Technologie : Le ou les
créateurs de la fameuse monnaie virtuelle voulaient tirer les leçons de
la crise financière de 2008, provoquée par l'explosion des subprimes au
nez et à la barbe des banques et de leurs clients. Et voici qu'ils
reviennent par la porte du Bitcoin. Un signe de... crédibilité assure
t-on.
Le cours du bitcoin s'est encore envolé la semaine dernière,
dépassant les 7.300 dollars par bitcoin pour la première fois de son
histoire. Le 30 octobre, son cours était de 6.300 dollars. Surtout, le
cours du bitcoin a bondi de plus de 600% face au dollar
depuis le début de l'année.
La valeur du Bitcoin a explosé dernièrement, et mardi
28 Novembre, elle a franchi la
barre des 10.000 $ l’unité pour la première fois, seulement deux jours
après
avoir passé les 9.000 dollars. La crypto-monnaie se négociait à 10.034 $ mardi 28, soit une augmentation de plus de 900% depuis le début de l'année.
Les spéculateurs spécialisés dans le Bitcoin estiment néanmoins que la
croissance n’est pas terminée. Le gérant de hedge funds, Mike Novogratz,
a prédit plus tôt la semaine dernière que la cryptomonnaie
atteindrait
10.000 dollars cette année. Quant à Thomas Lee de Fundstrat, il a doublé
son objectif de prix à 11.500 $ d'ici mi-2018.La capitalisation boursière du Bitcoin, c’est-à-dire la
valeur de
l’ensemble des bitcoins générés dans le monde, s'élève désormais à près
de 153 milliards de dollars. Une hausse considérable par rapport à 2016.
Evolution du cours du Bitcoin en fin de semaine dernière.
Une
nouvelle performance portée par l'annonce de l'imminente mise sur le
marché de contrats de futures sur la monnaie virtuelle par CME Group, le
plus important marché à terme du monde. "Compte tenu de l'intérêt
croissant des clients pour les marchés de crypto-monnaie (...), nous
avons décidé d'introduire un contrat à terme sur le Bitcoin" a déclaré
Terry Duffy, du Groupe CME.
"La mise en place du marché des Futures correspond à un réflexe très
financiers. Jouer sur la différence entre le marché de stock et le
marché à terme a toujours existé" explique à ZDNet.fr Pierre Paperon,
cofondateur de Solid, société de conseil en technologies Blockchain. "Et
le Bitcoin s'y prête très bien. Les marchés à terme adorent quand il y a
de grosses volatilités" dit-il.
Les leçons de la crise de 2008 ?
Surtout, "avec les Futures, au lieu de se payer en Bitcoin, on ne
prend pas le risque du change et on se paye en euros ou en dollars"
analyse t-il avant de prévenir : "Le développement des produits dérivés
signifie aussi qu'il y a désormais des visions très différentes sur
l'évolution du cours du Bitcoin".
Reste que cette annonce est perçue comme un signe de légitimité donné
par le monde de la finance traditionnelle aux monnaies virtuelles. Et
propose un bien curieux flashback : au cœur de la crise financière de
2008 provoquée par des produits dérivés totalement irrationnels, un
dénommé Satoshi Nakamoto, pseudonyme d'une ou plusieurs personnes, avait
voulu réagir au danger d'une centralisation bancaire excessive en
inventant une nouvelle monnaie, le Bitcoin. Un Bitcoin désormais lui
aussi soumis à la loi des produits dérivés (dits aussi subprime).
De quoi lui donner donc un nouveau coup de fouet. Surtout que
l'annonce d'un fork possible ce mois-ci joue en faveur de la spéculation.
Mais ceci n'explique pas tout. "Il y a une attirance assez générale
désormais pour le blockchain, sans compter l'engouement médiatique, et
le phénomènes des ICO
sur le Bitcoin et l'Ethereum" dit Pierre Paperon. Il juge que "plusieurs phénomène s’entrechoquent pour comprendre le cours du Bitcoin".
Le Bitcoin, un étalon or
"Le bitcoin est utilisé
comme monnaie refuge et les monnaies virtuelles ont désormais une valeur
crédible. Du fait de sa convertibilité en USD, le Bitcoin joue le rôle
d'étalon or" dit-il. Surtout en Chine, où 70% du minage de Bitcoin est
effectué.
La capitalisation boursière des cryptomonnaies atteint 172 milliards
de dollars, le bitcoin représentant plus de 54% de ce total, soit 94
milliards de dollars. Chaque jour, la valeur en dollar des échanges de
Bitcoin atteint environ 1,5 milliard de dollars.
Dès lors, qui pourrait modérer l'appréciation du Bitcoin ? "Pour moi
il n'y a pas de plafond. Quand on regarde les sous-jacent, si on perçoit
la technologie de blockchain comme une fintech, on s'aperçoit que l'on
en est à 1% de développement de la technologie, et qu'il reste un
potentiel de 99%" s'enthousiasme Pierre Paperon. Surtout que vient se
greffer sur le marché du Bitcoin
le système des ICO, qui stimule d'autant plus la valeur de la monnaie.
Une ICO (Initial Coin Offering) est une méthode de levée de fonds
particulière. Elle fonctionne grâce à une émission d’actifs numériques
(des tokens, ou jetons) qui peuvent être échangés contre des
cryptomonnaies pendant la phase de démarrage d’un projet. La rareté des
tokens est une condition déterminante du succès de l'opération : c'est
cela qui détermine le fait que les premiers servis feront une bonne
affaire.
La Chine (c'est la qu'ont retrouve le plus de Bitcoin)et 20 autres pays asiatiques lancent une banque rivale à la Banque Mondiale, en 2014 :
La «Banque asiatique d’investissements dans les infrastructures» (AIIB) qui était dotée d’un capital initial de 50 milliards de dollars, et
son siège sera situé à Pékin,poursuit son ascention, selon les médias officiels chinois.
C'est actuellement,57 pays fondateurs dont la France.« En créant l'AIIB, la Chine a voulu mettre la pression sur les institutions existantes et proposer une solution alternative ",
explique Sébastien Jean, le directeur du Cepii, le centre de recherche
français en économie internationale. Au total, la deuxième puissance
économique mondiale aura réussi à rassembler 57 pays « membres
fondateurs », les Etats-Unis ayant échoué à freiner certains de ses
alliés, comme l'Australie, la Corée et le Royaume-Uni. La France a fait
le choix d'y adhérer juste avant la clôture de l'appel à candidatures.
Le chiffre va désormais monter rapidement, renforçant la capacité
d'investissement de cette banque de développement dotée d'un capital
initial de 100 milliards de dollars.
La
gouvernance de la nouvelle AIIB n'a pas encore été déterminée,
bien que la Chine soit censée soutenir un partage de 75 % entre les
membres asiatiques et 25 % pour les pays non-asiatiques, avec des droits
de vote au sein de chaque groupe alloués en fonction du Produit
Intérieur Brut (PIB). Avec cette structure de gouvernance, la Chine
aurait 43 % des voix, près de cinq fois plus que l'Inde. Mais, les
alliés des États-Unis — le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et
d'autres nations européennes, l'Australie et la Corée du Sud dans
l'Asie-Pacifique — auraient, ensemble, seulement 28 % des voix.
Le dernier jour avant la date limite pour devenir membre fondateur (31 mars 2015), les
États-Unis, par l'intermédiaire du secrétaire américain au Trésor,
Jacob Lew,
annoncent leur volonté de coopérer avec l'organisation. À la fin du
mois de mars 2015, les dirigeants du Fonds monétaire international, de
la Banque mondiale et de la Banque asiatique de développement ont
également exprimé leur désir de coopération avec cette nouvelle
institution
17.
L'ICO, plus rentable que le crowdfunding
A la différence des actions classiques, les tokens ne représentent
pas des parts de l’entreprise. A l'image du modèle de crowdfunding, leur
acquisition dans le cadre d'une ICO permet de pré-payer un produit ou
un service qui sera développé ou commercialisé par l'organisation qui
les émet. C'est aussi pour cette raison que les ICO sont aussi appelées
crowdsales. Pour les startup, ce système de crowdsales permet de
contourner le système classique de venture capital (capital-risque).
Elles acceptent alors de lever des fonds en cryptomonnaies (Bitcoin ou
Ether par exemple).
"Les ICO, c'est 200 millions d'euros (ndlr. en équivalent de
monnaie virtuelle) levés l'an passé et 6 milliards d'ici à la fin de
l'année. On aura rattrapé avec ce montant en une année ce qu'a fait le
crowdfunding en 10 ans" dit Pierre Paperon. "Il y a un champs
d'application vertigineux. Les plate-formes de monnaies virtuelles sont
de plus en plus utilisées pour financer des projets de film, de bien
être animal, ou encore des maisons médicalisées".
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