Et si l’absence de désir était une invitation à aimer autrement ?
Je pars ici d’une réalité intime de souffrance.
Je rencontre dans mes relations personnelles et dans ma clientèle beaucoup de femmes et de plus en plus d’hommes qui expriment aujourd’hui un profond malaise au sein de leur relation intime, souvent marqué par une dissonance entre l’amour sincère qu’ils se portent… et une absence de désir.
Pas un désamour, mais un décalage.
Et derrière ce silence du corps, une douleur bien réelle.
L’homme, encore souvent perçu comme pilier monétaire et sexuel, se retrouve confronté à ce qui peut ressembler à un cycle de déclin — par lui ou à travers sa partenaire — qu’il peine à accepter.
Parce que dans notre société, sa puissance est encore trop souvent confondue avec sa capacité à donner, à assurer… à pénétrer.
Et lorsque cette capacité vacille, c’est sa valeur tout entière qu’il sent menacée.
La femme, de son côté, souffre aussi.
Souffre de voir l’homme souffrir.
Souffre de ne plus ressentir d’élan charnel, alors même qu’elle aime profondément.
Et parfois, cette incompréhension devient une cause de rupture — non pas par manque d’amour, mais parce que l’invitation à se rencontrer autrement, à aimer différemment, n’est pas accueillie ou trop difficile pour l’homme.
Car pour beaucoup d’hommes, la sexualité reste encore un terrain où se joue leur estime, leur identité, leur sécurité intérieure.
Et tant que ce lien au corps est vécu à travers l’injonction de « performance » ou le besoin inconscient de se nourrir de la femme pour exister, il devient difficile de laisser émerger un amour réel, libre, apaisé des injonctions transactionnelles conscientes et inconscientes.
Et pour beaucoup de femmes, la sexualité reste vécue comme une forme de “monnaie d’échange”, plus ou moins consciente.
Une manière de montrer son amour, de maintenir la relation, de se sentir désirée ou reconnue.
Offrir son corps devient alors une façon de mériter l’attention, l’affection ou la sécurité.
Mais à force de se donner sans réel élan intérieur, sans que le désir naisse d’un mouvement libre et incarné, la femme s’éloigne peu à peu d’elle-même.
Et le lien à son plaisir devient flou, teinté de devoir, de conditionnement, voire de résignation.
Mais si nous acceptions de voir ce que cette absence de désir révèle ?
Peut-être que c’est justement une opportunité.
Celle de se libérer des rôles figés.
Celle d’accueillir des parts plus vulnérables, plus tendres, plus vraies.
Celle de dépolariser, d’équilibrer en chacun les énergies masculines et féminines.
Et sur les plans subtils ?
L’abstinence choisie ou subie, la disparition du désir pour l’autre, résonnent souvent avec des transformations intérieures profondes : nettoyages, reconfigurations, réorientations de l’énergie vitale.
Parfois même, une préparation à une autre forme de lien, plus libre, plus conscient.
Il devient alors essentiel que chacun considère sa relation à son partenaire comme le miroir de sa propre relation à son intime, à son ambiance invisible et subtile.
Car c’est dans cette écoute fine, intérieure, que la rencontre véritable peut s’ouvrir.
Et si nous acceptions simplement l’invitation ?
Celle de se redécouvrir.
De redécouvrir l’autre.
Autrement.
Par: Olivia V. MELO
https://www.facebook.com/people/Emergence-Libre/100090480278189/
https://emergencelibre.wordpress.com/