VANCOUVER – Des policiers de la GRC à Prince George, en Colombie-Britannique, peuvent s'estimer «chanceux» de ne pas avoir tué un garçon de 11 ans après avoir tiré sur lui avec un pistolet Taser, d’après un cardiologue.
«Les enfants ne doivent pas être atteints par un pistolet à décharge électrique. Ils sont particulièrement vulnérables», a noté le Dr Zian Tseng, électrophysiologiste cardiaque à l'Université de Californie à San Francisco.
«Ils ont été très chanceux que cela n'ait pas causé une arythmie cardiaque».
Le préadolescent avait été atteint à la suite d'une intervention policière, la semaine dernière. Il est soupçonné d’avoir poignardé un homme de 37 ans, à Prince George. La victime est aujourd’hui sortie de l'hôpital.
Le Dr Tseng croit que le garçon pourrait développer des troubles psychologiques à la suite de l'intervention policière.
L’affaire fait actuellement l’objet d’une enquête indépendante de la police de West Vancouver.
Les experts indiquent que le garçon en question est la plus jeune victime d'un Taser au Canada.
En 2007, le Dr Tseng avait a été l'un des témoins de l'enquête sur le décès de Robert Dziekanski, cet homme qui avait reçu des décharges de pistolet Taser par des policiers de la GRC à l'aéroport de Vancouver. REF.:
MONTRÉAL – Dany Villanueva s’est présenté mardi devant la Section d'appel de l'immigration (SAI) pour savoir s'il pourra demeurer au Canada.
La Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR) avait ordonné son renvoi vers sont pays natal, le Honduras, le 21 avril 2010, pour « grande criminalité ». La cause avait rapidement été portée en appel.
Au cours des deux jours d'audience, sept témoins seront appelés à commenter le comportement de Dany Villanueva, le frère de Fredy Villanueva, qui avait été abattu par un policier en août 2008 à Montréal-Nord.
À l'issue de ces procédures, la commissaire à l'immigration pourra prendre trois décisions: annuler la procédure de renvoi, rejeter l'appel et aller de l'avant avec son renvoi au Honduras, ou accorder à Villanueva un sursis de cinq ans, période durant laquelle il devra avoir un comportement irréprochable.
Questionné quant aux états d'âme de son client quelques minutes avant le début de l'audience, l'avocat de Villanueva, Stéphane Handfield, a indiqué qu'il «se sent simplement comme quelqu'un qui se présente devant la Section d'appel».
Une vingtaine de manifestants se sont réunis mardi matin devant le Complexe Guy-Favreau, où est située la CISR, pour protester contre la mesure de renvoi.
En matinée, Me Handfield a remis en question la qualité de témoin-expert de Jean-Claude Gauthier, sergent-détective au Service de police de la Ville de Montréal.
Selon l’avocat, «l’objectivité et la transparence (de M. Gauthier) font défaut puisque selon la Fraternité des policiers de Montréal, dont le sergent-détective fait partie, Dany Villanueva est le seul responsable de la mort de Fredy Villanueva», lors d’une intervention policière, le 9 août 2008.
La décision finale pourrait arriver dans plusieurs semaines, voire quelques mois.
Résident permanent du Canada, Dany Villanueva doit également comparaître le 12 décembre prochain pour faire face à des accusations de conduite avec facultés affaiblies, possession simple de stupéfiants et bris d'engagement.
MONTRÉAL – Une préposée aux bénéficiaires du centre d'hébergement pour personnes âgées Le Manoir de l'âge d'or, à Montréal, est suspendue avec solde depuis plusieurs semaines pour avoir parlé à un journaliste.
La dame, qui désire garder l'anonymat, a reçu il y a déjà un mois une lettre de suspension de son employeur qui lui reproche d'en avoir trop dit.
Les faits remontent au mois de mars, lors d'une manifestation de la CSN. Pendant que ses collègues protestaient contre les compressions budgétaires, elle aurait répondu aux questions d'un journaliste qui a réussi à s'introduire au 11e étage de l'établissement.
Elle lui aurait dit que des personnes âgées restent couchées jusqu'à 14 h 30 et que d'autres sont souvent livrées à elles-mêmes la nuit. La direction du CSSS n'a pas apprécié et l'a suspendue dès le lendemain.
«Une employée aurait délibérément négligé de donner des soins à une patiente, à une résidente qui était sous sa responsabilité, sachant qu'il y avait un journaliste de Radio-Canada qui, à l'invitation de la CSN, se présentait sur son étage», a expliqué Sylvie Simard, directrice du CSSS Jeanne-Mance.
De son côté, la femme dit n'avoir rien à se reprocher. Une autre préposée qui aurait aussi parlé aux médias a elle aussi été suspendue, mais elle a repris le travail une semaine plus tard.
La présidente du Conseil du trésor, Michelle Courchesne, voudrait insuffler un vent de renouveau à la fonction publique québécoise en ciblant les jeunes pour combler les milliers de départs à la retraite attendus dans les prochaines années.
Le gouvernement doit assurer la relève de ses fonctionnaires. Mais, il n’est déjà plus capable de financer leurs prestations de retraite.
Le Conseil du trésor prévoit embaucher 6000 personnes d’ici 2015 pour remplacer 13 000 départs à la retraite, a annoncé la ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du Trésor, Michelle Courchesne, en entrevue, mercredi, à TVA Nouvelles.
Or, les nouvelles embauches risquent de coûter cher aux contribuables québécois.
«Le salaire de départ d’un employé du secteur public est de 35 000 $. Considérant une inflation de 2,5 %, et le fait que cet employé va gravir des échelons salariaux au long de sa carrière de 35 ans, son salaire en 2043, année où il prendra sa retraite, sera de 164 170 $», explique Ariane M. Gauthier, coordonnatrice des communications à l’Institut économique de Montréal.
«Le fonctionnaire aura ainsi droit à une rente de 107 759 $ par année. […] Le capital requis à l’âge de 60 ans pour garantir le paiement de cette rente est de 1 467 280 $», écrit Pierre Girardin, actuaire et membre de l’institut, dans une note économique.
En ajoutant 6000 postes au nombre de fonctionnaires déjà existants, le gouvernement alourdit sa charge de régime de retraite d’environ 8,8 milliards $. Un régime de retraite très généreux
Il faut dire que le régime offert par le gouvernement est particulièrement avantageux pour les fonctionnaires.
«De plus en plus d’employeurs se tournent vers des régimes de retraite à cotisations déterminées, qui présentent moins de risque pour ces derniers. Le gouvernement, lui, reste le véritable bastion des régimes de retraite à prestations déterminées», constate Louis Adam, professeur à l’école d’actuariat de l’Université Laval.
«Le gouvernement accusait déjà un déficit de son régime de retraite de 71 milliards $ au 31 mars 2011», précise Youri Chassin, de l’Institut économique de Montréal.
Ce chiffre représente l’écart entre l’ensemble des fonds économisés pour payer les prestations et les obligations futures du gouvernement envers ses employés.
Pour combler ce déficit, Québec a mis en place le Fonds d’amortissement des régimes de retraite (FARR), en 1993. Il le finance par des emprunts et parie sur l’idée que le rendement réalisé sur les sommes investies sera supérieur aux intérêts versés. Le fonds permettrait de réduire les engagements futurs de 42 milliards $, selon le plan budgétaire de 2011-2012.
«Le fonds permet théoriquement de gagner au change, ajoute M. Chassin. Mais la tendance peut se renverser. Au cours de 2008, le FARR a perdu le quart de sa valeur marchande, car les placements n’ont pas réalisé les rendements espérés.» Le FARR aurait perdu 10 milliards $ à la suite de la crise financière, estime l’économiste.
La charge que représentent les prestations s’alourdit d’année en année. En 2009-2010, le gouvernement a dû verser près de 4,1 milliards $ pour assumer sa part des prestations payées à ses employés retraités, calcule le ministère des Finances dans son plan budgétaire de mars 2010.
Avec les départs à la retraite à venir, le bilan ne fera que s’alourdir. REF.: