La sécurité et l'image de la Cour municipale de Montréal ne seront pas compromises par le retour au travail du greffier Robert Morin, malgré son tempérament bouillant et ses préjugés envers les avocats de la défense.
C'est du moins ce que vient de conclure la Cour supérieure en confirmant, au grand dam de la Ville de Montréal, que le greffier pourra réintégrer ses fonctions en dépit de ses nombreux écarts de conduite.
La Ville l'avait congédié après qu'il eut traité un avocat de la défense d'«cr... de baveux » et menacé de lui «câl... (son) poing sur la gueule» en pleine salle d'audience, devant témoins, le 16 septembre 2008.
Les portails organiques, la dernière dinguerie new age qui flirte avec le suprémacisme
Par LAURE COROMINES - Le 17 mars 2023
Pour une frange des nouvelles spiritualités, les portails organiques sont des personnes sans âmes et « non reliées au divin. » Elles composent plus de la moitié des habitants de la Terre.
Comme pour la plupart des concepts découlant du new age, la définition des portails organiques est élastique. De plus en plus populaire au sein d'une partie de la nébuleuse des nouvelles spiritualités, la notion de portail organique repose sur un système de classification des individus en fonction de leur « niveau de conscience. » En bonus : une rhétorique délétère qui flirte avec le complotisme, l'eugénisme et le suprémacisme.
C'est quoi un portail organique ?
Pas facile de définir le concept vaporeux de portail organique. Toutefois quelques invariants demeurent d'un « maître spirituel » à l'autre. Le portail organique, souvent abrégé sur les réseaux sous la forme de PO, est une entité qui n'est pas humaine, même si son enveloppe charnelle pousse à croire le contraire. En cause : une fréquence vibratoire (l'énergie dégagée) extrêmement basse et une absence d'âme qui l'empêche de se relier au divin.
Dans une publication, le compte Facebook Magnétisens apporte quelques précisions qui résument bien l'ensemble des contenus à ce sujet présent sur Internet : « L’être humain est relié au ciel (Divin - monde invisible) par sa glande pinéale (cerveau) et ses chakras supérieurs, dont celui du cœur. Il est aussi relié à la terre (monde visible) par ses chakras inférieurs pour ses besoins matériels. Le portail organique (PO), homme ou femme, n’est pas relié au ciel car sa glande pinéale et ses chakras supérieurs (dont celui du cœur) sont bloqués. Il est seulement relié à la terre (monde visible) par ses chakras inférieurs pour ses besoins matériels. » Ainsi, à l'inverse des Hommes doués de pitié, d'empathie et d'amour, les PO sont « froids de cœur, insensibles à la souffrance des autres. » Le compte précise encore à propos du portail organique : « Il n'a plus de conscience individuelle mais une conscience collective de "ruche". Sa conscience a été formatée pour obéir et défendre le système établi et nuire aux êtres humains. » La suite n'est pas bien claire, mais il semblerait que les PO soient également victimes d'entités démoniaques, des « forces du mal » ou « forces de l'ombre » qui interceptent « l'énergie céleste » pour répandre le « mal sur la Terre. »
Crédit : Magnétisens
Des êtres de l'ombre qui gouvernent la Terre en secret
Au mieux, le PO est comme le raconte Lily Bulle, un simple pervers narcissique (PN). Dans le pire des cas, le PO est comme le rappelle Luna Baby sur TikTok une personne « non Adamique » , c'est-à-dire qui descend d'Adam, un « psycho démon, un démon incarné » ou un être « extra-terrestre involutif. » La voie chevrotante, elle affirme sur fond d'images de moines bouddhistes plongés en méditation : « Nous ne sommes que 40% d'Humains incarnés sur Terre, les autres ne sont que des portails organiques (...). Nous nous séparons de plus en plus de ces personnes, nous devenons des êtres divins et eux des robots. »
Dans quelle quantité ces sous-êtres sont-ils présents parmi nous ? Si les proportions varient, elles oscillent généralement entre 50 et 60% des habitants de la Terre. Où les trouve t-on ? Magnétisens a son idée sur la question. D'après le compte, les PO gouvernent secrètement la planète, ils sont donc partout : « Ils occupent des postes très importants dans tous les domaines : gouvernement, église, police, justice, éducation, culture, défense, médecine, banques, lobbies, journalistes, présentateurs TV, show-biz, art. » Ils sont aussi « intéressés par l'argent » et ont un objectif : empêcher l’humain d’accéder son libre-arbitre et « d’éveiller sa conscience ». Même bilan proposé par l'ACADEMIE DE LA NOUVELLE CONSCIENCE. L'artiste enseignante nomade explique dans une vidéo YouTube qu'il y a dans ce monde « une manne gouvernante qui œuvre pour le plan involutif, c'est-à-dire qui tire vers le bas ». Mais pas de panique, cela a sa raison d'être, car nous nous trouvons en ce moment dans un « plan fréquentiel de dualité qui fonctionne comme ça, l'ombre et la lumière. » Une ombre heureusement destinée à péricliter avec l'entrée de l'Humanité dans la Cinquième Dimension (une ère spirituellement plus élevée), concept cher et pilier du new age.
Une idée aussi vieille que dangereuse
De plus en plus en vogue, les nouvelles spiritualités partagent une frontière poreuse avec la sphère complotiste. Le phénomène qui a donné lieu au terme de conspirituality (conspiracy + spirituality) est aujourd'hui étudié de près. En 2020, une étude de l'Institut Jean-Jaurès a montré que les personnes sensibles aux horoscopes étaient plus susceptibles d'adhérer à une ou plusieurs théories du complot. Fin 2022, la Miviludes, organisme ministériel de surveillance des dérives sectaires, a publié un rapport faisant état de l'inquiétante et croissante perméabilité entre les sphères ésotériques et conspirationnistes. L'organisme relève une hausse des saisines qui porteraient à 4 020 leur nombre en 2021, soit une augmentation de 33,6% par rapport 2020 et de presque 50% par rapport à 2015.
Des dérives qui s'observent un peu partout, des salles de yoga aux réseaux sociaux, et c'est dans cette mouvance que semble être né le principe de portail organique. Comme l'idéologie starseed qui repose sur l'existence sur Terre d'âmes extra-terrestres spirituellement élevées venues pour nous sauver, la notion de portail organique dessine de manière grossière les contours d'une humanité scindée en deux camps antagonistes : une race supérieure libératrice et une race inférieure malfaisante à fuir ou déboulonner. Ainsi, les personnes véhiculant le concept de PO nourrissent parfois sans le savoir une imagerie et un champ lexical imprégné de suprémacisme - cette idéologie qui postule la supériorité d’un peuple ou d’une civilisation sur tous les autres, et légitime ainsi des aspirations hégémoniques. L'affinité entre ces concepts a été récemment mise en évidence par l'auteur américain Jules Evans. Dans son billet medium The dark historical roots of ‘starseeds’, il décrypte les liens entretenus entre l'idéologie starseed, l'extrême droite et QAnon, des liens remontant jusqu'aux années 1880 et aux prémisses de la science-fiction de H. G Wells. Dorénavant, avec les PO, ces discours méphitiques disposent d'une nouvelle corde à leur arc.
LONDRES - Le crématorium de Narberth, une petite ville du pays de Galles, dans l'ouest de la Grande-Bretagne, offre la possibilité d'assister aux funérailles d'un proche en direct sur internet, a-t-on appris mercredi auprès de l'établissement.
«Nous avons introduit ce service en option pour les membres des familles ou amis du défunt qui, pour une raison ou pour une autre, ne sont pas en mesure d'assister aux obsèques», a expliqué Ken Rowlands, un élu du comté de Pembrokeshire, dans le sud-ouest du pays de Galles, où se trouve le crématorium.
Grâce à un mot de passe fourni par la famille, les proches peuvent suivre gratuitement la cérémonie en direct ou choisir de la regarder plus tard, dans un délai de sept jours. Le DVD de la crémation est également disponible à la vente.
«Nous offrons ce service depuis environ un an et la demande augmente progressivement, a précisé à l'AFP le responsable du crématorium, David Seaman. Pour les personnes qui habitent trop loin ou qui sont trop malades pour se déplacer, c'est une sorte de consolation.»
Selon M. Seaman, une douzaine de crémations ont été retransmises sur internet depuis le début de l'année. «Le mois dernier par exemple, nous avons organisé une retransmission pour une famille qui venait de déménager en Australie», a-t-il expliqué.
Une caméra fixe installée dans le fond de la chapelle et un micro d'ambiance permettent aux proches de voir la cérémonie religieuse et le cercueil jusqu'au moment où le rideau est tiré.
«Grâce à ce service, les gens auront le sentiment de faire partie de la cérémonie même s'ils ne sont pas présents en personne», a estimé Ken Rowlands. «Nous nous attendons à de plus en plus de demandes au fur et à mesure que le public est informé de l'existence de ce service.»
LAS VEGAS - Un spécialiste américain de la lutte contre le terrorisme, l'ancien agent de la CIA Cofer Black, a mis en garde mercredi contre une «guerre des codes» informatiques qui a succédé à la Guerre froide avec des conséquences potentiellement dévastatrices.
«On a eu la Guerre froide, la guerre contre le terrorisme... maintenant on a la guerre des codes», a dit M. Black, intervenant au grand salon de la sécurité informatique Black Hat de Las Vegas.
«La chose naturelle à faire pour Al-Qaïda sera d'en revenir à des choses exigeant l'agilité», a ajouté M. Black, qui a passé 28 ans à la centrale américaine du renseignement. Le réseau islamiste «va entrer le cyber-monde».
Selon lui, la gigantesque et audacieuse opération de cyberespionnage révélée mercredi par la société de sécurité informatique McAfee, qui a visé plus de 70 organisations et gouvernements, dont l'ONU et des groupes américains de défense, n'est qu'un signe annonciateur de ce qui se prépare.
Selon James Lewis, un expert informatique du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), si les éléments avancés par McAfee ne constituent pas des preuves «concluantes au sens juridique» contre Pékin, la suspicion est grande.
Pour M. Black, il est impératif d'identifier qui se trouve derrière ce type d'attaques, alors que les États-Unis et d'autres pays envisagent des représailles militaires pour ce genre d'attaques virtuelles.
«Je peux m'imaginer (à la Maison Blanche), cible d'une attaque technique ayant des dimensions physiques, en train de dire "qui a fait ça, qu'est-ce qu'on fait?"», a-t-il dit.
Un responsable de Microsoft, Mike Reavey, a souligné que la collaboration entre les acteurs du secteur pouvait empêcher que les pirates se cachent.
«Il existe des moyens pour que le secteur en fasse davantage pour faciliter l'identification des responsables», a dit M. Reavey. «On peut appliquer au cyber-monde les outils utilisés dans la lutte contre le crime dans le monde physique».
MONTRÉAL - Une erreur de la compagnie Laco Construction aurait pu provoquer l'effondrement dans le tunnel Ville-Marie, selon ce que TVA Nouvelles a appris.
D'après les observations préliminaires de sources proches du dossier, la firme responsable du chantier aurait fait une erreur sur un des murs de soutènement qui devait être refait à neuf.
Avant l'effondrement, les travailleurs s'affairaient à réduire l'épaisseur d'un mur de soutènement. Ils auraient enlevé trop de béton dans le haut du mur, fragilisant la structure sur laquelle reposaient la poutre de béton et les paralumes qui se sont retrouvés sur la chaussée, dimanche matin.
La compagnie Laco Construction n'a pas retourné les appels de TVA Nouvelles.
En attendant la suite, l'inspection se poursuit à l'intérieur du tunnel.
Au cours de la nuit, les inspecteurs vont s'affairer à retirer une poutre qui demeure instable. L'opération, réalisable à l'aide d'une grue imposante, nécessite l'approbation de la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST) pour s'assurer que le tout est fait de façon sécuritaire. Obtenir le feu vert à chaque opération est obligatoire et ralentit les travaux en conséquence.
Lundi, la Sûreté du Québec (SQ) a confirmé qu'elle était sur le point de compléter sa propre enquête, qu'elle mène conjointement avec le ministère des Transports, sur la reconstitution des événements.
«Nos enquêteurs ont été présents toute la nuit sur les lieux pour recueillir les informations nécessaires», a confirmé Geneviève Bruneau, porte-parole de la SQ.
Dans la journée de lundi également, le ministère des Transports a rendu publics deux rapports, un datant de 2008 qui porte sur une inspection complète de la structure, et le rapport annuel de 2010.
Plus tôt, le Parti québécois avait exigé la publication de tous les rapports d'inspection, dénonçant du même coup la «culture du secret» qui a cours au ministère des Transports.
TROIS-RIVIÈRES | Boire son urine, parler aux anges et monter sur le toit de son immeuble avec une balayeuse pour aspirer «l'énergie positive» ne constituent pas des motifs d'internement psychiatrique, selon la Cour du Québec.
En tout cas, pas pour cet homme de 29 ans aux croyances pour le moins flyées, que le Centre hospitalier régional de Trois-Rivières voulait garder à l'écart de la société, en vertu de la «Loi sur la protection des personnes dont l'état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui».
Le juge Pierre Labbé vient de conclure que ce fervent d'ésotérisme ne méritait pas d'être privé de sa liberté, malgré l'avis contraire de deux psychiatres qui l'ont évalué le mois dernier.
Un «facteur de vie»...
Sans antécédent de trouble mental, le patient avait été conduit à l'hôpital par les ambulanciers, début juin, à la demande de sa soeur qui s'inquiétait de son comportement. Refusant tout soin ou médication, le jeune homme sans emploi a cependant consenti à y subir deux examens psychiatriques.
«Le défendeur a exprimé qu'il est à un niveau supérieur de conscience qui lui permet de communiquer avec ses anges gardiens (...) par télépathie», a écrit un psychiatre dans son rapport.
Un deuxième psychiatre a relevé que l'homme montait «sur le toit de l'immeuble (où il habite) avec la balayeuse pour attirer l'énergie positive». Un aspirateur qu'il n'utilisait pas beaucoup chez lui puisqu'on lui reprochait de vivre dans un logement «insalubre».
Les rapports psychiatriques ajoutent qu'il lui arrivait de boire son urine, prétextant que «l'eau est un facteur de vie». Une pratique qui n'entraînerait pas pour autant un danger pour sa santé, d'après la preuve soumise en cour.
«Délire mystico-grandiose»
Les spécialistes ont estimé que le patient était «à protéger» en raison de son «délire mystico-grandiose très élaboré» et de son état «délirant».
Peu émus par les dires de celui qui prétend «combattre le mal par l'amour», les psychiatres étaient d'avis qu'il présentait un risque de dangerosité pour lui-même ou pour la population.
Devant le juge, l'adepte de la méditation a témoigné «avec calme et sans incohérence significative», expliquant ses comportements par son côté «spirituel et ésotérique» et réfutant toute intention malveillante.
«La preuve ne révèle pas que le défendeur a prononcé des paroles menaçantes ou qu'il a posé des gestes agressifs envers autrui. Il n'a aucunement mis sa personne en danger. (...) Les rapports des psychiatres ne contiennent pas de diagnostic médical précis. (...) La preuve ne révèle aucun élément de dangerosité qui serait non seulement immédiat mais prévisible» pouvant justifier une ordonnance de garde en établissement, a déterminé le juge Labbé.