Le réseau 5G pourrait-il remplacer les batteries des objets connectés un jour ?
par
Auriane Polge, le
Et si le réseau 5G pouvait servir de source d’énergie en plus de
transmettre des données avec un débit plus élevé que les anciennes
générations ? Des chercheurs ont créé une antenne redresseuse imprimée
en 3D qui capture l’énergie électromagnétique de la 5G.
Outre la possibilité de transmettre des données avec un débit bien
plus élevé que les générations précédentes de réseaux mobiles, la 5G
pourrait avoir une nouvelle utilité dans le futur. Cela ne plaira sûrement pas aux complotistes qui mettaient en rapport la 5G et la pandémie de Covid-19
l’année dernière. Une équipe de chercheurs du Georgia Institute of
Technology ont découvert une nouvelle manière d’exploiter la 5G. Il
s’agit de transformer le réseau mobile en réseau électrique sans fil afin d’alimenter les objets connectés de l’Internet des objets ou Internet of Things.
Une antenne redresseuse imprimée en 3D pour capturer l’énergie de la 5G mmWave
Les chercheurs ont créé une antenne redresseuse imprimée en 3D qui
est capable de capturer l’énergie électromagnétique de la 5G mmWave.
Cette antenne a une lentille Rotman dont la particularité est de capter des ondes millimétriques à 28 GHz. La chercheuse Aline Eid a expliqué que cette lentille fonctionne « de
la même manière que l’objectif de votre appareil photo collecte toutes
les ondes lumineuses de n’importe quelle direction, et les combine en un
seul point pour créer une image ».
Par exemple, selon Aline Eid, cette antenne redresseuse placée sur un
drone serait capable de capturer l’énergie électromagnétique de toutes
les stations de base 5G d’une ville. Bien entendu, ce projet n’en est
encore qu’à ses débuts. Les premiers tests en laboratoire ont démontré
que l’antenne a réussi à capturer 126 microwatts d’énergie afin d’alimenter de petits objets connectés situés à une distance de 180 mètres maximum.
À terme, le réseau 5G pourrait permettre de limiter notre dépendance aux milliards de batteries
qui alimentent les objets connectés du quotidien tout en réduisant
fortement leur impact environnemental. Les chercheurs pensent que cette
antenne redresseuse qui ne coûte d’ailleurs que quelques centimes
pourrait facilement être intégrée à l’intérieur des objets connectés ou
même cousue dans des vêtements. Enfin, Jimmy Hester, le
directeur technique et cofondateur d’Atheraxon qui est une startup de
Georgia Tech spécialisée dans la 5G, a déclaré que : « avec
l’avènement des réseaux 5G, cela pourrait réellement fonctionner et nous
l’avons démontré. C’est extrêmement excitant et nous pourrions nous
débarrasser des batteries ».
Y a-t-il un lien établi entre le vaccin ARN messager et certains types de cancer ? COVID19 et cancers : recherches croisées sur les vaccins à ARN
Y a-t-il un lien établi entre le vaccin ARN messager et certains types de cancer ?
Oui,
le lien est qu'on a commencé à développer des médicaments et vaccins à
ARN messager contre le cancer, et qu'on a appliqué ces recherches à la
Covid-19.
La
société a mis au point une thérapie humaine à base d'ARNm pour
administration intraveineuse afin d'amener l'immunothérapie
anticancéreuse individualisée à base d'ARNm à des essais cliniques. Elle
a établi son propre processus de fabrication. ( Wikipédia
COVID19 et cancers : recherches croisées sur les vaccins à ARN
Les
vaccins à ARN qui semblent porter tous les espoirs d’une potentielle
fin de crise sanitaire constituent un saut technologique et médical
important, que la communauté scientifique prépare depuis longtemps,
notamment contre les cancers.
A-R-N-m
: quatre lettres cristallisent depuis quelques semaines les espoirs de
millions de personnes à travers le monde. Plusieurs vaccins basés sur
l’injection de ces Acides RiboNucléiques Messagers ont en effet été
développés et leurs premiers résultats dépassent, pour l’instant, les
espoirs que chercheurs et médecins avaient osé formuler. Si ces vaccins à
ARNm sont une nouveauté pour le grand public, aucun n’ayant jamais
obtenu d’autorisation de mise sur le marché, l’approche est à l’étude
depuis plusieurs années dans les laboratoires de recherche. Très
concrètement, l’équipe dirigée par Ugur Sahin, cofondateur de
l’entreprise allemande BioNTetch qui a mis au point l’un des vaccins
candidats, fait partie des pionniers qui travaillent depuis plus de 10
ans sur des stratégies de vaccination par ARN pour lutter contre… les
cancers !
De l’ARN à la mobilisation du système immunitaire
Les
ARNm sont des molécules qui constituent, pour toutes les cellules, les
plans de fabrication des protéines. Le principe d’une vaccination basée
sur l’injection d’ARNm est relativement simple : les ARNm
injectés sont pris en charge pas les cellules de l’organisme, qui
l’utilisent pour produire la ou les protéine(s) correspondante(s).
Puis, comme elles le font avec toutes les protéines qu’elles
produisent, les cellules en exposent à leur surface des échantillons
représentatifs, pour que les cellules immunitaires en maraude puissent
les contrôler. Dans le cas de la vaccination contre le
SARS-Cov2, les ARNm injectés dans le vaccin codent notamment pour une
partie de la protéine S1, présente à la surface de l’enveloppe
virale. Ainsi, lorsque le contrôle a lieu, les cellules immunitaires qui
reconnaissent les échantillons comme étant issus d’un agent étranger,
mettent en place un dispositif de défense complet pour éliminer tout ce
qui y ressemble, dans l’instant mais aussi à l’avenir, grâce aux grandes
capacités de mémoire de notre système immunitaire. C’est le principe de
toute vaccination préventive : exposer à notre système immunitaire un
échantillon représentatif de l’agent pathogène pour qu’il développe, par
anticipation, tout l’arsenal défensif qui sera un jour mobilisé si le
pathogène se présente.
Pour activer le système immunitaire, l’ARNm
a un autre avantage : la simple présence de ces molécules dans notre
organisme est un signal d’alerte. Lorsque certaines cellules immunitaires captent une présence anormale d’ARN, des mécanismes inflammatoires sont déclenchés.
Ils contribuent à établir un contexte favorable à la réponse
immunitaire et sont indispensables dans une démarche de vaccination.
Dans les vaccins « classiques », ce rôle est joué par les adjuvants, qui
sont donc rendus inutiles dans les vaccins à ARNm.
L’approche vaccinale contre les cancers
Quand
il s'agit des cancers, l’approche n’est plus préventive ; elle vise à
être curative : on ne prépare pas le système immunitaire à être efficace
contre de futures et éventuelles cellules cancéreuses, mais on cherche à
faire en sorte de rétablir et focaliser son action quand un cancer
s’est développé. Au-delà de cette différence temporelle, le principe est
le même : faire en sorte d’exposer aux cellules immunitaires des
échantillons représentatifs des cellules cancéreuses, dans un contexte
inflammatoire adapté. Dès lors, l’une des grandes questions est de savoir quel(s) échantillon(s) présenter.
En effet, il faut s’assurer que ce ciblage ne puisse pas monter le
système immunitaire contre des cellules saines qui exprimeraient, elles
aussi, la protéine codée par les ARNm vaccinaux ! Pour trouver
des cibles spécifiques aux cellules cancéreuses, la piste que suivent
majoritairement les chercheurs repose sur l’exploration du patrimoine
génétique des tumeurs : certaines des mutations génétiques
présentes dans les cellules cancéreuses se répercutent directement sur
la nature des protéines produites par ces cellules. En désignant ces
protéines mutées au système immunitaire, ce que les immunologistes
appellent des « néo-antigènes », le ciblage de la tumeur est,
théoriquement, assuré.
Aujourd’hui, cette stratégie fait
déjà l’objet d’essais cliniques, à des stades encore précoces, notamment
dans le cadre de cancers du sein triple négatifs et de mélanomes.
Les néo-antigènes ciblés dans chaque cas sont multiples. Les vaccins
actuellement testés sont ainsi constitués d’un cocktail d’ARNm,
encapsulés dans des vésicules de lipides, destinées à protéger les
fragiles ARNm et à faciliter leur intégration dans les cellules.
Enfin,
certains travaux visent à optimiser encore la stimulation immunitaire
en ciblant spécifiquement l’activation des cellules dendritiques des
patients, dont on sait qu’elles jouent un rôle central dans
l’orchestration des réponses immunitaires : lorsqu’elles sont «
infectées » par l’ARN vaccinal, ciblant les néo-antigènes tumoraux, les
cellules dendritiques réagissent comme si elles faisaient face à une
infection virale et répondent en conséquence. Les premiers résultats
cliniques, très préliminaires, donc, semblent indiquer une bonne
efficacité de l’approche.
Face aux cancers, bien d’autres facteurs
entrent en ligne de compte pour espérer obtenir une efficacité
thérapeutique. En particulier, on sait que les tumeurs opposent de
nombreux freins au système immunitaire pour se prémunir de son action.
Les immunothérapies basées sur les inhibiteurs de points de contrôle
immunitaire (les anti-PD1, anti-PD-L1 et anti CTLA-4) pourraient donc,
évidemment, à terme, être associées aux éventuelles stratégies
vaccinales. Elles sont d’ailleurs déjà intégrées aux essais de
vaccination en cours contre les cancers.
De façon
générale, ces approches basées sur l’activation très précise du système
immunitaire ouvrent des perspectives inédites en termes de
personnalisation des traitements, la synthèse d’ARNm
spécifiques en laboratoire étant relativement simple en tant que telle
et donc réaliste dans le cadre d’une prise en charge. Evidemment, ces
développements doivent être accompagnés d’une grande vigilance quant à
la toxicité éventuelle (mais a priori faible) des ARN, des molécules qui
n’ont encore jamais été utilisées comme médicament. Les essais
cliniques mis en œuvre actuellement, à très grande échelle, devraient
apporter certaines réponses précises à ces questions. On peut aussi
espérer que ces essais permettront de générer des informations massives
sur la nature de la réponse immunitaire induite par ce nouveau type de
vaccination. Une connaissance importante pour, peut-être, identifier les
limites ou les opportunités de cette approche dans un contexte de
vaccination anti-cancéreuse.
Notre équipe de recherche étudie l’utilisation des virus oncolytiques comme traitement immunothérapeutique du cancer.
Plus spécifiquement, notre programme de recherche se divise en 3 principales facettes:
l’utilisation des virus oncolytiques comme plateformes de vaccination anti-tumorale personnalisée
le développement de stratégies de vaccination anti-tumorale hétérologue bactérie oncolytique-virus oncolytique
l’étude de l’importance de l’immunoprotéasome pour l’activité immunothérapeutique des virus oncolytiques.
On pense que c'est un aspect important des réponses durables observées
chez certains patients et le domaine évolue rapidement vers
l'immunothérapie. Comme moyen supplémentaire pour engager le système
immunitaire, nous avons conçu un virus, le virus de la stomatite
vésiculaire (VSV), pour coder l'interféron-γ cytokine pro-inflammatoire.
Nous avons utilisé l'adénocarcinome mammaire 4T1 ainsi que d'autres
modèles de tumeurs murines pour caractériser les réponses immunitaires
chez les animaux porteurs de tumeurs générées par le traitement avec nos
virus. Le virus codant pour l'interféron γ a démontré une plus grande
activation des cellules dendritiques et a entraîné une sécrétion plus
profonde de cytokines pro-inflammatoires par rapport au virus parental.
D'un point de vue thérapeutique, le virus de l'interféron-γ a ralenti la
croissance tumorale, minimisé les tumeurs pulmonaires et prolongé la
survie dans plusieurs modèles de tumeurs murines. L'efficacité améliorée
a été perdue chez les animaux immunodéprimés; par conséquent, le
mécanisme semble être médié par les lymphocytes T. Pris ensemble, ces
résultats démontrent la capacité des virus oncolytiques à agir en tant
que stimulateurs immunitaires pour stimuler l'immunité antitumorale
ainsi que leur potentiel pour une thérapie génique ciblée.
R.D.
Sources : Sahin, U. et al; An RNA vaccine drives immunity in checkpoint-inhibitor-treated melanoma; Nature; 29 juillet 2020 Sahin,
U. et al; Personalized RNA mutanome vaccines mobilize poly-specific
therapeutic immunity against cancer; Nature; 5 juillet 2017 Kranz,
L.M. et al; Systemic RNA delivery to dendritic cells exploits antiviral
defence for cancer immunotherapy; Nature; 1er juin 2016 Schmidt, M.
et al; T-cell responses induced by an individualized neoantigen specific
immune therapy in post (neo)adjuvant patients with triple negative
breast cancer; Annals of oncology; supplement de septembre 2020;
presentation au congrès de l’ESMO
L’omertà est maintenue dans le système de santé québécois
Un des lanceurs d’alerte qui ont révélé au Devoir des situations préjudiciables aux patients au CHSLD de Saint-Laurent
a perdu son emploi. Marie-Anne Labelle a-t-elle été licenciée pour
avoir manqué à son devoir de loyauté envers le milieu hospitalier qui
l’employait ? Son exemple s’ajoute aux dizaines que Le Devoir a
récoltés et à la quarantaine qui est présentement analysée à
l’Observatoire infirmier. Pourtant, pour le ministre de la Santé du
Québec, Christian Dubé, « l’omertà dans le réseau de la santé, c’est
terminé ». Pourquoi, alors, continue-t-on à faire taire à force de
représailles les infirmières, celles-là mêmes qui sont sur la ligne de
front, celles-là mêmes qui voient, qui savent, qui soignent ?
Malgré la grande pénurie de personnel, en pleine troisième vague de
COVID-19, des gestionnaires préfèrent suspendre, faire taire ou menacer
les employés qui dénoncent des conditions de soins intenables. « Ce
n’est pas du tout exagéré de parler d’omertà dans le système de santé
québécois. C’est énorme, mais c’est la réalité », explique Amélie
Perron, codirectrice avec Marilou Gagnon de l’Observatoire infirmier des
Universités d’Ottawa et de Victoria, fondé en 2017. La dénonciation y
est le premier sujet d’étude.
Quand la pandémie a frappé, cet Observatoire a noté une hausse accrue
du nombre de dénonciations des infirmières. L’urgence, la vitesse de
propagation du virus et la gravité des circonstances expliquent cette
explosion des alertes lancées sur la place publique, par les médias et
médias sociaux. Jusqu’à atteindre en 2020 un niveau jamais vu.
L’Observatoire a dû ajouter un volet consacré à la COVID-19 à son étude
sur les dénonciations, « qui touchent au manque d’équipements de
protection », liste Mme Perron, « aux retours forcés au
travail pour des employés ayant reçu un test positif, à des transferts
de patients positifs d’une zone chaude à une zone froide », parmi les
exemples colligés.
Même quand les dénonciations sont justes, qu’elles révèlent de réels
problèmes, parfois dangereux pour les patients, « on voit les
organisations non pas chercher à régler la question, mais d’abord
déployer des efforts disproportionnés pour faire taire le messager et
son message. C’est confirmé par la littérature scientifique des quarante
dernières années ».
Ce qui provoque la dénonciation infirmière, c’est l’inefficacité des
communications officielles du système de santé, devenu un mastodonte
bureaucratique. « Communiquer avec les gestionnaires, remplir les
rapports d’incidents et les formulaires de plainte, tout ça prend du
temps, détaille Mme Perron. Et il en faut encore plus avant
d’avoir un retour, souvent plusieurs mois. On a des infirmières qui ont
tenté les voies internes pendant deux ans avant de dénoncer à
l’extérieur du système », en se tournant vers les médias ou les médias
sociaux.
Ça, c’est en temps normal. En pandémie, personne ne veut se permettre
cette attente. « Les travailleurs qui avaient des choses à dire ont
réagi au premier obstacle, et se sont tournés beaucoup plus rapidement
vers l’extérieur, poursuit Mme Perron. Parce que, pour eux,
il faut que la situation se sache le plus vite possible, pour être
rectifiée le plus vite possible. Parce que les conséquences sont
graves — pour les patients ou pour le personnel. »
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a vu,
elle aussi, la vague de paroles infirmières gonfler avec force. « On a
mis en ligne le 29 mars 2020 le site Je dénonce », qui recueille les
témoignages sous le sceau de l’anonymat et les rend publics. « On
recevait des centaines de messages par semaine de professionnelles qui
disaient ne pas avoir d’outils pour donner des soins sécuritaires, ni
pour être elles-mêmes en sécurité », explique la présidente, Nancy
Bédard. « Elles nous disaient ne pas être entendues de leurs
gestionnaires, complètement dépassés ; et quand elles nommaient des
correctifs flagrants à apporter, elles ne voyaient jamais de retour. »
À ce jour, la FIQ a reçu plus de 2000 témoignages, provenant aussi de
patients et du public. Les volumes les plus importants ont déferlé dans
les quatre semaines suivant le lancement de Je dénonce. Aujourd’hui,
1070 témoignages se trouvent sur le site, sans vérifications avant
publication ; la FIQ assure ensuite un suivi auprès des équipes locales
pour inciter à la prise en charge des dénonciations. En date du 5 mars :
« Urgence nord à Joliette : depuis octobre que l’on dénonce le danger
avec les absences d’effectifs. Ce week-end : il manque 20 infirmières
pour 72 heures », lit-on. Depuis janvier 2021, les histoires s’espacent.
Parce que les infirmières sont maintenant trop épuisées même pour ce
sursaut d’indignation, croient les observatrices interrogées. Autre
exemple : « Il manque très souvent une infirmière auxiliaire de soir,
donc l’infirmière distribue la médication de 24 patients. C’est
faisable, mais ça ne laisse pas de place pour les imprévus, les
évaluations et les instabilités », mentionne un message lancé le
10 mars.
Tant que l’omertà va exister et que mon monde va subir des représailles
pour parler, on va être créatives pour qu’elles s’expriment
« Ce ne sont pas des cas isolés », prévient Mme Bédard,
habituée à cette repartie. « Tant que l’omertà va exister et que mon
monde va subir des représailles pour parler, on va être créatives pour
qu’elles s’expriment. Force est de constater que, quand elles
s’expriment auprès des employeurs, là où elles sont censées le faire,
les problèmes ne se corrigent pas. » Celles qui parlent subissent au
contraire souvent des représailles. Mme Bédard a même eu vent
de certains cas, suivant leurs témoignages anonymes sur Je dénonce, qui
ont été identifiés par déduction par leurs gestionnaires.
Convocations de confrontation par les supérieurs, avis
disciplinaires, démarches d’intimidation, évaluations de performance
plus nombreuses, surveillance accrue, changements de quart ou de rôles
vers des heures et des tâches plus ardues, suspension sans paie sont des
réponses habituelles aux infirmières qui nomment des problèmes, liste
l’Observatoire infirmier. Parfois, cela va jusqu’au licenciement. « Les
représailles envers les dénonciateurs sont très faciles à maquiller en
processus de ressources humaines conformes, indique Amélie Perron. Pour
une infirmière, c’est quasi impossible de prouver que ce sont les
conséquences d’une divulgation. »
Soins urgents et réponses bureaucratiques
Le 16 mai 2020, 868 témoignages étaient déjà affichés sur Je dénonce.
Danielle McCann, alors ministre de la Santé, en appelle ce jour-là
publiquement à la fin de l’omertà. Son arme : l’adresse courriel Onvousecoute.
« Il n’y aura pas de représailles, il faut qu’on sache ce qui se passe
sur le terrain », avait-elle assuré alors. Pour le ministre Dubé
aujourd’hui, cette plateforme est aussi le signe de la libération de la
parole infirmière : « Plus de 4600 courriels ont été reçus », indiquait
son cabinet le 3 mars. « De ce chiffre, la majorité constitue des
préoccupations et des questions, alors que certains représentent des
suggestions ou encore des bons coups relevés. Un suivi est effectué en
toute confidentialité, et on peut ainsi remédier à des situations jugées
inquiétantes par notre propre réseau. » Le 21 février, 4881 courriels
avaient été reçus depuis le lancement, selon le MSSS. Une centaine
d’interventions ont été faites en retour, « pour vérifier les faits
allégués, faire des rappels sur les consignes en vigueur et, le cas
échéant, corriger les situations rapportées ».
« Selon moi, c’est une perte de temps complète, écrire à
Onvousécoute », tranche Natalie Stake-Doucet, présidente de
l’Association québécoise des infirmières et infirmiers, et militante
infirmière. « J’ai écrit deux messages à cette adresse. J’ai encouragé
mes collègues à le faire. C’est très important d’utiliser les canaux qui
nous sont ouverts. Mais on a tous reçu la même réponse : un courriel
automatisé qui dit grosso modo de régler les problèmes avec nos
employeurs. »
Le Devoir a pu lire une de ces répliques, faite à un courriel
qui dénonçait une absence de zone froide dans un CHSLD où 174 résidents
sur 185 étaient positifs à la COVID-19. Réponse du ministère de la
Santé : « les moyens à mettre en place pour opérationnaliser ces mesures
sont de la responsabilité des professionnels et du RSSS [Réseau de la
Santé et des Services sociaux], sachant qu’il y a au sein de ces équipes
toute l’expertise requise pour en assurer le déploiement et la
surveillance. Le MSSS tient à vous assurer que chaque situation est
traitée avec tout le sérieux requis pour faire face à ce défi sans
précédent » qu’est la pandémie.
« Tout le monde semble avoir abandonné après le deuxième ou troisième courriel envoyé à Onvousécoute, poursuit Mme Stake-Doucet.
On a vu que ça ne donnait rien. » Les correspondances à Onvousécoute
suivies par la chercheuse Amélie Perron semblent être elles aussi toutes
restées sans suite ou sans effets. « Est-ce parce que ces cas-là ne
nécessitaient pas de suivi, ou parce qu’il n’y en a juste pas ? »
Impossible de savoir. Car un des nombreux problèmes d’Onvousécoute,
c’est que le MSSS n’a pas à dévoiler le contenu des lettres reçues.
Ainsi, « le MSSS retire les dénonciations infirmières du regard public
et les canalise vers une boîte à laquelle lui seul a accès », analyse la
spécialiste. La FIQ avait offert au gouvernement de partager les
témoignages reçus sur Je dénonce avec le MSSS. « Il semble qu’aucun
suivi n’a été effectué après cette main tendue », rapportent les
relations de presse de la FIQ. Pourquoi ? Le MSSS a omis, dans ses
réponses au Devoir, celle-là : « Nous sommes soucieux d’offrir à
notre personnel, un milieu de travail sain et sécuritaire, dans lequel
les employés se sentent libres de dénoncer des situations qu’ils jugent
inadéquates. Ses travaux sont également en cours afin d’émettre des
principes directeurs pour encourager la liberté d’expression du
personnel du réseau de la santé et des services sociaux, et ce, à la
grandeur du territoire québécois. »
« Le ministère est souvent en conflit d’intérêts dans les
problématiques de santé, analyse Amélie Perron. Quand ils ont lancé
Onvousécoute, ils ont mentionné qu’un des buts était d’encadrer ce que
les infirmières mettaient sur les médias sociaux. Ça veut dire quoi ?
Empêcher ? Nous, on a noté ensuite une baisse des dénonciations dans les
médias et les médias sociaux. Est-ce une manière détournée de
museler ? » Et de cacher les messages tout en ayant l’air au contraire
de libérer la parole ?
« La recherche le démontre : si tu veux éliminer les dénonciations
dans ton milieu, ça ne donne rien d’éliminer les dénonciateurs ; élimine
ce qui fait les problèmes, et ce qui fait qu’ils restent non résolus »,
propose Mme Perron. « Sur la plateforme Je dénonce, on voit
encore ces jours-ci le même genre de dénonciations qu’il y a un
an. Beaucoup de gestionnaires sont sensibles aux signalements du
personnel et font leur possible pour y répondre. D’autres ont une
approche plus rigide et persistent dans des mesures non sécuritaires.
Mais après un an, les gestionnaires et les hauts décideurs des milieux
qui ont vécu de graves problèmes de gestion de pandémie ne sont toujours
pas imputables. Personne ne les responsabilise. Eux n’ont pas de
représailles, ne reçoivent pas d’avis disciplinaires, ne se font pas
démettre de leurs fonctions, ne perdent pas leur emploi, contrairement
au personnel qui travaille sur le plancher. C’est sûr que, dans ce
contexte, les dénonciations vont continuer. Il faut absolument qu’elles
continuent », conclut la chercheuse.
Avec Stéphanie Vallet
Onvousécoute
La boîte courriel
gouvernementale Onvousécoute avait reçu le 21 février dernier 4881
courriels depuis son lancement. La grande majorité consiste en « des
questions auxquelles nous avons pu répondre directement auprès des
demandeurs, et une intervention sur le terrain était donc rarement
nécessaire », selon le ministère de la Santé. « Près d’une centaine
d’interventions ont été faites auprès des établissements pour vérifier
les faits allégués, faire des rappels sur les consignes en vigueur et,
le cas échéant, corriger les situations rapportées par des personnes
ayant écrit à la boîte Onvousécoute. Les suivis sont
effectués par le bureau de la sous-ministre. »
Les préoccupations se divisent, en pourcentages approximatifs, ainsi :
32 % sur les conditions de travail et la charge
de travail
21 % sur des questions sur l’octroi des primes liées à la COVID-19 et les vacances du personnel
20 % sur les pratiques de gestion
15 % de préoccupations sur les risques de propagation du virus et les mesures de prévention et de contrôle des infections
7 % de questions sur l’approvisionnement et l’utilisation des équipements de protection individuels
Que dénonce Je dénonce?
Une analyse de l’Observatoire infirmier des témoignages sur le site Je dénonce,
depuis son lancement jusqu’au 31 mai 2020, permet de comprendre les
problèmes vécus sur le terrain par les employés de la santé. Dans les
597 témoignages d’infirmières et d’infirmières auxiliaires,
l’Observatoire a compté, parmi les plus grandes catégories :
36 % de cas de manque de ressources « Nous devons créer nous-mêmes des “visières” à partir d’acétate que nous nous partageons et lavons. »
29 % de contraventions aux normes de prévention et de contrôle des infections
« Au CHSLD où je travaille, il n’y a aucun cas positif pour l’instant.
Cependant, pendant toute la fin de semaine, nous avons eu des employés
se promenant d’un centre à l’autre, dont certains ont travaillé dans un
centre où il y a une dizaine de cas. »
28 % de mesures de contrôle « Masque mis sous clé par notre
gestionnaire, désinfectant pour les mains retiré de nos bureaux et de
notre matériel pour les soins à domicile. Lingettes désinfectantes
indisponibles ou en faible quantité pour la désinfection de
notre matériel pour les soins à domicile. »
CSN: Faut ajouter des clauses de protection des lanceurs d’alerte,car une lanceuse d’alerte(ADS) congédiée par le CHSLD de Saint-Laurent:
Une aide de service(ADS,non syndiqué et subventionné) embauchée au CHSLD de Saint-Laurent par
l’entremise du programme « Je contribue » a été congédiée peu après
avoir dénoncé dans Le Devoir les conditions de vie inacceptables
dans lesquelles les résidents étaient maintenus. Le partage de photos et
de vidéos destinées à prouver ses dires à notre journaliste est au cœur
des raisons justifiant le licenciement de la lanceuse d’alerte.
Marie-Anne Labelle, 24 ans, affirme pourtant avoir agi en droite
ligne avec les appels du gouvernement Legault à dénoncer les situations
jugées intolérables dans le réseau de la santé. « Même le ministère de
la Santé le dit aussi : “Dénoncez, dénoncez la maltraitance, les
injustices”. C’est ça que j’ai fait. Je suis vraiment fière de l’avoir
fait », affirme la jeune femme.
Interrogé dans le cadre de notre enquête sur le phénomène de la
dénonciation dans le monde de la santé, le ministre de la Santé du
Québec, Christian Dubé, demeure catégorique : « L’omertà dans le réseau
de la santé, c’est terminé. Les employés du réseau doivent se sentir à
l’aise et libres de parler des situations qu’ils jugent préoccupantes
sans crainte de représailles de la part des gestionnaires en place »,
avait-il fait savoir par courriel au Devoir. Il n’a toutefois pas été invité à commenter le cas de Mme Labelle.
Avec elle, deux ex-employées et trois résidents de l’unité spécifique
du CHSLD avaient livré leurs témoignages, déplorant le fait que des
résidents soient reclus dans leurs chambres fermées par des demi-portes
et n’aient pas pris de douches pendant plusieurs semaines lors des
périodes d’éclosion. Ces allégations ont été réfutées par le CIUSSS du
Nord-de-l’Île de Montréal, qui considère que l’utilisation de
demi-portes était justifiée dans les circonstances de la pandémie de
COVID-19 et qui précise que la toilette aux chambres était tout de même
effectuée.
Avant de confier au Devoir une situation qu’elle jugeait intenable, Mme Labelle
affirme avoir parlé de la situation à sa supérieure immédiate, et aussi
au chef infirmier. Sans succès. Une de ses collègues a quant à elle
déposé une plainte auprès du Commissariat aux plaintes et à la qualité
des services du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal.
Pour corroborer ses dires dans le cadre de notre enquête, Marie-Anne Labelle a accepté de faire parvenir au Devoir
des photos et des vidéos attestant de la présence d’une quinzaine de
demi-portes toujours maintenues alors que la plupart des usagers étaient
vaccinés, près d’un an après le début de la pandémie à l’unité
spécifique du CHSLD.
Nous en avons publié une seule, montrant une demi-porte d’une chambre de l’unité située au 5e étage.
Les autres clichés, dont un où l’on trouve une résidente en
arrière-plan, ont servi aux fins de l’enquête à corroborer les
témoignages recueillis et sont restés privés dans le cadre de la
relation de confidentialité entre source et journaliste. Ce transfert de
photos fut toutefois lourd de conséquences.
Quelques jours après la publication de l’enquête, l’aide de service
raconte avoir été interrogée par le coordinateur de l’établissement
ainsi que par une chef d’unité, qui lui ont demandé si elle avait pris
et partagé des images du CHSLD. Elle a reconnu avoir effectivement
envoyé des photos à une journaliste.
« J’ai été hyper franche. Je pense vraiment que c’est bien de
dénoncer. C’est ça qui va faire changer les choses, qui va améliorer la
situation », lance Marie-Anne Labelle.
La séquence des événements s’accélère ensuite. Dès le lendemain, on
modifie ses tâches. Au cours du mois qui s’écoule entre la publication
de l’enquête et le congédiement, Marie-Anne Labelle sera rencontrée à
deux reprises par son employeur au sujet de deux nouveaux incidents au
cours desquels on lui reprochera d’outrepasser son rôle, ce qui
entraîne, selon l’employeur, insubordination et création d’un climat de
travail malsain, des affirmations que réfute fermement l’ex-employée. Le
16 mars, elle apprend qu’elle est suspendue avec solde pour fins
d’enquête. Le 8 avril, son contrat d’embauche temporaire est résilié. La
lettre de renvoi évoque trois « situations et événements » où Mme Labelle a « outrepassé [son] rôle », malgré des « attentes claires » qui lui ont été signifiées.
Professeure à l’École des sciences infirmières de l’Université
d’Ottawa, Amélie Perron est aussi codirectrice de l’Observatoire
infirmier des Universités d’Ottawa et de Victoria. Elle étudie de très
près le phénomène de la dénonciation depuis 2017 et les représailles
envers les lanceurs d’alerte. Elle précise qu’il est fréquent que les
personnes qui dénoncent voient leurs responsabilités et leurs tâches
modifiées.
« Souvent, ces personnes vont être mises sous surveillance accrue par
des supérieurs. Donc on va commencer à scruter de très près ce qu’elles
ont fait dans le passé et ce qu’elles vont faire à partir de
maintenant. Il y a comme un dossier qui peut être monté au sujet de
cette personne pour prouver par exemple sa piètre performance au
travail, ou bien son insubordination aux directives. Des erreurs ou bien
des choses qu’on va réinterpréter comme des erreurs vont être
identifiées et on va monter un genre de dossier pour justifier le fait
qu’on a un employé qui est problématique. Les représailles envers les
dénonciateurs sont très faciles à maquiller en processus de ressources
humaines conformes », estime-t-elle.
Des images aux lourdes conséquences
Engagée dans le cadre du programme Je contribue, Marie-Anne Labelle
n’est pas syndiquée et doit se présenter seule à la rencontre avec la
direction du CHSLD de Saint-Laurent, trois semaines après sa suspension.
« Je me suis sentie un peu piégée », estime Marie-Anne Labelle.
« Ils revenaient sur les photos et les vidéos. Je pense que c’est le
gros pourquoi de mon congédiement dans le fond. Ils l’ont mentionné en
masse dans le meeting. Ils ont dit : juste les photos, c’est déjà suffisant pour qu’on te congédie », se souvient-elle.
L’un des motifs de congédiement évoqués dans la lettre de fin de contrat envoyée à Mme Labelle vise en effet précisément l’envoi de photos au Devoir.
On lui reproche d’avoir « contrevenu à la confidentialité des
renseignements » auxquels elle était tenue en vertu de son contrat en
prenant « des photos et des vidéos de résidents vulnérables du 5e étage du CHSLD de Saint-Laurent sans leur consentement et [en ayant] partagé leurs coordonnées auprès de tiers ».
Après analyse du dossier, les autorités compétentes de notre
organisation ont confirmé que Mme Labelle aurait contrevenu à ses
obligations à plusieurs égards, notamment au respect des politiques et
règles en matière de confidentialité et de vie privée des usagers
Des allégations que réfute Mme Labelle, puisque les résidents qui se sont confiés au Devoir sont entrés en contact avec notre journaliste.
Avocat spécialisé en droit du travail chez Norton Rose Fulbright,
Éric Lallier précise que le devoir de loyauté des employés envers
l’employeur comme il est inscrit au Code civil du Québec prend diverses
formes, et qu’y contrevenir est bel et bien un motif de congédiement.
« Ça comprend entre autres la confidentialité des renseignements
qu’on obtient dans le cadre de son travail. Ce qui va inclure bien
évidemment les images, parce que ça peut avoir comme effet de
transmettre publiquement des informations qui auraient dû rester
privées », affirme l’avocat.
Il existe toutefois une jurisprudence qui reconnaît la légitimité du
partage de ces informations sensibles dans certains contextes.
« Un employé qui transmet des informations confidentielles mais dans
un but légitime, après avoir soumis des problèmes à son employeur sans
que ce dernier l’ait écouté et qu’il y a des questions qui dépassent ses
propres intérêts, qui ont un impact public, alors là, il y a quand même
de la jurisprudence qui reconnaît que, dans un tel contexte, un employé
peut transmettre de l’information confidentielle, mais dans un cadre
très précis », ajoute-t-il.
Interrogé à nouveau par Le Devoir sur la fin abrupte du contrat de Mme Labelle,
le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal réfute avoir congédié Marie-Anne
Labelle à cause de son témoignage publié dans nos pages.
« Les motifs ayant mené à la décision de la résiliation de son
contrat sont bien expliqués dans la lettre et ne concernent aucunement
les allégations qu’elle a pu faire auprès de vous précédemment »,
indique Marie-Hélène Giguère, conseillère-cadre, bureau des relations
avec les médias et affaires publiques du CIUSSS du
Nord-de-l’Île-de-Montréal. « Après analyse du dossier, les autorités
compétentes de notre organisation ont confirmé que Mme Labelle
aurait contrevenu à ses obligations à plusieurs égards, notamment au
respect des politiques et règles en matière de confidentialité et de vie
privée des usagers », ajoute-t-elle.
Selon Amélie Perron, professeure à l’École des sciences infirmières
de l’Université d’Ottawa, les organisations qui vont sévir contre les
lanceurs d’alerte ne vont bien souvent pas invoquer la question de la
dénonciation, mais la manière dont la personne s’y est prise pour
dénoncer.
« Ce sont ces technicalités qui vont souvent justifier des démotions,
des suspensions ou des licenciements. C’est extrêmement fréquent, et
c’est difficile de départager », explique Mme Perron.
« Je trouve intéressant que l’organisation n’ait pas choisi d’emblée
de la licencier. Mettre quelqu’un à la porte tout de suite après une
plainte de ce genre-là, en effet, ça ne paraît pas bien. Et puis surtout
dans le contexte actuel », ajoute-t-elle.
Pour Jean-François Dubé, président du syndicat des travailleuses et
des travailleurs du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, le CHSLD de
Saint-Laurent a profité du fait que Marie-Anne Labelle n’était pas
syndiquée pour sévir. « Selon notre conseiller juridique, pour les
photos prises à l’intérieur de nos établissements, on ne doit pas y voir
de patients évidemment [pour les diffuser]. Si les photos [avec des
visages] n’ont jamais été publiées, la personne congédiée devrait
immédiatement contacter les normes du travail, car cela semble abusif »,
estime M. Dubé. Mme Labelle ne compte pas entreprendre de démarches en ce sens.
J’ai été hyper franche. Je pense vraiment que c’est bien de dénoncer.
C’est ça qui va faire changer les choses, qui va améliorer la situation.
Au nom de la liberté d’expression
Le Syndicat canadien de la fonction publique est actuellement en
négociation pour le renouvellement de la convention collective des
travailleurs de la santé et des services sociaux afin d’ajouter des
clauses de protection des lanceurs d’alerte. Pour Karine Cabana,
conseillère syndicale et coordonnatrice du secteur des affaires sociales
[santé et services sociaux] du SCFP au Québec, le cas de Marie-Anne
Labelle est exactement le genre de situation que les nouvelles clauses
tenteront de prévenir. Selon elle, la loi sur les lanceurs d’alerte ne
serait pas suffisante.
« La loi dit que tu dois dénoncer soit à une instance de ton
organisation qui a été nommée ou directement au Protecteur du citoyen.
Mais ça ne permet aucun autre type de dénonciation, sauf s’il y a un
danger grave immédiat », explique Mme Cabana. La conseillère
syndicale invoque la liberté d’expression afin de protéger les lanceurs
d’alerte qui dénonceraient anonymement des situations anormales.
« On veut arrêter la chasse aux sorcières. À partir du moment où la
population en général, quelqu’un de normal, ne peut pas identifier que
c’est telle personne, nous, on pense que cette dénonciation-là est le
cadre de la liberté d’expression et il ne doit pas y avoir une enquête
qui soit faite pour rechercher qui est la personne responsable de cette
fuite-là ou de cette information. Pour autant bien sûr que ce ne soit
pas un discours diffamatoire ou mensonger », conclut Mme Cabana.
Attention si vous achetez le trio Big Mac avec le coupon 12,20 $ pour 2 trio, j’ai demander de remplacer les frites en poutines en remplacement des frites, mais sur ma facture y mon chargé 8,00$ de plus et ça sans enlever le prix des frites ? on vous charge le prix des frites même si elle sont pas dans le sac, tant qu’à ça j’aime mieux payer 8,00 $ de plus pour avoir les 2 frites du trio et deux poutines d’extra !!! Pensez’y 😎Merci à la gérante de m’avoir remboursé lol Attention la cote est à 3,1 dur 5 , l’erreur viens-tu de l’employé de la première caisse, le gars qui donne pas de copie de facture 🧾? Et que la deuxième caisse ou guichet sait rien de ta commande et sûrement courre après le coupon de caisse ;-)
Il y a un gros problême ! Aucune inscription du spéçial a 12,20 $ ???? dans la facture !
Si
vous êtes un habitué des arnaques, vous connaissez forcément le rôle
des influenceurs dans leurs diffusions. Du coup, très logiquement dans
votre tête « influenceur » rime avec « arnaque »… C’est en grande partie
vrai, pourtant, au sein de ce milieu souvent malsain nichent quelques
perles rares : des individus dotés d’une morale exceptionnelle qui ont
décidé de faire des arnaques leur combat quotidien. Ils informent la
population, ils piègent les escrocs, ils encaissent des menaces plus ou
moins virulentes… J’aimerais donc vous présenter les influenceurs qui luttent dans le même camp que nous et qui méritent d’être mis en valeur. Apportez-leur votre soutien en vous abonnant à leur réseau ! Merci pour eux
Sandoz : La lutte contre les brouteurs
Sandoz est un Youtubeur
que Signal-Arnaques apprécie particulièrement depuis plusieurs années.
Il s’est clairement spécialisé dans la lutte contre les brouteurs et leurs arnaques d’avance de frais.
Grâce à lui, nous apprenons de plus en plus de choses sur ces escrocs
francophones généralement basés en Côté d’Ivoire ou au Bénin.
Dernièrement, il s’est infiltré dans leur réseau informatique en montant
des canulars très divertissants :
Bref, typiquement le genre d’influenceur qu’on aime, qu’on soutient et qui a toute notre confiance.
Il est d’ailleurs prochainement prévu que nous montions ensemble un
partenariat pour officialiser nos engagements dans la lutte contre les
arnaques.
Envie de le découvrir ? Voici un lien vers sa chaine. Si YouTube est un de vos passe-temps, abonnez-vous à lui sans hésitation. On recommande .
Le Radis Irradié : El Doctor
Avec sa voix suave et rassurante, Le Radis Irradié
nous plonge dans des vidéos d’une qualité rare sur YouTube. Proche de
Sandoz, il nous aide à découvrir et à comprendre les arnaques qui nous
menacent au quotidien.
Aussi acharné que Sandoz et dans
l’objectif de d’informer massivement les consommateurs, il s’est attaqué
à quelques gros acteurs « du secteur ». La société Beephone en est un exemple. En représailles cette dernière s’est décidée à l’attaquer en justice… Sa réponse ?Une nouvelle vidéo contre elle.
Soyons en fiers ! il reste encore des
courageux au sein de notre communauté. Signal-Arnaques le soutient,
l’admire et partage complètement ses valeurs. Abonnez-vous à sa chaine pour nous aider dans la lutte contre les arnaques.
Les influenceurs véreux qui ventent des sites de Dropshipping officient depuis Instagram ? Qu’à cela ne tienne, c’est donc sur cette plateforme qu’Audrey Chippaux
a décidé de les attaquer… Sur leur propre terrain. Nous souhaitons vous
présenter ici une personnalité courageuse et tenace qui a largement
retenu notre attention (le fait qu’elle soit une femme y est peut-être pour quelque chose… ).
Audrey est la fondatrice du compte Instagram « Vos Stars en réalité » :
par le biais de publications de qualité, elle décortique et dénonce les
arnaques initiées par les influenceurs prêts à vendre corps et âme pour
grignoter votre portefeuille. En combinant une certaine expertise
juridique et un style bien à elle, elle expose les placements produits
frauduleux régulièrement relayés par les influenceurs.
En bref, c’est clairement le compte à suivre si vous affectionnez Instagram. En près d’un an, plus de 80000 abonnés
l’ont rejoint et les informations que nous possédons laissent à penser
que vous la croiserez très prochainement dans des médias nationaux. Elle
possède aussi depuis peu une chaine Youtube pour ceux qui préfèrent ce format.
Nous l’aimons, nous lui faisons confiance. Pourquoi pas vous ?
MaxEstLa : Le snipper
Quand Max est là, les arnaqueurs prennent cher !
Son principe ? Prendre une arnaque ou un
phénomène à la mode et le démonter complètement. Grâce à lui, on
comprend non seulement les rouages des différentes combines mais en
plus, il n’a pas son pareil pour tourner en ridicule ceux qui essaient
de nous abuser.
Le ton des vidéos du Roi des rats est souvent grave, et pour cause : les faits qu’il y dénonce sont bien plus choquants que la petite arnaque du (bon) coin.
Son approche didactique, son souci du
détail et sa réalisation impeccable en font un youtubeur à connaître de
tous les fans de Signal Arnaques.
Avec ses 1,38 millions d’abonnés sur YouTube, Le roi de rats est l’influenceur le plus populaire de cette page, découvrez son travail en vous abonnant à sa page.
Et les autres ?
Bien évidemment, la lutte contre les arnaques sur internet ne se
résume pas à 5 influenceurs ! Il en existe des dizaines avec des
notoriétés et des spécialités distinctes. Vous en connaissez, vous
souhaitez en mettre en valeur ? Parlez-en nous dans les commentaires !
William Shatner, le capitaine James T. Kirk dans Star Trek, veut
préserver sa personnalité à tout jamais. Alors qu’il vient d’avoir 90
ans, le célèbre acteur a décidé de créer une version de lui-même grâce à
l’intelligence artificielle de StoryFile.
William Shatner a fêté ses 90 ans le 22 mars dernier. Le célèbre acteur connu pour son rôle dans la série Star Trek
en interprétant le capitaine James T. Kirk ne souhaite pas que sa
personnalité et son héritage (au sens figuré) disparaissent avec lui. Il
a donc signé un partenariat avec StoryFile pour devenir leur
ambassadeur.
StoryFile est une entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle. Elle développe « une technologie de vidéo conversationnelle basée sur l’IA et sur le cloud ». De la même manière que Deep Nostalgia veut donner vie à d’anciennes photos de famille, StoryFile veut permettre d’interagir avec des personnes décédées à l’aide d’une application vidéo.
Tout le monde pourra interagir avec William Shatner en mai
Comme l’a expliqué StoryFile, William Shatner prépare cette vidéo
interactive alimentée par l’intelligence artificielle afin que « sa famille et ses amis puissent interagir avec lui pendant des années ». À l’heure actuelle, ce concept d’immortalité virtuelle en
quelque sorte n’est pas encore très répandu. L’acteur de Star Trek est
donc parmi l’un des premiers à y avoir recours. D’ailleurs, Microsoft
travaille également sur quelque chose de similaire avec un chatbot pour parler avec les morts grâce à l’IA.
Néanmoins, tout le monde pourra interagir avec William Shatner. En effet, sa vidéo interactive sera disponible au grand public dès mai 2021, selon StoryFile. L’acteur a lui-même annoncé dans une conférence de presse que : « c’est
pour tous mes enfants et tous les enfants de mes enfants et tous les
êtres chers de mes enfants et tous les êtres chers des êtres chers.
C’est mon cadeau pour vous à travers le temps ».
Bien entendu, cette vidéo interactive de William Shatner ne doit pas être confondue avec le deepfake,
la technique à la mode qui consiste à réaliser de fausses mises en
scène ou à faire dire à quelqu’un de faux propos. D’ailleurs, une mère
américaine a récemment fait parler d’elle après avoir créé des photos nues et équivoques des pom-poms girls rivales de sa fille.
Enfin, le service de StoryFile sera lancé cette année au mois de juin. Il « changera
la façon dont nous nous souvenons, comment nous interagissions, comment
nous partageons des histoires, comment nous enseignons aux générations
futures et comment nous apprenons ». StoryFile combine l’intelligence artificielle et sa technologie propriétaire appelée Conversa pour mettre au point les vidéos interactives.