Tous les bienfaits prétendus des baisses d'impôts aux
compagnies ne sont que légende, conte, illusion et fable et ceux qui les
préconisent le savent.
Selon leurs clichés primaires, si le gouvernement baisse les
impôts et les taxes des compagnies exigés par les chambres de commerce,
s'ensuivront alors, comme par magie, croissance économique, création
d'emplois, investissements, augmentation de la richesse collective et
même accroissement des impôts et taxes perçus par l'État. Mes amis, cela
ne sont que les tromperies formulées pour vous faire tomber dans le
piège et pour vous faire payer.
Imaginez, à chaque année et depuis longtemps, le cabinet
d'expert-comptable international KPMG n'arrête pas de répéter que le
Québec est un paradis fiscal pour les compagnies en Amérique du Nord et
dans la majorité des pays développés. Au Québec, les taux d'impôts des
compagnies sont au moins deux fois moins élevés qu'aux États-Unis. À
cela faut aussi ajouter que c'est le Québec qui verse le plus de
subventions en fonds publics, comme trois fois plus qu'en Ontario. Au
niveau des impôts sur le revenu, au Canada, le taux d'impôt fédéral des
compagnies est de 15% contre 35% aux États-Unis, sans compter les impôts
sur le revenu étatiques ou provinciaux et ceux prélevés par les comtés
et les grandes municipalités. Qu'à cela ne tienne, nos compagnies
québécoises et canadiennes sont moins concurrentielles et moins
innovatrices que les entreprises américaines. En Allemagne, le taux
d'impôt sur le revenu des compagnies frise le 50%, tout comme en
Finlande et en Autriche, selon la revue américaine Business Week.
Des mensonges prouvés et répertoriés Mes
amis, comme il est facile de démontrer, preuve à l'appui, qu'ils
enjôlent carrément les vertus hypothétiques des baisses d'impôt aux
compagnies. Vous savez que Business Week est la revue d'affaires la plus
vendue aux États-Unis. En 2014, ils ont analysé le taux d'impôts payé
par les compagnies dans les 34 pays de l'OCDE et les ont comparés avec
la croissance du produit intérieur brut (PIB) afin de vérifier
empiriquement, et non pas fondés sur des préjugés et des utopies, s'il y
avait une corrélation entre les deux. Dans un texte publié le 6 janvier
2014 et intitulé «Correlation. Taxes and growth», voici quelles étaient
leurs limpides conclusions. Je les cite en anglais pour ne pas me faire
accuser de procéder à une traduction suspecte : «The conventional
wisdom (croyance) on corporate taxes is that lower they are, the more
companies can invest and stimulate the economy. That's not how it worked
in 2012. Among the 34 countries in Organisation for economic
co-operation and development (OCDE), the average corporate taxe rate had
little bearing (impact) on economic growth (croissance)». En général,
le taux moyen d'impôt sur le revenu payé sur les profits des compagnies a
été de 43.1% dans les pays de l'OCDE contre moins de 20% au Québec et
au Canada : «On average, companies paid 43.1 percent of their profit on
taxes». On parle bien d'impôts payés et non seulement du taux théorique,
légal ou statutaire. Est-ce assez clair pour vous? Écoutez, au Québec,
55% des compagnies rentables n'ont payé aucun impôt sur le revenu tout
en recevant des milliards en aide gouvernemental.
Et d'autres preuves de leur magouille Le 20
novembre 2006, Business Week signalant une fois de plus que : «Tax rates
are just one out of many factors that matter for global competition.
There's only weak (faible) evidence that tax cuts (baisses) have big
impacts on growth». Et puis, puis-je vous suggérer de lire, toujours
dans Business Week, les articles suivants du 26 septembre 2011 :
«Employment. Job Killing tax hikes (hausses) may not be so deadly» et du
15 août 2011 : «Same old tax stand ignores different times»?
Toujours dans le
Business Week, cette fois du 30 décembre 2012, il est écrit que, face à
une hausse importante des impôts des compagnies et des nantis décrétée
par Bill Clinton, Newt Gingrich (de la droite radicale), porte-parle à
la Chambre des républicains avait déballé la même vieille cassette qui
nous est à nouveau larguée aujourd'hui par les libéraux de Philippe
Couillard. En se pensant audacieux et novateurs : «The tax increase will
kill jobs and lead to a recession and increase the deficit. What really
happened : The longest expansion in U.S. history, a 2,5% annual rise in
productivity in the second half of the 90's, a big budget surplus and a
jobless rate that fell to 3,9%». Qui dit mieux? Même si on continue à
leur apporter des preuves réfutant leurs clichés primaires, ils vont
continuer à détourner la vérité, car pour eux la fin justifie les
moyens. Leur but est de favoriser l'intérêt particulier de la classe
dominante, un point c'est tout. Après, ça vient jouer les vierges
offensées lorsqu'il y a des manifestations. Ce sont eux qui nourrissent
et fomentent la violence.
Et encore d'autres preuves Tiens, que
dîtes-vous du titre de cet article paru le 6 avril 2011 dans le Globe
and Mail de Toronto, qui est loin d'être d'obédience socialiste :
«Corporate tax cuts don't spur growth» selon une analyse produite par
Statistique Canada. Oh, oh, pour revenir aux États-Unis, il y a la
populaire revue Forbes du 17 juillet 2012 et cet article intitulé : «The
Thruth about the Bush (fils) tax cuts and job growth». George W. Bush,
Stephen Harper et Philippe Couillard, comme c'est du pareil au même, ils
pondent constamment les mêmes grossiers artifices.
Terminons avec cet article du Devoir du 13 janvier 2002 dans
lequel il était écrit que : «On constate également que les pays les plus
mondialisés tendent souvent à présenter des niveaux d'impôts et de
dépenses publiques non pas inférieures, mais supérieures à la moyenne...
Il y a peu de preuve que les taux de taxation élevés fassent fuir les
investisseurs qui semblent plus préoccupés par les perspectives
économiques, les infrastructures offertes, le niveau d'instruction et
d'autres indicateurs fondamentaux». Prenez juste par exemple la
Californie qui a des taux d'impôt des particuliers, et oui des
particuliers, plus élevés qu'au Québec et des taux d'impôts des
compagnies, plus de deux fois supérieurs au Québec et qui est un des
endroits les plus productifs des pays industrialisés. À ce que je sache,
les riches (entrepreneur, artistes, sportifs, etc.) continuent quand
même à affluer dans cet État. C'est comme en France quand le président
socialiste François Hollande a augmenté les impôts des riches, ils
disaient que les nantis allaient tous partir. À part Gérard Depardieu et
Johnny Hallyday, il n'y a pas eu l'ombre de la queue d'un exode des
potentats et des cerveaux. Entre vivre en Alberta, en France et en
Californie...
Mes amis, croyez-moi, qu'il y a plein d'autres documents et
exemples qui démolissent rapidement et facilement leurs légendes
patronales des merveilleux bienfaits des baisses d'impôts généralisés.
Mais je le répète, ils vont continuer et continuer à vous mentir afin de
vous faire avaler leur gammick qui ne résiste aucunement à l'analyse
objective des faits.
À l'encontre des vœux exprimés par la population
Bien évidemment, ce sont les entreprises et leurs propriétaires ainsi
que les nantis qui militent toujours pour plus de taxes à la
consommation et moins d'impôts. Il y aussi les universitaires comme Luc
Godbout de l'Université de Sherbrooke et Robert Gagné des HEC de
Montréal et naturellement leurs politiciens comme : «Plus de taxes,
moins d'impôts, dit Couillard» (La Presse, 26 août 2013) et «Fiscalité
des entreprises. Carlos Leitao préfère des taux d'imposition plus bas»
(La Presse, 11 juin 2014) et : «Rapport Godbout. Leitao n'écarte pas une
hausse de la TVQ» (Le Devoir, 19 mars 2015).
Pourtant, lors d'un sondage Léger Marketing-Le Devoir (14 février
2011), on arrivait à la conclusion que : «Les Québécois rejettent les
baisses d'impôts aux entreprises». Puis pas plus tard que le 20 février
2014, lors d'un sondage Crop-La Presse, on signalait que : «Seulement
11% des répondants estiment qu'on en demande trop aux entreprises et aux
mieux nantis». Tout le contraire de ce que pensent les libéraux, les
conservateurs et leur suite formée d'universitaires et de certains
représentants de la presse écrite et parlée. Enfin, lors d'un autre
sondage Léger Marketing-Le Devoir effectué au mois de mars 2012, 80% des
répondants ont affirmé que «les entreprises ne paient pas assez
d'impôt». Pour leur cavalerie franchisée, elles paient toujours trop
d'impôt sur le revenu et ne reçoivent pas assez d'aide gouvernementale
même si nos entreprises québécoises ont dans leur beau petit cochon une
cagnotte de 110 milliards de dollars (La Presse, 28 janvier 2015).
Même si le salaire de la majorité des Québécois stagne depuis 30
ans, qu'ils sont surendettés, que l'on assiste à d'ignobles inégalités
de richesse et que les entreprises n'ont jamais détenu autant de cash et
n'ont jamais été si peu endettées, selon Statistique Canada, et bien
contre toute forme élémentaire d'équité et de solidarité, Harper et
Couillard s'entêtent et s'obstinent à imposer, à taxer et à tarifier le
monde ordinaire et à détaxer, à défiscaliser, à subventionner et à se
faire complice de l'évasion fiscale dans les paradis fiscaux de ces
grosses montures et moulures. Et on s'imagine vivre en démocratie et à
se prétendre libres. Je vous le redis mes amis, faut premièrement
prendre conscience de l'arnaque, se conscientiser (et aider les autres à
le faire) et à agir.
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