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jeudi 12 mars 2020

Les entreprises pourraient devenir des enquêteurs,avec la technologie de reconnaissance façiale



Les entreprises pourraient devenir des enquêteurs,avec la technologie de reconnaissance façiale ,indirectement par la vente du système de Bell





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Bell veut vous faire suivre en continu

Alors que les autorités enquêtent sur des systèmes de reconnaissance faciale, La Presse a appris que Bell voulait vendre cette technologie aux entreprises. Si le géant des télécommunications va de l’avant, ses clients d’affaires pourraient utiliser son outil haute performance pour identifier et surveiller des milliers de visages à la minute – dans des hôtels, épiceries, boutiques, banques, stades ou lieux de travail.
Marie-Claude Malboeuf Marie-Claude Malboeuf
La Presse

Un outil pour « surveiller les individus »

Malgré la controverse croissante entourant cette technologie, Bell veut vendre aux entreprises un système de reconnaissance faciale capable de vérifier « instantanément » l’identité des gens, de détecter leurs comportements et de les « suivre en continu ».
La Presse a appris que le géant des télécommunications avait suggéré à ses clients d’affaires de l’utiliser pour surveiller et cibler les personnes qui entrent dans leurs hôtels, épiceries, boutiques, banques, stades ou lieux de travail.
Sa technologie « haute performance » capte les visages à l’aide de caméras et les compare à « une large banque de données archivées », peut-on lire sur une page du site web de Bell. Cette page en anglais semble non indexée et ne nous a pas été accessible à partir d’un moteur de recherche.
Bell a refusé de nous accorder une entrevue, mais a répondu par courriel qu’elle « ne propose pas de services de reconnaissance faciale en ce moment ». Sa page web a été construite à des fins promotionnelles, pour « déterminer le niveau d’intérêt potentiel de ce service et s’il pourrait être un produit viable », a écrit la porte-parole Caroline Audet.
Bell est présente en télécommunications, en télévision, en radio et en affichage, et a encaissé 3,25 milliards de profits sur des revenus de 24 milliards en 2018. Si les nombreuses entreprises qu’elle dessert achetaient massivement son système de reconnaissance faciale, des milliers de Canadiens pourraient bientôt être surveillés et reconnus dans toutes sortes de lieux – sans forcément s’en rendre compte ni en avoir réellement le choix.
« Même avec un éclairage de bas niveau et avec des données vidéo de faible qualité, l’analyse vidéo de Bell est capable de compter et de suivre en continu les personnes et les objets », précise son site. Le système d’intelligence artificielle envoie des « alertes instantanées » aux responsables de la sécurité et permet de « prendre des décisions plus rapides et intelligentes ».

Repérer les clients riches

La semaine dernière, les commissaires à la protection de la vie privée du Canada ont fait état de leurs « préoccupations croissantes quant à l’utilisation de la reconnaissance faciale » et déclenché une enquête nationale sur l’une de ces technologies, Clearview AI, utilisée par des centaines de corps policiers, dont certains canadiens.
D’après une note en petits caractères, masquée par le signe « + » au pied de sa page web, Bell cherche de son côté à revendre l’outil d’une immense société japonaise, NEC, qui a entre autres mis au point un système appelé NeoFace, dès 2002. Il sera employé aux Jeux olympiques de Tokyo l’été prochain, et permet d’analyser des milliers de visages par minute pour faire de la surveillance ou du marketing, selon le site web de NEC.
Sur son propre site, Bell suggère par exemple aux banques d’utiliser la reconnaissance faciale pour détecter aussi la présence de « déposants fortunés » et de « clients VIP » afin de leur offrir des avantages. La même chose est possible dans les hôtels et les boutiques.
À l’autre extrême, toujours selon son site, l’outil promu par Bell « détecte les comportements suspects », « surveille les individus », repère les gens inscrits sur une liste noire et envoie des « alertes instantanées » aux responsables de la sécurité. Les indésirables peuvent ainsi se voir bloquer l’accès à un commerce ou à un guichet automatique « pour éviter les vols et les pertes ».
Autres possibilités : « garde[r] en mémoire le nombre, le mouvement et le comportement des personnes sur plusieurs sites », automatiser l’accès aux stades (sans billets), mieux répartir le personnel selon l’achalandage et les files d’attente, etc.
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Sur son site, NEC vante le fait que la reconnaissance faciale puisse se faire « sans interagir avec l’individu en train d’être identifié ».
Ce sont deux Torontois férus de technologie, Sydney Eatz et Richard Trus, qui ont déniché la page web de Bell et l’ont transmise à La Presse. Ils se surnomment « la police de l’internet », parce qu’ils ont dénoncé plusieurs dérives à des médias torontois depuis deux ans. Sydney Eatz a aussi déposé un mémoire sur Google devant un comité de la Chambre des communes.
« Facebook a dû payer 550 millions de dollars US pour régler hors cours un recours collectif, après avoir utilisé la reconnaissance faciale aux dépens de la vie privée, a-t-elle dit à La Presse en entrevue. Ça démontre que faire de la reconnaissance faciale sans obtenir le consentement des gens a un coût. »

Pire que la police

Le projet de Bell inquiète les défenseurs et les experts de la vie privée joints par La Presse.
« Jusqu’à récemment, l’identification biométrique était limitée à la police dans le cadre d’enquêtes criminelles, mais maintenant, c’est en train d’être généralisé un peu partout », dit Dominique Peschard, porte-parole de la Ligue des droits et libertés.
En plus de jumeler les visages, le système promu par Bell suggère des décisions aux employés des entreprises qui en feraient usage. « Mais ces algorithmes sont secrets et on ne sait pas comment ils fonctionnent, souligne M. Peschard. La personne ne sait donc pas selon quel critère elle a été jugée, pourquoi telle décision a été prise. »
Les commissaires à la vie privée du Canada commencent enfin à se rendre compte des dangers de ces technologies et à lancer des consultations, dit-il.
En attendant, c’est le “free for all”, les entreprises profitent du vide. Ça prend un moratoire jusqu’à ce qu’on ait adapté nos lois pour se protéger contre les abus potentiels.
Dominique Peschard, porte-parole de la Ligue de protection des droits et libertés
Pour Dominic Martin, spécialiste de l’éthique de l’intelligence artificielle et de la gestion de l’éthique en entreprise, « il faut fixer les conditions d’utilisation et instaurer des moyens de contrôle, parce que la reconnaissance faciale a le potentiel de mener à des écarts éthiques importants ». Il faut résoudre plusieurs questions de toute urgence, précise le professeur de l’Université du Québec à Montréal. Jusqu’où va-t-on aller dans l’enregistrement des moindres faits et gestes d’un individu ? Avec quoi va-t-on recouper ces images ? Et à qui on va vendre le tout ?
Autre écueil : lors de tests, des outils de reconnaissance faciale ont fait plus d’erreurs lorsqu’ils analysaient les images de personnes à la peau foncée. Ce qui augmente le risque de les confondre avec un suspect fiché – comme un voleur à l’étalage –, avec la discrimination et les ennuis que cela suppose (1).
L’outil proposé par Bell s’est classé parmi les plus performants lors de tests organisés par l’industrie. Mais à Londres, où la police l’utilise depuis 2016 pour filmer les rues et repérer les gens inscrits sur une liste noire, seulement 19 % des 42 personnes signalées par l’algorithme correspondaient vraiment à leur « sosie » fiché, selon une étude de l’Université d’Essex, commandée par le gouvernement britannique et publiée en 2019.

Plus libres que la police

« Si on ne fixe pas de limites, les entreprises pourraient devenir des enquêteurs automatiques, se faire justice à elles-mêmes ou faire d’immenses parties de pêche. Elles auront les coudées plus franches que la police, prévient Pierre Trudel, professeur de droit de l’information et du cyberespace à l’Université de Montréal. Au Canada, la police ne peut filmer vos allées et venues sans avoir demandé une autorisation judiciaire ni filmer tout le monde au cas où elle trouverait quelque chose. »
Le potentiel d’intrusion est considérable. Le législateur doit courir pour faire du rattrapage, car il y a un défaut affligeant d’encadrement.
Pierre Trudel, professeur de droit de l’information et du cyberespace à l’Université de Montréal
La Commission d’accès à l’information du Québec (CAI) dit prendre le déploiement de la reconnaissance faciale « très au sérieux ». « On suit la situation de très près et ça fait des années qu’on suggère d’actualiser la loi pour que la biométrie soit plus balisée », a dit en entrevue la porte-parole de l’organisme, Isabelle Gosselin.
Quiconque achèterait la technologie proposée par Bell devrait obligatoirement s’inscrire au Registre des déclarations des banques de mesures biométriques de la CAI, précise-t-elle, car la Loi sur les technologies de l’information l’exige.
Les fournisseurs doivent pour leur part respecter les lois sur la protection des renseignements personnels – en obtenant par exemple le consentement des cibles et en agissant « par nécessité ». « Et on ose tenir pour acquis qu’ils le font », avance Mme Gosselin.
(1) Les personnes d’origine afro-américaine ou asiatique ont entre 10 et 100 fois plus de risques d’être reconnues erronément par les algorithmes de reconnaissance faciale que les Caucasiens, selon un rapport d’évaluation du National Institute of Standards and Technology, basé sur des tests réalisés sur 189 logiciels. Le taux d’erreur est encore plus élevé lorsqu’il s’agit d’Afro-Américaines.

De l’inconnu et des craintes

Comment se déploie de manière très concrète la reconnaissance faciale dans les entreprises canadiennes ? Le point en six questions.

Les entreprises doivent-elles obtenir notre consentement pour nous identifier avec des caméras ?

Oui, répond Isabelle Gosselin, porte-parole de la Commission québécoise d’accès à l’information.
Mais la possibilité de refuser son consentement est souvent « ténue ou pratiquement inexistante », nuance Dominic Martin, spécialiste de l’éthique de l’intelligence artificielle et de la gestion de l’éthique en entreprise.
« Quand il y a des caméras dans l’environnement, on ne peut pas les éteindre. Il faudrait carrément cesser de fréquenter certains lieux ou quitter son emploi pour ne pas faire l’objet d’une surveillance accrue », souligne le professeur qui enseigne à l’Université du Québec à Montréal.

Combien d'entreprises utilisent la reconnaissance faciale au pays ?

Dans les autres provinces, on l’ignore. Environ 16 % des magasins Canadian Tire qui y sont établis s’en servent déjà pour lutter contre le vol à l’étalage, selon un reportage publié en février 2019 par CTV News. Et une chaîne d’alimentation présente en Ontario et en Colombie-Britannique a déclaré en novembre qu’elle ferait payer ses clients avec leur visage pour accélérer leur passage à la caisse.
Au Québec, la loi oblige à déclarer toute banque de données biométriques à la Commission d’accès à l’information, et neuf entreprises ont indiqué faire de la reconnaissance faciale, révèle l’organisme. La plus connue, Master Card, dit employer cette technologie pour identifier la clientèle. Les autres entreprises l’utilisent pour gérer les accès aux bureaux, les présences ou le traitement de la paie.

Qu'arrive-t-il des données biométriques obtenues ?

Mystère, puisque ni Québec ni Ottawa n’ont encore adopté de loi sur le sujet, malgré les pressions croissantes, indique Pierre Trudel, professeur de droit à l’Université de Montréal.
« Proposera-t-on ces images à quelqu’un souhaitant nous traquer pour d’autres raisons ? Les raisons possibles sont infinies, et c’est ça qui devient un gros enjeu », dit le chercheur, qui s’intéresse entre autres à la loi sur les télécommunications et aux objets connectés.
« On ne veut pas qu’un système comme celui-là finisse par servir à des fins d’assurances. On ne veut pas entendre : “Non, on ne vous assurera pas, parce que d’après nos données, on vous voit aller dans les bars tous les soirs et rentrer tard…” »

Comment se défendre en cas d'abus ?

Pour l’instant, il faudrait invoquer le Code civil du Québec et la Charte québécoise des droits et libertés, qui interdisent de violer la vie privée sans motif sérieux, explique le professeur Trudel. Mais les tribunaux n’ont pas encore établi comment ils s’appliquent aux systèmes de reconnaissance faciale.
« S’ils servent à assurer la sécurité dans un évènement public, on pourrait peut-être argumenter que le motif est raisonnable. Mais si c’est pour savoir si vous êtes un bon client à l’hôtel, on est plutôt dans le marketing… »
Il est souvent possible de filmer pour éviter les vols, à condition que la surveillance soit annoncée. Mais les caméras n’étaient traditionnellement pas branchées à un système de reconnaissance faciale – capable d’entraîner l’exclusion d’un délinquant de toute une chaîne de magasins, sans pardon possible.
« La question qui se pose, c’est : est-ce un mécanisme disproportionné compte tenu de la finalité ? demande M. Trudel. Il va falloir que l’État intervienne. Le marché joue à l’encontre des droits fondamentaux. »

Que sait-on au sujet de l'outil japonais que Bell a vanté à ses clients ?

Il n’a pas fait la manchette, mais le système NeoFace, conçu par l’entreprise japonaise NEC, est partout. Le réseau Star Alliance, auquel appartient Air Canada, vient de signer un contrat pour le faire installer et la police de Calgary a indiqué qu’elle l’utilisait déjà, tout comme des navires de croisière de Disney ou des hôtels en Asie.
Aux États-Unis, des gouvernements, des universités et des entreprises l’emploient. Et il permettra d’assurer la sécurité aux Jeux olympiques de Tokyo.

Est-ce rassurant quant à son déploiement possible au pays ?

Pas forcément. « Bell doit bien saisir que si elle vend cette solution-là à des clients, ils vont pouvoir l’utiliser de toutes sortes de façons après », prévient le professeur d’éthique des affaires Dominic Martin.
Le géant des télécommunications s’associe à des tiers pour offrir des services spécialisés, parce que son « objectif premier est la connectivité réseau », selon un courriel que sa porte-parole Caroline Audet a envoyé à La Presse.
Le professeur Martin s’interroge néanmoins : « À la place de Bell, je me demanderais jusqu’à quel point ça cadre dans mon modèle d’affaires, sachant que de gros joueurs comme Google et Facebook ont officiellement mis la pédale de frein à cause des possibles débordements éthiques de cette technologie-là. »



REF.:

mardi 4 février 2020

Le SRAS-CoV,venait d'une chauve-souris Chinoise !

Le SRAS-CoV,venait d'une chauve-souris Chinoise !

Le SRAS-CoV,venait d’une chauve-souris Chinoise ! Et pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois

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 « Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois »

Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois

L’épidémie de coronavirus est partie d’un marché à Wuhan en Chine. C’était aussi le cas pour le terrible SRAS en 2003, car les «wet markets» asiatiques réunissent toutes les conditions pour le passage d’un virus de l’animal à l’Homme.

 Libellés

virus, SRAS, Coronavirus, maladie, santé, Chine,
  • Par Grégory Rozières, HuffPost France
Staff Photographer / ReutersLe marché de Qingping à Guangzhou, en Chine, l’un des nombreux « wet markets » asiatiques où l’on peut acheter des animaux vivants, afin de les préparer pour le dîner plus tard. C’est dans un de ces marchés qu’aurait émergé le nouveau coronavirus.
L’épidémie s’accélère de jour en jour. Le nouveau coronavirus qui a émergé dans un marché en Chine fin 2019 a contaminé plus de 400 personnes et fait plusieurs morts, a-t-on appris ce mercredi 22 janvier. Certains pays, dont les États-Unis, ont identifié des cas sur leur territoire.
Il ne faut pour autant pas céder à la panique, car le virus semble pour l’instant avoir un faible taux de contamination et de mortalité. Mais les institutions de santé publique sont évidemment en état d’alerte afin d’endiguer ce nouveau coronavirus, baptisé 2019-nCov, car elles craignent un risque de mutation.
Surtout, l’OMS souhaite éviter à tout pris un scénario similaire à 2003 où un autre coronavirus, le SRAS-CoV, avait contaminé 8000 personnes dans 37 pays, en tuant 774. Le tout en l’espace de neuf mois.
Le SRAS-CoV était lui aussi parti de Chine. Et il avait sûrement lui aussi contaminé ses premiers humains dans un marché. On soupçonne également que le premier lieu de contamination de certaines grippes aviaires soit un marché chinois. Et cela n’a rien d’un hasard: ces lieux, appelés «wet market», cochent toutes les cases permettant à une épidémie de démarrer.

Un hôte intermédiaire 

Pour bien comprendre, il faut déjà savoir que les coronavirus sont à l’origine des virus qui se trouvent chez les animaux. En général, il y a une espèce, que l’on appelle «réservoir», qui est contaminée par le virus. «La plupart du temps, ce sont des chauves-souris asymptomatiques, elles sont porteuses du virus, mais pas malades», explique au HuffPost Éric D’Ortenzio, coordinateur scientifique pour l’Inserm, spécialiste des maladies infectieuses émergentes.
Le problème, c’est donc quand ce virus arrive à «sauter» vers une autre espèce, pour laquelle il est nuisible. «Mais souvent, le virus ne saute pas directement du réservoir à l’Homme, il faut un hôte intermédiaire, un autre animal», précise le docteur. «Parfois, il y a une mutation du virus entre la chauve-souris et l’hôte intermédiaire qui fait qu’il devient transmissible à l’Homme».
Pour le SRAS-CoV, c’était la «civette palmiste», un petit mammifère sauvage dont les Chinois raffolent. Pour faire simple, ce que l’on pense, c’est que le virus est passé d’une chauve-souris à une civette où il a muté, puis à l’Homme. Et ce contact aurait eu lieu dans un «wet market». AFPLe marché de Wuhan, un «wet market» d’où est partie l’épidémie du nouveau coronavirus.
Ces marchés chinois et asiatiques ont une particularité: on y vend très souvent des animaux vivants, y compris des animaux sauvages. C’est une coutume dans beaucoup de pays d’Asie, rappelle Bloomberg, qui permet de s’assurer de la qualité de l’animal et de sa fraîcheur. «On a tous les éléments réunis dans ces marchés, car il y a un brassage d’animaux et un contact entre animaux et personnes», précise Éric D’Ortenzio.
Si les «wet markets» chinois ont vu l’émergence de plusieurs virus, ce ne sont pas les seuls à fonctionner ainsi en Asie, loin de là. Une étude de 2012 au Laos montrait que sur les dizaines de marchés de ce type, des milliers d’animaux, parfois sauvages et même protégés, étaient vendus. Souvent avec des conditions sanitaires déplorables: seuls 4 d’entre eux disposaient d’eau courante.

Le marché de Wuhan au centre de l’épidémie

Pour l’épidémie actuelle, c’est le marché de Wuhan en Chine qui est le principal accusé. «Les premiers malades ont visité ce marché de poissons, mais qui vend aussi d’autres animaux», explique-t-il.
Selon CNN, ce marché vendait des animaux vivants et morts. Y compris des civettes palmistes, dont la vente est pourtant interdite en Chine depuis l’épidémie du SRAS en 2003, au vu des images obtenues par la chaîne d’information.
L’OMS recommande d’ailleurs, en raison de la découverte de 2019-nCov, d’éviter ce type de marchés pour les personnes à risque et, pour les autres, d’éviter de toucher le nez, les yeux ou la bouche d’animaux et de bien se laver les mains après avoir été dans un «wet market».
«Pour l’instant, on ne sait pas quel est le réservoir ni l’hôte intermédiaire de ce coronavirus», rappelle Éric D’Ortenzio. Le marché de Wuhan a été fermé au public le 1er janvier et des analyses sur des animaux vendus sur place sont en cours pour essayer de trouver l’hôte intermédiaire de ce nouveau coronavirus, qui pourrait donc avoir été un animal stocké dans le marché. Mais il faudra encore attendre un peu pour avoir des réponses définitives.


REF.: Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois



Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois

L'épidémie de coronavirus est partie d'un marché à Wuhan en Chine. C'était aussi le cas pour le terrible SRAS en 2003, car les «wet markets» asiatiques réunissent toutes les conditions pour le passage d'un virus de l'animal à l'Homme.

 

 

 
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Staff Photographer / Reuters
Le marché de Qingping à Guangzhou, en Chine, l'un des nombreux "wet markets" asiatiques où l'on peut acheter des animaux vivants, afin de les préparer pour le dîner plus tard. C'est dans un de ces marchés qu'aurait émergé le nouveau coronavirus.
L’épidémie s’accélère de jour en jour. Le nouveau coronavirus qui a émergé dans un marché en Chine fin 2019 a contaminé plus de 400 personnes et fait plusieurs morts, a-t-on appris ce mercredi 22 janvier. Certains pays, dont les États-Unis, ont identifié des cas sur leur territoire.
Il ne faut pour autant pas céder à la panique, car le virus semble pour l’instant avoir un faible taux de contamination et de mortalité. Mais les institutions de santé publique sont évidemment en état d’alerte afin d’endiguer ce nouveau coronavirus, baptisé 2019-nCov, car elles craignent un risque de mutation.
Surtout, l’OMS souhaite éviter à tout pris un scénario similaire à 2003 où un autre coronavirus, le SRAS-CoV, avait contaminé 8000 personnes dans 37 pays, en tuant 774. Le tout en l’espace de neuf mois.
Le SRAS-CoV était lui aussi parti de Chine. Et il avait sûrement lui aussi contaminé ses premiers humains dans un marché. On soupçonne également que le premier lieu de contamination de certaines grippes aviaires soit un marché chinois. Et cela n’a rien d’un hasard: ces lieux, appelés «wet market», cochent toutes les cases permettant à une épidémie de démarrer.

Un hôte intermédiaire 

Pour bien comprendre, il faut déjà savoir que les coronavirus sont à l’origine des virus qui se trouvent chez les animaux. En général, il y a une espèce, que l’on appelle «réservoir», qui est contaminée par le virus. «La plupart du temps, ce sont des chauves-souris asymptomatiques, elles sont porteuses du virus, mais pas malades», explique au HuffPost Éric D’Ortenzio, coordinateur scientifique pour l’Inserm, spécialiste des maladies infectieuses émergentes.
Le problème, c’est donc quand ce virus arrive à «sauter» vers une autre espèce, pour laquelle il est nuisible. «Mais souvent, le virus ne saute pas directement du réservoir à l’Homme, il faut un hôte intermédiaire, un autre animal», précise le docteur. «Parfois, il y a une mutation du virus entre la chauve-souris et l’hôte intermédiaire qui fait qu’il devient transmissible à l’Homme».
Pour le SRAS-CoV, c’était la «civette palmiste», un petit mammifère sauvage dont les Chinois raffolent. Pour faire simple, ce que l’on pense, c’est que le virus est passé d’une chauve-souris à une civette où il a muté, puis à l’Homme. Et ce contact aurait eu lieu dans un «wet market».
AFP
Le marché de Wuhan, un «wet market» d'où est partie l'épidémie du nouveau coronavirus.
Ces marchés chinois et asiatiques ont une particularité: on y vend très souvent des animaux vivants, y compris des animaux sauvages. C’est une coutume dans beaucoup de pays d’Asie, rappelle Bloomberg, qui permet de s’assurer de la qualité de l’animal et de sa fraîcheur. «On a tous les éléments réunis dans ces marchés, car il y a un brassage d’animaux et un contact entre animaux et personnes», précise Éric D’Ortenzio.
Si les «wet markets» chinois ont vu l’émergence de plusieurs virus, ce ne sont pas les seuls à fonctionner ainsi en Asie, loin de là. Une étude de 2012 au Laos montrait que sur les dizaines de marchés de ce type, des milliers d’animaux, parfois sauvages et même protégés, étaient vendus. Souvent avec des conditions sanitaires déplorables: seuls 4 d’entre eux disposaient d’eau courante.

Le marché de Wuhan au centre de l’épidémie

Pour l’épidémie actuelle, c’est le marché de Wuhan en Chine qui est le principal accusé. «Les premiers malades ont visité ce marché de poissons, mais qui vend aussi d’autres animaux», explique-t-il.
Selon CNN, ce marché vendait des animaux vivants et morts. Y compris des civettes palmistes, dont la vente est pourtant interdite en Chine depuis l’épidémie du SRAS en 2003, au vu des images obtenues par la chaîne d’information.
L’OMS recommande d’ailleurs, en raison de la découverte de 2019-nCov, d’éviter ce type de marchés pour les personnes à risque et, pour les autres, d’éviter de toucher le nez, les yeux ou la bouche d’animaux et de bien se laver les mains après avoir été dans un «wet market».
«Pour l’instant, on ne sait pas quel est le réservoir ni l’hôte intermédiaire de ce coronavirus», rappelle Éric D’Ortenzio. Le marché de Wuhan a été fermé au public le 1er janvier et des analyses sur des animaux vendus sur place sont en cours pour essayer de trouver l’hôte intermédiaire de ce nouveau coronavirus, qui pourrait donc avoir été un animal stocké dans le marché. Mais il faudra encore attendre un peu pour avoir des réponses définitives.


REF.: Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

Gagner le million deux fois, ça se peut-tu ?

Gagner le million deux fois, ça se peut-tu ?





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Gagner le gros lot ou être frappé par la foudre, c’est déjà rare. Mais vivre un de ces événements extraordinaires DEUX FOIS ? On a trouvé deux hommes à qui c’est arrivé. Et celui qui se considère comme l’homme le plus chanceux du monde n’est pas celui que vous croyez.

PROBABILITÉ DE GAGNER AU LOTTO 6/49 : 1 SUR 14 MILLIONS

En 2008, Jules Parent a vécu le rêve de tous les amateurs de gratteux : il a remporté 1 million de dollars au Lotto 6/49. Incroyable mais vrai : neuf ans plus tard, il gagnait 1,22 million de dollars sur la plateforme en ligne de Loto-Québec. Quelles sont les probabilités que ça, ça arrive ? La réponse simple est que c’est drôlement compliqué.
J’ai appelé mon ami Jean-François Gagnon, professeur de mathématiques au cégep, et même pour lui — qui est le meilleur vulgarisateur de maths que je connaisse —, c’est dur à calculer. Il faut tenir compte non seulement des probabilités pour chaque jeu de loterie, mais aussi du nombre de billets achetés par une même personne au cours de sa vie.
« Ce sont des calculs difficiles à faire même pour un mathématicien aguerri », m’explique-t-il. Mettons qu’on peut dire sans se tromper que les chances sont minces en titi.
« Gagner, ça apporte certains moments de satisfaction. T’es moins mal pris financièrement, mais ça n’achète pas la santé ou le bonheur. » — Jules Parent
Jules Parent, lui, estime qu’il a fait sa chance. « Dans une entrevue, l’animateur Marcel Béliveau avait révélé qu’il écrivait ce qu’il voulait sur un petit papier qu’il laissait traîner en espérant que son vœu se réalise », se souvient-il. « Moi j’ai pris ce truc-là et j’ai écrit : “Je vais gagner”. Rien de précis. Ça a été ça ! »
  Dans son cas, la chance est tombée à point, puisque quelques mois avant son premier gain, Jules Parent sombrait dans la dépression après avoir perdu sa job lors d’une restructuration. « Le travail occupait une place importante dans ma vie. Pas juste pour le revenu : c’était comme une famille. Gagner le gros lot, c’est sûr que ça m’a aidé à faire le deuil de mon emploi. »
Quand il a remporté son deuxième lot, son premier était quasiment tout écoulé. « Aujourd’hui, 1 million de dollars, ça se dépense assez facilement ! » dit-il. Mais est-ce que ces gros sous l’ont rendu plus heureux ?

PROBABILITÉ D’ÊTRE FRAPPÉ PAR LA FOUDRE : MOINS D’UNE SUR UN MILLION

Chaque année, entre 6 et 12 Canadiens meurent après avoir été frappés par la foudre, et entre 60 et 70 autres sont gravement blessés après avoir reçu une telle décharge. C’est pour ça qu’on dit qu’on court plus de risques d’être touché par la foudre qu’on a de chances de gagner à la loterie. Mais être foudroyé deux fois le même été  ? C’est le sort qu’a connu Donald Martin. Mais n’y voyez surtout pas de la malchance. « Moi, je me considère comme le gars le plus chanceux du monde, parce que j’ai survécu, et j’ai toujours gardé un bon moral », explique le Néo-Brunswickois.
« L’important, c’est de donner du sens à ce qui t’arrive. Pour moi, avoir été frappé deux fois par la foudre, c’est comme gagner à la loto. Ça m’a donné la chance d’aider plusieurs personnes. » —Donald Martin
Ce n’est pas rien. Surtout quand on sait que les deux fois en question, quelqu’un d’autre aurait dû prendre le coup sur le chantier où il travaillait. « Je me suis demandé pourquoi ça m’arrivait toujours à moi. La première fois, j’étais dretteà côté d’un autre gars; l’autre gars s’est tassé par hasard, pis c’est moi qui ai pris l’éclair. La deuxième fois, j’étais pas censé travailler ce jour-là. Je remplaçais quelqu’un », explique-t-il.
« T’essayes de trouver des raisons. Mes collègues étaient plus vieux; peut-être qu’ils n’auraient pas survécu. Faque je me dis que j’étais exactement à la bonne place pour faire ce que je devais faire : sauver ces gars-là. »
Donald Martin a tout de même gardé d’importantes séquelles, dont des spasmes qui ont secoué son corps plusieurs mois après la deuxième décharge ainsi qu’un syndrome post-traumatique.
« Des fois, quand y a des orages, je fonctionne pu pantoute. Je perds la mémoire et je tombe quasiment dans un autre monde », raconte le papa d’une petite fille de 7 ans.
Je ne sais pas s’il faut croire au hasard, mais chose certaine, l’attitude positive de Donald Martin est une bénédiction. Parce que quand on gratte, on réalise que ce n’est pas le seul malheur qui s’est abattu sur lui. « À 2 ans, je me suis électrocuté dans la prise de courant; à 8 ans, je me suis pendu par accident en jouant dans des barres de fer; à 13 ans, je suis tombé d’un poteau et j’ai eu 11 points de suture… L’année avant de me faire électrocuter, j’ai eu un accrochage avec un train. Mes parents ont attrapé le cancer à trois mois d’intervalle, pis ma fille est née prématurément de deux mois : elle pesait 2,4 livres [1,1 kilogramme] », énumère-t-il. « C’est mon attitude qui me sauve. » En effet, on s’apitoierait à moins.
Reste que Donald Martin n’aurait pas changé son sort contre celui de Jules Parent, deux fois millionnaire.

REF.:

Un enquêteur du SPVM,mit sur la glace !

Un enquêteur du SPVM,mit sur la glace !

Une bonne police:

 



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REF.: Patrick Lagacé


Un message, vendredi matin, un flic : « Septimus Neverson : coupable sur toute la ligne. Tu sais qui a rendu sa capture possible ? »
J’ai échappé un « Yessss » bien senti en apprenant la condamnation de Neverson. J’avais presque oublié son procès, qui est un peu passé sous le radar ces derniers mois.
Septimus Neverson est pourtant une authentique crapule, un fou furieux : une douzaine de violations de domicile avec agression, un meurtre, trois tentatives de meurtre, une traque qui s’est étirée sur des années.
Il entrait chez les gens, exigeait argent et bijoux. Et quand ses victimes hésitaient ou résistaient, il tirait.
Neverson a frappé de 2006 à 2009, en deux vagues distinctes. La violence du suspect inquiétait la police de Montréal, qui menait l’enquête.
Mais le plus inquiétant, c’est que la police n’avait à peu près pas d’indices pour le coincer.
Pendant longtemps, la police a couru après une ombre encagoulée à l’accent anglais des Antilles.
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En 2010, j’ai fait le récit dans La Presse de la fois où la police avait failli le coincer, dans Côte-des-Neiges. Il s’en était sorti en prenant un enfant de 10 ans en otage.
Ce fantôme que la police traquait était d’un sang-froid et d’une efficacité qui étonnaient les enquêteurs. Il agissait seul, alors que les violations de domicile avec agression sont souvent le fait de petits groupes de truands.
À l’époque, un superviseur aux crimes majeurs du SPVM m’avait dit ceci : « C’est un gars d’un calme incroyable, même dans les situations tendues. C’est le style de gars qui pourrait avoir été mercenaire : il n’y a rien à son épreuve. »
Il a fini par être attrapé, heureusement. En 2015, avec Vincent Larouche, nous avons raconté ce que nous savions de la traque qui a permis de l’arrêter à Trinité-et-Tobago.
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Un message, vendredi matin, un flic : « Septimus Neverson : coupable sur toute la ligne… »
Je suis allé sur l’appli de La Presse. Neverson, son regard de porc frais, impassible, coiffait l’article de Louis-Samuel Perron : coupable des 54 chefs d’accusation, il risque la prison à vie. J’ai eu une pensée pour Jacques Sénécal et sa famille. M. Sénécal a été tué en 2006 par Neverson…
« … Tu sais qui a rendu sa capture possible ? »
Je savais. Je ne l’avais jamais écrit.
La police a longtemps nagé en plein mystère. Elle n’avait que quelques indices…
L’accent des Antilles, fort probablement de Trinité : une de ses victimes, qui avait parlé avec Neverson, était de Trinité. Cet accent-là était pour elle aussi reconnaissable que pour un Québécois qui entend l’accent du Lac à l’autre bout du monde.
Un autre indice : une échelle, laissée sur place lors de l’attaque de Côte-des-Neiges. Cela a mené la police dans une quincaillerie, où elle a obtenu une photo floue du suspect.
Et cet indice, capital, trouvé grâce à la minutie des techniciens de scène de crime du Service de police de Laval : sur un fil provenant d’un gant de Neverson, la police a trouvé du matériel génétique microscopique. L’ADN du tueur. Mais même cet indice débouchait sur un cul-de-sac : l’ADN du suspect ne se trouvait dans aucune base de données policière.
Quelques indices, donc. Qui ont fini par aider grandement la police. Voyez ces indices comme des dominos, prêts à tomber jusqu’à Septimus Neverson…
Mais il manquait le premier domino, celui qui allait faire tomber les autres.
En 2011, l’équipe de policiers qui traquait le fantôme Neverson s’est mise en dormance. Le suspect avait cessé de frapper. Et l’enquête n’allait nulle part.
Mais en novembre 2013, le déblocage est survenu. Quelqu’un s’est présenté dans un poste de police et il a demandé de parler à un enquêteur en particulier.
Le nom de cet enquêteur est Fayçal Djelidi.
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Je connais Fayçal Djelidi, je ne peux pas le cacher. L’affaire de mon espionnage du SPVM en 2016, ça part de Djelidi. C’est lui qui a été injustement arrêté avec d’autres policiers en juillet 2016 sous des prétextes qui étaient si stupides et si surréalistes que la cause s’est écroulée devant les tribunaux.
Le fait que Fayçal Djelidi était en contact avec moi, journaliste à La Presse, a été utilisé comme prétexte pour le faire piéger par les affaires internes. Je l’ai dit à plusieurs reprises.
Djelidi, excellent enquêteur, a un talent particulier pour recruter des sources dans le milieu criminel. À l’époque où il œuvrait dans la lutte contre les gangs de rue, c’était une de ses grandes forces : les sources.
Je précise que Djelidi ne m’a jamais donné de secrets d’enquête. Il m’a souvent expliqué « comment ça marche », dans la rue, dans le milieu criminel, dans la police, dans ce métier qu’il adorait…
Fayçal Djelidi était donc « connu » dans la rue pour être un policier fiable, à la réputation « clean » avec ses sources. Et il avait beaucoup de sources, ce qui l’aidait dans ses enquêtes.
Or, quand la source s’est présentée au poste de police, en ce jour de novembre 2013 pour dénoncer Septimus Neverson, Djelidi ne connaissait pas la source.
Mais la source le connaissait, lui, de réputation.
La source a tout balancé : l’identité de Neverson, son modus operandi, les endroits où il avait frappé, l’identité et le quartier de résidence de sa fille habitant à Montréal…
Et un objet volé lors d’un braquage.
De l’état de « dormance », l’enquête policière est passée en cinquième vitesse. On a formé une escouade mixte de Gestion d’enquête de criminel en série (GECS) composée de policiers de la SQ, du SPVM et de Laval pour le traquer. La source de Djelidi a reçu le statut d’ACI, « agent civil d’infiltration », et a participé activement à l’enquête pour capturer Septimus Neverson. Et Fayçal Djelidi s’est joint au GECS.
Un peu plus de deux ans plus tard, Septimus Neverson était arrêté chez lui, à Port of Spain.
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Entre novembre 2013 et février 2015, la police est donc passée en cinquième vitesse pour monter le dossier et trouver Neverson.
Un travail admirable, où ils ont déployé des trésors d’imagination pour jeter leurs filets…
Un exemple ?
La fille de Neverson habite Montréal. Elle a une petite fille. Pour crédibiliser certaines informations et faire un lien entre Neverson – alias David Munroe, nom figurant sur son faux passeport canadien – et Montréal, il fallait établir si cette femme était en effet la fille de Septimus Neverson.
Comment établir ce lien de filiation ?
Avec l’ADN.
Les policiers ont élaboré un scénario hollywoodien pour obtenir l’ADN de la fille de Neverson et de sa petite-fille sans éveiller les soupçons. Ils se sont déguisés en mascottes et ont inventé un faux concours pour gagner un voyage à Disney…
Et ils ont intercepté les enfants qui passaient sur une rue d’un quartier de Montréal, pour leur faire remplir un formulaire…
Et leur faire boire un petit verre de jus. Ainsi qu’à leurs parents.
Cette mise en scène visait uniquement à recueillir l’ADN de deux personnes soupçonnées d’être la fille et la petite-fille de Septimus Neverson.
La mise en scène a fonctionné. Les policiers ont réussi à faire boire du jus à la fille de Neverson et à sa petite-fille. Les deux verres de plastique ont été conservés dans une poubelle distincte. Et les analyses en laboratoire ont démontré que l’ADN recueilli à Laval sur la scène du meurtre de Jacques Sénécal était indubitablement lié à la femme et à sa petite-fille qui ont bu le jus tendu par les policiers déguisés en mascotte…
Quand j’ai contacté Djelidi ce week-end, il n’avait qu’une seule chose à me dire : « Gros travail d’équipe. »
Gros travail d’équipe sous la direction du commandant Pascal Côté du SPVM, travail qui va vraisemblablement envoyer Septimus Neverson en prison jusqu’à la fin de ses jours.
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La police a donc travaillé de façon admirable.
Mais chaque indice a fini par former un tout cohérent quand l’enquêteur Djelidi a reçu les confessions d’une source qui avait entendu parler de lui dans la rue. Et qui a fait confiance à Djelidi avec son secret, l’identité d’un dangereux criminel qui n’hésitait pas à tuer.
Mais tragiquement, trois ans plus tard, Djelidi se faisait piéger avec d’autres enquêteurs du SPVM dans une enquête interne si mal ficelée qu’elle est devenue une crise politique qui a fini par déboucher sur une commission d’enquête et la démission du directeur du SPVM.
L’enquête contre Djelidi et ses coéquipiers était politiquement dirigée, menée par les inspecteurs Gadget des Affaires internes du SPVM, ces incompétents qui ont menti éhontément dans des mandats de perquisition si puants que la Couronne a fini par retirer les accusations…
D’où l’immense ironie de la culpabilité de Septimus Neverson aux 54 chefs d’accusation qui pesaient contre lui : Fayçal Djelidi, décoré pour son travail dans cette enquête, n’est à ce jour toujours pas réintégré comme enquêteur au sein du SPVM.
Juste avant d’envoyer ce texte à La Presse, j’ai envoyé un texto à Djelidi, si durement éprouvé par l’incompétence des enquêteurs des Affaires internes, je lui ai parlé comme ils se parlent entre eux…
Je lui ai dit : Oublie jamais que t’es une bonne police.

REF.:

lundi 27 janvier 2020

Pornhub est désormais disponible en tant que site Tor pour protéger la confidentialité des utilisateurs



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Pornhub est désormais disponible en tant que site Tor pour protéger la confidentialité des utilisateurs

Pornhub a décidé de créer le site miroir de Tor pour aider à protéger les habitudes de lecture porno des utilisateurs LGBT, dont les préférences sexuelles peuvent être criminalisées dans certains pays.
Vous voulez garder vos activités en ligne pour adultes privées? Et bien, bonne nouvelle: Pornhub est désormais disponible sur le dark web.

Pornhub a créé un site miroir Tor, accessible sur http://pornhubthbh7ap3u.onion/. La visite du lien nécessite le navigateur Tor, qui peut aider à anonymiser votre trafic Web et empêcher les fournisseurs de services Internet et les espions gouvernementaux de suivre vos activités.

Pornhub dit avoir créé le site Tor pour protéger les habitudes de lecture porno des utilisateurs LGBT, dont les préférences sexuelles peuvent être criminalisées dans certains pays. "Alors que les pirates informatiques malveillants et les pratiques de surveillance compromettantes deviennent de plus en plus préoccupants, il est important que nous mettions en place des protections internes pour aider à anonymiser l'activité en ligne et la communication de nos utilisateurs", a déclaré Corey Price, vice-président de Pornhub, dans un communiqué.

Un miroir Tor peut également servir d'alternative si un gouvernement a choisi de bloquer le site Web principal de Pornhub. C'est pourquoi d'autres sociétés, dont Facebook, The New York Times et la BBC, ont également lancé leurs propres miroirs Tor au fil des ans.

Pour anonymiser vos activités, le navigateur Tor assure votre connexion via un réseau de serveurs gérés par des bénévoles à travers le monde. En revanche, la navigation sur le Web sur Tor peut être lente car votre trafic circule sur les différents nœuds du réseau. Ce n'est donc pas recommandé pour les impatients.
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Pour protéger la confidentialité des utilisateurs, le miroir Tor a également désactivé certaines fonctionnalités, notamment la possibilité de se connecter en tant qu'utilisateur enregistré et le téléchargement de vidéos.

Une alternative à Tor est d'utiliser un service VPN payant, ce qui peut également empêcher les FAI de surveiller les sites que vous visitez. Il peut le faire en créant une connexion Internet cryptée avec un serveur géré par le fournisseur VPN. En 2018, Pornhub a sauté dans le train en présentant son propre produit, VPNhub.

Le FBI pourrait maintenant déverrouiller n’importe quel Mac


Le FBI pourrait maintenant déverrouiller n’importe quel Mac




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Le prestataire qui aide le Bureau à accéder aux iPhone de certains suspects ajoute une nouvelle corde à son arc, permettant de faire la même chose… Avec des ordinateurs. Est-on encore en sécurité quelque part ?

On en parlait il y a tout juste quelques heures : les autorités américaines sont en proie à de vives critiques, car elles font pression sur Apple pour que la firme mette en place des backdoors. Alors même que Cellebrite, une entreprise israélienne, lui a déjà fourni toutes les clés pour hacker les smartphones de Cupertino.
Depuis, une nouvelle de taille vient est venue confirmer la puissance de cette société : elle vient en effet de racheter BlackBag, un concurrent indirect californien spécialisé dans les PC, pour 33 millions de dollars et ce juste après une levée de fonds trois fois plus importante en juin dernier. Son service MacQuisition permet notamment aux gouvernements, pour seulement un peu plus de 1 100 euros, de pirater 185 modèles de Mac différents. Rien que ça.

Les enquêtes progresseraient plus rapidement, mais à quel risque ?

Pour le FBI, qui a donc déjà été un client de Cellebrite lors de la fusillade de San Bernardino, une telle information a des chances d’être une réelle opportunité. Les policiers pourraient ainsi faire appel au programme de BlackBag pour déverrouiller un ordinateur appartenant par exemple au suspect d’un attentat terroriste, voire obtenir des avantages tarifaires avec leur passé d’acheteur.
Malgré tout, cet avantage reste à nuancer : on sait que les travaux de Yossi Carmil, le PDG, ont déjà été compromis par le passé, lorsque des internautes malveillants se sont introduits dans ses systèmes de sécurité. Ironique, quand on connaît l’objectif principal de leur activité.
Par ailleurs, à l’heure de la surveillance de masse perpétrée par de nombreux états comme la Chine, on est en droit de se poser des questions : dans quelles mains malintentionnées pourraient terminer de telles technologies ? Les utilisateurs qui n’ont rien à se reprocher sont-ils encore en mesure de garantir la confidentialité à leur vie privée ?

REF.: