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mardi 4 février 2020

Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois



Pourquoi les coronavirus émergent souvent dans des marchés chinois

L'épidémie de coronavirus est partie d'un marché à Wuhan en Chine. C'était aussi le cas pour le terrible SRAS en 2003, car les «wet markets» asiatiques réunissent toutes les conditions pour le passage d'un virus de l'animal à l'Homme.

 

 

 
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Staff Photographer / Reuters
Le marché de Qingping à Guangzhou, en Chine, l'un des nombreux "wet markets" asiatiques où l'on peut acheter des animaux vivants, afin de les préparer pour le dîner plus tard. C'est dans un de ces marchés qu'aurait émergé le nouveau coronavirus.
L’épidémie s’accélère de jour en jour. Le nouveau coronavirus qui a émergé dans un marché en Chine fin 2019 a contaminé plus de 400 personnes et fait plusieurs morts, a-t-on appris ce mercredi 22 janvier. Certains pays, dont les États-Unis, ont identifié des cas sur leur territoire.
Il ne faut pour autant pas céder à la panique, car le virus semble pour l’instant avoir un faible taux de contamination et de mortalité. Mais les institutions de santé publique sont évidemment en état d’alerte afin d’endiguer ce nouveau coronavirus, baptisé 2019-nCov, car elles craignent un risque de mutation.
Surtout, l’OMS souhaite éviter à tout pris un scénario similaire à 2003 où un autre coronavirus, le SRAS-CoV, avait contaminé 8000 personnes dans 37 pays, en tuant 774. Le tout en l’espace de neuf mois.
Le SRAS-CoV était lui aussi parti de Chine. Et il avait sûrement lui aussi contaminé ses premiers humains dans un marché. On soupçonne également que le premier lieu de contamination de certaines grippes aviaires soit un marché chinois. Et cela n’a rien d’un hasard: ces lieux, appelés «wet market», cochent toutes les cases permettant à une épidémie de démarrer.

Un hôte intermédiaire 

Pour bien comprendre, il faut déjà savoir que les coronavirus sont à l’origine des virus qui se trouvent chez les animaux. En général, il y a une espèce, que l’on appelle «réservoir», qui est contaminée par le virus. «La plupart du temps, ce sont des chauves-souris asymptomatiques, elles sont porteuses du virus, mais pas malades», explique au HuffPost Éric D’Ortenzio, coordinateur scientifique pour l’Inserm, spécialiste des maladies infectieuses émergentes.
Le problème, c’est donc quand ce virus arrive à «sauter» vers une autre espèce, pour laquelle il est nuisible. «Mais souvent, le virus ne saute pas directement du réservoir à l’Homme, il faut un hôte intermédiaire, un autre animal», précise le docteur. «Parfois, il y a une mutation du virus entre la chauve-souris et l’hôte intermédiaire qui fait qu’il devient transmissible à l’Homme».
Pour le SRAS-CoV, c’était la «civette palmiste», un petit mammifère sauvage dont les Chinois raffolent. Pour faire simple, ce que l’on pense, c’est que le virus est passé d’une chauve-souris à une civette où il a muté, puis à l’Homme. Et ce contact aurait eu lieu dans un «wet market».
AFP
Le marché de Wuhan, un «wet market» d'où est partie l'épidémie du nouveau coronavirus.
Ces marchés chinois et asiatiques ont une particularité: on y vend très souvent des animaux vivants, y compris des animaux sauvages. C’est une coutume dans beaucoup de pays d’Asie, rappelle Bloomberg, qui permet de s’assurer de la qualité de l’animal et de sa fraîcheur. «On a tous les éléments réunis dans ces marchés, car il y a un brassage d’animaux et un contact entre animaux et personnes», précise Éric D’Ortenzio.
Si les «wet markets» chinois ont vu l’émergence de plusieurs virus, ce ne sont pas les seuls à fonctionner ainsi en Asie, loin de là. Une étude de 2012 au Laos montrait que sur les dizaines de marchés de ce type, des milliers d’animaux, parfois sauvages et même protégés, étaient vendus. Souvent avec des conditions sanitaires déplorables: seuls 4 d’entre eux disposaient d’eau courante.

Le marché de Wuhan au centre de l’épidémie

Pour l’épidémie actuelle, c’est le marché de Wuhan en Chine qui est le principal accusé. «Les premiers malades ont visité ce marché de poissons, mais qui vend aussi d’autres animaux», explique-t-il.
Selon CNN, ce marché vendait des animaux vivants et morts. Y compris des civettes palmistes, dont la vente est pourtant interdite en Chine depuis l’épidémie du SRAS en 2003, au vu des images obtenues par la chaîne d’information.
L’OMS recommande d’ailleurs, en raison de la découverte de 2019-nCov, d’éviter ce type de marchés pour les personnes à risque et, pour les autres, d’éviter de toucher le nez, les yeux ou la bouche d’animaux et de bien se laver les mains après avoir été dans un «wet market».
«Pour l’instant, on ne sait pas quel est le réservoir ni l’hôte intermédiaire de ce coronavirus», rappelle Éric D’Ortenzio. Le marché de Wuhan a été fermé au public le 1er janvier et des analyses sur des animaux vendus sur place sont en cours pour essayer de trouver l’hôte intermédiaire de ce nouveau coronavirus, qui pourrait donc avoir été un animal stocké dans le marché. Mais il faudra encore attendre un peu pour avoir des réponses définitives.


REF.: Ce texte a été publié originalement dans le HuffPost France.

Gagner le million deux fois, ça se peut-tu ?

Gagner le million deux fois, ça se peut-tu ?





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Gagner le gros lot ou être frappé par la foudre, c’est déjà rare. Mais vivre un de ces événements extraordinaires DEUX FOIS ? On a trouvé deux hommes à qui c’est arrivé. Et celui qui se considère comme l’homme le plus chanceux du monde n’est pas celui que vous croyez.

PROBABILITÉ DE GAGNER AU LOTTO 6/49 : 1 SUR 14 MILLIONS

En 2008, Jules Parent a vécu le rêve de tous les amateurs de gratteux : il a remporté 1 million de dollars au Lotto 6/49. Incroyable mais vrai : neuf ans plus tard, il gagnait 1,22 million de dollars sur la plateforme en ligne de Loto-Québec. Quelles sont les probabilités que ça, ça arrive ? La réponse simple est que c’est drôlement compliqué.
J’ai appelé mon ami Jean-François Gagnon, professeur de mathématiques au cégep, et même pour lui — qui est le meilleur vulgarisateur de maths que je connaisse —, c’est dur à calculer. Il faut tenir compte non seulement des probabilités pour chaque jeu de loterie, mais aussi du nombre de billets achetés par une même personne au cours de sa vie.
« Ce sont des calculs difficiles à faire même pour un mathématicien aguerri », m’explique-t-il. Mettons qu’on peut dire sans se tromper que les chances sont minces en titi.
« Gagner, ça apporte certains moments de satisfaction. T’es moins mal pris financièrement, mais ça n’achète pas la santé ou le bonheur. » — Jules Parent
Jules Parent, lui, estime qu’il a fait sa chance. « Dans une entrevue, l’animateur Marcel Béliveau avait révélé qu’il écrivait ce qu’il voulait sur un petit papier qu’il laissait traîner en espérant que son vœu se réalise », se souvient-il. « Moi j’ai pris ce truc-là et j’ai écrit : “Je vais gagner”. Rien de précis. Ça a été ça ! »
  Dans son cas, la chance est tombée à point, puisque quelques mois avant son premier gain, Jules Parent sombrait dans la dépression après avoir perdu sa job lors d’une restructuration. « Le travail occupait une place importante dans ma vie. Pas juste pour le revenu : c’était comme une famille. Gagner le gros lot, c’est sûr que ça m’a aidé à faire le deuil de mon emploi. »
Quand il a remporté son deuxième lot, son premier était quasiment tout écoulé. « Aujourd’hui, 1 million de dollars, ça se dépense assez facilement ! » dit-il. Mais est-ce que ces gros sous l’ont rendu plus heureux ?

PROBABILITÉ D’ÊTRE FRAPPÉ PAR LA FOUDRE : MOINS D’UNE SUR UN MILLION

Chaque année, entre 6 et 12 Canadiens meurent après avoir été frappés par la foudre, et entre 60 et 70 autres sont gravement blessés après avoir reçu une telle décharge. C’est pour ça qu’on dit qu’on court plus de risques d’être touché par la foudre qu’on a de chances de gagner à la loterie. Mais être foudroyé deux fois le même été  ? C’est le sort qu’a connu Donald Martin. Mais n’y voyez surtout pas de la malchance. « Moi, je me considère comme le gars le plus chanceux du monde, parce que j’ai survécu, et j’ai toujours gardé un bon moral », explique le Néo-Brunswickois.
« L’important, c’est de donner du sens à ce qui t’arrive. Pour moi, avoir été frappé deux fois par la foudre, c’est comme gagner à la loto. Ça m’a donné la chance d’aider plusieurs personnes. » —Donald Martin
Ce n’est pas rien. Surtout quand on sait que les deux fois en question, quelqu’un d’autre aurait dû prendre le coup sur le chantier où il travaillait. « Je me suis demandé pourquoi ça m’arrivait toujours à moi. La première fois, j’étais dretteà côté d’un autre gars; l’autre gars s’est tassé par hasard, pis c’est moi qui ai pris l’éclair. La deuxième fois, j’étais pas censé travailler ce jour-là. Je remplaçais quelqu’un », explique-t-il.
« T’essayes de trouver des raisons. Mes collègues étaient plus vieux; peut-être qu’ils n’auraient pas survécu. Faque je me dis que j’étais exactement à la bonne place pour faire ce que je devais faire : sauver ces gars-là. »
Donald Martin a tout de même gardé d’importantes séquelles, dont des spasmes qui ont secoué son corps plusieurs mois après la deuxième décharge ainsi qu’un syndrome post-traumatique.
« Des fois, quand y a des orages, je fonctionne pu pantoute. Je perds la mémoire et je tombe quasiment dans un autre monde », raconte le papa d’une petite fille de 7 ans.
Je ne sais pas s’il faut croire au hasard, mais chose certaine, l’attitude positive de Donald Martin est une bénédiction. Parce que quand on gratte, on réalise que ce n’est pas le seul malheur qui s’est abattu sur lui. « À 2 ans, je me suis électrocuté dans la prise de courant; à 8 ans, je me suis pendu par accident en jouant dans des barres de fer; à 13 ans, je suis tombé d’un poteau et j’ai eu 11 points de suture… L’année avant de me faire électrocuter, j’ai eu un accrochage avec un train. Mes parents ont attrapé le cancer à trois mois d’intervalle, pis ma fille est née prématurément de deux mois : elle pesait 2,4 livres [1,1 kilogramme] », énumère-t-il. « C’est mon attitude qui me sauve. » En effet, on s’apitoierait à moins.
Reste que Donald Martin n’aurait pas changé son sort contre celui de Jules Parent, deux fois millionnaire.

REF.:

Un enquêteur du SPVM,mit sur la glace !

Un enquêteur du SPVM,mit sur la glace !

Une bonne police:

 



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REF.: Patrick Lagacé


Un message, vendredi matin, un flic : « Septimus Neverson : coupable sur toute la ligne. Tu sais qui a rendu sa capture possible ? »
J’ai échappé un « Yessss » bien senti en apprenant la condamnation de Neverson. J’avais presque oublié son procès, qui est un peu passé sous le radar ces derniers mois.
Septimus Neverson est pourtant une authentique crapule, un fou furieux : une douzaine de violations de domicile avec agression, un meurtre, trois tentatives de meurtre, une traque qui s’est étirée sur des années.
Il entrait chez les gens, exigeait argent et bijoux. Et quand ses victimes hésitaient ou résistaient, il tirait.
Neverson a frappé de 2006 à 2009, en deux vagues distinctes. La violence du suspect inquiétait la police de Montréal, qui menait l’enquête.
Mais le plus inquiétant, c’est que la police n’avait à peu près pas d’indices pour le coincer.
Pendant longtemps, la police a couru après une ombre encagoulée à l’accent anglais des Antilles.
***
En 2010, j’ai fait le récit dans La Presse de la fois où la police avait failli le coincer, dans Côte-des-Neiges. Il s’en était sorti en prenant un enfant de 10 ans en otage.
Ce fantôme que la police traquait était d’un sang-froid et d’une efficacité qui étonnaient les enquêteurs. Il agissait seul, alors que les violations de domicile avec agression sont souvent le fait de petits groupes de truands.
À l’époque, un superviseur aux crimes majeurs du SPVM m’avait dit ceci : « C’est un gars d’un calme incroyable, même dans les situations tendues. C’est le style de gars qui pourrait avoir été mercenaire : il n’y a rien à son épreuve. »
Il a fini par être attrapé, heureusement. En 2015, avec Vincent Larouche, nous avons raconté ce que nous savions de la traque qui a permis de l’arrêter à Trinité-et-Tobago.
***
Un message, vendredi matin, un flic : « Septimus Neverson : coupable sur toute la ligne… »
Je suis allé sur l’appli de La Presse. Neverson, son regard de porc frais, impassible, coiffait l’article de Louis-Samuel Perron : coupable des 54 chefs d’accusation, il risque la prison à vie. J’ai eu une pensée pour Jacques Sénécal et sa famille. M. Sénécal a été tué en 2006 par Neverson…
« … Tu sais qui a rendu sa capture possible ? »
Je savais. Je ne l’avais jamais écrit.
La police a longtemps nagé en plein mystère. Elle n’avait que quelques indices…
L’accent des Antilles, fort probablement de Trinité : une de ses victimes, qui avait parlé avec Neverson, était de Trinité. Cet accent-là était pour elle aussi reconnaissable que pour un Québécois qui entend l’accent du Lac à l’autre bout du monde.
Un autre indice : une échelle, laissée sur place lors de l’attaque de Côte-des-Neiges. Cela a mené la police dans une quincaillerie, où elle a obtenu une photo floue du suspect.
Et cet indice, capital, trouvé grâce à la minutie des techniciens de scène de crime du Service de police de Laval : sur un fil provenant d’un gant de Neverson, la police a trouvé du matériel génétique microscopique. L’ADN du tueur. Mais même cet indice débouchait sur un cul-de-sac : l’ADN du suspect ne se trouvait dans aucune base de données policière.
Quelques indices, donc. Qui ont fini par aider grandement la police. Voyez ces indices comme des dominos, prêts à tomber jusqu’à Septimus Neverson…
Mais il manquait le premier domino, celui qui allait faire tomber les autres.
En 2011, l’équipe de policiers qui traquait le fantôme Neverson s’est mise en dormance. Le suspect avait cessé de frapper. Et l’enquête n’allait nulle part.
Mais en novembre 2013, le déblocage est survenu. Quelqu’un s’est présenté dans un poste de police et il a demandé de parler à un enquêteur en particulier.
Le nom de cet enquêteur est Fayçal Djelidi.
***
Je connais Fayçal Djelidi, je ne peux pas le cacher. L’affaire de mon espionnage du SPVM en 2016, ça part de Djelidi. C’est lui qui a été injustement arrêté avec d’autres policiers en juillet 2016 sous des prétextes qui étaient si stupides et si surréalistes que la cause s’est écroulée devant les tribunaux.
Le fait que Fayçal Djelidi était en contact avec moi, journaliste à La Presse, a été utilisé comme prétexte pour le faire piéger par les affaires internes. Je l’ai dit à plusieurs reprises.
Djelidi, excellent enquêteur, a un talent particulier pour recruter des sources dans le milieu criminel. À l’époque où il œuvrait dans la lutte contre les gangs de rue, c’était une de ses grandes forces : les sources.
Je précise que Djelidi ne m’a jamais donné de secrets d’enquête. Il m’a souvent expliqué « comment ça marche », dans la rue, dans le milieu criminel, dans la police, dans ce métier qu’il adorait…
Fayçal Djelidi était donc « connu » dans la rue pour être un policier fiable, à la réputation « clean » avec ses sources. Et il avait beaucoup de sources, ce qui l’aidait dans ses enquêtes.
Or, quand la source s’est présentée au poste de police, en ce jour de novembre 2013 pour dénoncer Septimus Neverson, Djelidi ne connaissait pas la source.
Mais la source le connaissait, lui, de réputation.
La source a tout balancé : l’identité de Neverson, son modus operandi, les endroits où il avait frappé, l’identité et le quartier de résidence de sa fille habitant à Montréal…
Et un objet volé lors d’un braquage.
De l’état de « dormance », l’enquête policière est passée en cinquième vitesse. On a formé une escouade mixte de Gestion d’enquête de criminel en série (GECS) composée de policiers de la SQ, du SPVM et de Laval pour le traquer. La source de Djelidi a reçu le statut d’ACI, « agent civil d’infiltration », et a participé activement à l’enquête pour capturer Septimus Neverson. Et Fayçal Djelidi s’est joint au GECS.
Un peu plus de deux ans plus tard, Septimus Neverson était arrêté chez lui, à Port of Spain.
***
Entre novembre 2013 et février 2015, la police est donc passée en cinquième vitesse pour monter le dossier et trouver Neverson.
Un travail admirable, où ils ont déployé des trésors d’imagination pour jeter leurs filets…
Un exemple ?
La fille de Neverson habite Montréal. Elle a une petite fille. Pour crédibiliser certaines informations et faire un lien entre Neverson – alias David Munroe, nom figurant sur son faux passeport canadien – et Montréal, il fallait établir si cette femme était en effet la fille de Septimus Neverson.
Comment établir ce lien de filiation ?
Avec l’ADN.
Les policiers ont élaboré un scénario hollywoodien pour obtenir l’ADN de la fille de Neverson et de sa petite-fille sans éveiller les soupçons. Ils se sont déguisés en mascottes et ont inventé un faux concours pour gagner un voyage à Disney…
Et ils ont intercepté les enfants qui passaient sur une rue d’un quartier de Montréal, pour leur faire remplir un formulaire…
Et leur faire boire un petit verre de jus. Ainsi qu’à leurs parents.
Cette mise en scène visait uniquement à recueillir l’ADN de deux personnes soupçonnées d’être la fille et la petite-fille de Septimus Neverson.
La mise en scène a fonctionné. Les policiers ont réussi à faire boire du jus à la fille de Neverson et à sa petite-fille. Les deux verres de plastique ont été conservés dans une poubelle distincte. Et les analyses en laboratoire ont démontré que l’ADN recueilli à Laval sur la scène du meurtre de Jacques Sénécal était indubitablement lié à la femme et à sa petite-fille qui ont bu le jus tendu par les policiers déguisés en mascotte…
Quand j’ai contacté Djelidi ce week-end, il n’avait qu’une seule chose à me dire : « Gros travail d’équipe. »
Gros travail d’équipe sous la direction du commandant Pascal Côté du SPVM, travail qui va vraisemblablement envoyer Septimus Neverson en prison jusqu’à la fin de ses jours.
***
La police a donc travaillé de façon admirable.
Mais chaque indice a fini par former un tout cohérent quand l’enquêteur Djelidi a reçu les confessions d’une source qui avait entendu parler de lui dans la rue. Et qui a fait confiance à Djelidi avec son secret, l’identité d’un dangereux criminel qui n’hésitait pas à tuer.
Mais tragiquement, trois ans plus tard, Djelidi se faisait piéger avec d’autres enquêteurs du SPVM dans une enquête interne si mal ficelée qu’elle est devenue une crise politique qui a fini par déboucher sur une commission d’enquête et la démission du directeur du SPVM.
L’enquête contre Djelidi et ses coéquipiers était politiquement dirigée, menée par les inspecteurs Gadget des Affaires internes du SPVM, ces incompétents qui ont menti éhontément dans des mandats de perquisition si puants que la Couronne a fini par retirer les accusations…
D’où l’immense ironie de la culpabilité de Septimus Neverson aux 54 chefs d’accusation qui pesaient contre lui : Fayçal Djelidi, décoré pour son travail dans cette enquête, n’est à ce jour toujours pas réintégré comme enquêteur au sein du SPVM.
Juste avant d’envoyer ce texte à La Presse, j’ai envoyé un texto à Djelidi, si durement éprouvé par l’incompétence des enquêteurs des Affaires internes, je lui ai parlé comme ils se parlent entre eux…
Je lui ai dit : Oublie jamais que t’es une bonne police.

REF.:

lundi 27 janvier 2020

Pornhub est désormais disponible en tant que site Tor pour protéger la confidentialité des utilisateurs



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Pornhub est désormais disponible en tant que site Tor pour protéger la confidentialité des utilisateurs

Pornhub a décidé de créer le site miroir de Tor pour aider à protéger les habitudes de lecture porno des utilisateurs LGBT, dont les préférences sexuelles peuvent être criminalisées dans certains pays.
Vous voulez garder vos activités en ligne pour adultes privées? Et bien, bonne nouvelle: Pornhub est désormais disponible sur le dark web.

Pornhub a créé un site miroir Tor, accessible sur http://pornhubthbh7ap3u.onion/. La visite du lien nécessite le navigateur Tor, qui peut aider à anonymiser votre trafic Web et empêcher les fournisseurs de services Internet et les espions gouvernementaux de suivre vos activités.

Pornhub dit avoir créé le site Tor pour protéger les habitudes de lecture porno des utilisateurs LGBT, dont les préférences sexuelles peuvent être criminalisées dans certains pays. "Alors que les pirates informatiques malveillants et les pratiques de surveillance compromettantes deviennent de plus en plus préoccupants, il est important que nous mettions en place des protections internes pour aider à anonymiser l'activité en ligne et la communication de nos utilisateurs", a déclaré Corey Price, vice-président de Pornhub, dans un communiqué.

Un miroir Tor peut également servir d'alternative si un gouvernement a choisi de bloquer le site Web principal de Pornhub. C'est pourquoi d'autres sociétés, dont Facebook, The New York Times et la BBC, ont également lancé leurs propres miroirs Tor au fil des ans.

Pour anonymiser vos activités, le navigateur Tor assure votre connexion via un réseau de serveurs gérés par des bénévoles à travers le monde. En revanche, la navigation sur le Web sur Tor peut être lente car votre trafic circule sur les différents nœuds du réseau. Ce n'est donc pas recommandé pour les impatients.
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Pour protéger la confidentialité des utilisateurs, le miroir Tor a également désactivé certaines fonctionnalités, notamment la possibilité de se connecter en tant qu'utilisateur enregistré et le téléchargement de vidéos.

Une alternative à Tor est d'utiliser un service VPN payant, ce qui peut également empêcher les FAI de surveiller les sites que vous visitez. Il peut le faire en créant une connexion Internet cryptée avec un serveur géré par le fournisseur VPN. En 2018, Pornhub a sauté dans le train en présentant son propre produit, VPNhub.

Le FBI pourrait maintenant déverrouiller n’importe quel Mac


Le FBI pourrait maintenant déverrouiller n’importe quel Mac




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Le prestataire qui aide le Bureau à accéder aux iPhone de certains suspects ajoute une nouvelle corde à son arc, permettant de faire la même chose… Avec des ordinateurs. Est-on encore en sécurité quelque part ?

On en parlait il y a tout juste quelques heures : les autorités américaines sont en proie à de vives critiques, car elles font pression sur Apple pour que la firme mette en place des backdoors. Alors même que Cellebrite, une entreprise israélienne, lui a déjà fourni toutes les clés pour hacker les smartphones de Cupertino.
Depuis, une nouvelle de taille vient est venue confirmer la puissance de cette société : elle vient en effet de racheter BlackBag, un concurrent indirect californien spécialisé dans les PC, pour 33 millions de dollars et ce juste après une levée de fonds trois fois plus importante en juin dernier. Son service MacQuisition permet notamment aux gouvernements, pour seulement un peu plus de 1 100 euros, de pirater 185 modèles de Mac différents. Rien que ça.

Les enquêtes progresseraient plus rapidement, mais à quel risque ?

Pour le FBI, qui a donc déjà été un client de Cellebrite lors de la fusillade de San Bernardino, une telle information a des chances d’être une réelle opportunité. Les policiers pourraient ainsi faire appel au programme de BlackBag pour déverrouiller un ordinateur appartenant par exemple au suspect d’un attentat terroriste, voire obtenir des avantages tarifaires avec leur passé d’acheteur.
Malgré tout, cet avantage reste à nuancer : on sait que les travaux de Yossi Carmil, le PDG, ont déjà été compromis par le passé, lorsque des internautes malveillants se sont introduits dans ses systèmes de sécurité. Ironique, quand on connaît l’objectif principal de leur activité.
Par ailleurs, à l’heure de la surveillance de masse perpétrée par de nombreux états comme la Chine, on est en droit de se poser des questions : dans quelles mains malintentionnées pourraient terminer de telles technologies ? Les utilisateurs qui n’ont rien à se reprocher sont-ils encore en mesure de garantir la confidentialité à leur vie privée ?

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Les futurs visages de la toile

Les futurs visages de la toile

REF.: Guillaume Renouard (La Rédaction)
JDN

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À l'heure où les termes splinternet, décentralisation et régulation reviennent de plus en plus dans l'actualité, à quoi ressemblera le web de demain ?
Arpanet, premier réseau à utiliser le protocole TCP/IP, souffle cette année ses 50 bougies. Il est le grand frère de l'Internet tel que nous le connaissons aujourd'hui, qui s'installe en 1990, lorsque l'industrie des télécommunications décide d'employer la technologie Arpanet pour construire un réseau mondial. La face du net a bien changé depuis, des sites Internet rudimentaires des années 1990 à l'essor du Web 2.0 à travers les blogs et les réseaux sociaux, jusqu'à l'avènement du mobile et des objets connectés.
Si l'Internet a connu de prodigieuses avancées techniques, sa philosophie a, elle aussi, évolué au fil du temps. Le web utopique et humaniste des débuts demeure vivant à travers de nombreuses initiatives, mais l'Internet est désormais aussi, tel Janus, le dieu à deux visages, un outil au service du contrôle et de la surveillance de masse. Nous nous trouvons, en outre, à une époque charnière, où les décisions qui seront prises transformeront le web de demain.

Vers l'ubiquité du net ?

"Sauf catastrophe civilisationnelle majeure, je pense que l'Internet va devenir omniprésent. Capteurs et objets connectés vont en permanence récolter des données, qui se déplaceront sous forme de flux à travers les réseaux", prophétise Mitchell Baker, présidente de la Mozilla Foundation et de la Mozilla Corporation. Selon elle, l'Internet de demain sera très différent de celui que nous connaissons aujourd'hui. L'informatique pourrait devenir invisible, souris, claviers et écrans cédant la place à des interfaces holographiques, rendues possibles par l'essor de la commande vocale et de la réalité virtuelle et augmentée. "Nous allons interagir avec l'informatique de manière beaucoup plus humaine, en usant d'interfaces qui nous sont naturelles, comme la voix, le mouvement ou le toucher. Notre rapport à la toile sera ainsi beaucoup moins abstrait."
Si la possibilité d'un Internet omniscient ouvre des perspectives excitantes, elle a aussi de quoi inquiéter. C'est du moins ce que montre une récente étude du Pew Research Center, pour laquelle 10 000 experts ont été interrogés sur l'avenir du net et des technologies numériques. Pour Lee Rainie, directeur de la recherche sur l'Internet et la technologie au Pew Research Center, "l'un des experts interrogés parle d'Internet-cerveau pour désigner l'Internet du futur, car la multiplication des capteurs et des flux de données permettra d'anticiper certains de nos besoins et comportements, voire de déduire certaines choses à partir de nos ondes cérébrales. Cela ouvre des possibilités formidables, mais pose aussi un défi conséquent aux standards que nous avons établis en matière de protection de la vie privée."

Un internet plus régulé ?

Il sera donc nécessaire d'établir de nouvelles règles pour l'Internet de demain. La collecte et le traitement des données utilisateurs posent déjà un certain nombre de problèmes, comme l'a récemment montré le scandale Cambridge Analytica. Avec l'explosion des capteurs et des flux de données, ceux-ci risquent de s'exacerber. C'est pourquoi l'étude du Pew Research Center souligne la nécessité d'encadrer plus étroitement les usages que l'on peut faire de ces données, et les algorithmes chargés d'extraire du sens de ces dernières. "De nombreux experts tirent la sonnette d'alarme quant au rôle de ces algorithmes. L'un de ceux que nous avons interrogés dirige une agence baptisée The FDA for algorithms. Peut-être aurons-nous besoin d'agences gouvernementales pour évaluer le rôle des algorithmes, de la même manière que l'on teste de nouveaux médicaments avant leur mise sur le marché", s'interroge Lee Rainie.
Mais selon Mitchell Baker, la mise en place de régulations, bien que nécessaire, est insuffisante. Selon elle, le danger principal pour les internautes vient du fait que les technologies de pointe, en tête desquelles l'intelligence artificielle, sont aujourd'hui concentrées entre les mains de quelques géants du net américains, dont les internautes continueront d'utiliser les produits tant qu'ils seront les meilleurs du marché. La responsabilité incombe donc aussi, selon elle, aux entrepreneurs du numérique de construire des services alternatifs, qui soient centrés sur l'intérêt des internautes. "C'est pourquoi nous avons très tôt mis en place un navigateur Internet sur lequel nous pouvons par exemple empêcher les traqueurs publicitaires de suivre l'utilisateur, car le navigateur a été conçu pour être à son service, et non à celui du site qu'il visite. Nous avons aussi déployé des options qui permettent à l'internaute de choisir différents niveaux de protections sur les réseaux sociaux, ou encore un outil qui l'avertit en cas de vol de données, un autre qui aide à gérer ses mots de passe… "

Un Internet au pluriel ?

D'autres initiatives visent à décentraliser des fonctionnalités clefs du web, afin de réduire le pouvoir des géants américains et de donner davantage d'espace aux concurrents. Comme celle de Dominic Williams, qui, à travers son entreprise Dfinity, affirme vouloir construire "l'ordinateur du futur". Le principe : un service de cloud computing basé sur la blockchain, offrant aux entreprises clientes une troisième voie entre le stockage des données sur site et l'usage d'une solution cloud fournie par Google, Amazon ou Microsoft.
"Notre protocole Internet combine les capacités informatiques des centres de données indépendants, qui se comptent par milliers, pour créer un réseau d'ordinateurs capable d'accueillir tous types de services et logiciels. De cette façon, données et fonctionnalités peuvent être hébergées partout, et pas seulement chez trois entreprises différentes", s'enthousiasme-t-il. Daniel Kalst, lui, travaille sur Consento, un projet qui s'appuie sur le pair-à-pair pour permettre aux utilisateurs de sécuriser le stockage de leurs données. Chaque internaute se voit remettre une clef cryptographique, qu'il partage avec un ou plusieurs amis proches, dont l'intervention sera ensuite nécessaire pour lui permettre de s'identifier et d'accéder à ses données.
Mais l'appel à davantage de régulations et à la décentralisation fait aussi planer le spectre du splinternet, un internet qui ne serait plus unifié, mais fragmenté entre différentes zones répondant à des règles très différentes, avec très peu de services communs et de flux de données entre les différents pôles. "Il me semble que l'Internet mondial, sur lequel nous avons tous accès à la même expérience, appartient déjà au passé", analyse Mitchell Baker. "La Chine a mis en place son propre Internet à coup de régulations draconiennes, la Russie entend faire de même… Il est donc très probable qu'à l'avenir, l'Internet se décline au pluriel."

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Comment une entreprise aspire illégalement des millions de photos au service des forces de l’ordre

Clearview AI : comment une entreprise aspire illégalement des millions de photos au service des forces de l’ordre





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Le New York Times s'est intéressé au cas inquiétant de Clearview AI, une startup qui a créé un 
outil de reconnaissance faciale... à partir de millions d'images trouvées sur le web. L'application, sortie 
des pires scénarios de science-fiction, convainc les utilisateurs, mais s'affranchit de plusieurs barrières légales. Peut-elle s'installer dans les usages, alors qu'elle se confronte aux lois américaines et au règlement européen sur les données en Europe ?
La fin justifie-t-elle les moyens ? Pour plus de 600 autorités publiques, des petites polices locales jusqu’au FBI, la réponse est oui. Elles sont états-uniennes, canadiennes ou encore indiennes et utilisent l’application de reconnaissance faciale de Clearview AI, sur laquelle le New York Times a enquêté. Créée en 2016, cette entreprise a constitué une base de données de milliards d’images, en aspirant les données de Facebook, Twitter ou encore YouTube. Sans aucune considération pour la
 loi.
Grâce à une technologie développée en interne, elle relie ensuite les images similaires entre elles
pour former des albums photos de personnes aléatoires. Chaque image est reliée à sa source (Facebook, par exemple). Un utilisateur de l’application peut donc retrouver l’identité d’une personne, voire son adresse, s’il dispose d’une seule photo qu’il a lui-même prise. Clearview
dispose ainsi d’une sorte de Google Image surpuissant, qu’elle a nommé Smartcheckr. Elle le commercialise uniquement aux « forces de l’ordre » pour l’instant, mais n’exclut pas de le rendre accessible au public.
Pour l’instant, la technologie de Clearview n’est accessible qu’aux forces de l’ordre.
 // Source : Capture d’écran du site de Clearview

La meilleure technologie pour retrouver un criminel ?

Clearview dispose d’un avantage concurrentiel exceptionnel : son application peut, en théorie, identifier une personne même si elle porte un chapeau ou des lunettes, quel que soit l’angle de la
 prise de vue. À l’heure actuelle, les logiciels autorisés aux États-Unis, en Inde ou au Canada ne contiennent que des photos officielles, c’est-à-dire des photos au format portrait, de face, prises
pour créer des papiers d’identité ou de lors d’arrestations. Comme tout service par abonnement, Clearview propose une offre d’essai de 30 jours, pour convaincre ses utilisateurs de la supériorité
de sa technologie.
« La technologie pour résoudre les crimes les plus compliqués », lit-on sur le site de Clearview AI. 
La startup, qui compile aussi des images de personnes sans casier judiciaire, permet de retrouver des criminels en tout genre : du voleur de magasin filmé par un passant à un meurtrier filmé par une caméra de surveillance, en passant par un fraudeur bancaire trop peu prudent. Le Times relaie de nombreux témoignages d’utilisateurs plus que satisfaits de l’efficacité de la technologie, dont l’utilisation a commencé sans consultation du public.
Pourtant, le débat autour de la reconnaissance faciale émerge aux États-Unis comme en France, et laisse déjà entrevoir de fortes oppositions. Il en est de même dans de nombreux pays, à part quelques exceptions, comme la Chine, où le gouvernement se sert de la technologie pour imposer une surveillance d’État.
Pour éviter de se retrouver au centre de l’attention, Clearview a donc opéré sous le radar : son site, très pauvre en information, n’a été réellement lancé que début 2020, alors que son business était
déjà bien installé.

L’aspiration illégale de données au centre de la technologie

L’entreprise construit ses bases de données à partir d’une technique bien connue, et très facile à mettre en œuvre : le web-scraping. Le principe est simple : un logiciel aspire de façon automatique
 le contenu des pages web. Dans le cas de Smartcheckr, toutes les images accessibles librement y passent. Profils et photos publics sur Facebook, Instagram, LinkedIn, les sites de vos clubs de sport ou encore de votre employeur sont autant de sources d’images pour l’application. Même si ces sites écrivent de façon explicite dans leurs conditions générales d’utilisation (CGU) qu’ils interdisent
cette pratique. Résultat, alimenter constamment la base de donnée ne coûte presque rien à Clearview, puisqu’elle se sert librement. Ces économies lui permettent de proposer un prix d’abonnement
annuel à son service compris entre 2 000 et 10 000 dollars par an, une bouchée de pain pour sa cible de clientèle.
Pour construire son outil, Clearview AI n’a pas hésité à piétiner le droit existant. « En Europe 
comme aux États-Unis, rien n’interdit le web scraping en soi. Mais assez rapidement, il se heurte
 à certaines règles », nous explique Sabine Marcellin, avocate spécialisée en droit du numérique
 chez Aurore Légal.
5 an de prison, 500 000 euros d’amende
La juriste énumère l’immense arsenal légal français et européen qui pourrait, sous condition d’apports de preuves, qualifier les pratiques de Clearview   : concurrence déloyale et parasitisme, extraction non-autorisée, fraude informatique, vol d’information, violation du contrat (ici, des CGU)… Selon les qualifications, les sanctions vont des simples dommages et intérêts jusqu’à 5 ans de prison, accompagné de 500 000 euros d’amende. « En théorie, les procédures sont cumulables, mais dans le cas de contentieux complexes comme celui-ci, le choix des voies judiciaires peut être subtil », précise-t-elle. De l’autre côté de l’Atlantique, l’arsenal légal est assez similaire, et LinkedIn a par le passé déjà obtenu réparation pour « rupture de contrat » sur ses CGU, après qu’une entreprise a scrapé plus de 1 000 profils sur sa base de données.
Malgré tout, David Scalzo, un des investisseurs de Clearview cité par le New York Times, ne semble pas se soucier de cette épée de Damoclès : « Je suis arrivé à la conclusion que puisque le volume d’informations augmente constamment, il n’y aura jamais de respect de la vie privée. Les lois 
doivent déterminer ce qui est légal, mais ne peuvent bannir la technologie. Bien sûr, ça pourrait pourrait mener à un futur dystopique ou quelque chose du genre, mais vous ne pouvez pas le bannir.  »

Le RGPD protège l’Europe contre l’utilisation de Clearview

Si les sites sont déjà lourdement armés pour se protéger contre Clearview devant les tribunaux aux États-Unis, les utilisateurs disposent d’armes supplémentaires en Europe. « Puisque dans le cas de ces images, il s’agit de données personnelles, le règlement général européen sur la protection des données offre tout un arsenal supplémentaire. Or, si le traitement des données est fait en Europe ou concerne des personne situées sur le territoire européen, alors le RGPD s’applique  », rappelle Sabine Marcellin. Voici probablement une des raisons pour lesquelles Clearview a des clients en
Inde, aux États-Unis et au Canada, mais pas en Europe.
En France, la Cnil contrôle les usages de la reconnaissance faciale
En cas de non-respect du RGPD, les entreprises s’exposent à une amende du plus haut montant entre de 20 millions d’euros et 4 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’entreprise. « On oublie souvent que le RGPD permet aussi des sanctions administratives qui peuvent aller jusqu’à l’interdiction de l’utilisation des données concernées », rajoute la juriste. De quoi anéantir pour de bon un logiciel comme celui de Clearview, en cas de condamnation.
Aujourd’hui, la reconnaissance faciale n’est pas encore inscrite dans les textes en France, mais
 la Cnil et ses homologues européennes veulent déjà encadrer son usage. Après le débat autour de l’application d’identification Alicem, l’autorité française a renouvelé, dans un guide sur le sujet, la nécessité d’obtenir sa validation pour lancer une expérimentation. Si les forces de l’ordre françaises veulent utiliser une technologie similaire à celle de Clearview, elles devront donc passer par la Cnil. « C’est sûrement la plus grande différence entre les systèmes européens et américains », estime l’avocate.

Porte ouverte aux abus

En mettant son application sur le marché, Clearview AI a franchit une barrière jusque-là respectée. Facebook, Amazon ou Google, avec leurs compétences et leurs grands volumes de données auraient pu créer un tel outil bien avant la startup. Mais même ces géants de la tech ont mis l’usage de la reconnaissance faciale à des fins sécuritaires de côté. Ils se sont contentés de créer des technologies voisines de reconnaissance d’image, qui permettent par exemple le tag automatique sur les publications, ou de classer les albums photos par personne. Clearview ouvre donc la boîte de
Pandore et laisse entrevoir un futur dystopique imaginé par la science-fiction.
Mais si l’application Smartcheckr est aussi problématique, c’est surtout parce qu’elle n’a pas été contrôlée par une autorité tierce indépendante. En conséquence, rien ne garantit son efficacité, ni sa sécurité. Pourtant, les technologies de reconnaissance faciale sont régulièrement épinglées pour
leurs biais discriminatoires. Par exemple, les risques de faux positifs pourraient être plus élevées
pour les personnes noires, déjà discriminés dans le système judiciaire actuel.
Clearview convainc les investisseurs
Ensuite, les autorités qui utilisent la technologie peuvent télécharger dans la base de données de Clearview des preuves essentielles à des enquêtes confidentielles … parfois sans en avoir
conscience. Pire, si des acteurs malveillants découvraient une fuite ou exploitaient une faille dans
 les serveurs de Clearview, ils disposeraient de tout un éventail d’outil : harcèlement, chantage, traque, extraction de preuves… Sans contrôle extérieur, l’entreprise pourrait enfin tout à fait manipuler les résultats qu’elle présente à la police.
Jusqu’où ira-t-elle avant d’être épinglée par le système judiciaire ? Vu la décontraction dans les propos des dirigeants, ils ne semblent guère s’inquiéter. Pas d’inquiétude non plus du côté des investisseurs : la startup a levé 9 millions de dollars en juin 2019, un montant relativement conséquent pour un premier tour.


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