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dimanche 18 mars 2012

Les étudiants gère la pauvreté


Dans la peau des étudiants



Dans le contexte de la grève qui dure depuis quelques semaines, des étudiants nous ouvrent leurs livres de comptes et nous dévoilent les secrets de leur budget. Ils nous expliquent ce que ça implique d’étudier au Québec en 2012. 
Contrairement à ce que l’on peut penser, la réalité des étudiants n’est pas toujours rose. Au-delà des clichés du téléphone cellulaire et des partys arrosés, les sandwichs au beurre d’arachides et les fins de mois difficiles font partie du quotidien de plusieurs jeunes.
Alors que le débat sur la hausse des frais de scolarité fait rage, le Journal est allé à la rencontre de cégépiens et d’étudiants des universités de partout à travers le Québec pour connaître leur réalité.
Premier constat : plusieurs ne bénéficient pas d’aide parentale et doivent assumer seuls le paiement de leurs frais de scolarité.
« Un enfant dont les parents ont un bon salaire n’a pas accès aux prêts et bourses. Le système ne tient pas compte du fait que certains étudiants doivent se débrouiller seuls », explique Marc-Olivier Gagnon, qui assume les frais de ses études en techniques policières.
Il a « trop travaillé »
Le système des prêts et bourses complique aussi la réalité des étudiants qui ne peuvent en bénéficier s’ils ont un travail le moindrement payant.
« L’an prochain, mes prêts et bourses seront moins importants parce que j’ai « trop » travaillé cette année, lance Guillaume Houle, un étudiant en sociologie. Dès que tu fais plus de 4 000 $ par année, c’est coupé. »
« Ça devient un cercle vicieux. Tu as moins d’aide financière, donc tu travailles plus et, finalement, tu as moins de temps pour tes études. »
Prêts à des sacrifices
Tous les étudiants rencontrés se sont dits prêts à faire des « sacrifices » pour mener à bien des études universitaires.
« Je ne m’attends pas à manger des filets mignons comme à la maison, affirme Émilie Joly. Je mange des pâtes en masse, mais on a quand même le droit à une certaine qualité de vie. »
Par ailleurs, si plusieurs lésinent sur la nourriture ou les sorties, tous possèdent un téléphone cellulaire.
« Ce n’est pas un luxe », s’écrie Camille Marceau, une mère monoparentale, qui étudie en droit.
« C’est notre outil de travail à nous, les étudiants. Et ce n’est pas parce qu’on étudie qu’on doit mendier dans la rue », poursuit-elle.
« Je suis tannée du discours selon lequel nous sommes tous des bébés gâtés. Oui, il y en a. Mais venez donc passer une semaine dans la vie d’un étudiant normal, ce n’est pas aussi facile qu’on le croit. »

Guillaume Houle
28 ans
Originaire de Montréal
Étudie en sociologie à l’Université de Montréal
Frais de scolarité et livres : environ 2 000 $ par session
Budget mensuel
Épicerie : 200 $
Appartement (incluant chauffage et électricité) : 287 $ (avec 4 colocs)
Internet : inclus dans son loyer
Téléphone cellulaire : 50 $
Sorties et dépenses personnelles : 40 $
Transport : pas de voiture. Carte d’autobus à 180 $ pour l’année (forfait universitaire)
Aide parentale : aucune
Aide financière : 7 000 $ en bourses et 2 440 $ en prêts
Dette : limite de 12 000 $ atteinte sur sa marge de crédit
Travail : permanent à l’Association générale étudiante du Collège Ahuntsic. Effectue 20 heures par semaine. Salaire horaire de 12 $.
En grève depuis le 23 mars
« 
Les frais de scolarité élevés compromettent mon projet de vie de faire un doctorat en socio­logie et d’enseigner à l’université. »

« 
J’effectue un retour aux études et je suis stressé. Vais-je pouvoir faire une maîtrise ou devrais-je retourner sur le marché du travail ? »
Marc-Olivier Gagnon
20 ans
Originaire de Saint-Jérôme
Étudie en techniques policières au cégep de Rimouski
Frais de scolarité et livres : environ 450 $ par session
Budget mensuel
Demeure chez ses parents, qui lui fournissent le toit et la nourriture
Téléphone cellulaire : 25 $
Sorties et dépenses personnelles : 50 $
Transport : pas de voiture. Carte d’autobus à 49 $
Aide parentale : logis et couvert
Aide financière : aucune
Dette : aucune
Travail : Militaire au sein de la réserve de l’armée canadienne. L’an passé, ce travail à temps partiel lui a rapporté 10 000 $
En grève depuis le 29 février
Se présente tous les jours au cégep pour rencontrer des étudiants et établir des piquets de grève.
« 
Mes parents ne paient pas mes études. Mais je n’ai pas accès aux prêts et bourses, car ils font un bon salaire. Je dois donc travailler pour payer mes études. Ça m’inquiète pour l’université. »
« 
J’ai peur pour ces études si les frais de scolarité augmentent. C’est pourquoi je suis en faveur de la grève, même si je risque de perdre ma session. »
Tristan Wettstein
23 ans
Originaire de France
Étudie en science politique et histoire à l’Université Concordia
Frais de scolarité et livres : environ 1 800 $ par session
Budget mensuel
Épicerie : 200 $
Appartement (incluant chauffage et électricité) : 160 $ (avec une coloc dans une chambre)
Internet : 50 $
Téléphone cellulaire : payé par son père
Sorties et dépenses personnelles : 100 $
Transport : pas de voiture ni de carte d’autobus
Aide parentale : aucune, sauf le paiement du téléphone cellulaire. Depuis un an, ses parents ne peuvent plus le soutenir financièrement.
Aide financière : 1 500 $ en bourses et, récemment, 250 $ en prêt d’urgence de l’association des étudiants étrangers de Concordia
Dette : aucune
Travail : Tristan ne peut pas travailler au Québec. Il cumule de petits boulots pour l’Université Concordia et fait de la traduction pour des particuliers français.
En grève depuis le 7 mars
« 
J’ai un budget très serré. Je me débrouille en cuisinant beaucoup et en ayant recours au service alimentaire de Concordia. »

« 
J’arrive à peine à arriver. Heureusement, j’ai des amis solidaires qui m’aident beaucoup. »
Karolane Baillargeon
21 ans
Originaire de Montréal
Étudie en enseignement de l’anglais à l’Université du Québec à Montréal (UQAM)
Frais de scolarité et livres : environ 1 600 $ par session
Budget mensuel
Épicerie : 200 $
Appartement (incluant chauffage et électricité) : 550 $
Internet : inclus dans son loyer
Téléphone cellulaire : 55 $
Sorties et dépenses personnelles : 100 $
Transport : pas de voiture. Carte d’autobus à 44 $
Abonnement à un gym : 55 $
Aide parentale : aucune
Aide financière : 500 $ en bourse pour l’année et 700 $ pour un prêt qu’elle n’a pas encore utilisé
Dette : aucune
Travail : donne des cours privés d’anglais à des particuliers. Environ 2 000 $ par mois
N’est pas en grève, car elle suit ses cours à distance
« 
Je fais un bon salaire, mais j’ai travaillé fort pour y arriver. Si j’ai des ennuis financiers, je peux couper dans mon budget, notamment en rédui­sant ma facture de téléphone. »
« 
C’est possible de réussir sans aide parentale. Au début, je me suis endettée, mais j’ai appris de mes erreurs. Tout est une question de choix. »
Camille Marceau
24 ans
Originaire de Québec
Étudie en droit à l’Université Laval
Frais de scolarité et livres : environ 2 000 $ par session
Budget mensuel
Épicerie : 250 $
Appartement (incluant chauffage et électricité) : 300 $ (avec deux colocs)
Internet : 50 $
Téléphone cellulaire : 50 $
Frais de garde de son fils : 120 $
Transport : pas de voiture. Carte d’autobus à 60 $
Aide parentale : aucune
Aide financière : 604 $ par mois en prêts et bourses
Dette : limite de sa carte de crédit atteinte depuis quelques semaines
Travail : donne des ateliers de droit quelques heures par mois. Consacre le reste du temps à son fils et à ses études
La faculté de droit de l’Université Laval n’est pas en grève
J’ai besoin de 950 $ par mois pour vivre et j’en reçois 604 $. J’ai atteint la limite de ma carte de crédit. Je ne sais pas comment je vais finir le mois. »
« 
J’ai besoin de 950 $ par mois pour vivre et j’en reçois 604 $. J’ai atteint la limite de ma carte de crédit. Je ne sais pas comment je vais finir le mois. »
« 
 La hausse des frais de scolarité risque de me forcer à abandonner mon rêve d’être avocate et d’offrir une belle vie à mon fils. »
Émilie Joly
18 ans
Originaire de Val-d’Or
Étudie en communications et médias au Collège de Rosemont
Frais de scolarité et livres : environ 268 $ par session
Budget mensuel
Épicerie : 160 $
Appartement (incluant chauffage et électricité) : 455 $ (en résidence)
Internet : inclus dans son loyer
Téléphone cellulaire : 30 $
Sorties et dépenses personnelles : 50 $
Transport : pas de voiture. Carte d’autobus à 43 $
Aide parentale : ses parents paient son loyer
Aide financière : aucune
Dette : aucune
Travail : bibliothécaire à Val-d’Or durant l’été. Elle ne travaille pas pendant ses études.
En grève depuis le 5 mars
Elle milite activement au sein de son association étudiante.
« 
C’est bien beau de se nourrir de sandwichs au beurre d’arachides et de spaghettis. Mais les étudiants aussi ont droit 


 
 

Gérer votre maison à distance avec votre téléphone?

Tendance domotique - Êtes-vous prêts à gérer votre maison à distance avec votre téléphone?
Contrôler sa maison grâce à son téléphone intelligent, une tendance qui s'annonce. 
© Shutterstock

Chauffage, eau, TV, systèmes de communication: tous les équipements de la maison deviennent progressivement contrôlables à distance grâce à des applications. Ce sera là l'une des plus grandes tendances observées au salon Electronic House Expo (EHX) qui se tiendra du 15 au 17 mars à l'Orange County Convention Center d'Orlando, en Floride.
L'événement réunira 10 000 professionnels venus présenter leurs dernières nouveautés en matière d'électronique, de solutions d'économie d'énergie et de sécurité numérisée.
L'une des tendances majeures concerne le contrôle à distance, via téléphone intelligent ou tablette, des systèmes de sécurité et de gestion de l'énergie.
Parmi les nombreux exposants figure DynaQuip, qui présentera sa gamme de produits WaterCorp. Celle-ci permet de couper l'arrivée d'eau de la maison à l'aide d'un téléphone ou par Internet. BitWise Controls montrera des systèmes domotiques compatibles iOS et Android destinés à remplacer les panneaux de contrôle, dont le prix est souvent exorbitant. PCS produit quant à lui une gamme de systèmes luminaires à contrôler via un appareil connecté à Internet.
À l'occasion du EHX, des séminaires seront également organisés à destination des fabricants et professionnels du marketing du secteur de la sécurité électronisée.
Cette tendance aux systèmes domotiques contrôlables à distance par application était également sensible au CES, l'un des plus grands événements du secteur technologique, qui a eu lieu aux États-Unis du 10 au 13 janvier.
On y a notamment vu un réfrigérateur LG dont on peut vérifier le contenu à distance, et une machine à laver Samsung connectée au WiFi, dont on peut contrôler les cycles de lavages à distance.
Pour plus d'informations sur EHX: ehxweb.com

 REF.:

vendredi 16 mars 2012

Chiens a guerre ?

Nom de code: poilus d'Alaska

UNE HEURE SUR TERRE présente ce vendredi l'histoire d'une incroyable odyssée de la première guerre mondiale ; celle de deux officiers de l'Armée française chargés d'amener sur le front des Vosges en Alsace 450 chiens de traîneaux et leurs attelages depuis l'Alaska et le Québec. L'objectif de leur mission secrète: sauver le front de l'Est face à l'invasion allemande de 1915. Les aventuriers devront traverser un continent et un océan avec une meute de 450 chiens pour venir en aide aux soldats français, les Poilus de la Première Guerre.

La vie de milliers de soldats français est alors en jeu dans les forêts enneigées des Vosges où les déplacements sont pratiquement impossibles en hiver. Le Capitaine Louis Moufflet et le Lieutenant René Haas, aidés par le légendaire conducteur d'attelage, Scotty Allan, ont 120 jours devant eux pour parcourir 10,000 kilomètres sous la menace allemande.

REF.:

jeudi 15 mars 2012

L’État ne paie rien , les citoyens payent même la totalité de la facture


Lettre au ministre Bachand


Monsieur le Ministre des Finances, vous avez déclenché l’hilarité en 2010 en déclarant que « La finalité, c'est d'être heureux comme peuple ». En revanche, vos récents propos sont loin d’être amusants. Ils sont carrément révoltants.
Vous affirmez qu’un contribuable qui veut obtenir un service public doit accepter de payer de sa poche une partie de la facture. Insinueriez-vous que nous ne payons rien actuellement ? Que les services fournis sont un « cadeau » de l’État ?
Permettez-moi de souligner trois faits que vous ne pouvez ignorer.
1. Non seulement nous payons une « partie » de la facture, mais nous en payons même la totalité. L’État ne paie rien ! Les services dont vous vous enorgueillissez, c’est nous, et nous seuls, qui en assumons les coûts avec ce que nous versons en taxes et impôts.
2. Non seulement nous assumons la totalité de la facture, mais celle-ci est la plus élevée au Canada. Au titre de l’impôt sur le revenu uniquement, nos taux varient de 16 à 24 %. En Ontario, par exemple, ils atteignent de 5 à 11 %. Mais nous payons aussi la TVQ, les taxes sur l’essence, l’alcool, le tabac, les divertissements, les primes d’assurances, l’hébergement, les pneus, etc. Sans compter les frais d’immatriculation et de permis, les taxes municipales, scolaires, etc. Tous impôts confondus, nous travaillons près d’un jour sur deux pour l’État. N’est-ce pas suffisant ?
3. Non seulement nous payons plus que partout ailleurs au pays, mais nous devons parfois payer en double, car la qualité souvent douteuse des services publics et, dans certains cas, les difficultés à obtenir les services nous poussent à chercher une solution de rechange dans le secteur privé.
La « juste part »
Vous déclarez également que « chaque citoyen, quand il demande quelque chose à l’État, il se demande c’est quoi la juste part, comme moi je dois faire ». Passons sur la syntaxe lamentable de votre phrase et arrêtons-nous sur votre notion de « juste part ».
Dans votre budget de 2010, l’effort pour retrouver l’équilibre budgétaire devait être assumé à 60 % par l’État grâce à un contrôle serré des dépenses, et à 40 % par les contribuables par l'entremise d'une hausse des impôts, des taxes et des tarifs. Nous avons répondu à vos attentes, mais vous avez failli à votre promesse alors que l’État québécois a systématiquement dépensé plus que prévu.
Culture du gaspillage
N’oublions pas non plus la culture de gaspillage, une des caractéristiques de votre gouvernement : le dossier santé qui coûtera 1 milliard de dollars de plus que prévu ; les nombreuses dépenses superflues comme la subvention récente de 27 millions de dollars pour la construction d’un autobus électrique. Et vous osez nous sermonner sur notre « juste part » !
Vous dites être partisan d’une « révolution culturelle » (une expression plutôt choquante pour quiconque connaît l’Histoire). Les propos que vous tenez nous incitent effectivement à la révolution… mais elle ne sera probablement pas d’ordre culturel.
Sachez que ce n’est pas tant l’incompétence de la classe politique qui enrage les contribuables que sa manie de ne jamais se remettre en question, comme si elle était l’unique dépositaire de la sagesse. Cette arrogance est-elle vraiment indispensable ?


REF.:
CA_NathalieElgrablyLevyNathalie Elgrably-Lévy

mercredi 14 mars 2012

Application iPhone: La Saison des nids-de-poule


Agence marketing Taxi - Une application iPhone pour repérer les nids-de-poule
Une application au secours des automobilistes. 
© Shutterstock

MONTRÉAL – Avec la disparition de la neige, la saison des nids-de-poule est officiellement commencée à Montréal. Cette année, le lancement d'un tout nouvel outil de repérage des nids-de-poule pourrait faciliter la vie aux automobilistes.
Le site internet et l'application iPhone La Saison des nids-de-poule, créés par l'agence marketing Taxi, ont pour but d'aider les automobilistes à circuler dans la métropole, et de se lancer «à la chasse» aux trous dans la chaussée.
Installée sur un iPhone, l'application permet notamment de géolocaliser les nids-de-poule et de les répertorier sur une carte interactive. À ce jour, plus d'une centaine de ces cratères ont été répertoriés dans la grande région de Montréal.
Qui plus est, sur la route, l'application iPhone prévient le conducteur à l'approche d'un nid-de-poule et enregistre automatiquement ceux qu'il frappe.
Lorsque l'automobiliste arrive à destination, il peut signaler les nids-de-poule enregistrés lors de son trajet.
La fonction de géolocalisation de l'application est efficace dans la région de Montréal. Toutefois, il est possible pour les gens de partout au Québec de signaler les nids-de-poule.
De plus, le concept permet aux automobilistes de signaler l'emplacement exact des nids-de-poule aux autorités municipales.


REF.:

On va taxer encore le peuple de colonisé : une parodie à saveur politique


Après la main de Dieu de Ryan,le Doigt de Dieu de Charest  !

Yannick Goyer se permet aussi d’imiter le premier ministre Jean Charest, le présentant comme un voleur qui cherche constamment à « les taxer encore ». 
© Youtube

http://youtu.be/nilNaC3E_QU





MONTRÉAL – L'humoriste et comédien Yannick Goyer a mis en ligne sur YouTube une vidéo où il critique la situation politique québécoise sur l'air de la chanson On va s'aimer encore de Vincent Vallières.
La vidéo, partagée rapidement sur les réseaux sociaux, fait l'objet de nombreux commentaires élogieux.

Le jeune humoriste y dénonce le taux élevé d'imposition au Québec, en faisant plusieurs clins d'œil à différents dossiers récents : le pont Champlain, la corruption, le monde de la construction, la montée du prix de l'essence, la pénurie de médecins, les dépenses abusives de la part des politiciens... Toutes ces situations sont dénoncées sur un ton caustique.
Yannick Goyer se permet aussi d'imiter le premier ministre Jean Charest, le présentant comme un voleur qui cherche constamment à « les taxer encore ».

REF.:

Ben Laden: victime d'un complot d'Al-Qaïda ou de Musharraf ?

Complot d'Al-Qaïda - Ben Laden trahi par une de ses femmes jalouse?
 
© KARIN ZEITVOGEL / AFP
Complot d'Al-Qaïda

Ben Laden trahi par une de ses femmes jalouse?


RAWALPINDI - Oussama ben Laden, sénile et lâché par Al-Qaïda, a-t-il été donné aux Américains par l'une de ses premières femmes, jalouse de la plus jeune dans le huis clos d'Abbottabad? C'est la thèse avancée par un ancien général pakistanais au terme d'une longue enquête. Dix mois après, les dessous du raid américain qui a tué le chef d'Al-Qaïda dans son paisible refuge d'Abbottabad, dans le nord du Pakistan, restent mystérieux, nourrissant de multiples théories, dont celle de la trahison.
Shaukat Qadir, un général de brigade à la retraite, a enquêté pendant huit mois. Fort de ses relations au plus haut niveau de l'armée, il a pu visiter la maison, avant qu'elle en soit détruite en février, et parler aux agents qui ont interrogé les femmes de ben Laden, arrêtées après l'opération américaine.
Il en a tiré une théorie iconoclaste: ben Laden, marginalisé et amoindri, aurait été victime d'un complot d'Al-Qaïda, qui a utilisé une de ses femmes pour mettre les Américains sur sa trace.Et sans oublier la collaboration du Président Perez Musharrafdu Pakistan !
Comme tout ce qui concerne la fin du chef d'Al-Qaïda, elle souffre de l'absence de preuves. Et d'un doute sur son impartialité, l'ancien général disculpant quasiment l'armée pakistanaise, accusée d'avoir fermé les yeux pendant des années sur sa présence à Abbottabad.
Selon lui, ben Laden «a commencé dès 2001 à souffrir de déficience mentale», qui a progressivement conduit son bras droit, l'Égyptien Ayman Al-Zawahiri, à vouloir l'éliminer. «Il en avait marre des lubies fantasmatiques de ben Laden», qui voulait par exemple «s'emparer d'une centrale nucléaire» au Pakistan, explique-t-il à l'AFP.
Après plusieurs années de cavale dans le nord-ouest pakistanais, Al-Qaïda décide de le cacher à Abbottabad, où elle fait bâtir une grande maison.
Ben Laden s'y installe en 2005 avec deux de ses femmes et plusieurs de leurs enfants, dont un fils adulte, Khalid. Ce dernier, comme les deux protecteurs pakistanais du chef d'Al-Qaïda, y vient également avec femmes et enfants. Au total, 27 personnes vivaient dans la maison et sa dépendance à la veille du raid fatal du 2 mai, selon le général Qadir.
Ben Laden s'installe au dernier étage avec sa dernière femme, la Yéménite Amal Abdulfattah, 29 ans, qu'il a épousée en 1999 et qui l'a suivi depuis. Ils auront cinq enfants, dont deux nés à Abbottabad.
Selon le général Qadir, tout le monde vit en bonne harmonie, y compris Amal et l'autre femme de ben Laden, la Saoudienne Seehan, la mère de Khalid, dans cette maison entourée d'un grand jardin et quasi autosuffisante.

Khairia
Mais les choses changent au printemps 2011, lorsque débarque une autre femme de ben Laden, elle aussi saoudienne, Khairia, qu'il avait épousée dans les années 1980 et n'avait pas revue depuis la fin 2001. Réfugiée et mise en résidence surveillée en Iran jusqu'à la fin 2010, elle a ensuite passé selon Shaukaut Qadir plusieurs mois dans un camp d'Al-Qaïda en Afghanistan avant de rejoindre Abbottabad en mars 2011. Moins de deux mois avant le raid. L'ancien général en est persuadé: Khairia est celle qui l'a trahi. «Et c'est également ce que pense Amal», qui l'a dit aux enquêteurs, ajoute-t-il.
À son arrivée dans la maison, Khairia, réputée pour sa jalousie maladive, s'installe au premier étage. Elle éveille vite les soupçons, notamment chez Khalid. Citant Amal, le général Qadir raconte que «Khalid n'arrêtait pas de lui demander pourquoi elle était venue et ce qu'elle voulait d'Oussama. Et elle lui a juste répondu: «Je dois faire une dernière chose pour mon mari». Inquiet, Khalid a fait part à son père de ses craintes de trahison. Mais ben Laden, fataliste, a juste dit: «Que ce qui doit arriver arrive»».
Le chef d'Al-Qaïda sentait-il venir la mort? Selon Amal, «il a alors tenté de persuader ses deux autres femmes de fuir, mais elles ont voulu rester avec lui», ajoute le général Qadir.
Pour ce dernier, Al-Qaïda, Al-Zawahiri en tête, a téléguidé Khairia pour orienter les Américains vers la maison d'Abbottabad et précipiter la fin de ben Laden. Et l'interception par les Américains d'une communication téléphonique de Khairia contribuera à les persuader que ben Laden se trouvait bien là.
Washington a de son côté écarté tout complot, assurant avoir repéré ben Laden par ses propres moyens. L'armée pakistanaise a elle toujours affirmé ignorer sa présence à Abbottabad. Selon Shaukat Qadir, elle l'a découvert, mais tard, à la toute fin avril, et a été pris de court par le raid américain.
Dans tous les cas, les preuves manquent. Les aura-t-on un jour? L'ancien général sourit: «C'est comme pour l'affaire JFK.»


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