Alexa, Google Assistant ou encore Cortana équipent de plus en plus d’appareils connectés, à commencer par les enceintes intelligentes. Mais en les adoptant, faisons-nous entrer de véritables chevaux de Troie à la maison ?
Les enceintes connectées font tout juste leur apparition en France depuis les sorties respectives de Google Home et Google Home Mini
en 2017. Equipés d'un micro, et en veille permanente, ces appareils
menacent-ils notre vie privée et peuvent-ils se transformer en véritable
mouchards ? On fait le point.
On ne badine donc pas impunément avec une enceinte intelligente. Il faut être conscient que ce qu’on lui dit laisse des traces. C'était déjà le cas lorsqu'on naviguait sur le Web depuis son smartphone ou son ordinateur. Mais ce type d'appareil change la donne. « La grande nouveauté, c'est le mode d'interaction dit "naturel", et sans avoir besoin de manipuler un appareil. D'ailleurs, vous remarquerez qu'il n'y a pas de bouton on/off », soulignent Olivier Desbiey et Félicien Vallet du Laboratoire d'Innovation de la CNIL (LINC). « Cela induit une écoute permanente de ces dispositifs qui sont, en plus, placés au cœur de notre intimité à notre domicile et souvent reliés à d'autres objets connectés type thermostat ou ampoules. Ils sont donc plus beaucoup intrusifs qu’un smartphone ».
Pire, on prend le risque d'exposer tout son entourage, qu'ils s'agisse de ses enfants ou de ses amis de passage. « On peut très bien imaginer qu'un invité accède à des informations confidentielles sur le propriétaire en utilisant le dispositif ou inversement », nous mettent en garde Olivier Desbiey et Félicien Vallet
Mais il y a pire que l’inconfort de se retrouver dans
le noir. Si vous êtes équipés d’une alarme connectée, elle pourrait
être déclenchée à votre insu.
Ce type d'appareils rencontre, par ailleurs, régulièrement des problèmes de sécurité comme tous les produits connectés. Après la présentation de l’enceinte Google Home Mini en conférence de presse au mois d’octobre dernier, un journaliste du site Android Police est reparti avec un exemplaire pour la tester. Il s’est rendu compte que l’enceinte écoutait en permanence ses conversations. Google a aussitôt apporté un correctif logiciel pour y mettre fin : il s'agissait d’un bug au niveau du capteur tactile.
Des chercheurs ont aussi prouvé qu’il était possible de diffuser des ultrasons pour leurrer les assistants vocaux, à condition toutefois d’être proche de l’appareil comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous :
Google Home et Google Home Mini permettent de créer
un profil utilisateur comptant jusqu'à six profils différents et
fonctionnant grâce à la reconnaissance vocale. Cela permet de cloisonner
ses données personnelles et de réserver l'utilisation d'un appareil à
un ou plusieurs profils. Une configuration à suivre si l'on veut
protéger ses informations et restreindre l'accès à son enceinte.
Mais il ne faut pas oublier que le système pourra toujours être détourné par des enregistrements vocaux ou des imitations.
Cette impossibilité d'accéder à une pluralité de contenus ou de services constitue une véritable atteinte à la neutralité du net. C'est la raison pour laquelle, l'Arcep a lancé une vaste consultation à ce sujet portant sur les terminaux de type smartphones, tablettes et assistants vocaux. Les enceintes intelligentes y sont évoquées et des conclusions devraient être apportées dans le courant de ce mois-ci.
Les enceintes pâtissent de surcroît d'un choix limité en termes de partenaires. On peut espérer toutefois que l'offre s'étoffera et se diversifiera à l'avenir. L'arrivée de nouveaux acteurs face à Google pourrait aussi apporter davantage de pluralité en France. Outre Apple, qui doit lancer le HomePod (Siri) au printemps, on attend l'un des produits de la gamme Echo d'Amazon (Alexa) pour le mois d'avril, mais aussi l'enceinte Harman Kardon Invoke (Cortana) et même l'assistant Djingo d'Orange. L'année 2018 marquera le grand affrontement des enceintes intelligentes.
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La confidentialité de vos requêtes en question
On ne badine donc pas impunément avec une enceinte intelligente. Il faut être conscient que ce qu’on lui dit laisse des traces. C'était déjà le cas lorsqu'on naviguait sur le Web depuis son smartphone ou son ordinateur. Mais ce type d'appareil change la donne. « La grande nouveauté, c'est le mode d'interaction dit "naturel", et sans avoir besoin de manipuler un appareil. D'ailleurs, vous remarquerez qu'il n'y a pas de bouton on/off », soulignent Olivier Desbiey et Félicien Vallet du Laboratoire d'Innovation de la CNIL (LINC). « Cela induit une écoute permanente de ces dispositifs qui sont, en plus, placés au cœur de notre intimité à notre domicile et souvent reliés à d'autres objets connectés type thermostat ou ampoules. Ils sont donc plus beaucoup intrusifs qu’un smartphone ».
Pire, on prend le risque d'exposer tout son entourage, qu'ils s'agisse de ses enfants ou de ses amis de passage. « On peut très bien imaginer qu'un invité accède à des informations confidentielles sur le propriétaire en utilisant le dispositif ou inversement », nous mettent en garde Olivier Desbiey et Félicien Vallet
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Les vulnérabilités de ces appareils
Ce type d'appareils rencontre, par ailleurs, régulièrement des problèmes de sécurité comme tous les produits connectés. Après la présentation de l’enceinte Google Home Mini en conférence de presse au mois d’octobre dernier, un journaliste du site Android Police est reparti avec un exemplaire pour la tester. Il s’est rendu compte que l’enceinte écoutait en permanence ses conversations. Google a aussitôt apporté un correctif logiciel pour y mettre fin : il s'agissait d’un bug au niveau du capteur tactile.
Des chercheurs ont aussi prouvé qu’il était possible de diffuser des ultrasons pour leurrer les assistants vocaux, à condition toutefois d’être proche de l’appareil comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous :
Mais il ne faut pas oublier que le système pourra toujours être détourné par des enregistrements vocaux ou des imitations.
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Une atteinte à la neutralité du net ?
Cette impossibilité d'accéder à une pluralité de contenus ou de services constitue une véritable atteinte à la neutralité du net. C'est la raison pour laquelle, l'Arcep a lancé une vaste consultation à ce sujet portant sur les terminaux de type smartphones, tablettes et assistants vocaux. Les enceintes intelligentes y sont évoquées et des conclusions devraient être apportées dans le courant de ce mois-ci.
Les enceintes pâtissent de surcroît d'un choix limité en termes de partenaires. On peut espérer toutefois que l'offre s'étoffera et se diversifiera à l'avenir. L'arrivée de nouveaux acteurs face à Google pourrait aussi apporter davantage de pluralité en France. Outre Apple, qui doit lancer le HomePod (Siri) au printemps, on attend l'un des produits de la gamme Echo d'Amazon (Alexa) pour le mois d'avril, mais aussi l'enceinte Harman Kardon Invoke (Cortana) et même l'assistant Djingo d'Orange. L'année 2018 marquera le grand affrontement des enceintes intelligentes.