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mardi 19 janvier 2010

Je me souviens ?


Voici un texte que j'ai préservé de la mièvrerie du "Moulin à paroles". Encore une fois nous avons étalé notre quétainerie peureuse et de bon ton. Aucune passion! Aucune folie géniale! Rien! Rien que des lecteurs qui auraient été trop ternes pour lire les nouvelles à la télé! Et Bernard Landry débordant de sa fougue habituelle! Et Pauline! Ah la rouée Pauline! Et ce festif Lambert! Dieu merci qu'il y avait là mon ami Jean-René Ouellette et quelques autres d'ethnies moins guindées! Alors voici mon manifeste à moi, Pierre Harel le Canadien-français nationaliste. Lisez-le à voix haute car c'est une harangue. C'est fait pour être parlé, crié sur la place publique ou même chanté si vous en avez l'audace. Voici donc JE ME SOUVIENS :

N'entendez-vous pas le cri d'alarme du guetteur? N'entendez-vous pas surgir du passé la sourde clameur des «Fils de la Liberté»? Ceux-là qui ont payé de leurs vies en 1837 le rêve d'une nation nouvelle dont le souvenir s'effrite et s'émiette peu à peu dans notre pitoyable imaginaire, plus soucieux de conserver un pauvre confort économique que de redresser l'échine pour montrer à la face du monde que nous sommes une race de poètes libres et fiers! Je vous le demande encore et je n'aurai de cesse de vous le demander, jusqu'à ce que les hurlements gutturaux de nos voix qui scandaient le rigodon ancestral, se mêlent au tonnerre et réveillent en nous l'âme trop longtemps endormie de notre peuple! Jusqu'à ce que nous, anciens Canayens arrivés bien avant le Canada, dansions la gigue de notre peuple en souhaitant que tous ceux qui sont arrivés après nous, et qui arrivent encore, en prennent le pas.

Je me souviens de nos ancêtres qui fuyaient la servitude agricole et défiaient l'autorité féodale des Seigneurs pour s'unir aux Indiens et parcourir le continent de fond en comble. Nous tous, nous métis, nous Canadiens-français, avons-nous oublié que nous sommes, dans le rêve de Monsieur de Montcalm, une race nouvelle qui ne doit sa survivance qu'à elle-même? N'entendons-nous plus les chants de canots de nos coureurs de bois? N'entendons-nous plus le violon du diable nous mener à la danse comme à la guerre? N'avons-nous plus d'oreilles que pour écouter les discours misérables de nos chefs politiques qui nous parlent comme si nous étions un peuple vaincu par sa mollesse, comme si nous étions un troupeau d'imbéciles effrayés par la hantise de manquer de moulée, et qui s'agglutinent aux murs de l'étable, alors que l'herbe haute et grasse des savanes roule sous le vent.

Bande de peureux! Oui! C'est de vous que je parle! Vous, de la grandiose bourgeoisie politique et culturelle! Vous qui complotez pour imaginer un pays qui ne sera jamais le vôtre car vous n'y êtes que pour la carrière et l'argent! Vous, qui n'aimez pas vivre chez-nous et ne pensez qu'à maudire l'hiver et prendre votre retraite dans des pays aux climats moins rudes, vous, qu'avez-vous fait de notre Histoire? Qu'avez-vous fait de notre passé pourtant si plein de passions et d'êtres à la force légendaire, d'hommes et de femmes dont l'irréductible caractère et le tempérament fougueux assurèrent la survivance du peuple que nous sommes? Qu'avez-vous fait de nos rêves de joies partagées et de notre plaisir d'être ensemble? Qu'avez-vous fait de notre attachement et de notre amour pour cette Terre du Nord, ses lacs d'eau claire et ses torrents sauvages que vous êtes en train de vendre sous prétexte d'assurer notre soi-disant confort économique qui n'est jamais que le vôtre! Qu'avez-vous fait de nous, de notre peuple qui a oublié d'où il vient puisque vous lui en avez malicieusement détruit la mémoire!

Je me souviens de la France qui nous a abandonnés et de l'Angleterre qui a brûlé nos fermes et nos récoltes, violé nos femmes et volé notre liberté. Je me souviens du Canada qui nous a tout pris, même notre nom, et notre emblème à feuille d'érable. Allons-nous plus longtemps supporter que des médiocres dont l'audace ne tient qu'à notre inertie, décident de notre avenir? Allons-nous encore endurer qu'on nous prenne pour des ventre pleins qui n'ont plus de coeur?

Je me souviens de notre fierté meurtrie en 1759 lors de la capitulation de Québec signée par des marchands apeurés qui ne décidaient que pour eux-mêmes et la préservation de leurs biens? Réveillons nos ancêtres morts! Rallumons le bûcher de notre Histoire pleine d'aventures et de bombances, pleine de fierté et de liberté, pleine de courage, d'ardeur, et surtout, pleine de la joie de vivre en Amérique et d'en partager la richesse avec ses premiers enfants.

Sommes-nous devenus à ce point peureux et chétifs que nous devrions encore tolérer que de plus lâches que nous décident à notre place que nous sommes vaincus et que nous abdiquons à tout jamais l'héritage de nos ancêtres? Allons-nous encore laisser un de Vaudreuil signer la reddition de Montréal alors que nous étions résolus à nous battre et qu'une résistance farouche était prête à s'organiser? Nous étions invincibles autrefois et nos alliances fraternelles avec les Autochtones inspiraient le respect et l'envie des Hollandais, des Anglais et des Espagnols. Jamais nous n'avons été une race molle et frivole. Nous le sommes devenus en apparence par nécessité de survivance! Oui! Je me souviens!

Je me souviens que nous étions quelques milliers, vendus par la France, étranglés par l'Angleterre. Je me souviens que nous étions seuls! Que nous avions faim et froid! Je me souviens! De fantasques guerriers que nous étions, d'insaisissables et ricaneux voyageurs, nous sommes devenus immobiles et lourds! Muets! Le dos vouté! Le visage fermé sur la terre comme pour mieux cacher nos yeux fauves et dissimuler notre illégale joie de vivre! Nous avions une juste peur de mourir et nous voulions survivre. Nous avons survécu! Allons-nous disparaître maintenant d'avoir oublié qui nous sommes?

On nous parle de politique quand on voudrait entendre parler de générosité. On nous parle de charité quand il faudrait qu'on nous parle d'honnêteté et de justice sociale. On nous parle de prudence alors que nous serions prêts à de grandes privations et à de grands changements pour que notre peuple connaisse enfin sa liberté. On nous promet que rien ne se fera qui mettrait notre sécurité financière en danger, alors que nous sommes affamés d'une belle raison de vivre. On nous assure que rien ne changera et c'est cela qui nous saigne et qui nous tue! C'est notre dernière chance et nous le savons. Malheur à ceux qui croient que nous sommes devenus trop attachés à nos biens pour être capables de donner un bon coup de rein et nous libérer du joug de notre peur! Nous sommes déjà un peuple et nous sommes les seuls vrais Canadiens du Canada! Avant de devenir Québécois aux yeux du monde, nous allons retrouver la maison paternelle car elle nous appartient de droit d'aînesse et que nous en sommes fiers!

Nous appellerons à la danse nos Canadiens-français de l'Ouest, du Sud, de l'Est et du Nord. Nos frères et nos soeurs expatriés de force à l'étranger, nous les inviterons à la Grande Veillée des retrouvailles! Ils viendront! Nous ouvrirons les frontières du Québec et ne les refermerons que lorsque nous serons tous revenus chez-nous, des autres provinces canadiennes et des Territoires, de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, des États-Unis, de la France et de l'Angleterre. Tous ceux qui se sont éloignés pour vivre, ceux qui ont été déportés, emmenés en esclavage et en captivité, ceux qui croient que nous les avons oubliés! Alors nous ferons un pays! Alors nous ressentirons et ferons sentir au Monde la puissance mystique de notre peuple! Alors nous hurlerons la joie de notre liberté à la face des nations, comme des loups échappés d'un zoo retrouvent joyeusement leur forêt de grands pins gris.

Allons-nous enfin laisser surgir parmi nous l'âme des guerriers fiers et courageux de notre jeune Histoire? Je me souviens que nous allions à pied du Golf du Mexique à la Mer du Nord, de l'Atlantique au Pacifique, avons-nous changé à ce point que nous ayons perdu le goût du risque et de la liberté? Souvenons-nous! Souvenons-nous! Souvenez-vous, vous tous qui nous croyez trop divisés pour être réunis, que nous sommes depuis longtemps une seule âme, un seul corps! Souvenez-vous que les battements de nos coeurs rythmeront le grand voyage du Québec sur le fleuve des peuples vers la Mer des Nations. Écoutez! Écoutez! Politiciens, Politiciennes, nous sommes un volcan en réchauffement et vous êtes le gros cul assis dessus. Si jamais le feu de la Terre vous brûlait les entrailles, vous sauriez qui, de nous ou du diable, est le maître de la danse.


REF.: Merci, Pierre Harel

Pour apprécier le bien faut absoluement vivre le mal

«Comment des gens peuvent agir de telle façon alors qu'ils viennent tout juste d'être victimes d'une catastrophe ?» me demandent-ils.

«N'est-on pas censé être solidaire quand on traverse une telle crise ? Pourquoi on les aiderait s'ils ne s'aident même pas eux-mêmes ?»

LA LOI ET L'ORDRE

Effectivement, ces images du séisme d' Haiti,ont de quoi choquer.

Alors que la communauté internationale se donne la main pour porter secours aux Haïtiens, certains d'entre eux profitent de la situation pour voler leurs prochains et défoncer des commerces.

Cela dit, il faut mettre ces actes déplorables dans leur contexte. Haïti est l'un des pays les plus pauvres de la planète.

Quand on passe sa vie à regarder le monde étaler ses joyaux derrière une grande vitre blindée alors qu'on ne gagne même pas de quoi nourrir convenablement sa famille, pas étonnant qu'on ait envie de se servir quand le système d'alarme se brise.

Et puis, regardons-nous dans le miroir, deux minutes. Pensez-vous qu'on agirait plus décemment si le système policier tombait, s'il n'y avait plus personne pour faire régner l'ordre et nous obliger à respecter la loi ?

Pas sûr.

Rappelez-vous ce qui s'est passé en 1977 à New York. Plongée dans l'obscurité après une panne d'électricité majeure, la mégapole a été la proie d'émeutes et de pillages entraînant l'arrestation de 4 000 personnes.

Et souvenez-vous des imbéciles qui volaient le bois de chauffage ou la génératrice de leurs voisins lors de la crise du verglas de 1998.

Ce n'était guère plus reluisant...

LA JUNGLE

On se pète les bretelles en se disant que contrairement aux «sauvages» qui habitent «dans la jungle», on est civilisé, poli, courtois.

Tout ça, c'est de la frime.

Nous sommes comme n'importe quel autre être humain : la seule chose qui nous protège de la barbarie et de la sauvagerie, c'est l'État.

Enlevez l'État, éradiquez le système de police et l'armée, et notre belle «civilisation» va sombrer dans le chaos en 48 heures.

Et puis, entre vous et moi, à part la cravate et le veston lustré, il n'y a pas beaucoup de différence entre nos Vincent Lacroix qui arnaquent des retraités et les Haïtiens qui profitent d'un tremblement de terre pour se remplir les poches...

UN LOUP POUR L'HOMME

L'homme est fondamentalement bon et la société le corrompt, disait Rousseau.

Traitez-moi de sale pessimiste, mais je penche plutôt du côté de Sade : l'homme est fondamentalement mauvais, et heureusement qu'il y a la société pour l'obliger à respecter certaines règles, sinon il passerait ses journées à piller et à voler.

Oui, c'est choquant de voir des hommes profiter d'une catastrophe pour défoncer des vitrines. Mais voir des têtes brûlées profiter d'un match de hockey pour faire la même chose n'est pas plus génial.

Comme le disait fort justement le pamphlétaire royaliste Antoine de Rivarol (1753-1801) :

«Les peuples les plus civilisés sont aussi voisins de la barbarie que le fer le plus poli l'est de la rouille. Les peuples, comme les métaux, n'ont de brillant que les surfaces...»

10-4

Les croqueurs de flics ne m'aimeront pas, mais c'est la vérité: le seul rempart contre le chaos et le bordel, c'est la police.ET alors la,faut pas que la POLICE soit corrompu ;o)

Pour apprécier le bien faut absoluement vivre le mal !C'est la raison de son existence :O)



REF.: Richard M.

jeudi 14 janvier 2010

Écrasons la cigarette, pas le fumeur


Écrasons la cigarette, pas le fumeur

Le docteur Jean-Jacques Bourque lance un pavé dans la mare avec un livre-choc dans lequel il se porte à la défense des fumeurs. Selon lui, on exagère certains risques liés au tabac tout en occultant ses effets... bénéfiques.

Le psychiatre sait qu'il risque de se faire des ennemis au sein même de sa profession, mais estime que l'on méprise trop les quelque 20 % de fumeurs dans la société. «J'en ai ras-le-bol. J'ai vu ces gens-là souffrir. Je veux leur dire que quelqu'un les comprend et aider à ce que les gens les regardent de façon différente», dit celui qui fume lui-même la pipe trois fois par jour.

Ancien gros fumeur, il a réduit sa consommation avec des timbres de nicotine et des médicaments sans toutefois parvenir à arrêter complètement.

Campagne de peur

S'il reconnaît que les campagnes anti-tabac ont permis de réduire d'environ la moitié le nombre de fumeurs, il estime que ça va trop loin notamment avec les avertissements sur les paquets. «C'est la peur du Bonhomme Sept-Heures et Santé Canada est complice», soutient l'ancien président de l'Association des psychiatres du Québec.

Dans son livre, il se sert d'exemples de gens qu'il a connus pour montrer que la cigarette est souvent un exutoire pour les gens anxieux et dépressifs. Il croit que plutôt que de les traiter en paria, on devrait les traiter comme des malades qu'on doit accompagner.

«Les gens sont dépendants. Il y a un petit peu de la maladie mentale là-dedans. En disant ça, les pro-tabac ne m'aimeront pas, mais les anti-tabac non plus ne m'aimeront pas», dit celui qui jure ne pas avoir eu de contacts avec des représentants de l'industrie.

Fumer, bon pour la santé ?

Il va même encore plus loin en disant que dans certains cas, le tabac a des effets bénéfiques. Il indique notamment que les gens qui fument souffrent moins d'Alzheimer et de la maladie de Parkinson.

De même, les fumeurs qui ont un infarctus ont plus de risque de mourir dans les mois suivants s'ils cessent de fumer plutôt que de continuer.

Là où il estime que les bénéfices sont les plus grands, c'est chez les gens souffrant de dépression majeure et de schizophrénie. Il dit avoir lui-même recommandé à un patient suicidaire de recommencer à fumer. Dans le cas de la schizophrénie, il soutient que le tabac peut aussi avoir des effets thérapeutiques. «En fumant, les personnes qui souffrent de schizophrénie s'automédicamentent inconsciemment.»

EXTRAITS D'UN LIVRE CONTROVERSÉ

Le livre Écrasons la cigarette, pas le fumeur sortira en librairie demain.

À propos de la lutte contre le tabac :

«Cette croisade a été fort utile pour certains, mais désastreuse pour d'autres. J'ai donc espoir que vous allez tenir compte des souffrances de ces personnes victimes d'une information incomplète sur les dangers du tabac.»

Le tabac et la dépression :

«À mon avis, il est probable qu'une majorité de fumeurs qui continuent à fumer malgré toutes les embûches qu'ils doivent aujourd'hui surmonter, y compris les rejets auxquels ils s'exposent quotidiennement, ont d'énormes besoins de nicotine pour contrer leur humeur dépressive. Ces fumeurs sont pour moi des déprimés qui s'ignorent.»

Les fumeurs dehors :

«Laisseriez-vous votre chien à l'extérieur durant les tempêtes et les journées froides de l'hiver ?

Empêcheriez-vous votre chat ou votre chien de monter dans votre voiture à cause de son odeur ou de ses poils ? En sommes-nous rendus à manifester plus de compassion envers les animaux qu'envers les humains ?»

Les études sur le tabac et le cancer :

«Il existe dans la panoplie des recherches sur le cancer, même celles effectuées au cours des dernières années, de nombreuses études sérieuses qui demeurent ignorées par le public en général et dont on ne parle pas, même dans le milieu médical. Je soupçonne que ces études sont mises de côté parce qu'elles ne correspondent pas à la croyance bien ancrée que le tabac est tellement néfaste qu'il est pratiquement impossible qu'il puisse également avoir une valeur positive, même si elle est relative»

Le tabac et la mémoire :

«Plusieurs études ont d'ailleurs démontré que la nicotine améliore les facultés cognitives. À titre d'exemple, des chercheurs du National Institute of environnemental health science ont découvert en 1997 que la nicotine avait un effet stimulant sur l'hippocampe, un centre important du cerveau pour le contrôle de la mémoire et de l'apprentissage.»

Les fumeurs invétérés :

«Ils sont très souvent considérés comme des incapables, des gens sans volonté, des moins que rien.»



REF.:

La Caisses de retraite des employés, en augmentation de près de 28%

Pour la première fois en neuf ans, les Montréalais devront essuyer une hausse de taxes municipales en 2010. L’augmentation s’élèvera à 5,3% en moyenne pour les immeubles résidentiels, et à 6% pour les immeubles non-résidentiels.

En plus de puiser davantage dans les poches des Montréalais, l’administration Tremblay a décidé de sabrer le tiers de ses investissements en infrastructures pour parvenir à présenter un budget qui sera tout de même déficitaire de 71 millions $.

Par rapport à 2009, les propriétaires d’une maison de 278 000 $, soit la valeur moyenne des résidences à Montréal, devront verser 154$ de plus par année dans les coffres de la Ville.

Par comparaison, dans les villes de Québec et Ottawa, les résidents ont eu droit à une hausse plus modeste de 3%.

Une nouvelle taxe sur les stationnements non-résidentiels attend aussi les Montréalais, dans un secteur encadré par le fleuve et les rues Atwater, Papineau et Des Pins. Elle s’élèvera jusqu’à environ 60$ par stationnement intérieur et 40 $ par place extérieure.

«Un effort supplémentaire»

«Je suis bien conscient que je demande un effort supplémentaire aux Montréalais et aux Montréalaises», a reconnu le maire Gérald Tremblay lors de la présentation du budget 2010 de la ville, mercredi matin.

Cet effort permettra à la Ville de percevoir 180,8 millions $ de plus qu'en 2009 en revenus de taxation.

«Si une part de l’augmentation est attribuable à la crise économique (…), une autre part vient des responsabilités que doit assumer Montréal comme métropole», a-t-il justifié.

Les cotisations de la Ville aux caisses de retraite des employés, en augmentation de près de 28%, ont forcé l’administration Tremblay à trouver de nouvelles sources de revenus.

La contribution à la Société de transport de Montréal (STM), en augmentation de 57,6 millions $ par rapport à 2009, a aussi pesé dans la balance, tout comme l’augmentation des versements annuels de Montréal aux villes reconstituées, qui ont bondit de 19,2% en 2010.

Moins d’investissements

Quant à la baisse des investissements en infrastructures, qui chuteront de 33%, le maire prétend qu’il s’agit d’un «recul stratégique» pour mieux réévaluer la manière dont la ville attribue les contrats.

On ne sait pas encore quels projets seront touchés.

La Ville confirme aussi qu’elle suspend sa taxe sur l’eau, ce qui la privera de 20 millions $ de revenus.

Au total, Montréal dépensera 4,3 milliards $ en 2010, 5,6% de plus que l’année dernière.

Fait à noter, 49 millions $ des 71 millions $ du déficit de l’exercice financier seront épongés par le recours à des réserves de la Ville.

Ce manque à gagner ne prend toutefois pas en compte le déficit annuel de la STM, évalué à 40 millions $, que Gérald Tremblay espère toujours régler en recevant plus d’argent de la part des villes de banlieue pour l’utilisation des équipements de transport métropolitains.

Où vont vos taxes?

  • 20,8%: Police, prévention des incendies, sécurité
  • 17,6%: Service de la dette
  • 10,0%: Transports en commun
  • 8,3%: Charges corporatives
  • 8,1%: Administration générale
  • 6,1%: patinoires, piscines et terrains de jeux
  • 5,7%: Eau et égouts
  • 4,7%: Collecte des déchets et environnement
  • 4,6%: Aménagement, urbanisme et développement économique
  • 4,5%: Réseau routier
  • 3,9%: Bibliothèques et centres communautaires
  • 3,4%: Enlèvement de la neige
  • 2,3%: Logement social, inspection des aliments et autres

  • Lettre pour un sans-abri fiscal


    A Daniel,

    Je n'étais pas de ta famille, ni même une amie.

    Je suis une de ces usagères qui utilisent régulièrement la ligne 200.

    Je te voyais tous les jours, dans cet abribus du boulevard Sir-Wilfrid-Laurier, à Mont-Saint-Hilaire. Tel un vigile, tu veillais sur la ville, sur notre petit matin, toujours au poste.

    Un jour, j'ai réalisé que cet autobus, jamais tu ne le prenais.

    Et je me suis inquiétée de toi, réalisant que tu errais, toi, citoyen de cette belle ville de Mont-Saint-Hilaire.

    Tu occupais mes pensées. Avais-tu de quoi te nourrir ? Et ces vêtements que tu portais, seraient-ils assez chauds les grands froids venus ?

    Et à Mont-Saint-Hilaire, quels sont les services pour les itinérants? Cette question, je t'en avais fait part. Il n'y avait rien dans notre ville. Bien sûr, l'itinérance, ça appartient à Montréal ou aux grandes villes !

    La peur de déranger

    Daniel, je parlais de toi à ma fille, à mon chum. Mais j'ai gardé pour moi certaines questions que j'aurais voulu te poser. J'ai retenu des gestes que j'aurais voulu poser à ton égard. As-tu faim ? As-tu besoin de vêtements ? D'un sac de couchage ?

    Car la foutue peur, peur de déranger, de se mêler de ce qui ne nous regarde pas, d'entrer dans l'intimité de l'autre, m'a freinée. Pourtant, je pensais si souvent à toi !

    Écouter son coeur, c'est si simple pourtant...

    J'ai vu que tu avais froid, j'ai vu ton corps se courber un peu plus à l'arrivée de l'hiver. Et toujours tu souriais, toujours tu répondais à mon bonjour le matin.

    Le 5 décembre, il faisait très froid. Tu étais là, au coin du boulevard Sir-Wilfrid-Laurier et de Raymond-Dupuis. Un peu plus vieilli, un peu plus confus.

    La semaine suivante, tu n'y étais plus.

    Un geste peut faire la différence

    Daniel, tu as touché ma vie. Aujourd'hui, je sais que tu n'es plus. Il y a finalement un autobus qui s'est arrêté pour toi. Étais-tu seul à bord quand tu es finalement monté ? Je souhaite qu'une grande lumière, qu'une douce chaleur t'aient accueilli. Ton errance a pris fin.

    Dans cet abribus, je te vois encore. Tu me dis que tu existes; tu me dis d'écouter mon coeur, de ne plus jamais avoir peur du qu'en-dira-t-on. Tu me dis qu'un geste, parfois, peut faire une différence, même si ce n'est que pour un court instant. Que tendre la main, sourire, saluer, reconnaître l'autre dans sa différence, accepter qu'il croise notre route et qu'il nous boule-verse ou nous interpelle, c'est notre responsabilité à tous.

    Aujourd'hui Daniel, j'ai tant de tristesse, je ne peux accepter qu'un homme soit mort, seul, dans le froid de l'hiver, aux yeux de nous tous, Hilairemontais.

    Et je veux te demander pardon.

    Puisses-tu n'avoir plus jamais froid et faim. Repose en paix.

    Josée Fauteux

    Mont-Saint-Hilaire


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