront à
partir du printemps.
Ces usagers, qui ont des troubles graves de comportement, ne sont pas
judiciarisés, contrairement à la majorité des patients de l’Institut
Philippe-Pinel, un hôpital psychiatrique à haute sécurité. Ils résident
actuellement à l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies, situé
dans le nord-est de Montréal.
Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui dessert cette
clientèle, a annoncé mercredi aux usagers, à leurs proches, au personnel
et aux syndicats le déménagement prévu pour le 1er avril. La
quarantaine d’employés de l’unité suivra les usagers à Pinel.
Une nouvelle mal accueillie par la Fédération québécoise de l’autisme,
qui n’accepte pas qu’on loge cette clientèle vulnérable avec des gens
qui ont un potentiel de dangerosité élevé.
Le CIUSSS plaide qu’il n’avait d’autres choix que de trouver de
nouvelles installations. Depuis quelques années, le CIUSSS du
Nord-de-l’Île-de-Montréal lui louait un local à l’Hôpital
Rivière-des-Prairies. « Il avait besoin de le récupérer pour actualiser
sa mission hospitalière », explique Carla Vandoni, directrice déficience
intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et déficience physique.
Selon elle, il a fallu des mois de recherche pour trouver des locaux
adaptés. Pinel s’est avéré le « meilleur milieu », le « seul » qui
répondait à tous les critères, notamment le cadre de sécurité et les
activités possibles pour cette clientèle, précise-t-elle.
Elle rappelle que ces usagers, qui ont des troubles graves de
comportement, peuvent briser du matériel, se mutiler, frapper les autres
ou leur tête contre les murs. Le CIUSSS les héberge pendant quelques
mois, voire des années, afin de les stabiliser et leur permettre de
retourner dans leur milieu de vie.
« À Pinel, il y a des possibilités de faire de la réadaptation encore
plus que ce qu’on peut faire dans la communauté pour une clientèle qui a
besoin d’un cadre sécuritaire », soutient Carla Vandoni. Visite guidée Le Devoir a pu visiter les lieux. Pour s’y rendre, il a
fallu laisser une carte d’identité au garde de sécurité à l’entrée,
franchir deux portes sécurisées et marcher le long des murs dans les
corridors — par ailleurs décorés de dizaines de jardinières — pour
laisser de l’espace en cas d’intervention d’urgence.
Autant de mesures auxquelles les proches de ces usagers devront se
soumettre. C’est sans compter le détecteur de métal et l’inspection
visuelle, s’ils ne sont pas accompagnés d’un membre du personnel de
l’établissement. Les cravates, potentiellement dangereuses, sont aussi
interdites.
L’Institut Philippe-Pinel dit réfléchir aux procédures qui seront
mises en place pour ces visiteurs particuliers. « Oui, il y a des
éléments sécuritaires ici, dit Yann Belzile, directeur général adjoint
de l’Institut national de psychiatrie Philippe-Pinel. Mais il y a aussi
de grands avantages. »
C’est beau, c’est propre, mais c’est un milieu carcéral
Piscine intérieure, gymnase, atelier d’horticulture (avec des
dizaines de plantes et deux volières construites par les patients de
Pinel), grand jardin… Les usagers auront leur propre cour extérieure —
entourée de murs de béton, comme les autres — afin de ne pas croiser les
patients de Pinel.
Rénovée il y a un an, l’unité de 20 chambres est aussi climatisée.
« Les portes de chambres ne seront pas verrouillées », assure Carla
Vandoni.
Le DevoirL’ambiance
carcérale pourra être adoucie par une décoration personnalisée, assure
la direction de l’Institut Philippe-Pinel. Les usagers auront aussi
accès à une piscine intérieure, un gymnase et un atelier d’horticulture.
Les usagers pourront personnaliser leur chambre aux murs blancs.
« Ils pourront apporter leur douillette de lit, poursuit-elle. Il y a
aussi la possibilité d’ajouter un rideau à la fenêtre de leur porte. » La Fédération québécoise de l’autisme outrée
La directrice générale de la Fédération québécoise de l’autisme est
scandalisée. « La majorité de ces usagers sont sous curatelle publique,
dit Jo-Ann Lauzon. Ils sont très vulnérables. Ils ne sont pas capables
de défendre leurs droits. Je trouve ça inacceptable. »
L’Institut Philippe-Pinel, dénonce Jo-Ann Lauzon, n’est pas un milieu
de vie. « C’est beau, c’est propre, mais c’est un milieu carcéral. »
La Société québécoise de la déficience intellectuelle, elle,
s’inquiète de l’effet du déménagement sur les usagers. « On sait que les
transitions sont difficiles pour eux, dit la directrice générale Anik
Larose. Ça va accentuer leurs problèmes de comportement. »
D’après elle, le spectre de la ségrégation des gens vulnérables plane
toujours au Québec. « On a toujours peur d’un retour aux
institutions », remarque Anik Larose.
Invités à réagir, les syndicats disent pour leur part détenir peu
d’informations pour le moment. Leurs membres ont été informés mercredi
après-midi.
« On déplore le manque de facilités en hébergement pour cette
clientèle, dit Alain Croteau, président du Syndicat des travailleuses et
travailleurs du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, affilié à la
CSN. Clairement, ils n’ont pas d’endroit où les mettre. »
De son côté, Caroline Simoneau, représentante nationale de l’Alliance
du personnel professionnel et technique de la santé et des services
sociaux du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, voit des aspects
positifs à ce déménagement.
Par exemple, l’accès à une piscine intérieure et à des installations
plus récentes que celles de l’Hôpital Rivière-des-Prairies. « Une de nos
inquiétudes est de s’assurer qu’il n’y ait pas de mixité de clientèle,
ajoute Caroline Simoneau. Ça ne semble pas être le cas. »
L’Institut Philippe-Pinel hébergera les huit usagers et le personnel
pendant une période de trois ans, durée prévue du contrat. D’ici là, le
CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal prévoit construire une unité
de réadaptation intensive de quelques étages, pouvant accueillir 28
usagers. Il négocie actuellement l’achat d’un terrain.
Les millénariaux vivent leur première crise financière
Par Daniel Germain
génération X, génération Y, génération Z, générations c, millénariaux,
La crise de la COVID-19 nous affecte tous, de toutes sortes
de manières et à divers degrés. Du point de vue de la santé, on nous
rappelle chaque jour que ce sont les vieux qui sont les plus
vulnérables. Sous l’angle financier, c’est moins évident, mais ce
pourrait bien être les jeunes adultes qui sortent de cette crise les
plus amochés.
Oui, les millénariaux, les 24-38 ans ! Ils risquent de payer longtemps. Pourquoi eux plus que les autres ? D’une crise à l’autre
C’est toujours délicat de se lancer dans ces analyses
générationnelles, on peut facilement tomber dans les généralisations. On
s’en excuse à l’avance.
On conviendra quand même de ceci : débarquer sur le marché du
travail au début d’une sévère récession, ce n’est pas ce qu’on appelle
un alignement favorable des planètes. Les jobs sont plus rares. Les
salaires sont moins élevés.
Aux États-Unis, des économistes de l’Université Yale ont estimé
qu’un travailleur démarrait avec un salaire amoindri de 10 % quand sa
carrière débutait en période de chômage élevé, rapportait récemment le
média financier Bloomberg (Millennials are getting crushed by back-to-back economic crises). Les effets de ce mauvais départ persisteraient une dizaine d’années.
À cet égard, les Y sont particulièrement malchanceux. Les plus
vieux d’entre eux, ceux qui ont aujourd’hui autour de 35 ans, ont
intégré le marché de l’emploi alors qu’on entrait dans ce qu’on appelle
la Grande Récession. De notre point de vue actuel, la crise financière
de 2008-2009 ne nous apparaît pas si pire, mais il y a une raison pour
laquelle on l’a baptisée ainsi : c’était gros et ça a fait mal. La réalité a changé
C’est vrai que la situation économique s’est embellie par la suite,
tellement que pour un rare épisode dans l’histoire, on s’est retrouvé
récemment en situation de plein emploi. Le contexte a été favorable aux
jeunes.
Ils ont été très convoités par les employeurs, ce qui a inspiré une
abondante littérature (et une industrie du coaching) sur la façon de
gérer cette main-d’œuvre étiquetée d’« exigeante » et de
« capricieuse ».
Non, les jeunes ne sont pas tous programmeurs, concepteurs de jeux
vidéo ou influenceurs. On oublie que les effectifs des bars, des
restaurants et des entreprises touristiques sont encore largement
composés de millénariaux, maintenant au chômage. Génération financièrement fragile
Au moment où on pénètre dans l’inconnu, les Y sont ceux qui reposent sur les assises financières les plus fragiles.
La queue de cette génération intègre à son tour le marché du
travail, dans une ambiance de mort, où plusieurs seront condamnés à
vivoter pendant un temps.
La tête de la cohorte, les trentenaires, est constituée de jeunes
parents. S’ils ont la chance d’être propriétaires d’une maison, c’est au
prix souvent d’un endettement massif. Ça a beau être de la « bonne
dette », c’est lourd à porter quand un des salaires du ménage est
menacé.
De la façon dont les choses se profilent, ce n’est pas bientôt
qu’ils pourront se vanter, comme leurs aînés de la génération X, d’avoir
vu doubler leur investissement immobilier. Si la valeur des maisons ne
baisse pas dans un proche avenir, elle va certainement stagner. Ce n’est
pas là qu’ils vont s’enrichir. Une génération de « prudents »
Ce ne sera pas non plus à la Bourse, il faut croire, car cette
pandémie pourrait faire des Y des investisseurs très prudents, trop
prudents. Déjà qu’ils n’étaient pas portés sur la chose, échaudés par la
crise d’il y a dix ans. Cette nouvelle tuile pourrait bien implanter
chez eux une aversion aiguë et permanente au risque.
Les millénariaux américains, selon une statistique tirée du New York Times (Young adults, Burdened With Debt, are now facing an economic crisis), détiendraient aujour-d’hui seulement le tiers des actifs boursiers qu’avaient les X au même âge. Raison : peur du risque.
Plus près de chez nous, une étude de la Commission des valeurs
immobilières de l’Ontario indique la même chose. Les jeunes Ontariens
épargnent, mais n’investissent pas beaucoup, et ce, malgré les
technologies qui facilitent l’achat de titres boursiers et la
construction de portefeuilles de placement. Ils ont raté l’une des
périodes les plus profitables de l’histoire de la bourse [2010-2020].
Ils vont probablement manquer la prochaine occasion.
Ah oui, et la dette pharaonique que nos gouvernements creusent en ce moment, bien les jeunes vont devoir la payer longtemps.
La NASA vient d’ajouter l’hélicoptère et son système de livraison au
Rover Perseverance. Le lancement des deux engins est toujours prévu pour
le 17 juillet prochain, et le drone devrait effectuer un premier vol
martien fin mars 2021.
Malgré la pandémie de Covid-19, la NASA se doit de respecter le calendrier de la mission Mars 2020
pour être prête le 17 juillet prochain. En cas de retard, le lancement
du Rover Perseverance devrait être repoussé de deux ans, la durée
nécessaire pour que les positions de la Terre et de Mars soient à
nouveau favorables. Le robot à six roues est donc en phase finale de préparation au Kennedy Space Center de Floride où il subit ses derniers tests. Les ingénieurs de la NASA viennent notamment d’intégrer l’hélicoptère qui l’accompagnera sur Mars.
Les techniciens de la NASA ont arrimé avec succès le système de livraison de l’hélicoptère martien
sous le ventre du Rover. Le dispositif qui contrôle le lancement du
drone fonctionne parfaitement. Les premiers tests indiquent qu’il
communique correctement avec le Rover, et que son système de recharge
électrique est opérationnel. Avant de pouvoir déployer ses panneaux
solaires, il sera en effet totalement tributaire des ressources
énergétiques de Perpseverance.
L’hélicoptère de la NASA affiche des ambitions techniques plus que scientifiques
L’hélicoptère de Mars 2020 sera le premier engin volant dans une
atmosphère extraterrestre. Un véritable défi technique qui a conduit la
NASA à le priver de toute mission scientifique. L’appareil de moins de 2 kg
a démontré qu’il pouvait voler en conditions martiennes dans la chambre
à vide du Jet Propulsion Laboratory. Il lui reste à faire ses preuves
sur la planète rouge. La mission prévoit un premier vol un mois et demi
après l’atterrissage de Perseverance dans le cratère de Jezero le 18
février 2021. Le drone s’élancera alors dans le ciel martien pendant une
période d’une trentaine de jours. La mission Mars 2020 doit principalement rechercher des signes de vie microbienne passée, mais elle s’inscrit également dans un programme plus large pour préparer l’exploration de Mars par l’Homme. Avec le programme Artemis, la NASA compte d’abord retourner sur la Lune en 2024 et y installer progressivement une base permanente.
“Vos visages portent les chemins de nos avenirs et le labyrinthe de nos rêves,
vos mains indiquent le sens de l'infini,le contre-sens de nos amours
et le non-sens de nos tourbillons vos coeurs amplifient le son des heures.
la mélodie des jours et la symphonie de l'espace et du temps
et puis,au milieu de l'éphémère,vos regards dévoilent des couleurs du paradis sur terre.”
Merci,
L'autrice canadienne 🇨🇦Kim Thúy nous fait l'honneur de lire en exclusivité son magnifique poème dédié à nos aîné.e.s. Merci pour ces mots.
chsld, santé, pas santé.le coeur me lève, maladie, gagne de Malades, pdsb, Covid19,
Covid-19
Montré du doigt pour la mort de 31 résidants du CHSLD Herron, le Groupe Katasa défend sa gestion. Pour sa part, la Dre Nadine Larente raconte comment elle et sa famille sont venues en aide à des aînés laissés à leur sort.
Chronique
Au front, avec la famille
Ce que la Dre Nadine Larente a vu au CHSLD Herron
REF.:Patrick LagacéLa Presse
Vous connaissez l’histoire terrible du délabrement du CHSLD privé Herron, révélée par la Montreal Gazette
le week-end dernier. Je veux vous raconter ce que la première employée
du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal a découvert en arrivant au
CHSLD.
C’était le 29 mars. La Dre Nadine
Larente, directrice des services professionnels du CIUSSS, a reçu un
appel qui l’a intriguée : « La médecin rattachée(C'est qui elle ???) à ce CHSLD m’a dit
qu’elle n’arrivait pas à parler à quelqu’un à Herron. Elle m’a dit : “On
dirait qu’il n’y a personne…” »
Il y a pourtant 130 résidants qui habitent Herron. La Dre Larente n’a fait ni une ni deux : elle a sauté dans sa voiture et s’est rendue sur place.(Mais ou est la Médecin rattaché au CHSLD Herron ?)
Ce qu’elle a découvert à 16 h 30, ce dimanche-là, l’a renversée.
« Il
y avait deux préposés aux bénéficiaires et une infirmière auxiliaire
pour 130 résidants. Bien en deçà des ratios de jour, qui devraient être
de 5 infirmières, de 22 préposés et de quelques infirmières
auxiliaires… »
— La Dre Nadine Larente, directrice des services professionnels du CIUSSS
Le
sous-effectif paraissait : les plateaux du repas du midi avaient été
déposés sur le sol des chambres. Les assiettes étaient pour la plupart
intouchées ; bien des résidants ont des problèmes de mobilité et ne
peuvent pas se pencher pour ramasser un plateau. Et les couches des
résidants n’avaient pas été changées de la journée…
La Dre Nadine
Larente a rapidement pris conscience du chaos ambiant et de l’urgence
de la situation : ces personnes devaient être soignées et nourries.
Elle avait besoin d’aide immédiatement, là, maintenant. Elle a fait un premier appel, s’est tournée vers… sa famille.
« Il
fallait agir maintenant. J’ai appelé mes trois enfants et mon conjoint
pour qu’ils viennent tout de suite m’aider à nourrir les résidants,
c’était urgent… Je leur ai juste dit : “On a besoin d’aide, on ne peut
pas laisser des personnes âgées comme ça, on a besoin d’aide pour les
aider à manger.” »
J’appuie sur « pause », ici.
J’avais
entendu au cours du week-end l’histoire hallucinante d’une employée du
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal qui avait appelé sa famille en
renfort pour aider à nourrir les résidants de Herron, le fameux soir du
29 mars. J’ai fait des appels, j’ai tenté de la retracer. Et, lundi
soir, j’ai enfin pu parler à la Dre Larente, qui était ébranlée par cette saga. Elle a confirmé l’histoire.
« J’ai demandé à mes enfants de passer les cabarets aux résidants et d’aider à les nourrir.
— Vous avez combien d’enfants, Dre Larente ?
— Trois.
— Ils ont quel âge ?
— Ils ont 13, 15 et 17 ans. Ils sont venus avec mon conjoint. »
C’est donc la famille de la Dre Nadine Larente, ce dimanche-là, qui a nourri les résidants de deux des trois étages du CHSLD Herron, à Dorval.
Avant l’arrivée de sa famille, la Dre Larente
a bien sûr fait un autre appel, au CIUSSS, pour sonner l’alerte. Deux
directrices sont arrivées, puis une infirmière volontaire de l’Hôpital
Douglas.
Nadine Larente, qui est passée du côté gestion depuis
quelques années – elle est gériatre –, est rapidement passée à la
médecine, faisant le tour des chambres pour ausculter des résidants.
« L’infirmière de Douglas est arrivée, elle m’a aidée. On est passées en mode soins. »
Elles ont aussi changé des couches.
Une préposée envoyée par le CIUSSS est arrivée pour prêter main-forte.
« Aviez-vous déjà vu une situation semblable ?
— Non, jamais. »
Au
bout du fil, Nadine Larente m’explique qu’en ces temps de pandémie, la
pénurie de personnel habituelle dans les CHSLD s’est aggravée. « J’ai
fait le tour de nombreux CHSLD, et la situation est difficile. Mais les
besoins de base étaient remplis : les gens étaient nourris, lavés,
couchés, recevaient leurs médicaments, leurs couches étaient changées.
Mais à Herron, ce soir-là, les besoins de base n’étaient pas comblés… »
La Dre Larente
a constaté qu’au moins un résidant affichait des symptômes d’infection à
la COVID-19. En parlant avec des employés du CHSLD Herron, elle a
compris que l’essentiel du personnel avait déserté les lieux le
vendredi et le samedi, à cause de la présence du coronavirus.
La Dre Larente
a eu des contacts avec Samantha Chowieri, la propriétaire, qui était
sur place à son arrivée. Mais elle s’est rapidement consacrée aux
soins ; ce sont d’autres employés du CIUSSS qui ont composé avec Mme Chowieri. La Dre Larente
note quand même que le système de médicaments à donner aux résidants
était difficile à comprendre, ce qui a compliqué les choses, ce soir-là.
On
sait maintenant que, depuis un mois, une trentaine de résidants du
CHSLD Herron sont morts, bien plus que les quatre qui, d’ordinaire, y
meurent chaque mois. L’histoire a ému le Québec et mis en relief la
vulnérabilité des CHSLD aux éclosions de coronavirus.
Il y a des
enquêtes sur ce qui a pu déraper à ce point au CHSLD Herron – propriété
du Groupe Katasa, de Gatineau –, il y en a trois : une enquête de la
Santé publique, du coroner et de la police de Montréal.
Mais en entrevue, la Dre Larente
ne voulait pas s’étendre là-dessus : si elle acceptait de me parler,
c’était pour dire à quel point ce soir-là, le 29 mars, des personnes
se sont unies pour aider les personnes âgées de Herron.
Et la Dre Larente
m’a confirmé une autre info que j’avais entendue pendant le
week-end : oui, une personne dépêchée par le CIUSSS le 29 mars a
contracté la COVID-19.
« Et vos enfants ?
— Non, ils sont O.K. Mon conjoint aussi. Je m’en serais tellement voulu… »
Le conjoint de la Dre Larente
est reparti avec les deux plus jeunes vers 21 h. La fille aînée est
restée. « Elle a aidé des résidants à manger, elle a écouté ceux qui
avaient besoin de parler… »
Nadine Larente et sa fille sont parties vers 1 h du matin.
Je
demande à Nadine Larente quel était son état d’esprit quand, dans la
nuit de dimanche à lundi, après ces heures frénétiques au CHSLD Herron,
elle est revenue chez elle.
La réponse tient en un mot : « Bouleversée. »
Elle
termine en me faisant une demande : rappeler que le site JeContribue
(1) recrute des Québécois qui voudraient aider les personnes âgées.
« Nous avons besoin d’aide. »
***
Il y aura des enquêtes sur
ce qui s’est passé au CHSLD Herron, comme il y en aura sur ce qui s’est
passé dans le réseau québécois de la santé et des services sociaux
pendant la pandémie de 2020.
On se concentrera bien sûr sur ce qui aura déraillé, pour éviter que ça ne déraille encore.
Mais il faudra se souvenir, aussi, de l’héroïsme de certaines personnes.
Et, des fois – l’histoire de la Dre Larente en est un exemple extraordinaire –, de celui de leurs familles.
ET LES FAMILLES DES RÉSIDANTS ?
Vous
avez été nombreux à m’écrire pour me demander, dimanche, mais où diable
étaient les familles des résidants du CHSLD privé Herron ?
N’avaient-ils pas constaté le délabrement des lieux ?
Réponse : les visites en CHSLD sont interdites depuis le 14 mars.
Les familles des résidants du CHSLD Herron ne pouvaient donc pas savoir ce qui s’y passait.
CHSLD Herron
« On a fait ce qu’on pouvait »
Audrey Ruel-ManseauLa Presse
La
situation était catastrophique au CHSLD privé Herron de Dorval ; les
propriétaires le disent eux-mêmes. Mais ils refusent de porter l’entière
responsabilité des 31 décès survenus depuis le 13 mars et se défendent
de ne pas collaborer avec le CIUSSS qui assure sa tutelle depuis le
29 mars.
« C’était le chaos
total. On était à gauche, à droite. On a environ 100 employés et, du
jour au lendemain, il en manquait la moitié sur le plancher », raconte
Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire, avec ses sœurs et
son père, du Groupe Katasa, dont fait partie la résidence Herron. « Les
employés n’ont pas déserté. On vivait une crise de pandémie. »
Le
problème de recrutement au CHSLD Herron existait avant la
pandémie – comme dans de nombreux milieux de soins longue durée. La
direction plaide qu’un premier cas positif de COVID-19 le 27 mars a fait
basculer le fragile équilibre ; suivant les conseils d’Info-Santé, ceux
qui croyaient avoir été en contact avec ledit cas se sont mis en
quarantaine.
« Le 28 mars, ma sœur [Samantha Chowieri,
copropriétaire] était sur place et a constaté que les gens ne rentraient
pas travailler. Son chum et elle changeaient eux-mêmes les couches »,
raconte-t-elle, disant qu’elles pensaient à ce moment-là « être capables
de remonter la côte ».
Le lendemain, le 29 mars, Samantha
Chowieri échange des messages textes avec des représentantes du CIUSSS
de l’Ouest-de-l’Île et les informe de son manque criant de personnel et
d’équipements. « Nous n’avons pas d’infirmière pour cette nuit. SVP,
appelez-moi parce que nous ne pouvons pas donner les services de base.
Aucune des agences ne veut venir. »
Ce soir-là, le CHSLD est placé
sous tutelle. Dans un courriel envoyé le lendemain, Samantha Chowieri
demande à Lynne McVey, directrice générale du CIUSSS de
l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, des précisions sur le rôle que la
direction a à jouer et offre son entière collaboration pour la suite. La Presse n’a pas lu le message initial envoyé par le CIUSSS, mais Mme Chowieri semble aussi se justifier.
« J’aimerais
simplement clarifier que je suis la propriétaire et que j’étais sur les
lieux. Nous avons eu une réduction de l’effectif énorme avec le premier
cas diagnostiqué [le vendredi 27 mars] positif cette semaine et le
directeur général ayant démontré des symptômes de COVID-19 [maintenant
en quarantaine]. […] Cette pandémie est une zone grise et de peur pour
tous », peut-on lire.
Vendredi dernier, La Presse a
rapporté que des résidants du CHSLD Herron avaient été retrouvés dans
un état lamentable – affamés, déshydratés, souillés – à l’arrivée des
renforts du CIUSSS. Un médecin parmi les premiers arrivés sur place
après le 29 mars en témoigne encore aujourd’hui (voir autre texte). La
direction dit avoir agi au meilleur de ses capacités.
« On
était en crise, surtout le 28 mars. Le 29, on n’a pas laissé passer
48 heures pour joindre le CIUSSS. On a fait notre possible pour
contrôler la situation. On a dit au CIUSSS que ça n’allait vraiment pas
bien. On a fait ce qu’on pouvait pour dire qu’on avait besoin d’aide
pour assurer les soins et services, pour assurer la sécurité des
résidants. »
— Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire du Groupe Katasa
Au
premier ministre, qui a déclaré lundi qu’avec des « loyers [qui]
variaient de 3000 $ à 10 000 $ par mois […il y avait des médecins la ,comme usagers lol], le CHSLD aurait dû être
capable de payer des bons salaires pour garder son monde », Mme Chowieri
répond que les employés syndiqués « ont eu des augmentations de salaire
dans les dernières années, et le salaire des préposés aux bénéficiaires
et du personnel de soin a été augmenté pour la crise ».
« Ils
étaient payés près de 20 $ de l’heure. Je ne vois pas ce qu’on aurait pu
faire d’autre. Le problème de recrutement était vraiment lié à la
COVID. »
Dire la vérité
Lundi,
le premier ministre François Legault a accusé le Groupe Katasa d’avoir
menti sur les réels problèmes l’ayant forcé à demander l’aide du CIUSSS
de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Vendredi, il a appris que 31 résidants
avaient perdu la vie depuis le 13 mars, dont au moins 5 à cause de la
COVID-19.
« La première chose qu’aurait dû faire la directrice du
CHSLD Herron, c’est de dire la vérité, qu’il y avait eu 31 morts. Je
pense qu’il y a une différence entre dire au CIUSSS : “Il manque de
personnel”, puis de dire au CIUSSS : “Bien, j’ai eu 31 morts en quelques
semaines, là” », a déclaré M. Legault en conférence de presse.
Les propriétaires de la résidence se défendent d’avoir caché quelque information.
« On
avait un seul décès relié à la COVID-19 en date du 29 mars, et deux cas
de COVID positifs. S’il y a eu d’autres décès par la suite, c’est
arrivé sous la tutelle du CIUSSS. »
— Katherine Chowieri, copropriétaire et gestionnaire du Groupe Katasa
Le
Bureau du coroner fait enquête pour déterminer la cause de chacun des
décès depuis le 13 mars. Le SPVM et la Santé publique mènent aussi une
enquête de leur côté.
« On veut juste que les vrais faits soient
dits. Peut-être, oui, qu’il y a des choses qu’on aurait pu faire mieux,
mais le CIUSSS doit aussi prendre sa part de responsabilité. Ça ne doit
pas tomber juste sur nous », soulève Mme Chowieri.
Échanges acrimonieux
Depuis
le début de la mise sous tutelle, la situation s’est envenimée entre le
CIUSSS et la direction du CHSLD Herron. Le CIUSSS accuse le Groupe
Katasa de ne pas collaborer.
À titre d’exemple, le 4 avril,
Samantha Chowieri a envoyé un courriel au CIUSSS contenant les horaires
jusqu’au 6 avril. Elle avise : « On continue de confirmer les horaires
avec les employés sur une base journalière (et même par quart). Aussitôt
qu’on peut avoir plus de lignes directives et d’informations, on
pourrait améliorer la collaboration. »
Le lendemain, une mise en
demeure est envoyée au Groupe Katasa, dans laquelle les avocats du
CIUSSS lui reprochent d’être « incapable d’informer [le CIUSSS] du
personnel qui sera présent dans les jours à venir, des absences prévues
et des besoins à combler ».
La résidence a été placée sous tutelle
en raison de son personnel insuffisant, mais la tâche de gestion des
horaires lui revient encore.
CHSLD Herron: «De la grosse négligence» ou manque de personnel
Avant
même qu’ils perdent leurs employés en raison de la pandémie, les
propriétaires du CHSLD privé Herron, à Dorval, étaient régulièrement
montrés du doigt pour des lacunes dans les soins fournis. Le réseau de
la santé a continué malgré tout d’y diriger des personnes âgées. Samedi,
Québec a demandé une enquête policière, après avoir appris que
31 personnes y étaient mortes depuis le 13 mars.
« Je
pense qu’a priori, il y a [eu] de la grosse négligence » dans cette
résidence, a soutenu François Legault samedi. La situation est devenue
si préoccupante dans les centres pour aînés que le premier ministre a
décidé d’annuler sa journée de congé et de se présenter en conférence en
presse.
« Je ne suis pas fier de voir ce qui se passe dans nos CHSLD », a-t-il laissé tomber, visiblement ébranlé.
« Je
trouve que ce n’est pas acceptable, la façon dont on traite nos aînés
au Québec », a déclaré François Legault, promettant de corriger le tir.
Je veux donner ma parole
aux Québécois qu’on va poser les actions nécessaires pour qu’à l’avenir
dans nos résidences on s’occupe bien de notre monde.
François Legault, premier ministre du Québec
« Un film d’horreur »
Selon
le fil des événements présenté par François Legault, c’est le 26 mars
qu’un premier résidant du CHSLD Herron a été transféré à l’Hôpital
général juif de Montréal. Il a été déclaré positif à la COVID-19 puis il
est mort.
Le
29 mars, les autorités du centre intégré universitaire de santé et de
services sociaux (CIUSSS) local se sont rendues sur place. Elles ont
constaté de « graves problèmes » et ont découvert qu’une bonne partie du
personnel avait « abandonné » l’établissement. Elles ont envoyé du
personnel pour prendre soin des résidants.
Des soignants et des familles interrogés par La Presse
manquaient de mots pour décrire ce que le personnel du CIUSSS a
découvert. Des patients affamés, déshydratés, qui reposaient dans leurs
couches souillées. « Un film d’horreur », a dit un membre du personnel.
Certains employés de l’endroit étaient partis parce qu’ils étaient
atteints de la COVID-19, d’autres ne voulaient plus continuer à
travailler dans ces conditions.
François Legault
a révélé que le CHSLD privé avait « caché des informations » aux
autorités, ce qui a retardé l’intervention. Il n’y a pas eu de
collaboration de la part des propriétaires, a-t-il ajouté.
« On
trouvait qu’on avait peu de collaboration », a confirmé la PDG du
CIUSSS, Lynne McVey, au sujet des propriétaires. Le CIUSSS a dû envoyer
deux mises en demeure et obtenir une ordonnance légale pour avoir accès
aux dossiers médicaux des résidants et aux coordonnées de leurs proches.
Les secours ont aussi contacté des pharmaciens du quartier pour obtenir
des informations manquantes sur les ordonnances des résidants.
« Je
tiens tout particulièrement à offrir nos sympathies à toutes les
familles. Et je vous promets qu’on va communiquer avec vous pour donner
de l’information », a-t-elle dit, la voix étranglée par l’émotion.
Elle
a tenu à remercier les professionnels de la santé du réseau public qui
ont « levé la main » pour aller rapidement aider dans l’établissement
privé. « Ils ont dit : “Je voudrais aller là pour m’assurer que les
résidants sont OK” », a-t-elle raconté.
Elle
assure que ses équipes n’ont pas trouvé de morts lorsqu’elles sont
entrées dans la résidence. Le bilan de 31 décès depuis le 13 mars inclut
5 personnes atteintes de la COVID-19. Les autres cas font l’objet
d’une enquête.
Le SPVM dépêché sur place
Le
ministère de la Santé et des Services sociaux et le ministère de la
Sécurité publique ont demandé la tenue d’une enquête policière. C’est la
direction du CIUSSS qui a téléphoné au Service de police de la Ville de
Montréal au beau milieu de la nuit pour porter plainte, mais le bureau
du premier ministre s’est aussi impliqué directement dans le dossier,
selon nos informations.
Des
policiers en uniforme montaient la garde devant l’établissement samedi.
Les enquêteurs des crimes majeurs de la police de Montréal ont amorcé
une enquête délicate, vu les cas de COVID-19 recensés au CHSLD. On leur a
fourni des masques et des équipements de protection. Pour appuyer une
éventuelle accusation de négligence criminelle, ils devront prouver que
le nombre de décès ne peut s’expliquer dans des conditions normales pour
un établissement du genre.
Des
inspections seront faites dans les six autres résidences pour aînés
détenues par le Groupe Katasa. Les dirigeants de l’entreprise n’ont
jamais donné suite aux appels de La Presse.
Sous contrat avec le réseau public
Le
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal avait une entente avec la
résidence Herron, où il achetait des places afin d’envoyer des personnes
en attente d’hébergement dans le système public.
L’horrible situation qui vient
au jour à présent démontre que le CIUSSS n’a pas rempli son rôle de
surveillance et qu’il n’a démontré aucune préoccupation quant au
bien-être des usagers envoyés vers ce CHSLD.
Le bureau de l’avocat Jean-Pierre Ménard, spécialiste de la défense des droits des malades
Le
Groupe Katasa a pu continuer à recevoir ces patients même s’il a
souvent été montré du doigt pour la piètre qualité de ses services.
Samedi, de nombreuses familles ont communiqué avec La Presse
pour raconter leurs expériences malheureuses avec les propriétaires.
Beaucoup ont parlé de problèmes de communication, de manque de
personnel, d’erreurs dans la prise des médicaments, de nourriture de
mauvaise qualité. Beaucoup ont aussi confirmé s’être déjà plaints.
« Il
y avait une odeur permanente de merde sur l’étage », s’est souvenu avec
colère un homme dont le père a séjourné au centre. « On a fait
confiance au système, ils nous ont dit d’aller là », a-t-il raconté, en
demandant de ne pas être nommé pour ne pas avoir d’ennuis à son travail.
Balancer les profits et la qualité de vie
Le
CHSLD Herron a fait l’objet d’une enquête du Protecteur du citoyen en
2017 à la suite d’un signalement dénonçant des « problèmes en matière
d’assistance et de soins infirmiers », un « manque de suivis médicaux »,
un « manque de compétence du personnel » et un « manque de continuité
dans les soins vu l’insuffisance du personnel ».
L’enquête
n’a pas mis au jour de lacunes majeures, mais le rapport relevait que
l’équilibre entre le nombre de résidants et le nombre d’employés
« rest[ait] fragile ». Le CHSLD tentait alors d’augmenter le nombre de
résidants – on en comptait 103 à ce moment – et le Protecteur du citoyen
prévenait que « cela pourra [it] entraîner une surcharge de travail
pour le personnel ». François Legault a affirmé que la résidence
comptait maintenant « à peu près 150 personnes ».
« Le
Protecteur du citoyen est conscient qu’un CHSLD privé doit générer des
profits. Cependant, cet objectif ne peut être atteint aux dépens de la
véritable mission du CHSLD, soit de répondre et s’adapter aux besoins de
personnes âgées en perte d’autonomie », peut-on lire dans le rapport.
On y déplore des « difficultés de communication entre la direction du
CHSLD et quelques familles » de résidants, et une procédure des plaintes
non conforme.
Le
CHSLD Herron a aussi reçu la visite des inspecteurs du ministère de la
Santé et des Services sociaux il y a un an, en mars 2019. Leur rapport
déplore l’absence de politique pour lutter contre la maltraitance, le
manque d’information transmise aux résidants, un faible appui au comité
des usagers et des manquements dans les plans d’intervention.
Le
président de l’association Les Usagers de la santé du Québec,
Pierre Blain, est lui-même intervenu dans cet établissement il y a
cinq ans.
« C’était
à la demande du comité des usagers et des infirmières qui nous disaient
qu’il y avait des problèmes avec les soins. La direction n’a jamais
voulu bouger et a mis à la porte pratiquement tout le monde du comité
des usagers. Alors les autorités ne peuvent pas dire qu’elles n’étaient
pas au courant de la situation là-bas ! »
Tous les membres du comité des usagers du CHSLD ont effectivement démissionné au printemps 2017.
Des coroners s’interrogeaient sur les soins
L’an
dernier, deux coroners ont relevé des lacunes dans un autre
établissement appartenant au Groupe Katasa, la Résidence de l’Île à
Gatineau, à la suite de la mort de trois résidants.
Après
la mort « probablement évitable » d’une femme de 82 ans par
insuffisance respiratoire, le coroner Paul G. Dionne relevait qu’elle
n’avait « pas reçu l’attention clinique nécessaire ». Il déplorait que
des employés aient donné des réponses contradictoires pendant l’enquête.
Il relevait « un laisser-aller concernant les soins et la qualité de
vie », avec notamment des liquides sur le plancher, une forte odeur de
peinture dans l’air et de la nourriture qui traînait un peu partout.
Dans
le cas d’une dame de 94 ans morte des complications d’une fracture du
rameau pubien, la coroner Francine Danais suggérait une enquête plus
approfondie sur la qualité des soins reçus. Elle déplorait elle aussi le
fait qu’on lui avait fourni des informations contradictoires pendant
son enquête.
La
même coroner, dans le cas du décès d’un homme de 98 ans qui présentait
des plaies de lit surinfectées, avait recommandé à l’entreprise
d’augmenter le nombre d’employés.
À
la lumière de la situation constatée sur place, la coroner recommandait
du même coup à Québec de « rehausser les critères de certification des
résidences privées pour aînés, en incluant une évaluation des
compétences du personnel et un contrôle de la qualité des soins
infirmiers ».
« On voit ce que ça donne »
Le
Québec compte 40 CHSLD privés non conventionnés comme le CHSLD Herron.
« On a demandé de visiter ces résidences, donc aller s’assurer que tout
est sous contrôle », a annoncé François Legault. Ces établissements
« gèrent leurs propres affaires », mais l’État devra de toute évidence
s’en mêler désormais, selon le premier ministre.
Le président de la FTQ, qui représente les travailleurs de la résidence Herron, était en furie samedi soir.
« Je
vous l’avoue, je suis en crisse ! On l’a dit et on l’a répété : si on
n’investit pas dans nos réseaux de santé, entre autres nos CHSLD, ça va
péter. Et là, on voit ce que ça donne », a lancé Daniel Boyer, en
entrevue avec La Presse.
« Il
y a plusieurs employés qui ont démissionné, soit parce qu’ils étaient
atteints de la COVID-19, soit parce qu’ils ne veulent plus travailler
dans des conditions comme ça. Ça nous inquiète », dit-il.
Il
souligne qu’un préposé aux bénéficiaires dans un établissement privé
gagne habituellement entre 13 $ et 14 $ l’heure, contre 20 $ à 22 $
l’heure dans le système public.
– Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse
Recouverts d'excréments, déshydratés, abandonnés sur la toilette: des résidents du CHSLD Herron ont vécu l'enfer
Les témoignages qui se succèdent depuis mardi révèlent l’ampleur du cauchemar vécu par les résidents
Quarante-sept
résidents sont décédés dans des conditions inhumaines au CHSLD Herron,
dans l’ouest de l’île de Montréal, lors de la première vague de la
pandémie. Ici, un transporteur funéraire venu récupérer un d’entre eux.
AVERTISSEMENT :
Ce que vous allez lire dans ces pages contient des détails troublants
qui pourraient déranger certains lecteurs. Toutefois nous jugeons qu’il
est d’intérêt public de relater le plus fidèlement possible l’horreur
qui s’est déroulée au CHSLD Herron.
Résidents recouverts d’excréments et en hypothermie dans
leurs lits, aînée abandonnée sur la toilette pendant des heures, homme
qui n’avait pas bu d’eau pendant 10 jours : les témoignages sur les
sévices subis au CHSLD Herron pendant la pandémie de COVID-19 donnent
froid dans le dos.
« Ça m’empêche de dormir cette enquête-là », laisse tomber Géhane
Kamel, coroner et avocate chargée de l’enquête publique sur l’hécatombe
de décès du centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD)
Herron, au début de la pandémie.
Et pour cause : les audiences dans le cadre de l’enquête n’ont
cessé de montrer le cauchemar qu’ont vécu les résidents de cette
résidence de l’ouest de Montréal, alors que presque tous les employés de
l’établissement avaient abandonné le navire, laissant des résidents
mourir seuls dans leurs chambres au printemps 2020.
Quarante-sept aînés ont perdu la vie dans des conditions
inhumaines. Toutefois, le bureau du Directeur des poursuites criminelles
et pénales (DPCP) a indiqué qu’aucune accusation ne sera portée contre
les dirigeants de l’établissement fermé à l’automne 2020.
Depuis quatre jours, les témoignages d’horreur s’enchaînent.
Stéphanie Larose, infirmière et chef des services ambulatoires du
CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, s’est rendue dans ce milieu de
vie pour « évaluer la qualité des soins » dispensés le 3 avril 2020.
Elle est encore sous le choc. Dès son arrivée, elle a vu des
patients dont les pansements n’avaient pas été changés depuis plusieurs
mois.
D’autres ont aussi vu des résidents dont la langue était craquelée par manque d’hydratation et qui réclamaient de l’eau.
« Un homme avait du vomi séché dans la bouche. Il a pleuré quand on
lui a donné de l’eau parce qu’il pouvait enfin parler », a raconté
Marie-Ève Rompré, infirmière et cheffe de la location au centre
hospitalier de St. Mary.
Abandonnée
L’infirmière Rompré a aussi rencontré plusieurs personnes souffrant
d’hypothermie, dont une femme qu’elle a retrouvée inconsciente dans son
lit.
« Je prends ses signes vitaux, mais là le téléphone sonne... je
réponds et c’est son conjoint qui se met à pleurer [...] parce que ça
fait des semaines qu’il n’est pas capable de parler à quelqu’un et qu’il
ne peut pas venir », se rappelle avec émotion l’infirmière.
« J’ai assis [la dame]. [...] Je lui ai dit “c’est votre mari,
c’est votre mari”. [...] Elle a pris le téléphone et elle lui a dit “ça
va pas très bien ici.” [...] Puis elle a dit qu’elle ne pensait pas
survivre... », a relaté Mme Rompré, soulignant que la résidente est morte quelque temps plus tard.
Les audiences doivent continuer jusqu’au 23 septembre.
Recouverts de plaies
Le manque de soins était tel au CHSLD Herron que plusieurs
résidents restaient avec des pansements inchangés pendant de nombreuses
journées, voire même des semaines.
« [Un résident] avait des pansements après les jambes qui étaient
jaunis. Ça faisait tellement longtemps qu’ils n’avaient pas été changés
que la peau avait repoussé sur les pansements », a raconté Stéphanie
Larose, infirmière et chef des services ambulatoires au CIUSSS de
l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
De son côté, Marie-Ève Rompré, infirmière, a également été témoin d’un autre cas similaire.
Une résidente avait une plaie dont le pansement commençait aussi à être recouvert par sa peau.
« Elle dit “je vais rester ici je vais mourir avec” », s’est rappelée Mme Rompré, en sanglotant.
Martine Daigneault, directrice adjointe du programme de soutien à
l’autonomie des personnes âgées et infirmière de formation, a vu les
mêmes horreurs. « J’ai remarqué des pansements [pas adaptés] sur des
plaies qui avaient suinté. Des croûtes sur les jambes de certains »,
a-t-elle raconté mercredi.
Abandonnée sur la toilette
Stéphanie Larose, infirmière et cheffe des services ambulatoires du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
En faisant le tour des chambres pour aider les résidents, elle
s’est vite rendu compte que ces derniers étaient souvent laissés à
eux-mêmes pendant de longues périodes.
« [Une résidente] me disait “ça arrive souvent que [les préposés]
vont me laisser sur la toilette, pis là j’ai mal à force d’être assise
sur la toilette. [...] et là je me jette à terre parce que c’est moins
dur pour moi d’attendre couchée par terre sur le carrelage de la salle
de bain que d’être assise sur la toilette dure qui me fait mal aux
fesses” », a relaté Mme Larose.
Selon cette dernière, cette résidente lui a même raconté que cela
faisait plusieurs mois qu’elle n’avait pas eu le droit de prendre un
bain, car à chaque fois il y avait un « manque de serviettes ».
Dans l’urine et les excréments
De nombreux résidents ont été retrouvés dans des culottes
d'incontinences, des draps, des vêtements, dans leur lit ou même dans
des fauteuils souillés depuis plusieurs jours par l’urine et leurs
excréments.
La situation était telle, qu’une odeur d’urine flottait dans l’air de la résidence.
« Les planchers sont collants. La senteur... [...] Il y avait une
senteur constante dans l’établissement », soutient Brigitte Auger,
directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées.
Certains résidents sont retrouvés avec des selles séchées sur les
cuisses, d’autres en avaient même jusqu’au cou tellement leurs culottes
d'incontinences avaient débordé.
Sans savon, sans papier de toilette
Des infirmières venues en renfort ont constaté qu’il n’y avait pas de savons dans les salles de bain ou dans l’établissement.
« On n’avait pas accès aux réserves, c’était très difficile pour
tout : le papier brun, le papier de toilette, les couches-culottes »,
explique Brigitte Auger, directrice du programme de soutien à
l’autonomie des personnes âgées.
Une gestionnaire s’est rendue à l’épicerie pour acheter savon et papier.
Certains ont déploré que les appareils pour évaluer la condition
des patients ne fonctionnaient pas et que les tensiomètres [outils pour
mesurer la tension artérielle] semblaient provenir d’une pharmacie.
« Bleu » à cause de l’hypothermie
L’une des histoires qui ont le plus marqué l’infirmière Marie-Ève
Rompré, c’est celle d’un homme de 101 ans qu’elle a retrouvé dans son
lit, en hypothermie, « le visage bleu ».
« J’en ai vu qui grelottaient [à cause] de leur fièvre, avec les
lèvres bleues, mourir comme ça tout seul dans le lit de sueur. C’est
horrible », a raconté la gorge serrée l’infirmière qui avait mis sur
pieds une équipe de 12 infirmières pour venir aider au CHSLD Herron, dès
le 9 avril 2020.
Après avoir vu ces situations, cette gestionnaire n’a pas hésité à
appeler et à envoyer des courriels à des médecins pour leur demander de
l’aide afin qu’ils puissent effectuer des actes médicaux pour des soins
de fin de vie.
L’un des constats les plus frappants rapportés par la plupart des
témoins des quatre premières journées d’audience a été de voir à quel
point une grande partie des résidents du CHSLD Herron étaient
complètement déshydratés et mal nourris.
Selon Marie-Ève Rompré, infirmière depuis plus de 10 ans, certains
patients qu’elle a rencontrés n’avaient pas bu depuis 10 jours.
« Sauf pour prendre leur médicament », explique-t-elle.
Plusieurs résidents ont d’ailleurs été obligés d’être mis sous solutés pour être réhydratés.
Plusieurs des témoins ont également remarqué que les plateaux-repas des résidents n’avaient pas été touchés et étaient froids.